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Physiopathologie
Les รฉtudes se sont longtemps focalisรฉes sur lโobstruction dynamique du ventricule gauche mais ce gradient systolique de pression intraventriculaire nโest retrouvรฉ que dans environ 25 % des cas et ses implications tant cliniques que pronostiques apparaissent minimes, mรชme si la controverse se poursuit [22,67]. Lโobstruction systolique est liรฉe essentiellement ร un mouvement systolique antรฉrieur de la grande valve mitrale (systolic anterior motion, SAM) venant au contact du septum interventriculaire hypertrophiรฉ. Ce gradient de pression varie avec les circonstances qui modifient la contractilitรฉ myocardique et les conditions de charge du ventricule gauche.
Chez certains patients, le gradient peut รชtre absent au repos et se manifester lors de tests de provocation qui augmentent la contractilitรฉ du ventricule ou diminuent la prรฉcharge ou la postcharge (administration dโisoprรฉnaline, nitrite dโamyle, dรฉrivรฉs nitrรฉs, manoeuvre de Valsalva, effort physique…). Le SAM apparaรฎt liรฉ pour une part ร un effet ยซ Venturi ยป, force dโaspiration rรฉsultant dโun hyperdynamisme du ventricule gauche au travers dโune chambre de chasse rรฉtrรฉcie, et pour une autre part aux anomalies morphologiques de lโappareil mitral mentionnรฉes plus haut [39]. Il en rรฉsulte pour certains auteurs un obstacle
ร lโรฉjection du ventricule gauche, qui participerait ainsi ร la survenue des symptรดmes. Cependant le fait que 80 % du volume sanguin expulsรฉ pendant la systole le soit avant lโapparition du gradient conduit dโautres auteurs ร estimer quโil nโy a pas vรฉritablement dโobstacle ร lโรฉjection mais plutรดt vidange prรฉcoce dโun ventricule hyperdynamique. Lโabsence de relation stricte entre la frรฉquence du gradient et celle des symptรดmes ou du risque de mort subite plaide รฉgalement, indirectement, en faveur de cette thรจse.
La fonction systolique du ventricule gauche est habituellement normale ou supranormale avec une fraction dโรฉjection augmentรฉe. Cette bonne performance de la fonction pompe semble sโexpliquer par une rรฉduction de la contrainte systolique plutรดt que par une hypercontractilitรฉ, ce qui fait qualifier le ventricule gauche dโhyperdynamique plutรดt que dโhypercontractile. Parfois, dans la phase tardive de la maladie, la fonction systolique peut รฉvoluer vers une dรฉtรฉrioration en relation avec la fibrose myocardique. Les parois du ventricule sโamincissent, le gradient intraventriculaire gauche disparaรฎt, la fraction dโรฉjection sโabaisse, le volume tรฉlรฉsystolique du ventricule gauche augmente. La dilatation du ventricule gauche reste souvent modรฉrรฉe [63].
La fonction diastolique est anormale chez la majoritรฉ des patients, mรชme lorsque lโhypertrophie est modรฉrรฉe ou lorsque le patient est asymptomatique. Lโaugmentation de la pression tรฉlรฉdiastolique du ventricule gauche est due ici ร la fois ร une altรฉration de la compliance et de la relaxation du ventricule gauche. La diminution de la compliance est liรฉe directement ร lโhypertrophie myocardique par lโaugmentation de la rigiditรฉ. Lโanomalie de relaxation, objectivรฉe par un temps de relaxation isovolumique prolongรฉ et un allongement du remplissage rapide du ventricule gauche, apparaรฎt de mรฉcanisme plus complexe [22,67]. Une ischรฉmie myocardique induite par lโeffort est frรฉquemment retrouvรฉe sur des examens comme la scintigraphie au thallium 201, tรฉmoignant essentiellement dโune anomalie de la rรฉserve coronaire. Le mรฉcanisme apparaรฎt multifactoriel impliquant une augmentation de la demande en oxygรจne, une diminution de la densitรฉ capillaire du myocarde, une compression des artรจres coronaires septales, le rรฉtrรฉcissement des artรจres intramurales [6, 22, 41, 67].
