Ecologie de la reproduction de la Foulque macroule (Fulica atra) dans le Lac Tonga

L’élevage des poussins

       Les poussins nidifuges (fig. 6) sont capables de se nourrir seuls. Ils quittent le nid et suivent leurs parents à la recherche de leurs nourritures (DUPERA, 2008). Cependant, la femelle assure quand même l’élevage des poussins et nous pouvons les apercevoir suivre la mère pendant la recherche de leurs alimentations [7]. La femelle aide ainsi les poussins à apprendre à manger et au bout de quelques temps ils apprennent vite à manger seuls [7]. A l’âge de quatre semaines ils commencent à prendre leurs envols et peuvent voler à un mois plus tard. Les juvéniles qui sont généralement gris-brun et renouvellent leurs plumages (la mue) dès le mois d’août jusqu’au mois de novembre-décembre (JORTAY, 2002).
Régime alimentaire : Les foulques sont principalement herbivores (TOURNIER, 1995, TAMISIER et DEHORTER, 1999). Ils se nourrissent de feuilles et les tiges tendre, des hélophytes. Elles basculent souvent et plongent régulièrement jusqu’à deux mètres de profondeur pour s’alimenter, parfois jusqu’à quatre ou cinq mètres (TAMISIER et DEHORTER, 1999). Elles peuvent voler de la nourriture à d’autres foulques, mais il n’est pas rare de la rencontrer à terre sur les rives à la recherche des grains. Il est à noter que dans certaines circonstances elles deviennent omnivores, et n’hésitent pas à se nourrir sur de mollusques, vers, d’insectes et parfois de petits poissons et d’œufs. Le vol de nourriture à d’autres foulques ou d’autres espèces est habituel et assez fréquent en particulier pendant l’hivernage lors des rassemblements post nuptiaux, le Klépto-parasitisme est aussi assez fréquent chez ce Rallidés (REK, 2010).

Méthodes d’étude des rythmes d’activités diurnes de la Foulque  macroule

       Pour l’étude des rythmes d’activité des Anatidés et des Rallidés, deux méthodes classiques sont habituellement utilisées, l’animal focal sampling ou FOCUS et l’instantanious scan sampling ou SCAN.
Méthode FOCUS : L’échantillonnage focalisé implique l’observation d’un individu, pendant une période prédéterminée, où nous enregistrons continuellement les activités manifestées. Les résultats obtenus sont par la suite proportionnés afin de déterminer le pourcentage de temps de chaque comportement (ALTMANN, 1974). Ces observations continuelles permettent d’enregistrer certains comportements qui ne sont pas toujours fréquents, tels que l’exhibition sociale et l’agression, mais signale certains inconvénients que nous pouvons résumer dans la fatigue de l’observateur, la sélection aléatoire des individus spécialement à partir d’un grand groupe et surtout la perte de vue de l’oiseau focalisé, soit dans la végétation dense ou dans un groupe nombreux (BALDASSARE et al., 1988). Cette méthode est de ce fait, appropriée à l’étude du comportement de petits groupes d’oiseaux et dans des surfaces réduites. (HOUHAMDI et SAMRAOUI, 2003, HOUHAMDI et SAMRAOUI, 2007) Les pertes continuelles de vue ont été signalisées à plusieurs reprises et jusqu’à présent le seul remède est prescrit dans la méthode Focal-Switch Sampling ou SWITCH (LOSITO et al., 1989) où chaque perte de vue est automatiquement remplacée par un autre individu du même groupe, manifestant la même activité.
Méthode SCAN : Cette méthode se basant sur l’observation d’un groupe, permet d’enregistrer les activités instantanées de chaque individu qui grâce à des transformations mathématiques fait ressortir le pourcentage temporel (ALTMANN, 1974). Elle présente l’avantage d’être la seule méthode appliquée dans des sites à végétations denses, où les oiseaux d’eau ne sont pas toujours observés durant de longues périodes. Elle élimine aussi le choix des individus (BALDASSARE et al., 1988). Ainsi comme il s’agit d’un échantillonnage instantané, il est pratiquement impossible de déterminer le statut social (par paires ou séparés) des oiseaux observés (PAULUS, 1984). Pour suivre le comportement diurne de la Foulque macroule dans le Lac Tonga, nous nous sommes basés sur la méthode SCAN. Ainsi, nous avons effectués nos observations sur des bandes au sein desquelles nous avons procédé chaque demi-heure à partir de 8 heures du matin jusqu’à 16 heures, à des séries de transects tracés virtuellement à travers le groupe d’oiseaux sur lequel nous orientons le télescope et nous comptons dans le champ de vision les différentes activités manifestées par l’oiseau. A cet effet sept activités ont été notées à savoir la nage, l’alimentation, le vol, le toilettage, le repos, la parade et l’antagonisme. Pour de plus amples connaissances des exigences écologiques de l’espèce étudiée, l’activité alimentaire a été dissociées en alimentation avec le bec, alimentation par immersion de la tête dans l’eau, alimentation par basculement de l’avant du corps dans l’eau et alimentation à pied dans les vasières et les berges. Nous avons suivi le comportement de la Foulque macroule pendant une période de trois années, allant du mois de septembre 2009 jusqu’au mois d’août 2012, à raison de deux sorties par mois. Les données collectées seront résumées dans des fiches de relevés d’activités (Tab. 6)

