Ecopedologie par l’etude de la macrofaune du sol

La conservation de l’environnement se situe au rang des priorités des gouvernements dans le monde entier. Pour Madagascar, figurant parmi les 13 pays présentant une grande diversité biologique [24] avec un taux d’endémicité élevé sans précédent, et avec ses 46 Aires Protégées de toutes catégories ayant une superficie totale de 1.774.574 ha [28], des autres Nouvelles Aires Protégées (NAP) sont encore en cours de création. Parmi ces dernières figure le futur parc du Corridor Forestier Fandriana-Marolambo (COFAM), notre lieu d’étude, qui présente un refuge où les espèces vont pouvoir effectuer l’ensemble de leur cycle biologique. [26]

Généralement la protection s’est focalisée, sur les êtres vivants, parfois sur les sols, alors qu’ils constituent le substrat où les végétaux puisent leurs substances nourricières et plusieurs espèces animales y passent le cycle complet ou une partie de leur vie [2]. Le sol, un milieu vivant, est une réserve génétique importante [42] et constitue un milieu particulièrement favorable à la vie, permettant le développement d’une grande diversité d’organismes [15]. Pour l’Homme, le sol est une composante majeure de biosphère continentale, support des activités humaines durant des millénaires, source d’exploitation et de vie depuis des dizaines de siècles à travers l’agriculture [42]. Cet épiderme de terre émergée joue quatre fonctions vitales pour les êtres vivants, en effet premièrement il sert d’abri pour certains êtres vivants, il fournit leurs nourritures, il filtre et épure l’eau et enfin il sert de matériau de construction [43].

A leur tour, les êtres vivants jouent un rôle essentiel à la fois dans la formation du sol et dans son fonctionnement [42], surtout la Pédofaune, qui est longuement restée méconnue, peut être en raison de sa taille souvent minuscule, de taille entre 4 à 80 mm ou Macrofaune [17], et semble ne  présente aucun intérêt apparent [27], or la Macrofaune constitue une source indispensable à la conservation de la qualité du sol [18]. Elle est donc une ressource qu’il faut connaître, protéger et gérer au mieux [21] [10]. En effet, l’étude du sol est inséparable à l’étude de la pédofaune. L’étude de la relation sol-faune est rare à Madagascar, pourtant la Pédobiologie demeure importante dans la conservation de l’environnement. En plus, des vastes surfaces de forêt naturelle sont en voie de disparition qui méritent une meilleure protection, comme le Corridor Fandriana-Marolambo qui est en train d’être mis en place comme Aire Protégée. Des études sont faites sur la macrofaune du sol par RABEMANANTSOA J.D, 2010 [33], MATHIEU J., 2004 [26] et NADAMA, 2006 [27] … et il en est de même pour l’étude pédologique dans cette zone par : JOO’ J. en 1965 [22] et BIED CHARRETON M. et al., 1981 [6]. Mais peu d’études sont effectuées pour connaitre et montrer les interdépendances qui peuvent exister entre le sol et la faune à l’intérieur. Parmi celles-ci, il convient de citer les travaux de BACHELIER G. en 1963 et 1978 [2] [3] et GOBAT J.M. et al. en 1998 [17].

GENERALITES 

CONCEPT GENERAL DE L’ETUDE

En dépit de ses nombreuses fonctions indispensables que possèdent les sols, ils sont soumis à un certain nombre de contraintes de nature physique, chimique et biologique qui peuvent conduire à leurs dégradations [42]. Les disparitions pourraient fortement affectées le fonctionnement des écosystèmes et altérer l’intégrité futur de la Planète [9]. Il s’avère donc nécessaire de mieux connaitre cette partie meuble de la Lithosphère [43] afin de la mieux défendre et restaurer d’où, l’importance de la Pédologie.