Enfin, une rรฉactivitรฉ vasculaire anormale ร lโeffort est habituellement retrouvรฉe [28] ainsi quโune anomalie du barorรฉflexe [98].
Etiologies
La possibilitรฉ dโune transmission hรฉrรฉditaire de la maladie a รฉtรฉ รฉvoquรฉe dรจs la description de la maladie par Donald Teare en 1958 (dans une note de bas de page…) [97] et a รฉtรฉ confirmรฉe peu aprรจs par Hollman et Parรฉ. Les รฉtudes รฉchographiques menรฉes ultรฉrieurement ont permis dโรฉvaluer ร environ 55 % la part des formes familiales [31,57]. Les cas non familiaux sont qualifiรฉs de sporadiques. Cette proportion nโa pas รฉtรฉ rรฉรฉvaluรฉe depuis les travaux de gรฉnรฉtique molรฉculaire mais la part familiale est vraisemblablement sous-estimรฉe car certains cas sporadiques relรจvent en fait de mutations ยซ de novo ยป, et dans dโautres cas la transmission mendรฉlienne peut รชtre masquรฉe par une pรฉnรฉtrance (ou expression clinique du gรจne) particuliรจrement faible de la mutation [83,48].
Le mode de transmission de ces formes familiales est presque toujours autosomique dominant, lโallรจle morbide nโest pas portรฉ par les chromosomes sexuels et, un seul parent porteur de la mutation peut le transmettre ร sa descendance [31,57]; mรชme si dโautres modes ont pu รชtre proposรฉs dans certaines familles. Il est ร rappeler que la pรฉnรฉtrance de la maladie est variable [1] (Fig.5)
Aprรจs avoir รฉtรฉ localisรฉ sur le chromosome 14q1 en 1989 par clonage positionnel, le premier gรจne responsable de la maladie a รฉtรฉ identifiรฉ lโannรฉe suivante. Il sโagit du gรจne codant pour la chaรฎne lourde ร de la myosine (ร MHC) [86]. La maladie est rapidement apparue gรฉnรฉtiquement hรฉtรฉrogรจne avec lโimplication de gรจnes diffรฉrents selon les familles รฉtudiรฉes. Plusieurs gรจnes diffรฉrents sont aujourdโhui identifiรฉs (Tab.1) [83,48] Au sein de chacun de ces gรจnes, diffรฉrentes mutations ont de plus รฉtรฉ retrouvรฉes (plus dโune centaine au total), sans que lโune dโelles apparaisse prรฉpondรฉrante. Les mutations sont le plus souvent des mutations faux-sens (Fig. 6), aboutissant au changement dโun seul acide aminรฉ de la protรฉine (gรจne ร-MHC par exemple), parfois des mutations touchant des sites dโรฉpissage, conduisant vraisemblablement ร une protรฉine tronquรฉe (gรจne de la protรฉine C cardiaque par exemple). Tous les gรจnes identifiรฉs ont en commun de coder pour des protรฉines du sarcomรจre et les รฉtudes expรฉrimentales commencent ร dissรฉquer les mรฉcanismes par lesquels les mutations induisent la maladie. Les รฉtudes rรฉalisรฉes sur des modรจles dโanimaux transgรฉniques montrent que les premiรจres anomalies sont hรฉmodynamiques (altรฉration de la relaxation) puis histologiques (fibrose, dรฉsorganisation myocytaire) puis ensuite macroscopiques avec dilatation atriale et/ou hypertrophie ventriculaire [29]. Lโensemble des travaux suggรจre que la CMH est avant tout une maladie du sarcomรจre et que cโest le dรฉfaut รฉnergรฉtique primitif qui entraรฎne une hypertrophie rรฉactionnelle [83,48].
Examens paracliniques
Radiographie thoracique
Elle peut รชtre normale mais elle montre souvent une convexitรฉ augmentรฉe de lโarc infรฉrieur gauche en rapport avec lโhypertrophie ventriculaire gauche.
