Généralités
La sociologie des Organisations étudie les modes de gouvernance et l’interaction avec leur environnement en appliquant les méthodes sociologiques. A cet effet, elle identifie comment les acteurs construisent et coordonnent leurs activités. Dans cette recherche, nous allons essayer de voir de près l’organisation au sein des services publics. Les services publics, ou ensemble des unités institutionnelles dont la fonction principale est de produire des services non-marchand, possèdent leur propre organisation par rapport aux entreprises privées. Par ailleurs, le niveau hiérarchique en matière de la gestion des ressources humaines se différencie les uns aux autres car au sein des services publics, toutes les directives se concentrent sur les mains de l’Etat à savoir le ministre ; tandis que dans les entreprises privées, le pouvoir et les décisions se trouvent dans les mains des actionnaires.
Essai de définitions
La différenciation entre Sociologie du travail et Sociologie des organisations
Selon Friedmann et Naville, la sociologie du travail est « l’étude ; sous leurs différents aspects, de toutes les collectivités humaines qui se constituent à l’occasion du travail », cette discipline s’est développée aux Etats-Unis à partir des travaux réalisés par des personnes qui n’étaient pas des sociologues. En France, la discipline sociologique qui a traité du travail industriel s’appelait au début « sociologie industrielle » puis a été désignée sous l’appellation « sociologie du travail » La sociologie du travail est née après la seconde guerre mondiale ; elle s’est intéressée à des problématiques très diverses :
-L’étude des comportements humains dans les entreprises;
-l’étude des conflits dans le secteur industriel;
-l’étude du travail salarié et de la constitution de la classe ouvrière;
-l’étude des mouvements ouvriers et des relations patrons-syndicats.
Sociologie des organisations
Centrées sur l’étude des comportements des individus et des fonctionnements des collectivités humaines constituées en organisation. D’une façon générale, la sociologie des organisations peut être considérée comme l’étude des comportements individuels ou collectifs qui peuvent être observés au niveau du fonctionnement des organisations. La sociologie des organisations vise à expliquer les comportements et les relations conformes ou inattendus par rapport aux règles prescriptives (ordre formel).
Organisations
Toute organisation comprend des individus et des groupes. 2 types de définitions permettent de cerner le concept d’organisations.
– Définition par les objectifs et les moyens
Cette définition est la plus largement utilisée et correspond à l’acceptation commune. S’organiser c’est se donner les moyens d’atteindre un objectif en fixant certain nombre de règles.
Une organisation réunit un ensemble de moyens :
➤ Des moyens humains qui sont les moyens en compétences ; les individus qui composent une organisation ont des qualifications et des compétences différentes, dont la répartition correspond à ce qui est attendu pour la réalisation d’un certain nombre d’activités ;
➤ Des moyens économiques, nécessaires aux différents investissements pour les activités, les projets et les changements ;
➤ Des moyens matériels à savoir les terrains, les bâtiments, les machines et autres équipements, les mobiliers ;
➤ Des moyens informatiques, permettant les diverses communications internes et externes .
– Définition par les principes ou fonctions
Les théoriciens des organisations se sont préoccupés de rechercher les principes fondamentaux qui caractériseraient toutes les organisations et qui permettraient de comprendre comment elles parviennent à leurs buts. 3principes ont été identifiés :
➤ Le principe de différenciation ou de spécialisation; pour atteindre l’objectif, l’organisation utilise des ressources et des compétences
➤ Le principe d’intégration ou de coordination
➤ Le principe d’adaptation à l’environnement.
Service public
Selon Larousse 2010 ; Le service public est l’action de servir, ensemble des obligations qu’ont les citoyens envers l’Etat; Activité d’intérêt générale assurée par un organisme public ou privé; Avantages ou satisfactions fournis par les entreprises ou l’Etat au public à titre gratuit ou onéreux; A l’exemple du transport, consultation médicale ou juridique par opposition aux biens.
