Dynamique économique de l’endettement public extérieur

Survol des principales crises internationales

               L’histoire a principalement enregistré trois crises financières internationales ayant un effet sur le phénomène de l’endettement des pays développés et en voie développement. Néanmoins, une nouvelle crise financière ne pourra ne pas être évoquée, c’est la crise des Etats-Unis d’Amérique qui a touché l’ensemble de l’économie mondiale à la fin de l’année 2008. Cette crise de l’immobilier en Amérique s’est propagée au monde entier, ses conséquences sont dépendantes de la fragilité du pays et de ses relations économiques internationales. A la différence des précédentes crises, les conséquences de celle-ci sont plus envisageables aux pays développés que ceux en voie de développement. Jusqu’à la moitié de l’année 2009, des solutions radicales à cette crise ne sont pas mises en place.

Contexte géopolitique et phénomène de surendettement

                   Toutefois, les données géopolitiques sont fondatrices du processus d’endettement des pays du Sud. C’est après 1945 que les deux puissances, à savoir les Etats-Unis et l’ex-URSS, essayent chacune de leur côté de préserver et d’accroître leur zone d’influence. D’un autre côté, les pays d’Asie, puis d’Afrique parviennent à avoir leurs indépendances. Certains de ces pays voulaient mener leurs propres politiques de développement et prendre leurs distances par rapport aux ex-puissances. Cette volonté n’étant pas à elle seule suffisante, le manque de fonds pour investir dans ces pays a nécessité le recours à la Banque Mondiale. L’action de la Banque Mondiale, se situait sur le plan financier. Contrecarrer l’influence soviétique et les différentes tentatives nationalistes et anti-impérialistes était l’objectif primaire des Etats-Unis via la Banque Mondiale. La Banque mondiale avait un double rôle dans cette stratégie. Celle-ci soutenait les alliés stratégiques des Etats-Unis pour renforcer la zone d’influence américaine. Elle octroyait des prêts conditionnels au pays du Sud pour soutenir leurs productions à l’exportation dont bénéficieront les Etats-Unis. Ainsi, la Banque mondiale acquiert le contrôle des politiques économiques des pays du sud et bloque le développement des politiques indépendantes de certains de ces pays. Dans le cas où un dirigeant de l’un des pays concernés refuse la coopération, les puissances du Nord ne tardent pas à mettre à sa place une dictature, ou encore faire appel à une intervention militaire. C’est ainsi que l’environnement géopolitique fut déterminant dans la naissance et l’accroissement de la dette publique extérieure des pays en développement.

Déficit chronique des finances publiques

                  Les principaux motifs du recours à l’endettement de l’Etat ne viennent pas exclusivement de la mauvaise performance économique de la Nation, mais ils sont aussi imputables à l’existence de déficit chronique des opérations des finances de l’Etat. Un déficit public accusé et persistant se traduit par l’aggravation du déficit extérieur courant. 12 Un critère d’appréciation très important pour mesurer la performance de gouvernement d’un pays en matière de gestion de finances publiques est le solde des Opérations Globales du Trésor (OGT). Le résultat des opérations courantes et globales de l’Administration publique est retracé sur ce document statistique. Le solde des opérations de finances publiques est toujours déficitaire au fil des années dans la majorité des pays à faible revenu à cause de la faiblesse de la pression fiscale.

Ampleur du fardeau de la dette extérieure

                    Pour certains, l’augmentation du ratio dette publique par rapport au PIB est la traduction des choix laxistes des responsables politiques. Dans les pays à faible revenu, les dépenses sont engagées de manières excessives pour satisfaire des revendications corporatistes qui conditionnent le vote futur des électeurs. Leurs gouvernements poursuivraient donc un objectif simple : être reconduits dans leurs fonctions et pour obtenir ce résultat, ils dépensent au delà des recettes fiscales disponibles d’autant plus facilement qu’ils ont tendance à annoncer des baisses d’impôts et qu’il faut bien de temps en temps tenir ses promesses. Ceux qui retiennent cette analyse ajoutent souvent que la gestion publique est toujours marquée par le gaspillage : parce qu’elle n’est pas sanctionnée positivement (personne ne tire un avantage financier d’un gain d’efficacité, au contraire même le plus souvent puisque le gain d’efficacité peut entraîner une réduction d’effectif) ou négativement (une administration ne fait pas faillite). Les économistes connaissent cette analyse sous le nom de théorie des choix publics. Cette théorie est présentée de manière développée par James M. Buchanan et Gordon Tullock, au début des années 1960. Ces deux économistes américains font une critique sévère de l’intervention de l’Etat dans la vie économique en montant comment le comportement national des décideurs publics les conduit à des comportements éloignant l’économie de l’optimum. L’augmentation du ratio dette par rapport au PIB est la conséquence de la dégradation de la situation économique : une croissance économique lente induit des recettes fiscales moins importantes face à des dépenses publiques (constituées principalement par le paiement des charges de la dette) qui augmentent pour atténuer les effets sociaux d’une faible croissance. Ainsi, le recours à l’emprunt extérieur des gouvernements des pays en développement est inévitable. Lorsque la situation se continue toujours au fil des ans, le fardeau de la dette publique extérieure est devenu trop lourde pour leur économie.

