Emplacement des nids et succès de reproduction
La comparaison des moyennes des variables de l’emplacement des nids réussis et non réussis montre une nette influence de certains paramètres de position des nids sur le succès de la reproduction (Tab. 14). Le modèle linéaire généralisé (GLM) montre que la hauteur du nid par rapport au sol (NHG), la distance nid-partie inférieure du feuillage (DNLC), la distance nid-tronc (DNT), la position relative verticale (NRVPC), la position des branches portant le nid (PBN), le camouflage latérale des nids (LNC) et le camouflage du nid au-dessus (NCA) ont une influence significative sur la réussite de la reproduction chez le merle noir dans les terres agricoles de la région de Guelma. Alors que, le reste des paramètres ne présentent aucune influence significative sur la reproduction (Tab. 15). De manière générale, les nids les plus proches aux troncs, placés sur des branches verticales et bien cachés des prédateurs sont les plus réussis par rapport à ceux non réussis (Fig. 45 et Fig.
La disponibilité des ressources alimentaires
La comparaison des moyennes des distances des nids aux champs de céréales les plus proches et les points d’eau les plus proches montre une grande influence de ces deux paramètres sur le succès de la reproduction (Tab. 16). Le modèle linéaire généralisé (GLM) montre que la disponibilité des ressources alimentaire a une influence significative sur la réussite de la reproduction du Merle noir dans les agroécosystèmes de la région de Guelma (Tab. 17). De manière générale, les nids les plus proches aux champs de céréales et aux points d’eau sont les plus réussis par rapport à ceux non réussis (Fig. 47, Fig. 48).
La grandeur de pontes
Plusieurs travaux ont montré que, la grandeur de ponte chez les oiseaux varie tout le long de la saison de reproduction (Lack , 1968 ; Klomp, 1970 ; Martin, 1987 ; Daan et al. 1989 ; Igniatuk et clack, 1991 ; Briggs, 1993 ; Desrochers et Magrath, 1993 : Ludvig et al. 1995a ; Cooper et al. 2005 ; Bensouilah, 2015). Selon Murphy (1986), les individus pondent généralement plus d’œufs s’ils ont commencés tôt leur reproduction. De ce fait, deux types de variations saisonnières de la grandeur de ponte sont observés : (1) chez les espèces avec une seule couvée où généralement la grandeur de ponte diminue linéairement pendant la saison (Kluijver, 1951 ; Von Haartmaan, 1967 ; Murphy, 1986 ; Stutchbury et Robertson, 1988 ; Igniatuk et clack, 1991). (2) Chez les espèces à pontes multiples ont habituellement un pic observé à la mi-saison comme chez le Merle noir (Snow, 1955 ; Seel, 1968 ; Dixon, 1978 ; Murphy, 1978 ; Davies et Lundberg, 1985 ; Kuitunen, 1987 ; Crick et al. 1993 ; Bensouilah, 2015). Cette variation de la grandeur de ponte pendant la saison est due aux conditions de reproduction tel que l’âge des couples nicheurs, l’approvisionnement alimentaire, le taux de prédation et le coût de la reproduction (Perrins, 1970 ; Hussell, 1972 ; Slagsvold, 1982 ; Murphy, 1986 ; Lima, 1987 ; Daan et al. 1988 ; Lessells, 1991 ; Young, 1994 ; Garamszegi et al. 2004). Une hypothèse pour bien expliquer la baisse saisonnière de la grandeur de ponte vers la fin de la saison suppose qu’une ou plusieurs variables environnementales changent à mesure que la saison progresse, et les oiseaux réagissent à ces changements (Perrins, 1970, Daan et al. 1988, Young, 1994 ; Garamszegi et al. 2004). Au moins deux types d’effets environnementaux existent : (1) l’environnement pourrait