Pour les scientifiques, Madagascar est un laboratoire naturel unique au monde dû à la particularité de sa biodiversité. Le niveau d’endémisme du biote malgache est extrêmement élevé dû à son évolution en isolement depuis 90 millions d’années passées (Mittermeier et al., 2010). Grâce à la diversité des niches écologiques et des climats, la flore et la faune se sont spécialisées et présentent actuellement de nombreuses espèces endémiques (Rubel, 2004).
Madagascar se trouve en deuxième position dans le monde, après le Brésil, sur la diversité des primates ; mais il est le premier pays en termes d’endémicité de ce taxon. (Mittermeier et al., 2006 ; 2010 ; Schwitzer et al., 2013). Actuellement, Madagascar héberge 105 espèces et sous espèces de lémurien qui y sont toutes endémiques, à l’exception d’Eulemur fulvus et d’Eulemur mongoz qui sont aussi présentes dans les Iles Comores. Malgré cette richesse naturelle, 91% de ces lémuriens figurent déjà dans la Liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) (Schwitzer et al. 2013). A part les cataclysmes naturels, les principales menaces de ce taxon sont la perte de son habitat due à la destruction de la forêt, la chasse et la domestication (Myers, 2000 ; Mittermeier et al., 2006 ; 2010).
Prolemur simus est actuellement classée dans la catégorie des espèces en danger critique d’extinction (UICN, 2014). La majorité des études effectuées sur ce taxon n’a été menée que dans des forêts du Sud-est malgache, car ces sites étaient les seuls connus abritant l’espèce à l’époque (ex. Grassi, 1998, 2001 ; Tan, 1999a, 1999b, 2000 ; Ratelolahy, 2002 ; Rahalinarivo, 2007 ; Wright et al., 2009 ; Olson et al., 2013 ;…).
En 2009, Wright et ses collaborateurs ont estimé que la taille de la population de P. simus en milieu naturel ne dépassait pas 200 individus. En 2010, une importante population de P. simus a été découverte dans les forêts environnantes de Brickaville par l’équipe de The Aspinall Foundation (Rapport de mission TAF, 2010 ; Ravaloharimanitra, 2011). Vu le statut de conservation de l’espèce, le principal objectif de cet organisme est de protéger d’urgence cette population. De ce fait, des recherches y ont été menées. Elles étaient principalement axées sur la distribution, la démographie et les menaces pesant sur l’espèce (ex. Ravaloharimanitra et al., 2011 ; Bonaventure et al., 2012 ; Rapport de mission TAF, 2010, 2011, 2012).
Milieu physique
Hydrographie
La commune rurale d’Anivorano-Est est traversée par la rivière Rianila. Cette rivière prend une direction Est-ouest. Elle s’unit avec la grande rivière L’Ivohitra qui prend sa source au sud de la Commune de la Fierenana (Andriamparamanjaka, 2007).
Géologie, pédologie
Le district de Brickaville repose sur deux principaux types de sol : les sols hydro morphes et les sols peu ou pas évolués constitués par des surface d’alluvions fluviatiles. Les sols hydro morphes sont des sols à engorgement temporaire ou d’ensemble. Les plus représentés dans la plaine et aussi les plus mis en valeur sont les sols tachetés ou sols faiblement hydro morphes. Les alluvions fluviatiles sont des sols qui se localisent surtout sur les terrasses fluviatiles inondables et quelquefois sur les berges (Andriamparamanjaka, 2007).
Climat
Vohiposa est caractérisé par une zone tropicale humide. L’année est généralement divisée en trois périodes bien distinctes (Andriamparamanjaka, 2007):
• Une période de pluie se situant entre le mois de Décembre et le mois d’Avril.
• Une période de pluviosité moyenne pendant les quatre mois suivants (Mai à Août).
• Une période estivale à faible pluviosité de Septembre à Novembre .
Température
La température moyenne annuelle est environ de 24,5°C. La température moyenne mensuelle varie entre 20,9°C et 27,8°C, les températures mensuelles minimales vont de 16,4°C à 23,4°C et les températures mensuelles maximales varient entre 25,2°C et 32, 1°C. Les mois les plus froids sont de Juillet et Aout. La saison le plus chaude s’étale du mois de Décembre jusqu’au mois de Février (Direction de la Météorologie et Hydrologie Ampandrianomby-Antananarivo, 1971-2000).
Humidité
Dans la partie orientale de Madagascar, l’humidité relative est élevée ; elle est en moyenne plus de 70% pour Toamasina (Donque, 1972). La valeur de l’humidité relative peut être très élevée à partir du mois de Décembre jusqu’au mois d’Avril correspondant aux valeurs maximales des précipitations .
