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La mangrove sénégalaise un écosystème en danger
Sur le plan mondial on constate que le taux de disparition de la mangrove est sensiblement plus élevé que n’importe quel autre type de forêt. En 2007, la FAO publie un document qui dresse le bilan des mangroves mondiales sur la période allant de 1985 à 2005 permettant de voir la dynamique régressive de la mangrove au Sénégal avec une estimation de 127 .702 hectares en 2000 contre 115.000 hectares en 2005. Une étude sur l’évolution des mangroves de la Guinée et du Sénégal faite par Moreau en 1991 avec la télédétection a permis de mesurer l’ampleur des dégâts subis par la mangrove en Casamance. Entre 1980 et 2010, 25% des mangroves sénégalaises ont disparu (OCEANIUM).
La dégradation des mangroves peut être attribuée à la répartition des pluies qui n’a pas changé dans le Saloum où il pleut toujours 3 mois alors qu’en Casamance elle est passé de 5 à 3 mois avec parfois un mois d’août sec et donc un déficit hydrique fortement marqué (Bos et al., 2006 cité par Bassène O, 2016). De manière générale c’est dans les régions équatoriales et tropicales humides où les eaux sont dessalées pendant une grande partie de l’année que la mangrove est la plus belle (Marius, 1989) dans la mesure où la pluie joue un grand rôle dans les processus de désalinisation. Une analyse statistique des relevés pluviométriques de Ziguinchor (Salhem M.C,1994) met nettement en évidence une période déficitaire à partir de 1968, celle-ci étant caractérisée par plusieurs indices marquants d’aridification du milieu : une diminution des fortes pluies en nombre et en quantité, une demande évaporatoire supérieure aux précipitations sur une période de l’année plus longue, une occurrence d’année sèche plus forte ainsi qu’une forte variabilité spatiale et temporelle des précipitations avec un rétrécissement de la période humide. Toute modification du régime hydrique des mangroves entraîne de profondes et rapides transformations dans ces forêts qui meurent sur pied en quelques semaines (Blasco, 1991).
A cela s’ajoute la mise en valeur des terres, en effet, lors de la colonisation rizicole des mangroves, les paysans abattent les palétuviers une fois la digue de ceinture édifiée (Bassène et al, 2013). L’exploitation forestière inconsidérée : cueillette des mollusques et crustacées, ramassage des coquilles, coupe des racines échasses des palétuviers, prélèvement du bois, le développement parfois abusif de l’aquaculture, et naturellement la pollution mettent en danger les écosystèmes de mangroves. L’effet de la rébellion en Casamance à également entrainé la forte diminution des revenus poussant la population à exploiter la mangrove de manière irrationnelle (Diédhiou, 2012) Les conséquences de ce changement sur l’écologie des mangroves du Sénégal sont différentes selon les estuaires et l’on retiendra d’après Marius que c’est la mangrove de la Casamance qui a été de loin là plus atteinte alors que celle du Sine- Saloum n’a pratiquement pas été touchée. A l’heure actuelle la mangrove à palétuviers est plus développée dans le Sine-Saloum qu’en Casamance où à maints endroits le paysage est comparable à celui du delta du Sénégal. Les superficies de la mangrove qui y étaient estimées à 150.000 ha au début des années 1980 ne couvraient en 2006 que 83.000 ha (Boss et al, 2006).
PERCEPTION LOCALE ET STRATEGIES D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le constat est clair, la protection et la réhabilitation des écosystèmes de mangrove constituent une préoccupation majeure et permanente. L’adaptation au changement et à la variabilité climatique s’observe en deux étapes : la première nécessite que les populations locales observent un changement du climat et la seconde, qu’elles développent des stratégies d’adaptation (Maddison, 2007). Les études de connaissance et de perception de l’environnement, de la gestion des ressources naturelles, des adaptations aux changements climatiques sont de plus en plus intégrées dans les recherches scientifiques (Krishnamurthy et al., 2011). Elles nécessitent d’être prises en comptent et d’être pratiquées par l’ensemble des acteurs.
Perception locale du changement climatique
Ces dernières années, la question de la perception locale est de plus en plus considérée dans les études portant sur l’évolution des écosystèmes sahéliens en relation avec les changements climatiques. Ainsi, considérant le rôle important que les observations et connaissances des populations locales peuvent jouer dans l’adaptation aux impacts actuels et futurs, plusieurs études ont été menées afin d’évaluer et de comprendre les perceptions locales des changements et variabilités climatiques ainsi que les stratégies d’adaptation. La nécessité d’intégrer ces perceptions dans les questions de développement est également mentionnée (Ekpoh, 2010) et reste primordiale dans toute démarche.
