Approche socio-historique et anthropologique de la Commune rurale de Morafeno
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La formation du nom ยซ Morafeno ยป est historiquement due ร un phรฉnomรจne migratoire quโa connu cette localitรฉ ร une certaine รฉpoque. En effet, pendant la pรฉriode prรฉcoloniale, Morafeno fut un espace forestier et que les populations des villages environnants eurent ensuite amรฉnagรฉ pour obtenir des surfaces cultivables. En constatant la fertilitรฉ de ce sol et les rendements que cela procurait aux occupants, dโautres populations des quatre coins sโy รฉtaient rendues et ont demandรฉ aux occupants de sโy installer et dโy amรฉnager des terrains cultivables. Quand la permission fut donnรฉe, le nombre dโimmigrants nโa cessรฉ dโaugmenter et beaucoup de villages sโรฉtaient formรฉs en peu de temps, cโรฉtait de ce fait que le nom ยซ Morafeno ยป, qui signifie littรฉralement : ยซ rempli facilement ou rapidement ยป, sโรฉtait constituรฉ. Les premiers occupants de cette localitรฉ furent les ยซ Betsimisaraka ยป venus de la partie Est de Madagascar (Mahanoro, Vatomandry, Toamasina). Mais du fait des incessantes immigrations susmentionnรฉes, des populations originaires des localitรฉs environnantes, notamment, de Mananjary, Manakara-Vohipeno, Irondro, Ambositra โฆ constituent actuellement les habitants de la Commune rurale de Morafeno. Effectivement, la population de la commune est hรฉtรฉrogรจne, constituรฉe, outre les Betsimisaraka, dโautres groupes ethniques tels que les ยซ Antembahoaka ยป, les ยซ Antemoro ยป, les ยซ Betsileo ยป, etc. Pendant la colonisation, plus prรฉcisรฉment en 1921, des ยซ tompomenakely13 ยป รฉtrangers รฉtaient venus retracรฉs les terres des populations autochtones et les ont dรฉpossรฉdรฉ de leurs terres. Ces ยซ tompomenakely ยป ont emmenรฉ avec eux une forme de capitalisme forcรฉ dans laquelle ils sโรฉlevaient en propriรฉtaires fonciers, dรฉtenteurs des moyens de production et les habitants furent contraints de travailler moyennant un salaire. Ceux qui manifestaient une opposition furent bannis du territoire. A lโรฉpoque, la culture dominante fut la culture dโexportation (le cafรฉ, le girofle, la vanilleโฆ). Cette emprise des ยซ tompomenakely ยป sur les terres des populations locales a pris fin avec la dรฉcolonisation, plus prรฉcisรฉment avec lโavรจnement de la deuxiรจme Rรฉpublique. Aprรจs la restitution faite par les autoritรฉs de la deuxiรจme rรฉpublique des terres ร leurs propriรฉtaires lignagers (ce qui nโรฉtait pas sans problรจmes et consรฉquences sur la propriรฉtรฉ fonciรจre actuelle ร cause des confusions), les paysans รฉtaient de nouveau en possession de leurs terres avec les droits qui y sont rattachรฉs. Ce qui a donnรฉ lieu ร une nouvelle formation sociale basรฉe, non plus sur la parentรฉ (comme elle le fut pendant la pรฉriode prรฉcoloniale), ni sur lโexploitation capitaliste directe (pรฉriode coloniale), mais sur la famille nuclรฉaire comme cellule de production et de reproduction. Sur le plan administratif, Morafeno fut un Canton depuis lโaccession ร lโindรฉpendance (1960), mais avec les rรฉformes politiques et administratives quโa opรฉrรฉ la Rรฉpublique malgache et avec les systรจmes de dรฉcentralisation, Morafeno รฉtait un ยซ Firaisana ยป en 1975 et est devenu Commune rurale avec la Constitution malgache de 1992.
