La circulation méridienne de Hadley
La circulation méridienne est un des plus vieux phénomènes compris et décrits par les climatologues. L’air s’élève près de l’équateur, produisant une convergence des vents en surface et une divergence en altitude, la conservation du moment cinétique impliquant en altitude une évacuation vers les pôles. Synthétiquement, cette circulation permet d’équilibrer les régions sources (intertropicales) et les régions puits (hautes latitudes) selon une circulation en rouleau. La figure 3 illustre la circulation méridienne en moyenne zonale, en été et en hiver. L’atmosphère tropicale est caractérisée par deux cellules de Hadley. Il s’agit de deux cellules de circulation rotationnelle de part et d’autre d’un « équateur météorologique », la cellule de l’hémisphère d’hiver étant la plus forte (Fig. 3). Représentations de la moyenne d’hiver (a) et d’été (b). Une valeur positive (rouge) ou négative (bleu) de la fonction de courant décrit une circulation dans le sens indirect ou direct. Dans la zone intertropicale, au sein des cellules de Hadley, les vents de la basse troposphère convergent au niveau de la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT, soulignée par les flèches verticales ; Fig. 3) où l’air subit une ascendance en réponse aux mouvements de convection associés à la formation des précipitations. La branche ascendante de la circulation de Hadley se situe dans l’hémisphère d’été. Sur les continents, les zones de subsidence des cellules de Hadley peuvent être schématiquement décrites comme arides et très chaudes : arides, car l’air subsidant est très sec; très chaudes, car l’air subsidant est comprimé et se réchauffe. C’est ainsi que s’explique la grande ceinture des déserts dans l’hémisphère nord (Sahara, péninsule arabique, Sud-Ouest des Etats-Unis et Nord du Mexique) comme dans l’hémisphère sud (Kalahari, Australie, Atacama). Au regard des transports énergétiques dans l’atmosphère (Gastineau, 2008) :
– le transport de la vapeur d’eau (chaleur latente), comme le transport de chaleur (température), marquent les mouvements de la basse troposphère et s’effectuent par la circulation de Hadley des branches subsidentes à 30°N et 30°S vers la ZCIT ;
– le transport de l’énergie potentielle (géopotentielle), elle-même proportionnelle à la hauteur de l’atmosphère, s’effectue de la ZCIT vers les subtropiques. Ainsi, aux tropiques, les transports énergétiques sont le fait de la circulation de Hadley. A l’inverse, aux moyennes latitudes les transports de vapeur d’eau et de température par la circulation moyenne (cellules de Ferrel) sont faibles, voir presque nuls. Ils sont réalisés par les composantes transitoires et stationnaires causées par l’instabilité barocline, dont les dépressions et les anticyclones sont des manifestations. La circulation générale de l’atmosphère des moyennes latitudes est donc fondamentalement différente de celle de la zone intertropicale et reflète une modification du forçage dans le système océan-atmosphère.
Rôle du relief et permanence de l’action des vents au sol à l’échelle du Quaternaire supérieur
La surface continentale en Afrique au Nord de l’équateur, dans sa partie occidentale, est constituée en grande majorité de bassins dont les altitudes sont inférieures à 500 m d’altitude, (Fig. 12). Les reliefs, dont les plus hauts dépassent 1000 m d’altitude, constituent des obstacles orientés NW-SE (Hoggar, Tibesti et Ennedi) et NE-SW (Cameroun, Ouaddaï et Ennedi, d’une part, au Sud, et les chaînes atlasiques, d’autre part, au Nord). Au Nord de 12°N environ, en dehors de ces massifs montagneux, la géomorphologie de l’Afrique de l’Ouest est marquée par l’importance de grandes surfaces planes, anciennes plaines alluviales, et des dépressions, reliques d’anciens lacs asséchés. Autrement dit, la géomorphologie de ces zones aujourd’hui arides est en grande partie héritée des périodes plus humides du Quaternaire (Durand, 1995). Il en est de même pour la couverture sédimentaire superficielle. Ce sont les