Ressources humaines
Selon le Dictionnaire Hachette encyclopédique de la langue française Les ressources humaines sont de service qui assure, en ce qui concerne le personnel (gestion administrative des salaires, des congés, …), les relations internes, le recrutement, la gestion des carrières, les prévisions.
Cadrage théorique
La raison d’être du service public
Parlant des services publics, c’est de « rendre un service au public » dans le but de satisfaire ses besoins. Adam Smith souligne que la problématique du service public est étroitement liée à la conception de l’intérêt général. Sur le plan juridique, le service public relève de trois principes : d’abord la continuité : il s’avère opportun de noter que l’Etat est considéré comme le moteur qui permet de fonctionner le service public, à cet effet, l’Etat garantit le fonctionnement régulier et continu du service public. La prise en charge d’une activité par le service public tient à l’existence d’un besoin social ou stratégique à satisfaire et implique que l’activité soit continue. Ensuite, l’égalité : à ce titre, les usagers sont placés sur une position égale, sans discriminations ni avantages particuliers mais ils sont traités de la même façon devant la loi et les règlements. De ce fait, toutes formes de corruptions sont interdites par la loi en matière de service rendu au public. Enfin, la mutabilité-adaptabilité, selon laquelle les prestations doivent être adaptées aux besoins, et doivent évoluer en quantité et en qualité, cela signifie que le personnel doit être capable de s’adapter à tous les postes du travail malgré les affectations et/ou les changements du poste.
Pour Adam Smith, ces caractéristiques doivent figurer et exister dans tous les services publics si on veut les rendre performants. Le public considère que l’entreprise privée est fiable et supérieur, parce qu’elle sait faire travailler les gens et qu’elle fournit la qualité du service. En réalité, le contrôle et les pressions dans l’entreprise privée obligent les travailleurs à accomplir leurs obligations tandis que dans les services publics, la motivation du personnel joue un rôle important en vue d’accomplir leur travail. Par ailleurs, l’insuffisance ou l’absence du contrôle exécuté par l’Etat ou la collectivité territoriale en matière du travail aggrave l’affaiblissement des services publics. Cela nous renvoie à analyser les théories concernant l’organisation.
L’analyse organisationnelle de Michel Crozier et de Max Weber
D’après Michel Crozier dans « l’acteur et le système », les actions individuelles construisent une capacité collective propre c’est-à-dire irréductible à celle de ses membres dans lequel il appelle « système d’action concret ». Un système d’action concret est un ensemble humain structuré qui coordonne les actions de ses participants par des mécanismes relativement stables et maintiennent sa structure. Dans ce passage, on constate que Michel Crozier donne importance aux relations humaines qui existent dans le milieu professionnel car pour lui, c’est l’homme lui même qui doit porter la responsabilité première du changement. A cet effet, le personnel doit travailler dans des conditions motivantes afin d’éviter toute sorte d’ennuies et de routines car Michel Crozier pense que les acteurs attachés à leurs routines sont difficiles à changer et s’adaptent mal aux changements au sein de l’organisation. Par contre, le changement s’agit d’apprendre de nouvelles formes d’actions et nécessite une rupture avec les anciens jeux (routines).Pour Max Weber avec l’idée de bureaucratie, le pouvoir au sein de l’organisation est issu d’une domination rationnelle légale. Cette domination repose sur des règlements ou des arrêtés. Le type le plus pur de domination légale est la domination par le moyen de la direction administrative bureaucratique. Seul le chef occupe la position de détenteur du pouvoir, soit en vertu d’une élection ou d’un successeur désigné. Mais ses attributions de détenteur du pouvoir constituent des compétences légales. Max Weber affirme que si on veut la rendre efficace, une organisation doit répondre à des exigences de contrôles, c’est-à-dire s’assurer la fidélité et l’uniformité des comportements de ses membres. Max Weber souligne l’importance du comportement des membres dans l’organisation car le comportement du personnel ou des fonctionnaires constitue un facteur de performance de l’organisation.