Les activitรฉs รฉconomiques de la population
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Avant la Deuxiรจme Rรฉpublique (avant 1975), les cultures dโexportations (Cafรฉ, girofle, poivre noirโฆ) avaient รฉtรฉ les principales cultures pratiquรฉes ร Morafeno ร cause de lโoccupation, ร lโรฉpoque, de terrains dโenviron 6000 ha par les ยซ tompomenakely ยป. Mais actuellement, les cultures vivriรจres, notamment la riziculture, constituent la spรฉculation dominante. Ce tableau nous renseigne sur la prรฉdominance du secteur agricole (70%) en tant quโactivitรฉs principales de la population dโenquรชte. Cette activitรฉ agricole est basรฉe essentiellement sur la riziculture et pour une part infime, la culture de manioc, de patate douce… Aprรจs cette activitรฉ agricole, il y a รฉgalement lโextraction dโor qui constitue pour certaines lโactivitรฉ principale (23,3%), mais elle constitue รฉgalement la principale activitรฉ secondaire de la population locale. Ceux qui vivent de la maรงonnerie et de lโenseignement constituent seulement 6,6% de notre population dโenquรชte, mais il faut tout de mรชme remarquer que lโagriculture et lโextraction dโor constituent pour eux des activitรฉs รฉconomiques secondaires. Ces rรฉsultats font ressortir la ruralitรฉ de cette commune sur le plan รฉconomique (prรฉdominance du secteur primaire). En effet, lโรฉconomie y est ร base agricole, il y a รฉgalement la profusion du secteur informel, dans le sens oรน presque toutes les activitรฉs รฉchappent aux contrรดles de lโEtat, que ce soit au niveau local, rรฉgional ou national. Tel est le cas des petits commerces, de lโextraction dโor โฆ que ce soit dans les activitรฉs principales ou secondaires des populations locales. La riziculture et lโextraction dโor constituent donc les principales sources de revenu et moyens de subsistance pour la population locale. Lโune et lโautre se combinent pour satisfaire les besoins des mรฉnages. Dโune part, la riziculture est rรฉpartie en deux saisons culturales qui rรฉgissent, enquelques sortes les activitรฉs รฉconomiques de la population : la saison culturale ยซ vary vatomandry ยป et la saison culturale ยซ vary hosy ยป. Les comportements รฉconomiques des populations locales se basent sur ces deux saisons. En effet, la taille moyenne cultivรฉe par les paysans, ainsi que le rendement par ha varient selon la saison culturale. Ils, cultivent sur des surfaces plus รฉtendues (1,5 ร 2 ha de terrains cultivรฉs en moyenne) en saison ยซ vary vatomandry ยป et rรฉcoltent plus quโen saison ยซ vary hosy ยป, ce calendrier agricole รฉtant ainsi ร cause des conditions climatiques et pรฉdologiques propres ร ces deux saisons. Notre investigation sur le terrain sโest effectuรฉe pendant la saison ยซ vary hosy ยป, la population dโenquรชte a cultivรฉe en moyenne 0,8 ha de terrains. La figure suivante fait ressortir la carte factorielle des superficies cultivรฉes par rapport ร la situation de famille des enquรชtรฉs, la diffรฉrence des moyennes de modalitรฉs รฉtant significative (t = 2,58 ; 1-p = 98,4%), nous pouvons dรฉclarer une dรฉpendance entre ces deux variables: La taille minimale de terrains cultivรฉs รฉtant de 0,2 ha et la taille maximale de 2,5ha. Cette figure nous montre que ce sont les mรฉnages avec une seule chef de famille, qui sont pour la plupart des femmes (veuve), qui cultivent une surface trรจs restreinte (0,2 ha), suivie par les nouveaux mariรฉs et les cรฉlibataires qui cultivent sur une taille moyenne dโenviron 1 ha et enfin, ceux qui sont mariรฉs depuis longtemps ou ceux qui possรจdent des terrains plus vastes et les moyens pour les cultiver constituent la troisiรจme catรฉgorie de population qui peuvent cultiver sur une superficie de plus de 1,6 ha durant cette saison. En effet, la lourde tรขche incombรฉe aux femmes veuves ne leur permet pas de sโoccuper principalement des activitรฉs agricoles. Il est certain quโen raison des obligations naturelles (fรฉconditรฉ) ou sociales (travaux domestiques, obligations collectives, etc.) hommes et femmes ne rencontrent pas les mรชmes contraintes au mรชme moment pendant leur cycle de vie. Les diffรฉrences en ce qui concerne les superficies cultivรฉes, ne relรจvent pas ici dโun problรจme de propriรฉtรฉ fonciรจre, mais relรจvent plutรดt dโun problรจme de moyens dโexploitation et de main dโลuvre. En effet, les familles (nuclรฉaires) ayant รฉtรฉ fondรฉ depuis