périodes humides antérieures qui, par altération et érosion du substratum, ont fourni d’énormes quantités de matériel détritique sur lesquelles s’exerce l’action du vent en période aride. Ces zones basses sont en effet caractérisées par l’importance de la dynamique sédimentaire éolienne. Le vent est un agent géodynamique particulièrement efficace lorsqu’il peut agir sur une surface non protégée par la végétation. Ses effets s’expriment de trois manières : par enlèvement de matériel ou déflation, par sculpture ou corrasion, par dépôt ou accumulation (Mainguet et al., 1980). Le lien entre la dynamique sédimentaire éolienne et la circulation atmosphérique générale a pu être définitivement démontré depuis que les images à partir des satellites ont permis d’obtenir une échelle d’observation suffisante. Ainsi, Mainguet & Guy (1974) ont montré que le Sahara et le Sahel constituent une seule unité fonctionnelle du point de vue des phénomènes sédimentaires éoliens au sol : les ergs du Sahara et du Sahel ne sont pas indépendants, ils sont reliés par des « courants de matériel éolien » à l’échelle continentale, dont les alizés sont responsables et où se succèdent phénomènes d’érosion, de transport et de dépôt (Fig. 13). Les différences par rapport à la direction générale des alizés (NE-SW, Fig. 11) sont dues à des déviations provoquées par les obstacles que constituent les reliefs trop importants, comme c’est le cas au centre du Sahara. Ces déviations sont parfois considérables, susceptibles même d’aboutir à des trajectoires de retour, inverses de la direction générale des alizés (Mainguet & Canon, 1976 ; Fig. 13). Cette circulation correspond à la carte des vents au sol en hiver, ce qui indiquerait que c’est alors que la dynamique sédimentaire éolienne est la plus importante (Mainguet & Canon, 1976).
Les mesures de visibilité horizontale
La visibilité horizontale est définie en météorologie comme «la distance horizontale maximale à laquelle un observateur peut identifier un repère dans la direction où l’observation est la moins bonne » (OMM, 1996). La distance ainsi estimée est exprimée en décamètre (dam). Dans les stations synoptiques de la région sahélienne ce paramètre permet d’apprécier la qualité des masses d’air. La diminution de la visibilité y est due pour l’essentiel aux aérosols présents dans l’atmosphère (e.g. Ozer, 2001 ; Nouaceur, 1999). La visibilité est ainsi une mesure de la concentration des aérosols (de toutes natures) dans l’atmosphère, situés entre l’œil humain et un objet observé (Mahowald et al., 2007). Le recueil des codes météorologiques définit des phénomènes météorologiques qui renseignent souvent sur l’origine de la baisse de visibilité :
– Brume de sable : (S), « poussières en suspension dans l’air d’une manière généralisée, non soulevées par le vent au point d’observation ou à ses alentours au moment de l’observation ». La brume de sable est mentionnée par l’observateur lorsqu’un dépôt de poussière éolienne est visible au sol.
– Brume-sèche : (∞) : possède les mêmes caractéristiques que la brume de sable, mais se distingue par l’absence de dépôt de poussière au sol.
– Chasse-sable : ($) « poussière ou sable soulevés par le vent au point d’observation ou à ses alentours au moment de l’observation, mais absence de tourbillon et pas de tempête de poussière ou de sable observée ».
– Tempête de sable : (–S→) « tempête de poussière ou de sable observée au moment de l’observation en vue du point d’observation, ou à ce point pendant l’heure précédente». Ainsi, les brumes-sèches se distinguent des brumes de sable par des dépôts de matériels fins, et les chasses-sable et les tempêtes de sable sont témoins de la déflation. Dubief (1952) définissait les brumes-sèches comme « un nuage de particules solides soulevées du sol antérieurement au moment de l’observation et restées en suspension dans l’atmosphère. Les chasses-sable sont observés sur les lieux ou dans le voisinage des lieux où les particules sont arrachées par un vent violent et turbulent ».