Le succès de la reproduction

     Plusieurs indices peuvent déterminer le succès de la reproduction, du point de vue quantitative le nombre d’œufs et de nids pendant la saison de la reproduction peuvent montrer l’aspect quantitatif du succès de la reproduction d’une population, cependant le taux d’éclosion et les facteurs responsables de l’échec de l’éclosion sont des paramètres qui évaluent la rentabilité des paramètres quantitatifs de la reproduction, les deux indices déterminant la reproduction d’une population, dans notre travail on a essayé d’étudier les deux types d’indice pour mieux connaitre les paramètres limitant la reproduction de la foulque macroule au Lac Tonga afin de soumettre des propositions pour la conservation de cette espèce. Pour mieux comprendre la stratégie de la reproduction de la foulque macroule dans le Lac Tonga, on a essayé de diviser le cycle de la reproduction qui s’étale sur quatre mois environ, en trois périodes ; le début de la saison (la première période) dès la première ponte, qui coïncide avec la fin du mois de mars, jusqu’à la fin du mois d’avril, caractérisée par une augmentation progressive du nombre de nids, une deuxième période qui s’étale tout au long du mois de mai, le nombre de nids pendant cette période atteint son apogée, la troisième période est marquée par une diminution progressive de l’installation de nouveaux nids à partir du mois de juin jusqu’au début du mois de juillet, où on ne trouve presque pas de nouveaux nids en construction.(Fig. 28).

