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L’Individualisme méthodologique :
C’est une méthode centrée sur l’individu dans l’identification et la caractérisation de la nature ainsi que du contenu de l’interaction sociale entre les individus. Raymond Boudon veut identifier chez l’individu la bonne raison qui le motive et lui fait orienter son action. L’individu est mené par le principe de la liberté d’action, il opère les meilleurs choix pour accroitre ses satisfactions personnelles.
Le paradigme général, modèle théorique de pensée : M= f {m[S(M’)]), signifie qu’un phénomène M est une fonction des actions m, lesquelles dépendent de la situation S de l’acteur, cette situation étant elle-même affectée par des données macro sociales M’ (Raymond Boudon, 1991). De ce paradigme, l’acteur ne paraît pas entièrement libre de ses choix car son comportement est en partie conditionné par des autres variables et des logiques de la situation.
L’approche participative :
L’approche participative constitue l’une des démarches utilisées pour inciter la population ou une communauté à participer. Elle est intimement liée à l’existence et aux interventions des organismes de développement. Elle se destine à accompagner les populations bénéficiaires dans des actes de développement, à intégrer un domaine normatif universel.
L’approche participative permet ainsi à travers ses pratiques d’identifier la priorité des besoins d’un groupe communautaire cible, de valoriser la démarche volontaire des populations concernées et de mobiliser toutes les ressources disponibles (humaines, financières, temporelles, matérielles). Autrement dit, c’est promouvoir toutes les initiatives et potentialités de la population- cible. Enfin c’est aussi favoriser le changement de mentalité et de comportement de la population.
En somme, l’approche participative prescrit, d’une part, une implication de la population dans la réalisation des projets de développement dès leur phase d’identification jusqu’à leur gestion post-réalisation en vue de leur pérennisation et, d’autre part, le rapprochement de la population locale avec les dirigeants, surtout communaux, pour un partenariat dans le développement local. Elle est mieux adaptée aux réalités sociales malgaches.
Les différentes théories prises sont jugées appropriées dans le cadre de recherche sur le dynamisme social. Il faudra prendre en compte par la suite la notion du projet de développement pour compléter l’approche théorique de la recherche.
Projet de développement communautaire:
En effet, dans cette partie, l’accent est mis sur la conceptualisation du développement, ses appréhensions, son évolution et sur les projets de développement communautaires.
Contexte, acteurs et rôles :
L’état de dégradation du cadre de vie dans le pay s, notamment dans des zones reculées le plus souvent à accès difficile en raison de l’enclavement de la plus grande majorité de ces milieux, a touché les consciences jusqu’au-delà des frontières. Ainsi, depuis plusieurs décennies, différents acteurs publics, parapublics et privés nationaux et internationaux interviennent dans la mise en œuvre de microprojets. Ces derniers sont éparpillés un peu partout à travers le territoire national en vue d’aider diff érentes communautés, des quartiers enclavés des milieux ruraux à améliorer leurs situations sociales et économiques.
Couramment désignés sous l’appe llation de « projets communautaires », ces activités menées directement par les communautés ou parfois conjointement avec un appui technique externe ou avec un partenaire financier aident les bénéficiaires à promouvoir leurs activités économiques et amélio rer leur cadre de vie. En raison de la mauvaise gouvernance mise au compte de l’administration publique ainsi que les constantes crises sociopolitiques, une bonne partie de l’aide internationale transite à travers des ONG (organisation non gouvernementale) pour atteindre les bénéficiaires ; d’où leur rôle important dans la lutte contre la pauvreté dans le pays.
Les ONG offrent une contribution de proximité dans divers secteurs d’activités économiques, sociales et de protectio n de l’environnement. Elles contribuent de plus à l’éveil de la conscience des communautés défavorisées et reculées quant à leur responsabilité dans le développement de leur propre zone et à l’amélioration de leur environnement. Globalement, les projets communautaires ont une incidence directe sur l’état de progression des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ; car, sont directement concernées ces couches de la population qui sont les principales cibles des OMD. En effet, en milieu urbain comme en milieu rural, les OMD réunissent les problématiques liées à la pauvreté, l’éducation, la santé, l’assainissement, etc.
Quelques définitions :
On essaiera de définir séparément les deux termes projet et développement, et voir par la suite pourquoi on a combiné ces deux termes.
Projet :
On définit communément le projet comme un ensemble d’objectifs à atteindre en un temps donné. Mais cette définition un peu généralis te se voit quelquefois diverger en fonction du contexte, des objectifs et surtout du domaine dans lequel on se situe.
La Commission européenne définit le projet comme étant une série d’activités avec des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifiques dans un délai donné 1. Analysé sous cet angle, le projet s’avère une activité pour laquelle on dépense de l’argent en prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en tant que telle, à des actions de planification, de financement et d’exécution (Gittinger 1985).