La différence entre ces 3 phénomènes météorologiques est temporelle mais aussi spatiale. Les tempêtes de sable et chasses-sable arrachent les particules des sols et les entraînent dans l’atmosphère locale. Les brumes de sable sont assimilables à la chute des particules les plus lourdes et sont donc observées après un chasse-sable. Les brumes sèches, quant à elles, sont essentiellement des situations de visibilité réduite dont l’origine des poussières peut être proximale ou distale. Il s’agit des poussières les plus fines, transportées par des vents dont la dynamique est suffisante pour les entraîner en suspension dans l’atmosphère sur des distances qui peuvent être importantes. Dans des travaux antérieurs, Goodie & Middleton (1992) puis Engelstaedter et al. (2003) ont utilisé les classes de visibilités suivantes pour la classification au Sahel : inférieures ou égales à 1 km (tempêtes de poussières) et inférieures à 10 km (brumes de poussières). N’Tchayi et al. (1994) ont utilisé des classes de visibilité avec des seuils de 5 et 10 km pour caractériser les variations spatio-temporelles des poussières chargées dans l’atmosphère dans la région Ouest-africaine. Anuforum (2007) dans la même logique que ses prédécesseurs, a utilisé deux principales classes Light Dust Haze (LDH) : 5 km < visibilité < 10 km, et Thick Dust Haze (TDH) : visibilité ≤ 1 km pour caractériser les variations temporelles et les distributions spatiales des poussières dans les stations nigérianes. Nous suivrons cette dernière classification en y ajoutant une autre classe : Medium Dust Haze (MDH) lorsque 1 km < visibilité ≤ 5km.
NCEP-NCAR (R1)
Les réanalyses NCEP/NCAR (NNR-1) sont produites par le National Center for Environmental Prediction (NCEP) en collaboration avec le National Center for Atmospheric Research (NCAR) (Kistler et al., 2001). Cet ensemble de données est calculé comme une combinaison d’observations et de résultats basés sur le modèle global opérationnel du NCEPNCAR. Les données des observations sont constituées des radiosondages, des données des surfaces océaniques ou COADS (Consolidated Ocean Atmosphere Dataset), des mesures de vols, des données des stations météorologiques synoptiques, des sondages issus des satellites, etc.… (e.g. Kanamitsu, 1989; Parrish & Derber, 1992 ; Kalnay et al., 1996; Poccard et al., 2000). Le modèle utilise une résolution T62, soit une grille de 192 longitudes par 94 latitudes (2.5 x 2.5) qui correspond à une résolution horizontale d’à peu près 211 km à l’équateur, sur 28 niveaux de l’atmosphère. Les réanalyses du NCEP/NCAR les plus utilisées ont un avantage particulier lié à la longueur de la couverture temporelle (1948 à aujourd’hui) et sont disponibles en temps réel avec un délai d’un mois.
Analyse de l’homogénéité
La segmentation est habituellement conseillée pour discuter de l’homogénéité des mesures sur des séries de longue durée afin de pallier aux insuffisances liées aux erreurs humaines, aux erreurs d’appareils et aux déplacements des stations. C’est une méthode qui a souvent été utilisée, particulièrement en Afrique, pour comparer et caractériser les ruptures hydropluviométriques (e.g. Servat et al., 1997 ; Hubert et al., 1989 et 1998). La segmentation procède par la recherche du meilleur découpage des séries avec un ordre croissant des segments. Pour chacun des segments, le meilleur découpage est celui qui minimise une distance égale à la somme des écarts quadratiques entre chacune des valeurs de la série et la moyenne du segment (Hubert et al., 1989). On a utilisé le test de Scheffé à un niveau de signification 0.05 pour tester la significativité de la segmentation à un ordre inférieur à N (N étant le nombre de mesures). Les segments inférieurs à 5 ans ont été rejetés.
Variations saisonnières
Les précipitations sont observées de mai à octobre avec des maxima observés en août (Fig. 27 a1 et b1). La répartition saisonnière des cumuls de précipitations diffère entre les deux stations suivant la cohérence méridienne des précipitations en Afrique de l’Ouest (Nicholson, 1980). A Maïné-Soroa (Fig. 27 a1), où la saison des pluies est plus longue, les cumuls moyens dépassent les 20 mm.mois-1 au cours des périodes de transition entre la saison sèche et humide (i.e. les mois de juin et septembre) alors qu’ils sont beaucoup plus bas à Nguigmi (Fig. 27 b1). Après les années 1960, ces fluctuations saisonnières ont connu quelques modifications (Fig. 27 a1et b1) : i) les cumuls observés lors des mois d’aout ont fortement diminués et ii) les cumuls enregistrés lors des mois de juillet ont augmenté (cela est très marqué à Maine-Soroa). Ces observations pourraient alors indiquer un décalage de la saison des pluies lors des années sèches comme cela a déjà été proposé par Chaouche (1988).