un certain temps ont une taille de mรฉnage plus grande que les autres familles nouvellement fondรฉes. En dโautres termes, ces mรฉnages possรจdent les forces productives nรฉcessaires (main dโลuvre) pour pouvoir exploiter un terrain de cette taille, contrairement aux autres mรฉnages ayant une taille de mรฉnage rรฉduite. Toutefois, une autre catรฉgorie de population, avec une famille nouvellement constituรฉe et une taille de mรฉnage rรฉduite, a รฉgalement le pouvoir dโexploiter des terrains plus vastes grรขce ร lโexploitation par salariat agricole. En ce qui concerne le rendement de ces activitรฉs rizicoles, nous retrouvons le mรชme schรฉma puisque le rendement dรฉpend รฉtroitement de la superficie cultivรฉe et de la technique agricole utilisรฉe, qui est essentiellement traditionnelle pour les 93,33% de notre population dโenquรชte. La production y est mesurรฉe en sacs et un sac de paddy รฉquivaille ร environ 30 Kg. La production minimale pour notre population dโenquรชte รฉtant de 2 sacs, donc 60 Kg ; laproduction maximale de 42 sacs donc 1260 Kg, et la production moyenne est de 17 sacs, รฉquivalent ร 510 Kg. Ces productions ne peuvent pas, en effet, satisfaire les besoins essentiels du mรฉnage assez longtemps, cโest pourquoi, les paysans doivent recourir ร dโautres activitรฉs rรฉmunรฉratrices pour assurer leur survie. Lโextraction dโor constitue la principale source de revenu en numรฉraire de la population. En effet, on trouve presque dans chaque Fokontany de la Commune une carriรจre. La population en extrait en moyenne 1 ร 2dg dโor de 24K par jour, qui se vend dans la localitรฉ mรชme ร 8000 Ariary le 1dg auprรจs des grands commerรงants locaux, qui constituent les principaux acheteurs.
Education
ย ย ย ย ย ย ย ย Lโรฉducation reprรฉsente un investissement ร long terme dans la productivitรฉ des individus. Ainsi, cโest un moyen de subvenir aux besoins du systรจme de production actuel. Mais le monde rural se caractรฉrise par le manque dโรฉducation et par la suite le manque de mains dโลuvre qualifiรฉes pour entrer dans le systรจme รฉconomique afin de lutter contre la pauvretรฉ rurale. La cause en est que ce secteur rencontre de nombreux obstacles. La commune rurale de Morafeno possรจde un รฉtablissement prรฉscolaire, 17 รฉtablissements primaires publics (EPP) et un seul collรจge dโenseignement gรฉnรฉral (CEG). Chaque mรฉnage a en moyenne 2 enfants qui vont ร lโรฉcole primaire et 1 enfant qui va ร lโรฉcole secondaire. Il ressort de cette figure que la plupart des enquรชtรฉs ont, dโune part, fait lโรฉcole primaire (33,3%) et, dโautre part, nโont jamais frรฉquentรฉ lโรฉcole (30%). Ce chiffre est suivi par ceux qui sont allรฉs jusquโau secondaire du premier cycle (23,3%) et, enfin, une infime minoritรฉ dont 10% ont pu aller jusquโau lycรฉe et les restes 3,3% ร lโuniversitรฉ. Lโabandon scolaire se situe entre la classe primaire et celui du secondaire du premier cycle. En effet, les habitants sont dรฉmotivรฉs ร sโinvestir dans lโรฉducation, tout dโabord, ร cause de lโinexistence des structures correspondantes, de plus quโils nโont pas les moyens de payer les รฉtudes de leurs enfants en ville (Mananjary) aprรจs le brevet dโรฉtude du premier cycle (BEPC), mais รฉgalement et surtout, parce quโils ne voient pas lโintรฉrรชt dโenvoyer leurs enfants ร lโรฉcole ร cause de la prรฉsence dโune ressource gรฉnรฉratrice de revenu dans la localitรฉ, notamment lโextraction dโor. Effectivement, les jeunes quittent lโรฉcole et rentrent directement dans le domaine de lโextraction dโor qui ne nรฉcessite pas trop de qualification mais qui rapportent beaucoup.Ainsi, nous avons constatรฉ quโaprรจs lโรฉcole, les enfants rejoignent directement les autres dans les carriรจres. Le caractรจre informel de lโextraction dโor dans cette localitรฉ (lโinexistence des diffรฉrentes ponctions รฉtatiques, la non observation des textesโฆ donc lโabsence de contraintes lรฉgales) et surtout la facilitรฉ de ventes de ces produits dans la localitรฉ elle-mรชme, renforcent chez les habitants un sentiment de suretรฉ et dโassurance que cette ressource serait inรฉpuisable et quโelle assurerait leur subsistance et leur reproduction, lesquelles, lโรฉducation ne pourra point satisfaire. Il sโagit donc ici dโune logique de subsistance marchande, une stratรฉgie de survie ร court terme que les paysans dรฉploient pour subvenir ร leurs besoins quotidiens.