Un aspect de dilatation de lโoreillette gauche est parfois observรฉ. Lโaorte ascendante est de petit calibre [11]
Electrocardiogramme
Il est rarement normal (7 ร 15% des patients avec atteinte รฉchographique) [10, 65, 85] ; il est sensible, mais non spรฉcifique surtout pour le dรฉpistage prรฉcoce familial. Trois anomalies sont particuliรจrement frรฉquentes et suggestives de la maladie mรชme si elles ne sont pas spรฉcifiques. Les anomalies de la repolarisation sont les plus frรฉquentes (environ 70 %) :
– sous-dรฉcalage du segment ST
– ondes T nรฉgatives ou platesโฆ
Lโhypertrophie ventriculaire gauche est prรฉsente dans environ 55 % des cas, et semble associรฉe ร un degrรฉ dโhypertrophie รฉchographique plus marquรฉ (Fig.7 et 8).
Holter ECG
Il est recommandรฉ dans le bilan initial de la maladie pour รฉvaluer le risque de survenue de mort subite dโorigine cardiaque et dโAVC par troubles du rythme ventriculaire ou auriculaire paroxystiques (Recommandation I B) [80]. Les enregistrements Holter ont montrรฉ que des troubles du rythme ventriculaire sont prรฉsents chez 88 % des patients atteints de CMH et que ces arythmies sont de type complexe ou rรฉpรฉtitif dans 50 % des cas. Une hyperexcitabilitรฉ supraventriculaire est assez souvent notรฉe. La fibrillation auriculaire souvent paroxystique, est prรฉsente dans environ 5 % des cas au moment du diagnostic [11]. Le Holter peut aussi mettre en รฉvidence de troubles de la conduction. Le rythme de surveillance doit รชtre adaptรฉ selon lโรฉvaluation initiale du risque rythmique (nombre de facteurs de risque), la stabilitรฉ ou la prรฉsence de symptรดmes.
Echographie transthoracique cardiaque
Elle est au centre du diagnostic et du suivi de la CMH et doit รชtre rรฉalisรฉe selon un protocole standardisรฉ en utilisant de prรฉfรฉrence des coupes en petit axe. Les mesures en mode temps mouvement (TM) en coupe parasternale grand axe (PSGA) doivent รชtre รฉvitรฉes si possible car surestiment les รฉpaisseurs de la cloison par des coupes obliques [80]. Lโunique paramรจtre le plus pertinent est l’รฉpaisseur maximale de la paroi du VG quelque soit la localisation. Lโexamen TM objective lโhypertrophie (รฉpaisseur de paroi > 13 mm dans les formes familiales ; critรจre plus strict, > 15 mm, en dehors de ce contexte) et son caractรจre asymรฉtrique (rapport septum/paroi postรฉrieure > 1,3 ; ou > 1,5 pour dโautres auteurs). Le septum est รฉpais et hypokinรฉtique, contrastant avec une paroi postรฉrieure non รฉpaissie et hyperkinรฉtique dans les formes septales. La cavitรฉ ventriculaire gauche est de petite taille, lโoreillette gauche est souvent dilatรฉe. Le degrรฉ dโhypertrophie est en fait trรจs variable. Dans les formes familiales, la valeur diagnostique du critรจre dโรฉpaisseur (>13mm) est ainsi caractรฉrisรฉe par une excellente spรฉcificitรฉ (100%) mais une faible sensibilitรฉ (62%) vis-ร -vis du statut gรฉnรฉtique [10]. Chez lโenfant, les valeurs sont rapportรฉes ร lโรขge et ร la surface corporelle [9,33]. Lโexamen bidimensionnel (2D) guide le TM et permet dโanalyser la topographie de lโhypertrophie (Fig. 10 et 11). Parfois, il dรฉpiste une hypertrophie qui nโavait pu lโรชtre par le TM, en raison de son siรจge particulier.
Echographie de contraste
Elle est rรฉalisรฉe en cas de doute par injection de produits de contraste intraveineux permettant de mieux dรฉcrire lโendocarde comme dans lโ hypertrophie apicale mal visualisรฉe ร cause dโ artefacts ou la difficultรฉ ร visualiser la paroi latรฉrale du VG. Elle est recommandรฉe Chez tous les patients devant subir une alcoolisation septale afin de bien localiser les artรจres perforantes septales.
