Ecologie de reproduction de la newtonie commune newtonia brunneicauda (aves-vangidae)

La communauté aviaire constitue l’un des groupes les plus connus à Madagascar. Après les primates, la classe des oiseaux est le groupe de vertébré le plus fréquemment étudié dans le système des aires protégées de Madagascar (Madagascar National Parks, 1998). De nos jours, l’inventaire de toutes les espèces de cette classe peut être considéré comme complet (Langrand, 1990). Cet intérêt accru portant sur les oiseaux rencontrés sur l’île se reflète à travers la production de pas moins de cinq guides d’identification au cours du dernier décade (Langrand, 1990, 1995; Yamagishi et al., 1997; Morris et Hawkins, 1998; Sinclair et Langrand, 2003) (Goodman et al., 2000). Un total de 283 espèces d’oiseaux ont été recensées à Madagascar dont 209 nichent sur l’île. Sur ces 209 espèces nicheuses, 51% sont endémiques ce qui représente la plus grande proportion d’endémisme du monde pour des pays relativement grands. En plus de cette grande proportion d’espèces endémiques, 37 genres et 5 familles ne sont présents que dans la région (Goodman et Hawkins, 2008). La plupart des études menées ont portées sur la systématique ou le régime alimentaire des oiseaux malgaches (Goodman et al., 2000) mais les informations sur la biologie de reproduction présentent des lacunes. En effet, peu d’observations ont été réalisées sur la nidification des oiseaux malgaches (Langrand, 1990), puisque du fait de l’extraordinaire richesse spécifique de l’île et de son endémicité les recherches visent surtout à inventorier et à essayer de comprendre cette grande diversité. L’étude de la biologie de reproduction permet principalement de définir le système d’appariement des espèces c’est-à-dire l’organisation des couples durant la saison de reproduction. La connaissance de ce système social de l’espèce peut ensuite renseigner sur la biologie et l’écologie de l’espèce en question. En effet, le système d’appariement adopté par une espèce dépend des ressources nécessaires à la reproduction, comme la distribution spatiale et temporelle des nourritures, des partenaires et des sites de reproduction (Orians,1969 ; Bradbury et Vehrencamp, 1977 ; Emlen et Oring, 1977). Parce que les mâles, mais pas généralement les femelles, peuvent accroître leur succès reproductif en ayant plusieurs partenaires, leur distribution peut être fortement influencée par la dispersion des femelles qui à son tour est intimement liée à la distribution des ressources nécessaires pour la reproduction (Andersson, 1994).

LOCALISATION DES SITES D’ETUDE 

La forêt de Maromizaha (S 18° 56’ 49’’ / E 48° 27’ 53’’), appelée également « La forêt pluviale des Arbres Dragons » se situe à 150 km à l’Est de la capitale, dans la Commune d’Andasibe. Elle est rattachée à la Région d’Alaotra Mangoro, dans la sous-préfecture de Moramanga et dans la province de Toamasina. La forêt de Mangily Ifaty, ayant pour coordonnées géographiques S 23° 07’/ E 43° 37’, se trouve dans le Sud-ouest de Madagascar, à 22 km de Tuléar dans la commune de Belalanda, dans la province de Toliary et dans la région Atsimo andrefana. Cette forêt est subdivisée en plusieurs parcs privés établis par les villageois. Ces parcs sont surtout destinés à des visites touristiques guidées par les villageois eux-mêmes. En tout, il y a cinq parcs dans le village dont un, le village des tortues, sous la gérance de Madagascar National Parks, sert surtout à la conservation des tortues terrestres. Les recherches ont été menées dans le Parc Mosa (S 23° 07’ 21’’/ E 43° 37’ 10’’), un parc privé situé à l’extrémité nord du village de Mangily. Ce parc a été choisi du fait que les guides qui y travaillent ont déjà collaboré avec plusieurs scientifiques et ont contribué à la réalisation d’un des guides d’identification des oiseaux de Madagascar (Morris et Hawkins, 1998).

DESCRIPTION DES SITES D’ETUDE

Géologie

La forêt de Maromizaha repose sur un sol humifère établi sur des roches métamorphiques de type gneiss à graphite. L’horizon humifère qui se trouve sous la forêt naturelle est plus ou moins épais et présente une structure sableuse conférant une condition favorable à l’infiltration.