Les vents et les sécheresses
En considérant le lissage quasi-décennal des précipitations à Maïné-Soroa, les mesures des directions des vents ont été échantillonnées sur quatre périodes de 4 ans chacune (Fig. 34). Les périodes sont : 1961-1964 (P1), 1969-1972 (P2), 1976-1979 (P3) et 1983-1986 (P4). Elles correspondent aux hausses (P1 et P3) et baisses (P2 et P4) des précipitations à cette station (Fig. 27). On remarque que les périodes P1 et P3 sont marquées par des vents significatifs beaucoup plus nombreux à Maïné-Soroa (Fig. 34 a1 et a3) qu’à Nguigmi (Fig. 34 b1 et b3). Alors que pour les périodes P2 et P4, les proportions des vents significatifs sont assez proches, voire moins importantes à Maïné-Soroa (Fig. 34 a2 et a4) qu’à Nguigmi (Fig. 34 b2 et b4). Les pourcentages correspondent aux proportions des vents significatifs (dont la vitesse est ≥ 0.5 m.s-1). Sur les flèches, les traits délimitant les bandes fixent les limites des mois de l’année en commençant par janvier (au centre de la rose). Les bandes grises correspondent aux mois de mai à octobre. Les 4 périodes ont été définies en fonction des baisses et hausses des précipitations (sur la variabilité quasi-décennale) à la station de Maïné-Soroa. En P1, les principales directions qui prédominent en saison sèche sont N (18,5%), NE (24,8%) et E (8,6%) à Maïné-Soroa ; NE (10,9%), E (15,8%) et SSE (10,7%) à Nguigmi. Pendant la saison des pluies, les directions W (11,7%) et SW (9,1%) et les directions SE (13,1%) et W (10,5%) prédominent respectivement à Maïné-Soroa et à Nguigmi. La période P2, est marquée à Maïné-Soroa par une baisse importante (- 8,7%) des proportions des vents de la saison de pluies (NW, W, SW et S) contre une hausse (+14%) de ces vents à Nguigmi. Pour cette période P2, comparée à P1, il y a un important renforcement (+ 15,7%) des vents du N à Nguigmi (observé aussi à Maïné-Soroa, + 1.4%, Fig. 34 a2 et b2). En P3, la saison sèche est marquée par un renforcement des vents de NE par rapport à P1, + 2,1% à MaïnéSoroa et jusqu’à +20,3% à Nguigmi (Fig. 34 a3 et b3) ainsi que les vents d’E (+11,1% et + 7,9%, respectivement). En saison des pluies, les vents d’W dominent et se renforcent par rapport à P1 (+6,8% et +5,3% respectivement). La période P4, est particulièrement marquée par l’apparition de directions nouvelles (SSW, WSW, SSE,…), intermédiaires aux directions principales, à Maïné-Soroa (Fig. 34 a4) et par une baisse importante (- 14%) des vents de saison des pluies. Nguigmi (Fig. 34 b4) est marquée par une prédominance et un renforcement des vents de NE (+ 30,3%) et d’E (+10,6%). En se limitant à juillet et août qui connaissent l’essentiel des précipitations, on constate que les deux périodes humides (1961-64 et 1976-79) se ressemblent beaucoup avec la prédominance des vents d’W et SW (Fig. 34, b1, a3, b3). Par contre, les deux périodes arides (1969-72 et 1983-86) se différencient nettement, tant à Maïné-Soroa qu’entre Maïné-Soroa et Nguigmi (Fig. 34 a2, b2, a4, b4). La structure de la rose des vents hors juillet-août de MaïnéSoroa en 1983-1986 (Fig. 34 a4) ressemble beaucoup à celle de Nguigmi en 1969-72 (Fig. 34 b2) avec de nombreuses directions secondaires. D’une manière générale, les périodes plus sèches sont caractérisées à Maïné Soroa par une baisse particulièrement importante des observations des vents d’W et par une baisse des vents significatifs. La figure 35 présente les variations interannuelles des observations sans vent significatif. Ainsi, les périodes humides 1961-64 et 1976-79 sont marquées par des proportions des observations sans vent significatif plus importantes à Nguigmi (Fig. 35 b) qu’à Maïné-Soroa (Fig. 35 a). Pour la période 1961-64, ces observations sont relativement plus importantes pendant les mois de mai à octobre à Nguigmi et de novembre à avril à Maïné-Soroa. Pour 1976-79, à Nguigmi, les observations sans vent significatif sont largement plus importantes de novembre à avril. Les deux périodes plus sèches 1969-72 et 1983-86 sont marquées aux deux stations par une proportion des observations sans vent significatif assez importante (Fig. 35). Ces observations sont plus importantes pendant les mois de mai à octobre à Maïné-Soroa qu’à Nguigmi. A Nguigmi, depuis 1967, les observations sans vent significatif sont plus importantes entre novembre et avril qu’entre mai et octobre.