Echographie transลsophagienne (ETO)
Elle est envisagรฉe chez les patients peu ou non รฉchogรจne ร lโรฉchographie transthoracique, comme alternative ou en complรฉment de lโimagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM). Elle est particuliรจrement utile chez les patients avec obstruction ร lโรฉjection systolique si le mรฉcanisme nโest pas clair et lors de l’รฉvaluation de lโappareil valvulaire mitrale. Elle est faite aussi chez les patients devant subir une myectomie septale et en pรฉriopรฉratoire pour orienter la stratรฉgie chirurgicale et dรฉtecter les complications chirurgicales. Rarement, lโETO avec injection de produits de contraste intracoronaire pour visualiser les artรจres perforantes septales lorsque lโalcoolisation septale est programmรฉe et que lโรฉcho de contraste nโa pas รฉtรฉ contributive.
Imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM)
Elle fournit des informations dรฉtaillรฉes sur la morphologie cardiaque, la fonction ventriculaire et les caractรฉristiques du tissu myocardique. Lโexamen doit รชtre effectuรฉ et interprรฉtรฉ par une รฉquipe expรฉrimentรฉe en imagerie cardiaque et dans l’รฉvaluation des pathologies du muscle cardiaque (Recommandation IC) [80]. LโIRM est supรฉrieure ร lโรฉchographie transthoracique dans la dรฉtection des hypertrophies apicale (Fig.18), antรฉro-latรฉrale, les anรฉvrysmes, les thrombi, les anomalies des muscles papillaires chez les patients ayant des mutations sarcomรฉriques. LโIRM permet en plus la recherche de rehaussement tardif qui est un facteur pรฉjoratif de la maladie car la frรฉquence de tachycardie ventriculaire est plus รฉlevรฉe chez les patients prรฉsentant un rehaussement tardif que ceux qui nโen ont pas(Fig.19) [101].
Figure 19: IRM (3D MDE) 10 min aprรจs injection de gadolinium : mise en รฉvidence dโun rehaussement tardif non systรฉmatisรฉ intramyocardique du segment basal et moyen de la paroi infรฉro-septale dโune CMH diffuse (flรจches) [47].
Scintigraphie myocardique
Elle a รฉtรฉ utilisรฉe pour mesurer le dรฉbit sanguin, dรฉtecter les dรฉfauts de perfusion myocardique dans la CMH, mais sa valeur diagnostique est limitรฉe.
Elle fournit une dรฉlimitation claire du myocarde, une mesure prรฉcise de l’รฉpaisseur de la paroi; elle donne aussi les volumes ventriculaires, la fraction d’รฉjection et la masse ventriculaire gaucheโฆ
Sa contribution majeure est la dรฉtection de TTR cardiaque (transthyrรฉtine : protรฉine prรฉcurseur de l’amylose systรฉmique sรฉnile et familiale) liรฉe ร lโamylose. Elle est recommandรฉe si lโรฉchographie nโest pas contributive et que lโIRM est contre indiquรฉe (IIa, C) [80].
Biopsie endomyocardique
Elle ne fait pas partie des examens de routine, mais peut รชtre indiquรฉe si une infiltration myocardique est suspectรฉe (IIb, C) [80].
Test gรฉnรฉtique
De rรฉalisation difficile en routine ; il est encadrรฉ sur le plan rรฉglementaire, nรฉcessite une consultation de gรฉnรฉtique et doit รชtre fait dans le cadre dโune prise en charge globale avec une approche multidisciplinaire. La probabilitรฉ de mettre en รฉvidence la mutation varie entre 50 et 75% [16]. Ce test permet de :
– Affirmer le caractรจre sarcomรฉrique ou non de la CMH ;
– Faire le diagnostic prรฉdictif chez les apparentรฉs sans atteinte clinique afin de rassurer les sujets indemnes de la mutation et faire un suivi appropriรฉ des porteurs sains ;
– Donner les conseils en matiรจre de reproduction pour les membres dโune famille porteuse de la mutation ;
– Aider au diagnostic dans certains tableaux difficiles, chez un sportif de haut niveau par exemple. Le test gรฉnรฉtique doit รชtre rรฉalisรฉ par un laboratoire certifiรฉ ayant lโexpertise dans lโinterprรฉtation des mutations gรฉnรฉtiques causant des cardiomyopathies (Reco IC) [80].