La forêt de Mangily, quant à elle, occupe les plateaux calcaires et les crêtes sur socle grés à l’intérieur des terres des côtes sud et ouest. Le sol est dominé par des sables non consolidés et le plateau calcaire du tertiaire du Sud-ouest de Madagascar. Les sols dérivés du socle et du grès sont au contraire généralement des sables profonds ou des argiles sablonneuses.

Climat

Le site 1 se trouve dans une zone où le climat est qualifié de climat humide et tempéré par altitude (Donque, 1975) et pour le site 2, le climat est de type sub-aride (Moat et Smith, 2007). Les données concernant la pluviométrie et la température enregistrées pour les sites d’études ont été recueillies au près de la Direction Nationale de la Météorologie d’Antananarivo. Du fait de l’absence des stations météorologiques dans ces sites, les données utilisées sont celles provenant de la station la plus proche. Ainsi pour Maromizaha, les données sur la pluviométrie et la température proviennent de la station d’Andasibe. Mais dû à la fermeture de cette station depuis 1999, les données utilisées sont celles enregistrées entre 1961 et 1990. Pour Mangily, les données proviennent de la station météorologique de Toliary entre 2006 et 2010.

Températures 

A Maromizaha, la température annuelle moyenne s’élève à 18°C avec un maximum de 26,2°C qui est atteint durant le mois de février. Ce mois constitue le mois le plus chaud dans cette zone avec une température moyenne de 21,2°C. A l’opposé, les mois les plus froids sont ceux de juin, juillet et août durant lesquels la température moyenne ne dépasse pas 15,4°C. A Mangily, la température moyenne annuelle est beaucoup plus élevée. Elle est d’environ 25,2°C. La température peut atteindre un maximum de 34,1°C durant le mois de janvier qui, avec les mois de décembre et février, constituent les mois les plus chauds de l’année avec une température moyenne de 28,5°C. Le froid, quant à lui, prend place à partir du mois de juin jusqu’au mois d’août avec une température moyenne de 21,8°C.

Précipitations 

La pluviométrie annuelle de Maromizaha est de 1779,6 mm répartie sur 207 jours. Les plus fortes pluies sont enregistrées en janvier atteignant 342,6 mm en 20 jours tandis qu’au mois de mai, seulement 51,3 mm de pluies, réparties sur 15 jours, sont enregistrées. A Mangily, la pluviométrie annuelle ne s’élève qu’à 317,35 mm avec seulement 38 jours de pluies durant une année. Le mois de janvier constitue le mois le plus arrosé avec une pluviométrie de 136,18 mm recueillie en 10 jours tandis le mois d’août est le plus sec avec seulement 0,2 mm de pluies enregistrée durant l’unique jour de pluie du mois. Les diagrammes ombrothermiques de Gaussen (Figures 1 et 2) montrent la domination de la saison humide dans la région d’Andasibe qui s’étale depuis le mois de septembre jusqu’au mois de mai. Le reste de l’année ne peut, pour autant, pas être qualifié de saison sèche vue que le niveau de précipitation est encore relativement élevé par rapport à la température. Pour la région de Toliary, contrairement à la région précédente, c’est la saison sèche qui prédomine tout au long de l’année. Cette saison prend place depuis la fin du mois de mars pour ne prendre fin que vers le début du mois de décembre. C’est là que débute la courte saison de pluies qui ne dure pas plus de trois mois.