La Pédologie ou la science du sol se situe au carrefour des sciences de la Terre et des sciences de la Vie. Elle étudie les sols dans leur globalité, que ce soit leur formation et leur évolution (pédogenèse), leurs propriétés physiques, morphologiques, chimiques, biologiques et minéralogiques, ainsi que leur répartition à la surface du globe (Encarta, 2009). Son objet d’étude, le sol, est une formation généralement meuble constituée d’un complexe organo-minéral qui résulte de la transformation superficielle des roches sous l’action conjointe des agents climatiques et des êtres vivants. Cette science est fondée par Dokuchaev vers la fin du XIXe siècle et apparut l’idée que les sols devaient être considérés comme une formation naturelle ayant son évolution propre. Dans cette conception, le sol n’est plus un milieu inerte reflétant uniquement la composition de la Roche sousjacente ; il prend naissance, il évolue, sous l’action des facteurs du milieu dits « actifs », climat, et végétation aux dépens d’un matériau minéral [15]. Et à la suite des travaux de l’école russe fondatrice de cette préoccupation [2], la pédologie a fait de grand progrès mais des études demeurent encore peu décrites à Madagascar. Les études pédologiques sont utiles à de nombreuses autres disciplines des sciences de la vie et de la Terre : l’agronomie, la géologie, la géographie, la biologie, l’aménagement du territoire et en génie civil…

La fertilité durable des sols dépend des interactions entre la végétation et la faune du sol. Alors, il est nécessaire parallèlement aux recherches physico-chimiques employées dans l’étude des sols, d’étendre les recherches sur la biologie des sols [2] ou la Pédobiologie.

Les invertébrés du sol présentent une extraordinaire diversité taxonomique, on estime qu’ils représentent 23% des espèces actuellement décrites [8]. Mais son étude n’a pris véritablement essor qu’à la fin du XXème siècle lorsque l’objectif de la recherche était surtout de se débarrasser des ravageurs des cultures [13]. Plusieurs définitions de la faune du sol ou pédofaune ont été proposées mais d’une manière générale, c’est l’ensemble des animaux qui passent une partie importante de leur cycle biologique dans le sol (faune endogée) ou sur sa surface (faune épigée) y compris la litière [2].

En fait, des différents types de classification existent, mais nous nous inspirons à celle adoptée par Bachelier en 1978, qui distingue la pédofaune en fonction de leur taille.
➤ Microfaune : cette catégorie rassemble les individus plus petits que 0,2 mm et est essentiellement constituée des édaphons hydrobiontes c’est-à-dire qu’ils sont aquatiques. Les Protozoaires et les Nématodes constituent l’essentiel de la microfaune [3].
➤ Mésofaune : cette catégorie représente les individus ayant une longueur de 0,2 à 4 mm ; elle est essentiellement soit des édaphons hygrobiontes (avide d’humidité) soit des édaphons xérophiles (apte à supporter la sécheresse). Les Collemboles et les Acariens constituent l’essentiel de la mésofaune.
➤ Macrofaune : comprenant les invertébrés de 4 à 80 mm de long. Ce groupe renferme divers groupes à savoir les Vers de terre, les Myriapodes, Cloportes, Chilopodes, Diplopodes, Araignées et insectes divers.
➤ Megafaune : on englobe dans cette catégorie les animaux ayant la taille supérieure à 80 mm tels les vertébrés (rat, tape, reptile…) et invertébrés (crabe, vers…) .

GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE

Milieu physique

Cette étude s’est déroulée dans la NAP de Fandriana-Marolambo, étant un corridor forestier reliant les deux grandes Aires Protégées de renommée internationale à savoir le PN Ranomafana au Sud et le PN Andasibe Mantadia au Nord. Dans l’administration, elle est limitée à l’Est par le district de Marolambo, à l’Ouest par le district de Fandriana, et au Sud-ouest par le district d’Ambositra. La ville de Fandriana, se trouvant à 350 km au Sud-est de la capitale, est ouverte aux grandes villes par la Route Nationale N° 41 qui est reliée à la RN 7.

Cette NAP s’étale entre les Latitudes 20°00’ et de 20° 45’ Sud et les Longitudes 47° 12’ et 47° 54’ Est. Avec une longueur de 110 km environ du Nord au Sud, et de superficie près de 60 000 ha, elle occupe 3 districts contigus (Figure 1):
– A l’Est, le district de Marolambo ;
– Au Sud-ouest, le district d’Ambositra ;
– A l’Ouest, le district de Fandriana.