Formes dรฉcrites
๏ Formes selon lโรขge
Quelques rares cas de maladie identifiรฉe chez le nouveau-nรฉ ont รฉtรฉ rapportรฉs [64]. Le plus souvent la maladie apparaรฎt chez lโadolescent et elle est associรฉe ร ce stade ร une augmentation importante de lโhypertrophie alors que les symptรดmes sont stables et habituellement minimes [63]. A lโรขge adulte, lโรฉvolution peut se faire vers une dรฉtรฉrioration clinique, alors que lโhypertrophie nโรฉvolue plus. Le ventricule gauche peut mรชme subir un remodelage avec diminution de lโhypertrophie, augmentation modรฉrรฉe des dimensions cavitaires, voire altรฉration de la fonction systolique [63]. Chez le sujet รขgรฉ, lโhypertrophie est habituellement modรฉrรฉe et le gradient de pression souvent absent. Il sโy associe frรฉquemment une hypertension artรฉrielle et des calcifications de lโanneau mitral [99].
๏ Formes familiales et formes sporadiques
Que la maladie soit familiale ou sporadique, le tableau clinique est similaire dans les deux cas [57]. Les รฉtudes gรฉnรฉtiques menรฉes dans les formes familiales ont montrรฉ que 20 ร 30 % des adultes sont ยซ porteurs sains ยป, cโest-ร -dire porteurs de mutation mais cliniquement sains au regard des critรจres diagnostiques conventionnels [8]. La pรฉnรฉtrance, ou expression clinique de la maladie, est donc incomplรจte (Fig.5).
Elle est รฉgalement influencรฉe par lโรขge (55 % avant 30 ans, 75 % entre 30 et 50 ans et 95 % au-delร ), et par le sexe (plus importante chez lโhomme que chez la femme) [8]. Un autre enseignement des รฉtudes gรฉnรฉtiques est que lโhistoire naturelle de la maladie apparaรฎt fortement influencรฉe par le gรจne ou la mutation sous-jacente. Certaines mutations sont associรฉes ร un pronostic favorable et dโautres ร un pronostic pรฉjoratif. La gรฉnรฉtique pourrait ainsi aider le clinicien ร รฉtablir la stratification pronostique des patients [83,48].
๏ Formes obstructives et non obstructives
Par convention, on considรจre quโil yโa obstruction, quand le gradient intra-ventriculaire est > 30mmHg au repos ou au cours des manลuvres vus prรฉcรฉdemment ร lโรฉchocardiographie. Pour un gradient > 50mmHg, on considรจre que lโobstacle est hรฉmodynamiquement important.
La distinction classique entre ces deux formes ne se justifie pas vraiment car le risque รฉvolutif nโest pas significativement diffรฉrent dans la grande majoritรฉ des รฉtudes. Une รฉtude retrouve cependant une mortalitรฉ cardiovasculaire plus รฉlevรฉe en cas dโobstruction, essentiellement par une รฉvolution plus frรฉquente vers lโinsuffisance cardiaque [68]. Surtout, la constatation dโune obstruction aboutit ร des ressources thรฉrapeutiques spรฉcifiques (en cas de symptรดmes invalidants).
๏ Formes apicales
Dรฉcrites principalement au Japon [101], ces formes sโaccompagnent dโondes T gรฉantes nรฉgatives sur lโรฉlectrocardiogramme, le diagnostic รฉchographique nโest pas toujours facile et bรฉnรฉficie alors de lโimagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM). Lโรฉvolution est le plus souvent favorable [101,37], mรชme si dans les pays occidentaux, les patients porteurs dโondes T gรฉantes peuvent avoir un spectre clinique plus large [1]. Il sโagit bien de la mรชme maladie que la CMH puisque diverses รฉtudes ont montrรฉ la coexistence des diffรฉrents types dโhypertrophie (classique et apicale) au sein dโune mรชme famille (notamment au sein de familles liรฉes au gรจne de la troponine I).