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Table des matières
Introduction générale
1ère partie : CADRE THEORIQUE et PRESENTATION DU TERRAIN
Chapitre I : Cadre théorique
1.1 Essai de définitions
1.1 a- La différenciation entre Sociologie du travail et Sociologie des organisations
1.1 b- Sociologie des organisations
1.1 c- Organisations
1.1 d-Service public
1.1 e- Ressources humaines
1.2- Cadrage théorique
1.2 a- Le raison d’être du service public
1.2 b- L’analyse organisationnelle de Michel Crozier et de Max Weber
1.2 c- La méthode fonctionnaliste
Chapitre II : Présentation du terrain
2.1 Analyse diachronique du ministère
2.1. a- Historique
2.1. b- Dénominations
2 .2- Situation géographique et démographique
2.2. a- Localisation
2.2. b- Situation démographique
2.3- Statut et Missions du Ministère
2.4- Les Départements au sein du Ministère
2.4. a- Mode d’Organisation du travail
2.4. b- Représentation graphique de l’organigramme
2.5- Les attributions respectives de chaque Département
2.5. a- Le Cabinet du Ministère
2.5. b- Le Secrétariat Général
2.5. c- Direction Générale de la Protection Sociale, Du Genre, De la Famille et de L’enfance (DGPSGFE)
2.5. d- Direction Générale de la Population et du Développement Social (DGPDS)
2.6- La Direction des Ressources Humaines
2.6. a- Généralités
2.6. b-Missions et Attributions
2.6. c- Hiérarchie, Catégorie et Indiciaire des Agents d’Administration et des Services
2ème partie : ANALYSE et EVALUATION DES SERVICES PUBLICS
Chapitre III : Présentation des individus enquêtés
3.1 Représentation générale
3.2 Représentation selon les sexes
3.3 Représentation selon l’âge
Chapitre IV : Les facteurs du blocage des services publics
4.1 Les services publics et la perception des usagers
4.2 Les facteurs internes
4.3 Les facteurs externes
4.3. a- Les facteurs financiers et matériels
4.3. b- Les facteurs formationnels
Chapitre V : La qualité et limite des services offerts par les services publics
5.1- La qualité
5.1a- La gratuité
5.1 b- Le manque du professionnalisme
5.2 : Les limites
5.2. a- La lenteur des procédures
5.2. b- Le comportement des fonctionnaires
5.2. c- Le favoritisme et la corruption
Chapitre VI : Approche communicationnelle et motivationnelle au sein du MPAS
6.1 : Mode de communication
6.1-a : La communication interne
6.1-b : La communication externe
6.2 : Motivation et comportement du personnel au sein du MPAS
6.2-a : La motivation du personnel
6.2-b : Le comportement du personnel
3ème partie : PROSPECTIVES et RECOMMANDATIONS
Chapitre VII : Vérification de l’hypothèse
7.1 : Récapitulation des réponses au niveau des individus enquêtés
7.2 : Validation des hypothèses
Chapitre VIII : Les solutions extrinsèques
8.1- Les solutions proposées par les individus enquêtés
8.1. a- Pour les usagers
8.1. b- Pour les directeurs
8.1. c- Pour les chefs de service
8.2- Les solutions proposées par l’Etat
8.2. 1- Projets à long terme et à court terme de l’Etat pour la réhabilitation du Ministère
8.2. 1.a- Projet à long terme concernant la modernisation des infrastructures
8.2.1. b- Projet à court terme concernant l’amélioration des stratégies du travail
Chapitre IX : Les suggestions personnelles et apports du stage
9.1- Les suggestions personnelles
9.1. a- Pour perfectionner l’organisation
9.1. b- Pour motiver les fonctionnaires
9.2- Apports du stage
Conclusion générale