Longueur d’individu de chaque stade
Les individus de chaque espèce d’Amphibiens ont des tailles différentes suivant le niveau d’altitude (Tableau VIII). D’après le tableau ci-dessous, la taille des individus augmente en montant d’altitude. Les individus femelles sont de grande taille que les individus mâles pour la population de cette communauté d’Amphibiens de cours d’eau. Les individus adultes et têtards de grande taille occupent les cours d’eau dans les sites de haute altitude. Les femelles plus grandes se trouvent dans les milieux de types savaniens perturbés ou non perturbés, contrairement aux mâles qui vivent dans les ruisseaux se trouvant dans tous les types de milieux présentant une perturbation ou pas. Les adultes de chaque population ayant une taille petite ont été trouvés dans les habitats forestiers perturbés et dans la savane non perturbée. Les têtards de la communauté des Amphibiens des cours d’eau du Massif de l’Ankaratra sont de petite taille dans les sites perturbés (forestier et savane). Ceux qui ont une taille beaucoup plus grande occupent les milieux savaniens de haute altitude et les milieux forestiers non perturbés). Le test de comparaison de Mann Whitney (p-value=2.2 e – 16) démontre que les tailles des individus présentent des différences significatives le long du gradient altitudinal.
Influences des facteurs écologiques sur la communauté d’Amphibiens
La température à la surface de l’eau présente un écart de 1°C à chaque altitude en raison du climat où on la prélevé tels ensoleillement, présence de brouillard…. La température dans l’eau n’a pas une grande différence dans toutes les altitudes échantillonnées à cause du brassage continu (milieu lotique). La vitesse du courant et la profondeur de l’eau dépend du lit de cours d’eau. De plus, vu l’étroitesse de temps de relevées, juste le mois d’Avril qui sépare les deux saisons d’étude, on a pu voir un changement notable de la température de l’eau, la vitesse ainsi que la profondeur de l’eau. C’est pour cela que l’abondance des espèces des amphibiens et leur répartition le long du gradient ont une relation étroite avec les facteurs écologiques du milieu. Les perturbations jouent aussi de rôles importants dans la distribution des amphibiens lors de cette étude. Les espèces préfèrent vivre et se reproduire dans les habitats non perturbes que ce soit en milieu forestier qu’en milieu savanien.
Tailles et gradient altitudinal
Les individus adultes et têtards ont une grande taille dans les milieux de haute altitude. Cela est une sorte de stratégie pour faire face à la diminution de la température du sommet. Ceux-qui ont de taille plus petite se trouvent dans les ruisseaux entourés de forêt perturbés, cette apparence est suite à une occupation de l’espace et aussi une stratégie pour faire face au manque de nourriture (Zug et al., 2001).
CONCLUSION
Les investigations biologiques menées dans les cours d’eau de la NAP Manjakatompo Ankaratra ont permis de recenser dix espèces d’Amphibiens avec 2452 individus répertoriés. Une répartition bien définie, notamment suivant le gradient altitudinal et la saison par rapport aux facteurs écologiques caractérise ces espèces amphibiens. Cette étude a permis de connaître l’abondance relative des espèces dont la majorité est qualifiée peu abondantes par le nombre faible d’individus inventoriés. Ce sont les espèces à large distribution du haut-plateau de Madagascar qui ont été répertoriées en faible abondance. Par contre, les espèces endémiques locales Mantidactylus pauliani, Boophis williamsi, et les espèces dominantes la plupart des cours d’eau de Madagascar M. mocquardi et M. curtus sont les plus fréquemment observées et dite dominantes. Il existe une spécificité écologique vis – à – vis de l’altitude. L’altitude supérieure à 2000 m est l’habitat préférentiel des espèces (90 % du total des espèces répertoriées ont été rencontrées à ce niveau). Dans la communauté d’Amphibiens des cours d’eau, il y a autant d’individus mâles que des femelles. La valeur moyenne de la taille est différente le long du gradient altitudinal pour les trois stades de développement. Les individus de grande taille occupent les milieux de haute altitude. Les femelles sont plus lourdes que les mâles. Le poids est en relation avec l’abondance de nourriture et l’accroissement du nombre des adultes reproducteurs. On constate que les Amphibiens du cours d’eau du Massif de l’Ankaratra préfèrent les habitats naturels non perturbés (fermé ou ouvert).
Perspectives : Les huit sites devraient être retenus pour le suivi d’amphibien. Il est bien sûr possible et même souhaitable de rajouter des sites intéressants à cette liste puisque la NAP Manjakatompo Ankaratra n’ayant pas pu être explorée dans sa totalité. Pour les études ultérieures, il est préférable de prélever le pH de l’eau puisque le pH est un indicateur important pour connaitre le milieu favorable au développement des amphibiens ce qui explique la distribution des espèces. Un pH élevé est défavorable au bon développement des amphibiens. La perte et la dégradation des habitats naturels affectent de nombreuses espèces d’amphibiens. Par conséquent, la sauvegarde d’habitats-clés où les amphibiens peuvent vivre et se reproduire en sécurité est la priorité la plus urgente pour la survie de beaucoup d’espèces. De plus, la mise en place d’un suivi scientifique sera conseillée pour la bonne gestion de cette Aire protégée. Plus d’actions doivent être menées pour la gestion de cette nouvelle aire protégée : restaurer l’habitat, contrôler l’exploitation forestière, maîtriser les feux a travers la responsabilisation de la population locale. On peut suggérer l’éducation environnementale couplée avec des activités génératrices de revenus comme moyens pour la bonne conservation.
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Table des matières
INTRODUCTION
GENERALITES
I.1. Présentation du site d’étude : NAP de Manjakatompo Ankaratra
I.1.1. Situation géographique
I.1.2. Climatologie
I.1.3. Hydrologie et Géologie
I.1.4 Relief
I.1.5. Végétation
I.1.6. Faune
I.2. METHODOLOGIE
I.2.1. Site d’étude et établissement des transects
I.2.2. Période d’étude
I.2.3. Méthode de collecte des données
I.2.4. Traitement et analyses des données
a) Structure de la communauté
II. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
II.1. Caractéristique de la communauté d’Amphibiens
II.1.1. Richesse spécifique
II.1.2. Abondance relative
II.2. Structure du peuplement
II.2.1. Classe d’âge
II.2.2. Sex-ratio
II.3. La morphométrie
II.4. Paramètres écologiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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