๏ Formes avec gradient mรฉdio-ventriculaire et anรฉvrisme apical Certains cas de CMH avec obstruction mรฉdio-ventriculaire peuvent รฉvoluer de faรงon particuliรจre vers un anรฉvrisme apical, posant le problรจme de diagnostic diffรฉrentiel dโavec les sรฉquelles dโinfarctus. Ces formes sont volontiers associรฉes ร des troubles du rythme ventriculaire et le pronostic habituel est pรฉjoratif [54].
๏ Formes du sportif
Une hypertrophie ventriculaire gauche physiologique peut รชtre constatรฉe chez lโathlรจte de haut niveau (cyclisme, aviron, canoรซ-kayak) [79], rendant parfois difficile la distinction avec une CMH. Le diagnostic diffรฉrentiel est crucial, et diffรฉrents รฉlรฉments orientent vers lโhypertrophie physiologique : un degrรฉ dโhypertrophie modรฉrรฉ (โค 16 mm), des dimensions cavitaires ventriculaires augmentรฉes, une fonction diastolique normale [54], et un gradient de vรฉlocitรฉ protodiastolique normal en รฉchographie-doppler tissulaire [78].
Diagnostic alternatif
Poser le diagnostic de la CMH nรฉcessite dโรฉliminer toute cause cardio-vasculaire et systรฉmique pouvant engendrer une HVG . Gรฉnรฉralement, ceci ne pose aucun problรจme.
๏ผ Il arrive toutefois, quโune CMH vraie soit associรฉe ร un rรฉtrรฉcissement valvulaire aortique, une HTA ou mรชme un vรฉritable cลur dโathlรจte. Ce qui nรฉcessitera une analyse clinique et paraclinique complรจte pouvant aller jusquโau diagnostic gรฉnotypique.
๏ผ Chez lโenfant, on utilise des paramรจtres indexรฉs pour lโรขge, la taille, le poids de lโรฉpaisseur pariรฉtale tรฉlรฉdiastolique du ventricule gauche. La dรฉcouverte de la maladie ร cet รขge est de mauvais pronostic et doit faire rechercher une forme ยซ non sarcomรฉrique ยป [16].
๏ผ Chez le sujet รขgรฉ, la maladie est souvent difficile ร diffรฉrencier de la cardiopathie hypertensive avec une calcification de lโanneau mitral, un bourrelet septal sous-aortique et parfois un gradient.
๏ผ La CMH peut mimer une cardiomyopathie dilatรฉe, ceci est retrouvรฉe dans 5 ร 10% des cas des formes vieillies avec une dilatation ventriculaire gauche, un amincissement pariรฉtal et une diminution de la fraction dโรฉjection donnant un tableau dโinsuffisance cardiaque congestive.
Une fibrillation atriale de mauvais pronostic est associรฉe et lโIRM retrouve souvent des plages de fibrose extensive. Le diagnostic diffรฉrentiel se fera en gรฉnรฉral sur lโanamnรจse et sur lโimportance de la dilatation ventriculaire et de la diminution de la fraction dโรฉjection qui sont souvent moins prononcรฉes que dans les cardiomyopathies dilatรฉes รฉvoluรฉes ; on retrouve souvent une petite hypertrophie pariรฉtale persistante.