A la lumière de ces différentes définitions, on voit que la définition du concept projet implique toujours quatre mots clés qui sont : objectifs – activité – résultats – délais. Notons par ailleurs que le concept « projet » ne se résume pas uniquement au « projet de développement ». On entend souvent parler, entre autres de « projet d’entreprise» ou de « Projet de loi ». Le premier a un objectif très ciblé et des vis ées strictement financières tandis que le second se veut politico-stratégique.
Le développement :
Le « développement », par contre, est un concept polysémique utilisé dans divers domaines. On parle de développement d’un être vivant pour expliquer l’apparition de nouveaux organes, son évolution vers la maturité. L e développement d’une entreprise est un processus de changement pour rendre celle-ci plus performante, plus compétitive par des choix stratégiques ou des innovations.
Dans le cadre de cette étude, il y a plutôt une connotation anthropo -socio-économique, c’est-à-dire se rapportant à l’état des conditions de l’existence humaine dans un milieu. Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) donne la définition suivante, c’est le processus qui permet d’élargir la gamme de choix qui s’offre à l’individu durant son existence.
Le développement est un processus qui permet aux êtres humains de développer leur personnalité, de prendre conscience en eux-mêmes et de mener une existence digne et épanouie. C’est un processus qui libère les populations de la peur du besoin et de l’exploitation politique, économique et sociale. C’est par le développement que l’indépendance politique acquiert son sens véritable. Il se présente comme un processus de croissance, un mouvement qui trouve sa source première dans la société qui est elle -même en train d’évoluer (Rist 2001) En effet, le développement est un processus endogène à la fois économique, social et politique qui favorise l’épanouissement et l’autonomie d’une population dans son milieu d’évolution.
Le concept développement a un parcours historique ; il est né le lendemain de la seconde guerre mondiale .Durant de la seconde moitié du 20ème siècle, particulièrement dès la fin de la 2ème Guerre Mondiale (1939-1945), la situation politico-économique mondiale allait connaître un déséquilibre sans précédent avec le déclin de l’Europe, suite aux conséquences lourdes de la guerre et la montée en puissance des Etats-Unis. Parallèlement, d’autres enjeux se dessinaient sur la scène politique internationale ; la guerre froide s’était en effet amorcée. C’est dans ce contexte particulier d’après guerre et de grands mouvements idéologiques que le développement allait prendre une importante dimension politique avec sa consécration par le président américain Truman qui annonçait, lors de son discours d’investiture du 20 janvier 1949, le « Point IV » du plan Marshall spécifique aux pays sous-développés 2. Le développement n’est pas constant mais évolue et s’adapte aux réalités socio -économiques et politiques changeantes des sociétés .
La communauté :
La communauté est le regroupement de personnes qui ont des intérêts communs mais avec une similitude d’identité et de caractère. La communauté se distingue par une vie sociale construite sur une même reconnaissance de valeur de culture et d’idéologie.
Projet de développement communautaire proprement-dit:
L’idée de combiner les deux concepts est une initiative pour considérer la condition humaine d’une frange de population qui vit sous la misère. Les statistiques sur l’état de la pauvreté dans le mond e d’aujourd’hui sont alarmantes ; en 2004, environ 2,5 milliards (rapport banque mondiale 2005) de personnes devraient se retrouver en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 2 dollars US par jour. La projection relative au premier objectif des OMD est de « Réduire de moitié l’extrême pauvreté dans le monde » d’ici 2015. Cependant, par rapport à la réalité socio économique actuelle, la crise financière plus que redoutable avec un impact mondial ; la crise alimentaire aggravée depuis le début du deuxième trimestre 2008, ne font qu’empirer la situation des pays en voie de développement et pourraient compromettre l’atteinte des OMD. Les projets de développement communautaires demeurent une opportunité po uvant permettre aux populations pauvres d’aspirer à un mieux- être. Ils pourraient être un moyen efficace dans la lutte contre la pauvreté et la faim. En effet, ils s’adressent aux communautés marginalisées en leur offrant la possibilité de valoriser les ressources de leur espace. Ils sont en outre un moyen de renforcer les organisations locales, lesquelles constituent le potentiel qui doit former la base même du développement à plus grande échelle.
