Le territoire
Selon le professeur AMADOU DIOP28 dans un article « le Territoire : un nouveau paradigme de développement et d’intégration sou- régionale » le territoire est dans tous ses sens ! Terme polysémique par excellence, il est réapproprié et mobilité dans tous les discours politiques, techniques et scientifiques. Plutôt qu’un tournant paradigmatique le territoire n’est –il pas un recyclage de concepts qui renverrait à l’espace géographique, la région, dont les définitions ont accompagné les grandes mutations…. Plusieurs auteurs (Raffestin C, 1980 ; Le Berre M, 1992 ; Brunet R et al, 1993)29 s’accordent à définir le territoire comme un construit couvrant à la fois une dimension objective et subjective. Et, est à ce titre assimilable à l’espace géographique qui, pour André Dauphiné (Bailly et al.2005), est un « concept élaboré pour formaliser scientifiquement les caractéristiques de l’espace terrestre » ; un espace qui résulte d’un processus de « spatialisation » conduisant la société à le mettre en valeur, le transformer, assurer sa reproduction et l’édifier comme un construit social. Dans l’œuvre de (BELHEDI A, 2010)30 le territoire est défini comme une portion de l’espace terrestre dans ses rapports avec la société qui l’occupe et l’aménage en vue de satisfaire ses besoins. C’est « la portion de la surface terrestre, appropriée par un groupe social pour assurer sa reproduction et la satisfaction de ses besoins vitaux » (Le Berre M, 1992).Il implique trois conditions : l’appropriation (physique, juridique, symbolique), la double appartenance et l’identification (Belhedi A, 2006). Configuration, interaction et représentation au niveau matériel et idéel construit le territoire défini comme « la projection d’un système d’intentions humain sur une portion de la surface terrestre » (Raffestin C 1986) par les différents acteurs en place en fonction de leurs statuts et leurs stratégies, comme le résultat de l’articulation entre les projets, les intentions et les réalisations. Le territoire est défini dans le dictionnaire multilingue de l’aménagement du territoire et du développement local comme un espace dont les limites géographiques et les enjeux sont différents selon qu’il constitue un cadre d’organisation pour les institutions publiques (administratives, politiques) ou un cadre d’action pour les acteurs non institutionnels (économiques, sociaux). Les territoires des institutions ont des périmètres déterminés correspondant à des découpages administratifs ou électoraux servant de cadre à l’application des procédures publiques de réglementation et d’aide économique. Ils répondent à des enjeux de gestion, d’aménagement et d’organisation. Les territoires des acteurs non institutionnels ont des périmètres à géographie variable qui se construisent et évoluent en fonction de la nature des projets et de leurs dynamiques de développement. Ils répondent à des enjeux de développement local et d’organisation spécifique en vue de mener des actions communes. Pour BERNARD DEBARBIEUX32, le territoire est un agencement de ressources matérielles et symboliques capable de structurer les conditions pratiques de l’existence d’un individu ou d’un collectif social et d’informer en retour cet individu et ce collectif social sur sa propre identité. Selon J-M-MIOSSEC33, le territoire est une portion finie de l’espace terrestre, appropriée par ses habitants. Il désigne également une aire de développement, d’aménagement et de gestion, de taille variable. Le territoire est un échelon et un cadre de vie, en articulation avec les autres protagonistes. C’est une réponse aux besoins et aux aspirations de leurs concitoyens. G. DARIER et PH. GRAND34 définissent le territoire comme un espace support d’une identité collective, un espace peuplé, exploité et productif. Il est défini aussi comme un espace fonctionnel, organisé par des réseaux, maillé et hiérarchisé. C’est espace institutionnel dominé par un pouvoir et borné par des frontières, des limites matérialisées. L’analyse de ces différentes définitions nous a inspiré à considérer le territoire comme une partie de la surface terrestre bien délimitée dans laquelle l’homme s’organise et s’exerce ses activités pour assurer un meilleur cadre de vie. En outre, le territoire se distingue de l’espace du fait de son caractère borné et administré par une autorité publique. Ainsi le territoire est un espace occupé et exploité par l’homme, c’est un endroit habitable à l’homme et à tout autre être vivant, c’est l’univers du monde vivant. Le territoire apparait comme un concept ambigu. Il est à la fois juridique, social, économique et culturel. Le territoire est employé dans des acceptations diverses et variées. Aujourd’hui, dans un contexte actuel de mondialisation le territoire est une source d’intégration économique sous régionale voire même régionale.