limiter les ressources alimentaires pour les femelles pondeuses ou/et l’abaissement de la disponibilité de la nourriture pour les oisillons pendant la saison conduit à une réponse adaptative caractérisée par la diminution de la grandeur de ponte à la fin de la saison de reproduction (Perrins, 1970 ; Garamszegi et al.2004). (2) l’augmentation de risque de prédation peut affecter indirectement la taille des couvées par rapport au moment de la reproduction (Williams, 1966, Hussel, 1972). Selon le deuxième mécanisme, les individus qui arrivent en retard et les oiseaux migrateurs ont choisis de mettre moins d’œufs en raison des probabilités de survie réduites de leur progéniture (Garamszegi et al. 2004). L’hypothèse de la qualité des conditions indique que la tendance saisonnière peut être causée par des différences dans la qualité des oiseaux reproducteurs précoce et tardive (Von Haartmann, 1971 ; Price et al. 1988, Kirkpatrick et al. 1990). La qualité peut inclure l’expérience, les compétences de recherche de la nourriture, la capacité de vol, l’évitement des prédateurs et même la qualité des territoires (Garamszegi et al. 2004). Nos résultats montrent que la grandeur de ponte du Merle noir dans le Nord-Est algérien est varié entre un minimum de deux œufs et un maximum de quatre œufs avec un moyen de 2,99 ± 0,06 œuf par nid. La grandeur de ponte moyenne dans cette population du Nord-Est algérienne est tout à fait similaire à celle observée en Asie (2,86) (Lu, 2005), mais légèrement inférieure à celle rapportés en Europe (4.05) (Hatchwell et al. 1996b) et dans d’autre région d’Afrique du Nord (3.24) (Selmi, 2007; Adamou et al. 2014)
La survie quotidienne et la productivité des nids
La survie quotidienne et la productivité des nids chez la population du Merle noir du Nord Est algérien est significativement élevée. Ces résultats semblent être similaires à ceux obtenus en Hongrie (Kurucz et al. 2012). Nos résultats sur la survie quotidienne et sur la productivité des nids varient considérablement entre les différents stades de développement. Seule la productivité varie en fonction des habitats. Cette variation a été rapportée chez de nombreux passereaux (Kelleher et O’Halloran, 2006 ; Hanane et Baamal, 2011 ; Kurucz et al. 2012 ; Bensouilah et al. 2014 ; Zeraoula et al. 2015 ; Brahmia et al. 2015 ; Bensouilah, 2015). Cette différence peut être expliquée par le type d’habitat (Khoury et al. 2009 ; Hanane et Baamal, 2011; Bensouilah, 2015), la sélection des micro-habitats (Martin et Roper, 1988; Wilson et Cooper, 1998) et par les différents facteurs qui peuvent influencer le succès de nidification (Schmidt et Ostfeld, 2003 ; Conner et al. 2010 ; Campomizzi et al. 2013). La survie quotidienne des nids est presque similaire pendant les différents stades de la reproduction. Plusieurs études antérieures ont montrés que la survie durant le stade œuf est plus importante que le stade oisillon (McClure, 1942 ; Harris et al. 1963 ; Best et Stauffer, 1980 ; Bensouilah, 2015). Cela peut être expliqué par la bonne dissimulation des nids par les parents et que les adultes protègent plus les jeunes ce qui diminue le risque de la prédation. Selon Nolan (1978), les nids les plus vulnérables à la prédation sont très susceptibles d’être trouvés et détruits par les prédateurs au début du cycle de nidification. Par conséquent, ceux qui survivent jusqu’à la période d’élevage sont plus susceptibles de passer inaperçus et ne seront pas détectés par les prédateurs.