Effet de l’endettement public extérieur à court terme

                     La création du déficit budgétaire à travers une réduction des impôts financée par endettement public, toute chose étant égale par ailleurs, accroît le revenu courant disponible des ménages. Cet accroissement de revenu entraîne une augmentation des dépenses de consommation et de la demande agrégée en conséquence. Par l’intermédiaire du processus du multiplicateur, l’accroissement de la demande agrégée stimule la production et in fine le revenu national. Néanmoins, ce raisonnement n’est valable qu’à court terme. En effet, l’approche conventionnelle présume que l’économie fonctionne conformément au schéma keynésien en courte période. L’hypothèse de la rigidité des prix et des salaires ainsi que celle de la myopie temporaire des agents économiques (temporary misperceptions), sont admises dans le cadre d’un raisonnement de courte période. En d’autres termes, pour résoudre la problématique de l’impact de l’endettement public sur l’économie réelle à court terme, l’approche conventionnelle a recours au modèle Keynésien et notamment son résultat relatif à la politique budgétaire. Les keynésiens soutiennent en effet, que la politique fiscale stimule l’activité économique par l’intermédiaire de la demande agrégée. Sous l’hypothèse de plein emploi, tout accroissement du déficit budgétaire influence positivement la demande agrégée ; et par conséquent stimule la production et donc le revenu national. Dans un cadre d’analyse de type IS/LM, une politique fiscale expansionniste qui stimule la demande agrégée se traduit par un déplacement de la courbe (IS) vers la droite. Le nouveau point d’équilibre (point d’intersection entre (IS) et (LM)) est caractérisé par un niveau de production plus élevé mais aussi un taux d’intérêt plus élevé. L’accroissement du taux d’intérêt réduit l’investissement, ce qui par un effet d’éviction réduit en partie les effets du multiplicateur sur la production. A court terme, le recours au déficit et à l’endettement peut aussi se révéler inefficace pour soutenir l’activité, lorsque la situation des finances publiques est dégradée et que les ménages anticipent que le gouvernement devra accroître les prélèvements obligatoires pour faire face à ses dettes. Dans ce cas, face à l’augmentation du déficit, les ménages sont incités à épargner davantage, ce qui réduit la consommation et peut annuler l’effet positif attendu sur la demande intérieure d’une politique budgétaire expansionniste. A contrario, une politique de réduction de la dette peut conforter la confiance des ménages et les conduire à réduire leur épargne de précaution.

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Table des matières

INTRODUCTION
I L’enjeu d’un endettement public extérieur sur l’économie des pays en voie de développement 
1 L’endettement public extérieur, incontournable pour les pays en voie de développement 
1.1 Facteurs exogènes d’endettement public extérieur des pays en voie de développement
1.1.1 Influence des crises internationales des années soixante et soixante-dix
1.1.2 Contexte géopolitique et phénomène de surendettement
1.1.3 Effet de la dollarisation et escalade des taux d’intérêt
1.1.4 Détérioration des termes de l’échange
1.1.5 Comportement des pays du Nord prêteurs
1.2 Facteurs endogènes d’endettement public extérieur des pays en voie de développement
1.2.1 Persistance du déficit de compte courant de la balance des paiements
1.2.2 Insuffisance de l’épargne intérieure pour stimuler la croissance économique
1.2.3 Déficit chronique des finances publiques
1.2.4 Faible développement du marché financier
1.2.5 Ampleur du fardeau de la dette extérieure
1.2.6 Fuite des capitaux
2 Une revue des littératures sur l’effet économique de l’endettement public extérieur des pays à faible revenu 
2.1 Discussion théorique sur l’effet de l’endettement public extérieur sur les différents agrégats macroéconomiques
2.1.1 Interaction entre l’endettement extérieur et la croissance de l’économie
2.1.2 Effet de l’endettement public extérieur sur les autres agrégats macroéconomiques selon l’approche conventionnelle
2.1.3 Limites de l’approche conventionnelle
2.1.4 Endettement public extérieur et performances macroéconomiques
2.2 Impact économique de l’endettement public extérieur selon quelques résultats des études empiriques
2.2.1 Portée de l’endettement public extérieur sur la capacité productive de l’économie
2.2.2 Endettement public extérieur, source d’inefficience productive des pays à faible revenu
II L’endettement public extérieur, obstacle ou pilier de la performance économique de Madagascar pendant la période 1984-2011 ? 
3 L’endettement public extérieur de Madagascar dans les faits 
3.1 Bref historique de l’endettement public extérieur de Madagascar depuis l’acquisition de l’indépendance
3.2 Bilan sur l’évolution de l’endettement public extérieur de Madagascar de 1984 au 2011
3.2.1 Importance de l’emprunt public extérieur de Madagascar de 1984 au 2011
3.2.2 Situation de la dette publique extérieure de Madagascar de 1984 au 2011
3.3 Analyse de degré de solvabilité de Madagascar de 1984 au 2011
3.3.1 Relation mesurant la dynamique de la dette publique extérieure sur la croissance économique
3.3.2 Application de la relation à l’étude de cas de Madagascar
4 La mise en évidence économétrique de l’impact économique de l’endettement public extérieur de Madagascar de 1984 au 2011 
4.1 Estimation par le modèle  » VAR  » de l’impact économique de l’endettement public extérieur de Madagascar de 1984 au 2011
4.1.1 Raisons d’utilisation du modèle VAR et de choix des variables
4.1.2 Méthodologie et présentation de données
4.1.3 Simulation économétrique
4.2 Analyse des réponses d’impulsion
4.2.1 Détermination de la fonction de réaction de chaque variable
4.2.2 Décomposition de la variance de l’erreur de prévision des variables étudiées
4.3 Recommandations
4.3.1 Rationalisation de l’exécution budgétaire
4.3.2 Autres pistes de solution sur le plan économique
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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