Stratégies d’action
Face à la dégradation constante de leurs conditions d’existence, les populations sahéliennes ont développé des actions multiformes d’adaptation (Akponikpè et al, 2011 ; Mertz et al, 2011). Celles-ci concourent essentiellement à maintenir et/ou à améliorer la productivité de leurs écosystèmes face à des facteurs sur lesquels ils ont un contrôle limité ou aucun. Les changements climatiques affectent particulièrement les ressources naturelles qui constituent la base des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire. La dégradation de l’environnement impacte de façon complexe la vulnérabilité des populations et leurs capacités de résilience.
La gestion des mangroves, en tant qu’écosystème forestier doit trouver son cadre juridique dans la politique forestière avec pour objectif général la pérennisation et le développement des fonctions économiques, écologiques et sociales. L’engagement et l’éducation des populations riveraines sont des actions indispensables pour la conservation et la réhabilitation des mangroves (Hamilton and Snedaker, 1994).
MATERIELS ET METHODES
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Situation administrative
La basse Casamance correspond à la région de Ziguinchor avec ses trois départements Ziguinchor, Bignona, Oussouye. Elle couvre une superficie de 7339 km2soit 3,73% du territoire national. Elle est située à 12°33’ Latitude Nord et 16°16’ de Longitude Ouest, déclinaison magnétique 13°05. Elle est limitée au Nord par la Gambie, au Sud par la Guinée Bissau, à l’Est par les régions de Kolda et Sédhiou et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. La région est née de la réforme administrative de juillet 1984 qui scinde l’ancienne région de la Casamance en deux entités administratives : la région de Kolda et celle de Ziguinchor.
Notre zone d’étude se situe dans le département de Bignona dans l’arrondissement de Tenghory et couvre l’aire marine protégée du Niamone-Kalounayes avec notamment les communes de Niamone, Coubalan et Ouonck (carte 1).
L’Aire Marine Protégée du Niamone – Kalounayes a été créée en Novembre 2015 et se situe dans les dépendances maritimes, fluviales et estuariennes de la région de Ziguinchor.
La commune de Niamone
Située à l’extrémité sud de l’arrondissement de Tenghory dans le département de Bignona, elle est limitée à l’est par la commune de Coubalan, à l’Ouest par les communes de Balingor et de Manghagouleuck, au Nord par Tenghory et Bignona et au Sud par le fleuve Casamance.
La commune de Coubalan
Elle est située au Sud de l’arrondissement de Tenghory dans le département de Bignona. Elle est limitée à l’Est par la commune d’Ouonck, à l’Ouest par la commune de Niamone, la commune de Tenghory au Sud et par le fleuve Casamance.
La commune d’Ouonck
Elle se trouve dans l’arrondissement de Tenghory dans le département de Bignona. Elle est limitée à l’Ouest par les communes de Coubalan et de Tenghory, à l’Est par le Soungrougrou, au Sud par la commune de Coubalan et au Nord par l’arrondissement de Sindian. La commune est traversée au Nord par la route des Kalounayes et fait partie du domaine forestier éponyme.
Cadre géographique
Le climat
En Casamance le climat s’exprime par la latitude conférant à cette espace des caractères tropicaux avec des nuances entre le littoral et l’intérieur de la région. On a l’alternance des flux comme l’alizé maritime, l’harmattan et la mousson dont les déplacements sont rendus faciles par la platitude du relief. Deux nuances climatiques sont à considérer en basse et moyenne Casamance : il s’agit des domaines climatiques soudaniens atlantiques et sud soudaniens. L’appartenance de la région à ces nuances climatiques lui confère des caractéristiques particulières. En effet, la basse et moyenne Casamance constituent les zones les plus pluvieuses du Sénégal. Cependant au cours des deux dernières décennies, le climat du pays est de type Sud soudanien côtier marqué par l’alternance de la saison sèche et la saison des pluies.