Comparaisons des séries mensuelles
Les moyennes mensuelles des u et v des observations météorologiques ont été calculées pour être comparées aux moyennes mensuelles fournies par les réanalyses. A Maïné-Soroa, en raison d’interruption des mesures à plusieurs reprises entre 1993 et 2000, la comparaison des séries observées et réanalysées sera faite sur la période 1950-1992. En effet, les diagrammes de Taylor n’acceptent pas les séries incomplètes. Niamey ne connaît pas d’interruption de mesures et donc la comparaison avec les réanalyses sera faite sur la période 1950-2009 (Niamey). Les observations synoptiques commencent en 1955 à Bilma et les mesures ne connaissant pas d’interruption, la comparaison avec les réanalyses sera faite sur la période 1955-2009. Concernant la composante zonale (u), les mesures moyennes mensuelles des observations à Niamey semblent être les mieux représentées (r> 0,9) par les quatre jeux de données réanalysées (i.e., NNR-1, ERA-40, ERA-Interim, 20CR) (Fig. 38). De ces quatre réanalyses, c’est ERA-Interim qui montre la meilleure corrélation avec les mesures des observations météorologiques (r> 0,95) malgré une erreur-type plus grande (RMSE~ 0,32) et un écart-type supérieur à 1. ERA-40 et NNR-1 semblent les moins éloignées des observations (RMSE~ 0,32 et σ~ 1). A Maïné-Soroa, les mesures météorologiques sont assez bien représentées par les réanalyses avec des niveaux de corrélation assez significatifs (0,7 < r < 0,9). Ici aussi, c’est ERA-Interim qui présente le plus d’écart par rapport aux mesures (RMSE~ 0,97 et σ> 1). ERA-40 et NNR-1 semblent plus proches des mesures (RMSE~ 0,65 et σ< 1). A Bilma, les corrélations sont très faibles (r< 0,4).
Comparaison des mesures journalières
Les fichiers SYNOP sont constitués par des mesures in situ assimilées dans les modèles NCEP/NCAR. Ils sont disponibles pour des milliers de stations à travers le monde et sont structurés en colonnes (date, heure, direction, vitesse, visibilité). Les stations sont codées ; celles que nous utilisons sont 61017 (Bilma), 61096 (Maïné-Soroa) et 61052 (Niamey). A la différence des mesures des TCM, où les vitesses des vents sont exprimées en m.s-1 et en nœuds et les visibilités horizontales en décamètre (dam), dans ces fichiers SYNOP de NCAR, la vitesse est exprimée en décimètre par seconde (dm.s-1) et la visibilité en mètre (m). Les fichiers des TCM sont complets à Niamey (1950-2009) et à Bilma (1955-2009). A MaïnéSoroa, ils comportent des observations manquantes représentant 4,6% des 65745 mesures Comparaison des vents observés et réanalysés attendues. Ces manques sont essentiellement concentrés entre 1993 et 2000. Pour les comparaisons, nous considérerons toute la série 1950-2009.