Les contraintes naturelles
La route nationale III et la voie ferrée forment un couloir sur lequel l’autorité administrative s’est basée pour dégager les plans d’aménagement de la ville. Ainsi, la ville de Bambey est essentiellement reposée dans une zone de dépression. Les principales contraintes naturelles sont :
-l’encaissement et la faiblesse du relief ;
-la situation de la ville dans un bassin versant orienté nord/sud qui concerne les eaux de ruissellement du fait de sa faible pente ;
-la nature des sols urbains qui sont en majorité argileux, peu perméables et ne facilitant pas une infiltration rapide ;
-l’existence de marigot et de poches inondables ;
-une maigre végétation arborée qui accentue les effets néfastes de vents d’est parfois chargés de sable et de poussière.
Les contraintes anthropiques
Certaines œuvres de l’homme réalisées dans la commune de Bambey sont des facteurs contraignant de l’expansion spatiale de la ville. Ils sont nombreux et s’expriment de diverses natures. A cet effet le chemin de fer qui contribuait à l’accroissement économique de la ville est devenu un obstacle majeur de l’extension spatiale de la commune. Il a scindé la ville en deux parties et empêche encore l’écoulement normal des eaux de ruissellement par son tracé perpendiculaire du bassin versant. En outre, la voie ferrée et la route nationale III forment un couloir dont son exploitation en termes d’habitat constitue de sérieux problèmes du fait de l’étroitement entre les deux infrastructures, les immondices et les stagnations des eaux de pluie. Malgré tout ça le couloir abrite quelques habitants, les nouveaux cimetières musulmans, la gare routière et la nouvelle station en cours de construction. Ainsi s’ajoutant de ces facteurs anthropiques, l’occupation de vastes terres par l’ISRA ex CNRA à l’Ouest de la ville. Ceci constitue un frein d’extension de la ville vers ce sens. En plus une réserve foncière est affectée à la SICAP depuis de longues années et sa mise en valeur n’est pas programmée. De plus, à proximité des quartiers on constate des ordures ménagères qui à la fois constituent des problèmes d’extension. Les lignes électriques de haute tension qui passent au-dessus des habitations à moins de 5 mètres représentent un danger pour certains habitants de la ville. L’existence d’ancienne carrière d’extraction de matériaux de construction (sable) abandonnées constitue un obstacle à l’extension de la ville vers le Nord. La création de l’exutoire d’eaux pluviales au Sud du quartier DVF constitue également des contraintes d’extension de la ville.
L’intégration spatiale
L’intégration spatiale de la ville de Bambey s’appuie sur ses fonctions administratives. En effet, la particularité de la ville de Bambey est sa forte interconnexion avec la partie nord de la région de Thiès. En outre, « la ville interagit davantage avec la région de Thiès dans plusieurs domaines notamment sanitaire. Elle bénéficie moins du rayonnement socioéconomique de Touba du fait de leur éloignement »54. Aujourd’hui la nouvelle infrastructure routière illa Touba va changer la situation initiale et créer une forte interaction entre les deux villes. D’après notre enquête auprès des commerçants du marché central, la ville de Touba est la deuxième source d’approvisionnement en termes de marchandises. La commune de Bambey, à travers ces centres de recherches et d’enseignements a longtemps constitué une zone d’intégration départementale voire même régionale. En effet, le CNRA installait dans cet espace depuis plusieurs années continue toujours a accueilli des étudiants venant de la sous-région et au sein du pays. D’ après le rapport d’activité 1998, le CNRA compte 127 agents et 31 chercheurs qui constituent une masse critique capable de relever les nombreux défis du secteur agricole et contribuer(…) au développement économique et social du Sénégal. L’Institut Supérieur de Formation Agricole Rurale(ISFAR) est un facteur d’intégration spatiale. Depuis 2005, l’Ecole Nationale des Cadre Ruraux fut intégré dans le pole agronomique de l’université de Thiès pour devenir ISFAR. L’université de Bambey constitue également un facteur d’intégration. Elle est devenue une université de plein exercice en 2010. Dans l’année universitaire 2015-2016, 23 étudiants venant des pays de la sous-région ont y été orientés. Dans ce nombre il y a 17 garçons et 6 filles. Les pays concernés sont le Burundi, le Cameroun, Comores, Ile Maurice, le Mali, la Mauritanie, le Niger, Rwanda et le Togo. Mais le Cameroun et le Togo sont plus représentés avec chacun 5 étudiants.