Hydrographie de la zone
Le marigot de Bignona est le moins important des trois principaux marigots de la rive droite de la Casamance. La végétation constituée de mangroves à palétuviers a été remplacée par une mangrove décadente. La marée remonte dans ce marigot jusqu’à Batoulay (4 km en amont de Bignona). Les sols y sont répartis dans les trois grandes unités de paysages suivantes: la mangrove inondée, les terrasses, la vallée en amont de Bignona et les vallées adjacentes. Toute la façade Ouest et Sud de la commune de Niamone est bordée de cours d’eau qui constituent les limites naturelles avec l’arrondissement de Tendouck et le Département de Ziguinchor. A Ouonck, le réseau hydrographique est constitué par les eaux de surface principalement représentées par le fleuve Soungrougrou dans la partie Est et la zone de Coubalan située au Nord de la région de Ziguinchor tout au long du fleuve Casamance.
La végétation
La zone d’étude présente différents types de formations végétales : (savane arbustive, savane arborée, savane boisée, forêt claire, forêt galerie, forêt dense sèche). Dans ces formations se distinguent des peuplements spécifiques: rôneraie, palmeraie à Elaeis guineensis, bambusaie, mangrove, prairie marécageuse. L’essentiel du patrimoine forestier classé de la région se trouve dans le département de Bignona 85,98% suivi du département de Ziguinchor 8,48 % et celui d’Oussouye 5,54 % (DAMCP ,2015).
Cadre humain
Démographie
La région est riche d’une grande diversité ethnique et culturelle, même si on peut identifier des zones propres à certaines ethnies. Les données issues du recensement général de la population et de l’habitat renseignent de cette grande diversité ethnique. En effet, il en est ressorti que les principales ethnies sont : les Diolas (57,8%) qui sont majoritaires, suivie des Mandingues (11,10%), ensuite les Pulars (10,5%), les Ouolofs (3,9%), les Manjacks (3,5%), les Ballantes (2,9%), les Sérères (2,70%) et les Mancagnes (2,4%). Ce brassage ethnique fait de cette région l’une des plus cosmopolites du Sénégal (ANSD ,2015). Les religions dominantes sont l’islam (78%) et le christianisme (18%), néanmoins on note une forte présence d’animistes et de païens. La commune de Coubalan est composée de Diolas en majorité, suivis des Mandingues puis des Peulhs et des Sérères. Celle de Niamone 70 % d’ethnie Baïnouck, 20% d’ethnie Diola (DAMCP, 2015) et enfin pour la commune d’Ouonck 95% de Diolas, 03% de Mandingue et 02% de Peulhs.
Organisation socio-économique
De par la richesse de ses ressources forestières, sa production agricole, l’élevage et le tourisme, la région de Ziguinchor, dispose de fortes potentialités économiques favorables à son émergence. Toutefois l’enclavement de la zone combinée à la crise qu’elle a traversé, ont longtemps constitué un handicap pour amorcer un développement économique harmonieux. Les principales activités sont :
– l’Agriculture :
Elle est essentiellement vivrière et concerne les céréales comme le riz. C’est la principale activité économique dans les différentes communes de la zone des Kalounayes (Coubalan, Niamone et Ouonck). Le système de production reste toujours traditionnel. Les labours se font à l’aide du « kadiandou » et le semis à la main. La traction bovine bien qu’elle ait été introduite dans la zone n’est pas très développée. Les cultures commerciales sont dominées par l’arachide, le maraichage et les cultures fruitières. L’arboriculture est dominée par les manguiers avec depuis quelques années un développement de la culture de l’anacarde. Le maraichage se développe de plus en plus ces dernières décennies. Le riz n’est pas commercialisé dans la zone à cause de son caractère sacré.
– L’élevage :
Comme pour l’agriculture, il bénéficie de conditions naturelles très favorables à son développement grâce à des ressources en eau suffisante et des terres de pâturages à perte de vue. Cependant il n’est pas très pratiqué (ANSD, 2013) bien que la région ait une vocation agro-sylvo-pastorale. Le bétail souffre de plusieurs maladies comme la trypanosomiase et la vaine pâture y est récurrente. Le manque d’eau durant la saison sèche, le tarissement des marigots et les changements récents ont aussi réduit les surfaces de pâture.
– La Pêche :
C’est une activité économique très peu développée dans la commune de Niamone. Il s’agit de pêche artisanale au filet, à l’épervier, ou à la nasse. La pêche ostréicole est pratiquée par les femmes selon des pratiques traditionnelles malgré l’existence d’importants plans d’eau et de ressources halieutiques. Outre la cueillette d’huitres, l’aménagement de bassins piscicoles autour des aires de mangroves se fait de plus en plus. Il reste beaucoup à faire pour une exploitation plus rationnelle et équitable de ce secteur du fait d’une pression excessive et des pratiques de pêches anarchiques et incontrôlées.