Flore 

Le premier site d’étude se situe dans la zone de passage entre la forêt de basse altitude de l’Est et la forêt de moyenne altitude des régions centrales de l’île. La végétation climacique est qualifiée par Hervieu (1960) de Forêt Dense Humide Sempervirente (FDHS) de 800 à 1200 m d’altitude. La végétation est caractérisée par une espèce typique de la famille des DRACAENACEAE : Dracaena sp. connue sous le nom d’« Arbre dragon ». La forêt présente trois étages bien distincts. En premier, une strate supérieure, s’élevant entre 20 et 35 m de hauteur et composée principalement de grands arbres tels que Dalbergia sp. appartenant à la famille des FABACEAE, Symphonia sp. de la famille des CLUSIACEAE, Ocotea sp. de la famille des LAURACEAE, Tambourissa sp. de la famille des MONIMIACEAE, Pandanus sp. de la famille des PANDANACEAE et les palmiers. Deuxièmement, une strate moyenne haute de 7 à 15 m qui est constituée par de jeunes arbustes en phase de croissance et des espèces sciaphiles telles que Eugenia sp. et Syzigum sp. de la famille des MYRTACEAE, Dypsis sp. de la famille des PALMAE et Dracaena sp. appartenant à la famille des DRACAENACEAE. Enfin, une strate inférieure comprenant toutes les plantes de moins de 7 m de haut. Cette dernière strate, dense et riche en lianes, est formée par les plantes herbacées et les fougères arborescentes telles que Cyathea sp. de la famille des CYATHEACEAE, ainsi que plusieurs plantes épiphytes comme les orchidées. Le deuxième site d’étude, quant à lui, fait partie de la formation qualifiée par Moat et Smith ( 2007) comme étant une forêt sèche épineuse dégradée du Sud-ouest de Madagascar. Dans les études antérieures, Humbert (1965) se réfère à ce type en tant que série à DIDIEREACEAE et EUPHORBIACEAE haut fourré. White (1983) le reconnaît en tant que fourré caducifolié de l’Ouest malgache. Faramalala (1995) distingue la basse méridionale, forêt à EUPHORBIACEAE, fourré dense sec ainsi que la fourré mosaïque à sol nu. La WWF (1998) se réfère à ce type en tant que fourré épineux de Madagascar. Selon la pluviométrie, le substrat et le degré de dégradation ; la forêt présente une physionomie qui va d’une forêt fragmentée à une formation buissonnante et des buissons bas. Du point de vue floristique, ce type de forêt est dominé par la famille des DIDIEREACEAE (genre Alluaudia, Alluaudiopsis, Didierea et Decarya) et des espèces arborescentes du genre Euphorbia. Les espèces dominantes de ces genres varient en fonction des stations et du substrat. De plus, des espèces rudérales liées à la dégradation peuvent s’ajouter au cortège en incluant des genres tels les Agaves, Prosopsis, Opuntia, Solanum et Bidens.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. DESCRIPTION DES SITES D’ETUDE
I.1. LOCALISATION DES SITES D’ETUDE
I.2. DESCRIPTION DES SITES D’ETUDE
I.2.1. Géologie
I.2.2. Climat
I.2.2.1. Températures
I.2.2.2. Précipitations
I.2.3. Flore
I.2.4. Faune
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. PRESENTATION DU MATERIEL BIOLOGIQUE
II.1.1. Position systématique
II.1.2. Morphologie
II.1.3. Comportement
II.1.4. Habitat
II.2. METHODOLOGIE
II.2.1. Capture
II.2.2. Mensurations
II.2.3. Enregistrement sonore
II.2.4. Territory mapping method
II.2.5. Etude des différents aspects de la reproduction de Newtonia brunneicauda
II.2.5.1. Nombre de ponte
II.2.5.2. Caractérisation des nids
II.2.5.3. Régime alimentaire des oisillons
II.2.5.4. Interaction avec les autres espèces animales
II.3. ANALYSES STATISTIQUES
II.3.1. Test de Kolmogorov-Smirnov
II.3.2. Test de Student ou Test T
III. RESULTATS
III.1. CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DE Newtonia brunneicauda
III.2. CARACTERISTIQUES DES CRIS EMIS PAR Newtonia brunneicauda
III.3. DOMAINE VITAL DE Newtonia brunneicauda
III.4. BIOLOGIE DE REPRODUCTION DE Newtonia brunneicauda
III.4.1. Nidification
III.4.1.1. Description des nids
III.4.1.2. Construction du nid
III.4.1.3. Matériaux de construction du nid
III.4.1.4. Nombre d’œufs pondus
III.4.2. Incubation
III.4.3. Couvaison et Nourrissage
III.4.4. Régime alimentaire des oisillons
III.4.5. Interaction de l’espèce avec les autres taxons
IV. DISCUSSION
CONCLUSION

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