Types de temps météorologique de visibilité basse
Les types de temps météorologiques sont la brume-sèche, la brume de sable et le chasse-sable. Ce dernier correspond au phénomène de déflation avec mobilisation locale des poussières et leur mise en suspension. La brume-sèche et la brume de sable sont des phénomènes résultants d’un chasse-sable ancien/distal (brume-sèche) ou récent/proximal (brume de sable). Les brumes vont donc renseigner non seulement sur le temps (ancien/récent) mais aussi sur l’origine (distale/proximale) de la mise en suspension. La figure 50 montre la fréquence saisonnière moyenne de ces phénomènes. Globalement, ces phénomènes météorologiques distinguent les 3 stations sahéliennes (Niamey, Maïné-Soroa et Nguigmi) de la station saharienne (Bilma). Dans les stations sahéliennes, les chasses-sable et les brumes de sable et les brumes-sèches sont observés pendant la saison sèche tandis qu’ils sont quasi-absents pendant la saison des pluies. Au contraire, à Bilma ces phénomènes sont quasiment observés toute l’année, avec souvent des antagonismes par rapport aux 3 autres stations (Fig. 50). Dans le détail, les chasses-sable sont préférentiellement observés à Nguigmi entre octobre et avril et peuvent atteindre en moyenne 4 événements par mois entre janvier et mars. Ils sont un peu moins fréquents à Maïné-Soroa, mais un peu plus fréquents à Niamey où ils peuvent dépasser 4 événements par mois en janvier et février (Fig. 50 a). A Bilma, par contre, la déflation (chasse-sable) est observée toute l’année même si, elle baisse sensiblement en juillet et août avec en moyenne 2 événements par mois. Le reste de l’année, c’est en mars que les chasses-sable sont les plus importants sur cette station, où la moyenne peut dépasser 6 Visibilité horizontale, typologie, variations saisonnières et interannuelles événements (Fig. 50 a). Les brumes de sable et les brumes-sèches montrent la même répartition saisonnière que les chasses-sable malgré quelques variantes. En effet, contrairement au chasse-sable, à Bilma, la brume de sable est préférentiellement observée pendant la saison des pluies au Sahel, sa fréquence est maximale en juillet (~ 4 observations en moyenne).
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Table des matières
I. INTRODUCTION GENERALE
II. CADRE CLIMATIQUE
1. DYNAMIQUE DU CLIMAT GLOBAL
1.1. BILAN ÉNERGÉTIQUE GLOBAL
1.2. LA CIRCULATION ATMOSPHÉRIQUE GÉNÉRALE
1.3. LA CIRCULATION OCÉANIQUE GÉNÉRALE
2. LA MOUSSON OUEST-AFRICAINE
2.1. LES MÉCANISMES DE LA MOUSSON
2.2. LES PRÉCIPITATIONS EN AFRIQUE DE L’OUEST ET LEUR ÉVOLUTION DEPUIS 1950
3. LES VENTS
3.1. VENTS ET GRANDS DOMAINES CLIMATIQUES AFRICAINS
3.2. RÔLE DU RELIEF ET PERMANENCE DE L’ACTION DES VENTS AU SOL À L’ÉCHELLE DU QUATERNAIRE SUPÉRIEUR
4. LES AÉROSOLS TERRIGÈNES EN AFRIQUE DE L’OUEST
4.1. SOURCES
4.2. MÉCANISMES D’ÉMISSION
4.3. TRANSPORT
4.4. IMPACTS DES AÉROSOLS