Les principales causes de l’échec de la reproduction

      Les indices pris comme indicateurs de l’échec de la reproduction, c’est-à-dire les raisons pour lesquelles les œufs n’atteindront pas la phase d’éclosion, sont diverses, on peut les résumer en trois facteurs ; la prédation la disparition des nids et des œufs et le ramassage des œufs par les riverains. Les figures (47- 50) résument le sort des nids et des œufs, on constate que l’éclosion des œufs a été enregistrée sur 40% des nids, et 41% des œufs, la principale cause qui a conduit a l’échec de la reproduction est en relation avec l’activité humaine représentée par le ramassage des œufs qui présente 37% des nids, la figure ( 50 ) montre le taux de disparition des œufs qui inclus les œufs ramassés et disparus par les ‘conditions naturelles’ qui représente un taux considérable 37%, les causes naturelles de l’échec de la reproduction représentées par la prédation 19% des nids et 6% du nombre total des œufs pondus, tandis que la disparition des nids pour des raisons diverses présente ( 4%) des nids, le taux des œufs abandonnés représente 16% de la totalité des œufs pondus. L’analyse de la variance montre une différence non significative entre les années d’études, pour le sort des nids et des œufs respectivement (F=0.01, p=0,988), (F=0.05, p=0,948), et une différence significative pour les différentes destinées des nids et des œufs, (F=28.43, p=0,000), (F=10.25, p=0,004), les moyennes sont classées en trois catégories les nids éclos et les nids dont leurs œufs ont été ramassées, sont dans la même catégorie, suivis par les nids prédatés, les nids disparus représentent une minorité (fig.49), la comparaison des moyennes montre aussi que le nombre d’œufs éclos et les œufs disparus sont similaires, les restes des œufs sont partagés à part égale entre prédations et œufs abandonnés(fig.50).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Description de l’espèce
1- Description morphologique
2- Systématique de la foulque macroule
3- Distribution écologique des espèces
4- Nidification
5- L’élevage des poussins
6- Régime alimentaire
7- Habitat
8- Prédateurs
Chapitre II : Présentation de la zone d’étude
1. Les airs protégés en Algérie
1-1. Les parcs nationaux de l’Algérie
1-2. Les aires marines et côtières protégées en Algérie
1-3. Les zones humides protégées « sites Ramsar »
2. Le parc national d’El-kala
3. La réserve intégrale du Lac Tonga
4. Caractéristiques écologiques et climatiques
4.1- Climat
4-1-1-Température
4-1-2- Humidité de l’air
4-1-3-Les vents
4-1-4- La pluviosité
4-2- Flore et faune
Chapitre III Matériel et méthodes
1- Présentation du site d’étude : Le Lac Tonga
2- Matériel
3- Méthodes 
3-1- Echantillonnage
3-2- Fréquences des visites
3-3- Suivi de la dynamique de population
3-3-1. Dénombrements de la population de la Foulque macroule
3-3-2. Rythmes d’activités
3-3-2-1. Méthode FOCUS
3-3-2-2. Méthode SCAN
3-4- Etude de l’écologie de la reproduction
3-4-1- Notations et mesures effectuées sur la végétation
3-4-2- Notations et mesures effectuées sur les nids
3-4-2-1- Localisation des nids
3-4-2-2- La profondeur de l’eau
3-4-2-3- Caractéristiques des nids
3-4-3- Caractéristiques des œufs
3-4-3-1- Poids des œufs
3-4-3-2- Volume des œufs
3-4-3-3- Nombre et devenir des œufs
3-4-3-3-1- Nombre total des œufs par semaine
3-4-3-3-2- Calculs de la grandeur de ponte
3-4-3-3-3- Sort des nids
3-5 Analyses de données
Chapitre IV : Résultats et discussion
1- Suivi de la dynamique des populations
2- Ecologie de la reproduction de la foulque
2-1 Caractéristiques des nids
2-1-1- Morphologie et installation des nids
2-1-2- Dimensions des nids
2-2- Caractéristiques des œufs
2-2-1- La grandeur de ponte
2-2-2- Dimensions des œufs
2-3- Le succès de la reproduction
2-3-1- Nombre d’œufs par période de ponte
2-3-2- La distribution temporelle des nids durant la saison de la reproduction
2-3-3- La distribution des nids en fonction du type de la végétation
2-3-3-1. La distribution totale des nids en fonction du type de végétation
2-3-3-2. La distribution temporelle des nids par rapport à la végétation
2-3-3-2.1. La première période
2-3-3-2.2. La deuxième période
2-3-3-2.3. La troisième période
2-4- Sort des nids
2-4-1- Taux d’éclosion
2-4-2- Les facteurs influençant la réussite de la reproduction
2-4-2-1. Le type de végétation
2-4-2-2. La concentration de la végétation
2-4-2-3. la profondeur de l’eau
2-4-3- Les principales causes de l’échec de la reproduction
2-4-3-1. La prédation
2-4-3-2. La disparition des nids et des œufs
2-4-3-3. le ramassage des œufs
2-4-3-4. Les nids et les œufs abandonnés
2-5- Le parasitisme de couvée
Conclusions
Références bibliographiques
Sites internet
Résumé

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