Vents
Par sa position géographique, l’ex-province de Toamasina est exposée au vent humide de l’Alizé, qui lui confère une situation pluviométrique bien spécifique (Andriamparamanjaka, 2007).
Précipitation
En général la saison des pluies s’étend du mois de Décembre jusqu’au mois d’Avril. Mars est généralement le mois le plus pluvieux avec une précipitation de 461,6 mm et Septembre le moins pluvieux 122,9 mm (Direction de la Météorologie et Hydrologie Ampandrianomby-Antananarivo, 1971-2000).
Les composantes biotiques
Dû au manque de travaux menés sur l’inventaire floristique et faunistique, les listes présentées dans les paragraphes suivants ne sont pas exhaustives.
Composante floristique
La forêt de Vohiposa se localise au sud-est du CAZ et tirant son nom d’un fragment de forêt de basse altitude (Bonaventure, et al., 2012). Elle est principalement constituée d’une forêt primaire de l’Est, d’une zone de « savoka » à Ravenala madagascariensis et de bambou Valiha diffusa. Voici quelque espèces floristiques recensées dans le site telles que : Valiha diffusa (Volo gasy), Arthocarpus heterophilus (Ampalibe), Afromumum angistifolium (Longoza), Litchi chinensis (Letchis), « Takaoka » (non identifiée), Uapaca sp. (Voapaka), Albizia chinensis (Albiza), Tambourissa sp. (Ambora), Xelopia sp. (Hazoambo), Anthocarpus heterophilus (Ampaly), Lintchia laurifolia (Ranomainty).
Composante faunistique
Les primates
D’après Mihaminekena (2010) et notre observation sur le terrain, le site abrite 7 espèces de lémuriens dont 3 nocturnes et 4 diurnes. Les lémuriens nocturnes sont Microcebus rufus, Lepilemur sp. et Daubentonia madagascariensis. Les lémuriens diurnes sont Eulemur rubriventer, Eulemur rufus, Hapalemur griseus, Prolemur simus .
Les non primates
Les Carnivores : ils sont représentés par une seule espèce : Cryptoprocta ferox. Les Oiseaux : Plusieurs espèces d’oiseaux ont été recensées dans ce site. Polyboroides radiatus (Fihiaka), le rapace de cette région, figure parmi les grands prédateurs des jeunes de P. simus.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : MILIEU D’ETUDE
I. Site d’étude
II. Milieu physique
II.1. Hydrographie
II.2. Géologie, pédologie
II.3. Climat
II.3.1 Température
II.3.2 Humidité
II.3.3 Vents
II.3.4 Précipitation
III. Les composantes biotiques
III.1. Composante floristique
III.2. Composante faunistique
III.2.1. Les primates
III.2.2. Les non primates
IV. Population environnante
IV.1. Démographie
IV.2. Diversification ethnique
IV.3. Organisation de la société et structure traditionnelle
IV.4. Agriculture
IV.5. Autres activités
Chapitre II : METHODOLOGIE
Partie I: MATERIELS DE TRAVAIL
I. Matériels de terrain
II. Matériel biologique
II.1. Position systématique
II.2. Historique
II.3. Répartition géographique
II.4. Caractéristique de l’espèce
II.4.1. Morphologie
II.4.2. Structure et organisation sociale
II.4.3. Régime alimentaire
II.4.4. Reproduction
II.4.5. Statut de conservation de l’espèce
Partie II: METHODES
I. Période et durée de l’étude
II. Techniques d’étude sur le terrain
II.1. Identification des individus à suivre
II.2. Choix des individus cibles et durée des suivis
II.3. Méthode de suivi et collecte des données comportementales
II.4. Détermination du territoire 19
II.5. Etude de la disponibilité de la nourriture
III. Analyses des données et statistiques
III.1.1. Moyenne
III.1.2. Ecart-type et variance
III.1.3. Pourcentage
RESULTATS
I. Activités générales de Prolemur simus dans la forêt de Vohiposa
II. Régime alimentaire de Prolemur simus
II.1. Activité alimentaire
II.2. Variation intergroupe de l’alimentation
II.3. Quantité minimale des aliments consommés par Prolemur simus
III.3.1. Quantité minimale des aliments consommés par un individu dans une semaine
III.3.2. Quantité minimale des aliments consommés pour chaque groupe
III. Taille du territoire
IV. Disponibilité de la nourriture
INTERPRETATIONS ET DISCUSSIONS
I. Activités générales de Prolemur simus dans la forêt de Vohiposa
II. Régime alimentaire de Prolemur simus
II.1. Activité alimentaire
II.2. Variation intergroupe de l’alimentation
II.3. Quantité d’aliment consommé par Prolemur simus
III. Taille du territoire
IV. Disponibilité de la nourriture
CONCLUSION
Recommandations
Références bibliographiques
ANNEXES