Un projet de développement communautaire peut être défini comme une action réalisée dans un objectif socio -économique orienté vers la satisfaction d’un besoin collectif de base (alimentation, santé, éducation, travail, infrastructures de base, information, connaissances, etc.) d’une communauté d’hommes et de femmes leur permettant de s’épanouir dignement. « Il tente d’en valoriser les qualités (ressources, atouts, valeurs), d’en minimiser les handicaps, d’en contourner les contraintes. ». Il implique des groupes d’intérêts divers , notamment des membres de la communauté, les autorités locales et des agents externes d’appui technique et financier. Dans ce cas on peut parler de développement communautaire participatif. Il suppose davantage de démocratie, un plus grand rôle pour les o rganisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personne humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles… Il consacre la légitimité du droit des communautés à participer dans les décisions les concernant. Le développement n’est pas une affaire de principe ni d’adhésion à l’aveuglette à ce qui se fait ni une question de recette à appliquer. Il nécessite, d’une part, l’intégration de tous les aspects de la vie d’une localité d’une part et, d’autre part c’est une affaire de collectivité, cela concerne toute la communauté.
Les diverses théories énoncées auparavant constituent les bases théoriques dans l’étude de la dynamique de la population. Ces théories sont mises en relation sur les observations faites sur le terrain. Mais avant tout il serait judicieux de parler du terrain d’observation. Le deuxième chapitre présentera le terrain mais surtout la base géographique et démographique de la région étudiée.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE DE RECHERCHE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Section I : Approche théorique
I : Dynamique de groupe
II : Autres théories
II-1 : Le fonctionnalisme
II-2 : L’individualisme méthodologique
III-3 : Approche participative
Section II : Projet de développement communautaire
III : Contexte, acteurs et rôles
IV : Quelques définitions
IV -1 : Projet
IV-2 : Le développement
IV-3 : La communauté
V : Le projet de développement proprement dit
CHAPITRE II : CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA REGION ETUDIEE
Section III : Milieu physique et biologique
VI : Localisation
VII : Aspect physique et biologique
VII-1 : Climatologie
VII-2 : Relief, sols et végétation
VII-2-1 : Les principales unités de relief
VII-2-2 : Les formations végétales et sols
Section IV : Approche dynamique de la population
VIII : Activités économiques de la population
VIII-1 : L’agriculture
VIII-2 : Elevage
VIII-3 : Artisanat
IX : La population proprement-dite
IX-1 : Caractéristiques démographiques
IX-2 : Mouvement migratoire
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : DYNAMISME DE LA POPULATION FACE A L’APPROCHE « Kaominina Mendrika Salama »
CHAPITRE III : L’APPROCHE « Kaominina Mendrika Salama »
Section III : Le Kaominina Mendrika Salama
X- Présentation du « Kaominina Mendrika Salama »
X-1 : Définition
X-2 : Principe de mise en oeuvre
XI- Les principaux acteurs
XI-1 : Le Commission de Développement Social ou CDS
XI-2 :L’Agent Communautaire ou AC
XI-3 : Les partenaires de mise en oeuvre
Section IV : Processus et effectivité du KMS
XII- Le KMS est un processus itératif
XII-1 : Première étape : la planification participative
XII-2 :Deuxième étape : la formation des acteurs communautaires
XII-3 : La revue des activités
XIII- Le KMS est un processus d’apprentissage
XIII-1 : La communication
XIII-2 : La sensibilisation
XIII-3 :L’animation
CHAPITRE IV : APPROCHE COMMUNAUTAIRE DU « Kaominina Mendrika Salama, mesurer pour développer »
Section V : La communauté locale comme « agent de changement social »
XIV- Le KMS dans la commune rurale Ambanitsena
XV- Rôles des acteurs locaux
XV-1 : Les AC
XV-2 : Les CDS
Section V : Motivation et dynamisme de la population : « catalyseur de changement social »
XVI- Généralités
XVII- Réalités sur terrain
XVII-1 : De la part des acteurs
XVII-1-1 : lors de la planification participative
XVII-1-2 : lors de la réalisation des activités
XVII-2 : De la part de la population
CHAPITRE V : POPULATION ET PROJET : UTOPIE OU REALITE ?
Section VII- Rôles de la population dans un projet
XVIII- La population initiatrice des projets
XIX : La population finalité des projets
Section VIII- Obstacle de la relation population-projet
XX- Absence de synergie entre les actions
XXI- Manque d’ancrage sociale des actions
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : ESSAI D’ANALYSE ET SUGGESTIONS
CHAPITRE VI : ESSAI D’ANALYSE
Section IX : Analyse psychologique
XXII : Motivation individuelle
XXIII : L’habitude
Section X : Analyse des interactions
CHAPITRE V : SUGGESTIONS
Section XI : La communication pour le changement de comportement
XXIV : Définition de la CCC
XXV : Les étapes du processus de la CCC
Section XII : Suggestions proprement dites :
XXVI : De la part de la population :
XXVII : De la part de l’autorité locale
XXVIII : De la part de l’organisme de développement
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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