Les besoins en infrastructures et en espaces urbanisés
Dans le domaine des infrastructures, la voirie est non seulement le support des liaisons physiques et fonctionnelles entre les différents pôles et quartiers, mais aussi elle facilite les liaisons entre Bambey et son arrière-pays d’une part et d’autre part entre Bambey et le reste du territoire national. La desserte vers l’extérieur est assurée par la RN3 DAKAR-DIOURBEL, les régionales R32 et R61 (Fatick, Bambey, Meckhé) et la départementale D306 vers Gawane. Une voie périphérique relie ces routes principales entre elles en ceinturant la commune de Bambey. De par leur importance, ces voies primaires auront une emprise de 40m. On pourra néanmoins tolérer certains rétrécissements à des endroits où l’élargissement est impossible. Pour avoir un réseau de voies primaires mis à niveau, nous avons envisagé à côté des 5500mètres linéaires (ml) de voies existantes en bon état constituées essentiellement par la RN3, non seulement la création de 14000 ml de nouvelles voies primaires (le périphérique) et l’amélioration du revêtement (bitumage) et du tracé de 6230ml de voies primaires (R32, R61, D306). Les liaisons intérieures sont assurées par les voies de hiérarchie 2 et 3 qui en fait constituent un maillage des différents éléments constitutifs du tissu urbain de Bambey. Dans ces deux catégories de voies nous avons 11537ml de nouvelles voies secondaires et 10367ml de nouvelles voies tertiaires que viennent compléter la réhabilitation de 2450ml de voies tertiaires. Les voies de hiérarchie 2 auront une emprise de 30m et celles de niveau 3 seront de 20m d’emprise. Ce réseau de voirie est complété par la petite voirie de desserte d’emprise 10m à 15m et qui est constituée de rues sablonneuses. La remise à niveau du réseau viaire s’accompagne de l’aménagement des différents carrefours et passages à niveau.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I-CONTEXTE ET JUSTIFICATION
I-1-Contexte
I-2-Justification
II-PROBLEMATIQUE
II-1- Discussion Conceptuelle
II-2-Objectif Général
II-2-1-Objectifs spécifiques
II-3- Hypothèses de recherche
III-METHODOLOGIE DE RECHERCHE
III-1-La revue documentaire
III-2-les enquêtes de terrains
III-3-Traitement des données
III-4-Résultats attendus
III-5- Difficultés de terrain
PREMIERE PARTIE : L’ORGANISATION SPATIALE DE LA VILLE DE BAMBEY
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE
I-1-Situation géographique de Bambey
I-2- Les paramètres physiques essentiels de la ville
I-3-le cadre historique de la ville
I-4-La population de la ville de Bambey
CHAPITRE II : L’ANALYSE DES SECTEURS D’ACTIVITES ET DES EQUIPEMENTS DE LA VILLE
II- 1-Les secteurs d’activités économiques
II-1-1-L’agriculture
II-1-2-L’élevage
II-1-3-Le commerce
II-1-4-L’artisanat
II-2-Les grands équipements de la ville
II-2-1-Les équipements de sécurité
II-2-2- Les équipements scolaires
II-2-3- Les équipements sanitaires de la ville
II-2-4- Les équipements de transports
DEUXIEME PARTIE : LES DYNAMIQUES ACTUELLES DE LA VILLE
CHAPITRE I : L’EVOLUTION SPATIALE DE LA VILLE DE BAMBEY
I-1-L’évolution spatiale de la période coloniale
I-1-1-la période de 1886 à 1929
I-1-2-la période de 1930 à 1956
I-2- L’évolution spatiale de la ville depuis l’indépendance
I-2-1-la période de 1960-2000
I-2-2-la période de 2000 à nos jours
I-3-Les contraintes de l’évolution spatiale de la ville
I-3-1-Les contraintes naturelles
I-3-2-Les contraintes anthropiques
I-3-3- Les contraintes juridiques et administratives
CHAPITRE II: LE NIVEAU D’INFLUENCE DE LA VILLE DE BAMBEY
II-1-Le lycée de Bambey
II-2-Le District sanitaire de Bambay
II-3-L’université de Bambey et l’ISFAR
II-4-Le marché central de Bambey
TROISIEME PARTIE : ENJEUX ET PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT DE LA VILLE
CHAPITRE I : LES ENJEUX D’AMENAGEMENT DE LA VILLE
I-1-les enjeux spatiaux
I-2-L’intégration spatiale
I-3-la question de l’intercommunalité
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT DE LA VILLE
II-1-les Besoins en équipements de la ville
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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