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Table des matières
INTRODUCTION
Problématique
Les objectifs du travail
Présentation du travail
CHAPITRE Ι : DESCRIPTION DE SITE D’ETUDE
1. Situation géographique et administratives
2. Conditions générales de la région d’étude
2.1. Conditions physiques
2.1.1. Les reliefs
2.1.2. Géologie
2.1.3. Couverture forestière
2.1.4. Réseau hydrographique
2.2. Conditions climatiques
2.2.1. La température
2.2.2. Données pluviométriques
2.2.3. L’ensoleillement
2.2.4. L’hygrométrie
2.2.5. La gelée
2.2.6. Expression synthétique du climat
2.2.6.1. Diagramme ombro-thermique
2.2.6.2. Climagramme d’Emberger
2.3. Conditions socio-économique
2.3.1. Population de la wilaya de Guelma
2.3.2. Les activités
2.3.2.1. L’agriculture
2.3.2.2. Elevage et pastoralisme
2.3.2.3. Tourisme
2.3.2.4. Industrie
2.4. Condition biotique
2.4.1. La faune
2.4.2. La flore
CHAPITRE ΙI : APERÇU GENERALE SUR LE MODELE BIOLOGIQUE
1. Description et identification de l’espèce
1.1. Détermination de l’âge et chronologie de la mue
1.2. La voix
2. Répartition géographique
2.1. Répartition géographique des « sous-espèces ou races »
3. Habitat et alimentation
3.1. Habitats
3.2. Historique de l’implantation urbaine
3.3. Alimentation
4. Reproduction
5. Populations
5.1. Taux de mortalité
6. Mouvements dans le Paléarctique occidental
7. Chasse-gestion des populations et des habitats
CHAPITRE ΙII : MATERIEL ET METHODES
I. Biologie et écologie de reproduction
1. Biologie de reproduction
1.1. Recherche et suivi des nids
1.2. Date et période de ponte
1.3. Grandeur de ponte
1.4. Caractéristique des œufs
1.5. La durée d’incubation et d’élevage
1.6. Succès de reproduction
1.7. Survie journalier des nichées
1.8. Estimation de la productivité
1.9. Croissance pondérale des poussins
2. Ecologie de reproduction
2.1. Densité des couples nicheurs
2.2. Habitat
2.3. Micro-habitat
3. Les traitements statistiques
II. Facteurs affectant la reproduction
1. Caractéristiques du site de reproduction
2. La prédation des nids
3. Effet des conditions climatiques
4. Les traitements statistiques
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
RESULTATS
PARTIE I : BIOLOGIE ET ECOLOGIE DE REPRODUCTION
1. Biologie de reproduction
1.1. Phénologie de ponte
1.2. Grandeur de ponte
1.3. Caractéristiques des œufs
1.4. La durée de l’incubation
1.5. La durée d’élevage
1.6. Succès à l’éclosion
1.7. Succès à l’envol
1.8. Succès de la reproduction
1.9. Productivité des nids
1.10. Taux de survie des nids
1.11. Courbe de croissance des poussins
1.12. Les facteurs d’échecs
2. Ecologie de reproduction
2.1. Densité des couples nicheurs
2.2. Caractéristique des nids
2.2.1. Paramètre des nids
2.2.2. L’emplacement des nids
2.2.3. Camouflage des nids
2.2.4. Position sur les branches et orientation des nids
PARTIE II : FACTEURS AFFECTANT LA REPRODUCTION
1. Effet des conditions climatiques
2. Emplacement des nids et succès de reproduction
3. La disponibilité des ressources alimentaires
4. La prédation des nids
DISCUSSION
1. Biologie et écologie de reproduction
1.1. Phénologie de la reproduction
1.2. La grandeur de ponte
1.3. La taille du nid et la grandeur de ponte
1.4. Incubation et soins parentaux
1.5. Survie quotidienne et productivité des nids
1.6. Facteur d’échec
2. Facteurs affectant la reproduction de Merle noir dans la région de Guelma
2.1. Densité des couples nicheurs
2.2. La disponibilité des ressources alimentaires
2.3. La prédation et l’emplacement des nids
2.4. Les conditions météorologiques
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
1. Conclusion
2. Perspectives
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
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