III. DONNÉES ET MÉTHODES
1. LOCALISATION DES STATIONS
2. LES DONNÉES MÉTÉOROLOGIQUES
2.1. LES MESURES DES VENTS
2.2. LES MESURES DE VISIBILITÉ HORIZONTALE
3. LES DONNÉES DES RÉANALYSES
3.1. NCEP-NCAR (R1)
3.2. ERA 40 ET ERA INTERIM
3.3. 20CR
3.4. LES DONNÉES SYNOP DU NCAR
4. LES MÉTHODES
4.1. ANALYSE DE L’HOMOGÉNÉITÉ
4.2. ANALYSE DES CORRÉLATIONS
4.3. LES CIRCULATIONS ZONALE ET MÉRIDIENNE
4.4. LE DIAGRAMME DE TAYLOR
4.5. ANALYSE DES TENDANCES ET DES VARIABILITÉS PLURI-ANNUELLES
4.6. COURBES D’HYSTÉRÉSIS ET INTERCORRÉLOGRAMMES
IV. LES VENTS ET LES PRÉCIPITATIONS : MISE EN ÉVIDENCE DE LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE AU SAHEL CENTRAL (SE NIGER) PAR LES FLUCTUATIONS DES VENTS OBSERVÉS EN SURFACE
1. INTRODUCTION
2. PRÉSENTATION DU SITE
2.1. CADRE GÉOGRAPHIQUE, GÉOMORPHOLOGIQUE ET CLIMATIQUE
2.2. ÉVOLUTION RÉGIONALE DES PRÉCIPITATIONS
3. DONNÉES ET MÉTHODES
4. ÉVOLUTION LOCALE DES PRÉCIPITATIONS
4.1. VARIATIONS SAISONNIÈRES
4.2. VARIATIONS INTERANNUELLES
5. ÉVOLUTION DES VENTS
5.1. VARIATIONS SAISONNIÈRES
5.2. LES VARIATIONS INTERANNUELLES ET LES RUPTURES
6. SYNTHÈSE-DISCUSSION
6.1. A L’ÉCHELLE SAISONNIÈRE
6.2. A L’ÉCHELLE INTERANNUELLE
7. CONCLUSION
V. COMPARAISON DES MESURES DE VENT À 10 M DU SOL AVEC LES DONNÉES DES RÉANALYSES ENTRE 1950 ET 2009
1. INTRODUCTION
2. COMPARAISONS DES RÉANALYSES ET DES OBSERVATIONS
2.1. COMPARAISONS DES SÉRIES MENSUELLES
2.2. COMPARAISONS DES SÉRIES ANNUELLES
3. CYCLES SAISONNIERS
3.1. ANALYSE DE L’ANNÉE MOYENNE
3.2. LES VENTS DE SAISON DES PLUIES (JJA)
3.3. LES VENTS DE SAISON SÈCHE (DJF)
3.4. EN RÉSUMÉ
4. COMPARAISON DES FICHIERS JOURNALIERS SYNOP ET TCM
4.1. COMPARAISON DES MESURES JOURNALIÈRES
4.2. COMPARAISON DES DONNÉES MENSUELLES
5. CONCLUSION
VI. LA VISIBILITÉ HORIZONTALE, TÉMOIN DE LA DÉGRADATION ENVIRONNEMENTALE AU NIGER DEPUIS 1950
1. INTRODUCTION
2. VISIBILITÉ HORIZONTALE ET PLUVIOMÉTRIE
2.1. VARIABILITÉ INTERANNUELLE
2.2. CYCLE SAISONNIER
3. ÉVOLUTION MENSUELLE DES DIFFÉRENTS TYPES DE VISIBILITÉ BASSE
3.1. TYPES DE TEMPS MÉTÉOROLOGIQUE DE VISIBILITÉ BASSE
3.2. CLASSES DE DISTANCE DE VISIBILITÉ BASSE
4. ÉVOLUTION INTERANNUELLE DES DIFFÉRENTES CLASSES DE VISIBILITÉ BASSE
4.1. TYPES DE TEMPS MÉTÉOROLOGIQUE DE VISIBILITÉ BASSE
4.2. CLASSES DE DISTANCE DE VISIBILITÉ BASSE
5. RELATIONS VENT-VISIBILITÉ
5.1. LES STATIONS SAHÉLIENNES
5.2. LA STATION DE BILMA
6. CONCLUSION
VII. DYNAMIQUE ÉOLIENNE ET VISIBILITÉ HORIZONTALE DANS LA PARTIE OCCIDENTALE DU BASSIN DU LAC TCHAD (MAÏNÉ-SOROA ET NGUIGMI) : VARIATIONS À L’ÉCHELLE JOURNALIÈRE
1. INTRODUCTION
2. CYCLE DIURNE DES VISIBILITÉS HORIZONTALES ET DES VITESSES DES VENTS
3. CYCLES MOYENS JOURNALIERS
4. RELATIONS SAISONNIÈRE ET INTRA-SAISONNIÈRE
4.1. VITESSE DE VENT – VISIBILITÉ HORIZONTALE
4.2. ANALYSE DE PÉRIODES PLUS COURTES
5. CONCLUSION
VIII. CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
ANNEXES
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