Contexte de lโinteraction
ย ย ย ย ย ย ย ย Lโopรฉration de dรฉveloppement menรฉe par lโorganisme ADRA est la premiรจre dans la commune rurale de Morafeno, elle a รฉtรฉ instaurรฉe dans la localitรฉ depuis 2010 dans le cadre gรฉnรฉral du programme SALOHI. En effet, cโest la premiรจre fois que la population locale fut confrontรฉe ร des actions de dรฉveloppement induites de lโextรฉrieur par un organisme spรฉcialisรฉ. LโADRA a choisi cette localitรฉ ร cause de sa vulnรฉrabilitรฉ aux catastrophes naturelles et aux alรฉas de tout genre, ainsi quโaux problรจmes sociaux que ceux-ci soulรจvent. Leurs actions dans cette localitรฉ consistent ร lโamรฉlioration des conditions de vie de chaque mรฉnage en intervenant dans le domaine sanitaire, agricole et dans la gestion des risques et catastrophes. Leur objectif est la pรฉrennisation, quand ils auront quittรฉ la localitรฉ, les techniques seront tout de mรชme utilisรฉes par la population. Les รฉquipes de lโADRA sont pluridisciplinaires. Effectivement, il y a des mรฉdecins, des agronomes, des techniciens de dรฉveloppement communautaire etc. Ces agents ont pour tรขche de mettre les paysans au parfum des nouvelles techniques en matiรจre dโagriculture (techniques agricoles et entreprenariat rural), de gestion de risques et catastrophes, de comportements alimentaires et culinaires, et ensuite de les persuader ร adopter ces nouvelles techniques. En somme, les interventions menรฉes par lโADRA consistent ร inculquer chez les paysans une culture technico-scientifique et entrepreneuriale, que les experts de cette configuration ont constatรฉ lโabsence dans cette localitรฉ. Pour ce faire, les agents de cet organisme procรจdent par sensibilisation, formation, distribution de semences et de vivres, etc. Le choix des bรฉnรฉficiaires se fait par critรจre dโassiduitรฉ (ceux qui sont les plus actifs sont รฉrigรฉs en chef par les habitants eux-mรชmes). Effectivement, les agents de lโADRA usent des outils de la communication de masse pour convoquer les habitants en rรฉunion afin de les organiser, ils convoquent, par exemple, la population par clameur public, affichage ou annonce radio. Durant la rรฉunion, ils font un recensement, ร la base duquel les appuis nutritionnels et les semences seront distribuรฉs pour chaque groupe dans le village. Telles sont les approches utilisรฉes par les รฉquipes de lโADRA pour atteindre son objectif.