๏ผ Elle peut aussi mimer une cardiomyopathie restrictive. Toutefois, lโatteinte biventriculaire, lโabsence dโanomalies รฉlectriques typiques, lโadiastolie, la dilatation biauriculaire importante permettent de reconnaรฎtre la cardiomyopathie restrictive. Certaines formes de CMH prรฉsentent parfaitement le tableau dโune cardiomyopathie restrictive, dans ces cas lร , il sโagit le plus souvent dโune mutation du gรจne codant pour la troponine I [16].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
RAPPELS
1) Dรฉfinitions
2) Historique
3) Epidรฉmiologie
4) Anatomie pathologique
4.1) Macroscopie
4.2) Microscopie
5) Physiopathologie
6) Etiologies
7) Diagnostic
7.1) Signes fonctionnels
7.2) Examen clinique
7.3) Examens paracliniques
7.3.2) Electrocardiogramme
7.3.3) Holter ECG
7.3.4) Echographie transthoracique cardiaque
7.3.5) Echographie de contraste
7.3.6) Echographie transoesophagienne (ETO)
7.3.7) Imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM)
7.3.8) Scintigraphie myocardique
7.3.9) Biopsie endomyocardique
7.3.10) Test gรฉnรฉtique
8) Formes dรฉcrites
9) Diagnostic alternatif
10) Dรฉmarche diagnostique
11) Evolution-Complications (รฉvaluation du risque de mort subite)
12. Traitement
12.1) Hygiรจne de vie
12.3) Traitement invasif
METHODOLOGIE
I.) CADRE DE LโETUDE
II.) METHODE DโETUDE
II.1.) Type dโรฉtude et durรฉe
II.2.) La population รฉtudiรฉe
II.3.) Les critรจres dโinclusion
II.4.) Les critรจres de non inclusion
II.5.) Les critรจres dโexclusion
II.6.) Les paramรจtres รฉtudiรฉs
II.6.1. Les donnรฉes de lโinterrogatoire
II.6.1.1. Lโรฉtat civil
II.6.1.2. Les antรฉcรฉdents
II.6.1.3. La symptomatologie
II.6.2. Les donnรฉes de lโexamen physique
II.6.3. Les donnรฉes des examens paracliniques
II.6.3.1. Electrocardiogramme de surface
II.6.3.2. Echocardiographie-Doppler
II.6.3.3. Holter ECG
II.6.3.4. Test dโeffort
II.7) Recueil et analyse des donnรฉes
RESULTATS
I.) Aspects รฉpidรฉmiologiques
I.1) Prรฉvalence
I.3) Rรฉpartition selon lโรขge :
I.4) Rรฉpartition selon la profession
I.5) Rรฉpartition selon la provenance
I.6) Rรฉpartition selon la situation matrimoniale
II.) Antรฉcรฉdents mรฉdicaux
II.1) Antรฉcรฉdents personnels
II.2) Antรฉcรฉdents familiaux
II.2.1) Antรฉcรฉdents familiaux de mort subite
II.2.2) Autres tares familiales
III.) Aspects cliniques
III.1) Signes fonctionnels
III.2) Donnรฉes de lโexamen clinique
III.2.1) La frรฉquence cardiaque
III.2.2) La pression artรฉrielle
III.2.3) Donnรฉes de lโexamen physique
IV.) Aspects paracliniques
IV.1) Lโรฉlectrocardiogramme
IV.1.1) Le rythme
IV.1.2) Les indices de surcharge ventriculaire gauche
IV.1.3) Les hypertrophies auriculaires et du ventricule droit
IV.1.4) Les troubles de la repolarisation
IV.1.5) Les troubles de la conduction
IV.2) Le Holter ECG
IV.3) Le test dโeffort
IV.4) Lโรฉchographie-Doppler cardiaque
IV.4.1) Lโhypertrophie VG
IV.4.2) Les dimensions des cavitรฉs cardiaques gauches
IV.4.3) Lโobstruction intraventriculaire gauche
IV.4.4) Les anomalies mitrales
IV.4.5) Les fonctions systolique et diastolique du ventricule gauche
IV.4.6) Autres anomalies รฉchographiques
V) Evaluation du risque de survenue de mort subite dans les 5 ans
VI) Dรฉpistage familial
VIII) Prise en charge
COMMENTAIRES
I) Sur la mรฉthodologie
II) Sur les rรฉsultats
II.1) Lโรฉpidรฉmiologie
II.1.1) Le genre
II.1.2) Lโรขge
II.1.3) La provenance, la profession et la situation matrimoniale
II.2) les antรฉcรฉdents
II.3) Les aspects cliniques
II.3.1) Les signes fonctionnels
II.3.2) Les donnรฉes de lโexamen clinique
II.3.3) Les donnรฉes de lโexamen physique
II.4) Les donnรฉes des examens paracliniques
II.4.1) Lโรฉlectrocardiogramme
II.4.2) Le Holter ECG de 24 heures
II.4.3) Le test dโeffort
II.4.4) Lโรฉchographie-Doppler cardiaque
IV.4.5) Evaluation du risque de survenue de mort subite dans les 5 ans
IV.4.6) Dรฉpistage familial
IV.4.7) Prise en charge
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
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