Et puisqu’il s’agit d’une zone qui se trouve entre la limite de la région littorale et celle des hautplateaux, cette NAP raccorde géographiquement ces deux régions qui lui sont spécifiques [25]. Les observations se sont effectuées dans le district de Fandriana, plus précisément dans les Fokontany Miandrisoa-Sarandrana et Andohariana respectivement dans les CR de Miarinavaratra et d’Ankarinoro.

Climat

Le climat y est de type tropical tempéré d’altitude [30] caractérisé par deux saisons distinctes avec :
– Saison chaude et humide : pendant laquelle, la précipitation mensuelle est supérieure à 100 mm pour les mois de Décembre au Mars avec un pic enregistré au mois de Janvier [40] ;
– Saison froide et sèche pour la précipitation inférieure à 30 mm étalée du mai au septembre et le déficit est marquée le mois de Juin.

La courbe ombrothermique de cette région comme nous illustre la figure 3 met en évidence ces deux saisons bien différentes : saison chaude et humide et saison froide et sèche, avec la dominance de la saison humide (7 mois). Le climat est conditionné par l’Alizé, vent chaud et humide venant du Sud-est, d’où l’abondance des précipitations occultes même durant la saison sèche [25]. La pluviométrie moyenne annuelle atteint 1 300 mm, repartie en 160 jours selon l’information auprès du service de la météorologie d’Antananarivo. Pour la température, la moyenne annuelle est comprise entre 16 et 18 °C, avec une moyenne minimale de 6 °C durant la saison froide, et une moyenne maximale de 25 °C pouvant atteindre 30 °C durant la saison chaude. Ces informations nous permettent d’affirmer que la précipitation et l’humidité dans cette région sont propices au développement de la macrofaune avide d’humidité [2].

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Table des matières

INTRODUCTION
1. GENERALITES
1.1. CONCEPT GENERAL DE L’ETUDE
1.2. GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE
1.2.1. Milieu physique
1.2.2. Milieu biologique
1.2.3. Milieu humain
1.3. Conclusion sur le milieu d’étude
2. METHODOLOGIE ET MATERIELS D’ETUDE
2.1. Etudes bibliographiques
2.2. Périodes d’étude
2.3. Etudes sur terrain
2.3.1. Objectifs de la recherche
2.3.2. Matériels d’études
2.3.3. Méthodologie
2.4. Analyses au laboratoire
2.4.1. Sol
2.4.2. Faune
2.5. Méthodologie d’analyse de données
2.5.1. Arrangement des données
2.5.2. Tests statistiques utilisés
2.6. Limites et contraintes de l’étude
2.7. Synthèse de la démarche méthodologique
3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Etude descriptive et analytique des sols
3.1.1. Sols de Manesimiorika
3.1.2. Sols d’Ilemonga
3.1.3. Sol d’Andohariana
3.1.4. Etude comparative des principaux types des sols
3.2. Inventaire de la macrofaune du sol
3.2.1. Abondance et densité
3.2.2. Désignation taxonomique
3.2.3. Composition et diversité
3.2.4. Distribution verticale
3.3. Interaction sol-faune
3.3.1. La faune et pH du sol
3.3.2. La faune et matières organiques du sol
3.3.3. La faune et les propriétés physiques du sol
3.3.4. Autres facteurs déterminant la faune du sol
4. SUGGESTION ET INTERET PEDAGOGIQUE
4.1. Action de la macrofaune sur le sol
4.1.1. Action sur les propriétés physiques du sol
4.1.2. Dégradation de la matière organique
4.2. Discussions
4.2.1. Abondance et densité
4.2.2. Distribution verticale
4.1.3 Composition et diversité
4.3. Plan d’aménagement simplifié
4.3.1. Site 1 : Manesimiorika
4.3.2. Site 2 : Ilemonga
4.3.3. Site 3 : Andohariana
4.4. Intérêts de ce mémoire
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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