Motivation et dรฉmotivation
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Aprรจs le traitement et lโanalyse de nos rรฉsultats dโenquรชtes, nous avons pu dรฉceler les diverses logiques et stratรฉgies qui sous-tendent les actions des paysans dans leur cycle de vieet devant un projet de dรฉveloppement ou, mieux, dans le systรจme du dรฉveloppement. En effet,nous avons dรฉbouchรฉ sur lโexistence des logiques de subsistance marchande, de solidaritรฉ de groupe, dโassistancialisme et surtout de recherche de sรฉcuritรฉ, ce qui explique en fait les tendances des paysans de la Commune rurale de Morafeno ร rรฉsister aux changements ou ร en adopter sรฉlectivement. Comme nous lโavons dit plus haut, les paysans sont dรฉmotivรฉs ร adhรฉrer aux actions de dรฉveloppement, autrement dit, ร adopter les innovations technico scientifiques apportรฉes par les opรฉrateurs de dรฉveloppement ร cause des risques que reprรฉsentent lโadoption mรชme deย ces innovations. Ainsi, ils adoptent une stratรฉgie de recherche de sรฉcuritรฉ ou dโassurance en rejetant en bloc ces innovations, ou encore une stratรฉgie de recherche de sรฉcuritรฉ en minimisant les risques par une adoption sรฉlective des innovations qui reprรฉsentent moinsย risques et dont lโadoption leur assure le bรฉnรฉfice de lโassistance de lโADRA. En effet, cette assistance (appui matรฉriel, formationโฆ), constitue la principale motivation des paysans ร adhรฉrer aux actions de dรฉveloppement, puisquโelle reprรฉsente pour les bรฉnรฉficiaires une ressource supplรฉmentaire pour assurer leur existence et celle de leur famille proche, dans la mesure oรน le rendement agricole est faible surtout en saison ยซ vary hosy ยป. Cette stratรฉgie assistancialiste est rencontrรฉe chez tous les paysans bรฉnรฉficiant de lโaide de lโinstitution de dรฉveloppement ADRA dans la localitรฉ. De leur cรดtรฉ, ceux qui ne bรฉnรฉficient pas de cette assistance rejettent en bloc les innovations apportรฉes, car elles reprรฉsentent pour eux un facteur de lโexclusion sociale dont ils sont victimes ร cause de leur diffรฉrence dโorigine. Par rapport aux hypothรจses que nous avons posรฉes a priori, nous pouvons dire pour la premiรจre hypothรจse que dans une certaine mesure, elle se confirme. Effectivement, lโhomo oeconomicus rรฉgit en quelques sortes les actions des paysans quand ils cherchaient avant tout son intรฉrรชt et celui de sa famille en adhรฉrant aux actions de dรฉveloppement menรฉes par lโADRA qui leur offraient aide et assistance. En dโautres termes, cโest lโhomo oeconomicus qui agit dans cette stratรฉgie assistancialiste que les paysans dรฉploient frรฉquemment, et dans laquelle ils cherchent ร tirer profit personnellement des appuis sans pour autant les utiliser comme ils se doivent. Toutefois, cette rationalitรฉ instrumentale nโest quโune facette des logiques dโactions dรฉployรฉes par les paysans et ne recouvre pas lโensemble des actions et rรฉactions paysannes sur cette scรจne du dรฉveloppement. Nous avons รฉgalement vu la propension des paysans ร la stratรฉgie de recherche de sรฉcuritรฉ. En effet, la prรฉcaritรฉ, laquelle caractรฉrise lโรฉconomie rurale, nโoffre pas aux paysans une assez grande marge de manลuvre dans le choix des activitรฉs et des techniques ร adopter pour garantir leur survie et de se retirer du rapport de productionexistant qui, avons-nous dit, gรฉnรฉrateur de production. Ainsi, pour protรฉger lui et sa familledes risques et รฉventuelles catastrophes, ils prรฉfรจrent rester fidรจles ร son mode et technique dโexploitation. En dโautres termes, les paysans sont dรฉmotivรฉs ร adopter les innovations technico-scientifiques parce quโils ne voient pas dans ces innovations une sรฉcuritรฉ sociale nรฉcessaire qui pourrait assurer sa production et sa reproduction. Concernant notre deuxiรจme hypothรจse, elle est confirmรฉe dans la mesure oรน les innovations symbolisent pour les paysans quelques choses dโinconnues, dโinexpรฉrimentรฉes, รฉtrangรจres et dont lโadoption pourrait รชtre risquรฉe et dangereuse. Ainsi, suivant encore une logique de recherche de sรฉcuritรฉ, les paysans sont dรฉmotivรฉs ร adopter les innovations et prรฉfรจrent utiliser leurs techniques habituelles qui leur offrent plus de garantie de sรฉcuritรฉ pour assurer leur survie.
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Table des matiรจres
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
1. Gรฉnรฉralitรฉs
2. Choix du thรจme et du terrain
3. Problรฉmatique
4. Objectifs
a. Objectif global
b. Objectifs spรฉcifiques
5. Hypothรจses
6. Mรฉthodologie
a. Les mรฉthodes
Approche thรฉorique
Rubriques รฉpistรฉmologiques
b. Les techniques
Technique documentaire
Techniques vivantes
๏ท Le questionnaire
๏ท Lโinterview
๏ท Lโobservation
Technique dโรฉchantillonnage
Tests
7. Problรจmes rencontrรฉs et limite de lโรฉtude
8. Annonce du plan
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU CHANGEMENT SOCIAL ET DU DEVELOPPEMENT
CHAPITRE 1 : APPROCHE THEORIQUE DU CHANGEMENT SOCIAL
Section 1 : Dimensions thรฉoriques du changement social et du dรฉveloppement
I. ANTHROPOLOGIE DYNAMIQUE
II. SOCIO-ANTHROPOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
Section 2 : Grille dโanalyse
I. INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE
II. INTERACTIONNISME
CHAPITRE 2 : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE DE MORAFENO
Section 1 : Approche socio-historique et anthropologique de la Commune rurale de Morafeno
Section 2 : Physionomie de la commune
I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
1. Liste des Fokontany de la Commune rurale de Morafeno
2. Ressources naturelles
II. POPULATION
A. Donnรฉes dรฉmographiques
B. Activitรฉs de la population
1. Agriculture
2. Elevage
III. INFRASTRUCTURES
Section 3 : Lโinstitution de dรฉveloppement ADRA et le programme SALOHI
DEUXIEME PARTIE : VECU DES PAYSANS ET DEVELOPPEMENT
CHAPITRE 3 : APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE ET CULTURELLE
Section 1 : Les activitรฉs รฉconomiques de la population
Section 2 : Rapports de production et mode dโactions รฉconomiques
Section 3 : Le domaine culturel
I. La structure sociale
II. Santรฉ
III. Education
CHAPITRE 4 : PAYSANS ET DEVELOPPEMENT
Section 1 : Contexte de lโinteraction
Section 2 : Logiques reprรฉsentationnelles et stratรฉgies des paysans
1. Reprรฉsentations populaires
๏ท Dรฉveloppement
2. Assistancialisme
3. Appartenance aux organisations
4. Indexation sociale
CHAPITRE 5 : BILAN ET ANALYSE
Section 1 : Les dynamiques sociales
Section 2 : Motivation et dรฉmotivation
TROISIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET PROSPECTIVE DโUNE INTERVENTION DE DEVELOPPEMENT COMME FORME DโACTION PUBLIQUE
CHAPITRE 6 : SUGGESTIONS POUR LโARTICULATION DโUN DEVELOPPEMENT ENDOGENE/EXOGENE
Section 1 : Suggestions pour nous, en tant que travailleur social
I. Les impacts de lโintroduction des innovations sur la sociรฉtรฉ
II. Les enjeux liรฉs ร lโintroduction des innovations dans la communautรฉ
III. Suggestions pour les opรฉrateurs de dรฉveloppement
1. Lโintรฉgration de tous dans le processus de dรฉveloppement
2. IEC/CCC
3. Une approche organisationnelle
Section 2 : Les suggestions des acteurs locaux
I. Les propositions paysannes pour une meilleure forme de collaboration avec les opรฉrateurs de dรฉveloppement
II. Les propositions des autoritรฉs locales
CHAPITRE 7 : PROSPECTIVE DโUN DEVELOPPEMENT COMME FORME DโACTION PUBLIQUE
Section 1 : Le dรฉveloppement comme intervention sociale
Section 2 : Le dรฉveloppement comme forme dโaction publique
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
ANNEXES
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