Recherche Documentaire
La nécessité d’avoir une meilleure connaissance sur la zone d’étude et sur le thème requiert une documentation assez fournie. Ce qui nous a permis d’avoir une compréhension des concepts clés relatifs à l’étude et e faire une revue des travaux de recherche effectués sur notre thème. Elle a été menée dans diverses localités d’abord au CSE, mais également au niveau des sièges de l’UCAD, de l’ANSD, du CNRF et dans les communes de Niamone, Ouonck et Coubalan. Elle s’est aussi effectuée sur internet à travers plusieurs sites.
Collecte de données de vulnérabilité
Echantillonnage
Elle a intéressé 30 enquêtés par commune, soit un total de 90 personnes suivant des critères de choix bien définis. Ce choix s’est fait sur la base de leur activité c’est-à-dire que l’enquêté doit pratiquer une activité en rapport avec la mangrove. En outre, un minimum de 30 ans a été requis afin que l’enquêtée puisse partager les changements observés sur le climat au cours des 20 dernières années.
Outils de collecte
Les données ont été collectées par des enquêtes individuelles à l’aide d’un questionnaire préétabli. Il a permis de recueillir des informations sur les caractéristiques sociologiques, la perception sur les changements climatiques, les effets du changement climatique ainsi que leurs impacts sur les écosystèmes de mangrove.
Déroulement des enquêtes
Enquêtes proprement dites : Elles se sont déroulées dans les trois communes et ont été renforcées par des séances de focus group.
Collecte de données cartographiques
Les données cartographiques ont été obtenues grâce au soutien de l’équipe de l’aire marine protégé à partir des logiciels ArcMap. Elle concerne essentiellement les cartes d’occupation du sol des années 1986 ,1999 et 2018.
Collecte de données pluviométriques
Dans le cadre de l’étude seule les données pluviométriques ont été collectées. Elles ont été recueillies au niveau de l’ANACIM pour la station de Ziguinchor et concernent les cumuls pluviométriques annuels et mensuels de 1958 à 2018.
Visite et prospection des sites de mangrove
Une descente sur le terrain pour déterminer l’état actuel des écosystèmes de mangroves a permis de voir l’état des reboisements effectués au cours des dernières années, de répertorier les différentes stratégies d’adaptation locale menées par les populations et leur efficacité. La tournée s’est faite à bord d’une pirogue motorisée en compagnie de l’agent du service des eaux et forêt de la zone, de l’agent responsable de l’aire marine protégée (AMP Niamone-Kalounayes), de membres de l’Océanium et de quelques habitants.
TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
Analyse des données pluviométriques
L’évolution des paramètres pluviométriques entre 1958 et 2018 a été déterminée grâce à la réalisation de courbe élaborée à partir d’Excel avec les données obtenues à l’ANACIM.
Analyse de la dynamique des superficies de mangrove
Les surfaces d’occupation de la mangrove de 1986 ,1999 et 2018 ont été déterminées grâce à une digitalisation sur Google earth suivie d’un transfert vers QGIS 2.18. Par ailleurs les logiciels Google earth et landsat ont été utilisés pour comparer l’état des sites entre 1986 et 2018.
Analyse de la perception des populations sur les changements climatiques
Les questionnaires ont été dépouillés et saisis dans le logiciel Excel. La base a été épurée et les données transférées sur le logiciel Sphinx pour l’analyse des différents paramètres climatiques observés par les enquêtés.
ANALYSE DES DONNEES PLUVIOMETRIQUES
La figure 3 représente les variations interannuelles des précipitations de Ziguinchor. Elle est établie sur une durée de 60 ans c’est-à-dire de 1958 à 2018.
La moyenne de la série de 1958 à 2018 est de 1307,945 mm, la première baisse remarquable de la pluviométrie s’observe en 1968 (837,6 mm).
D’une manière générale, la variabilité de la pluviométrie se traduit par :
– Une première période plus humide avec des cumuls annuels supérieurs à la moyenne de 1958 à 1967.
– S’ensuit, une seconde période d’années déficitaires qui débute en 1968 jusqu’en 1998 où les cumuls pluviométriques annuels restent inférieurs à la moyenne de la série. Elle correspond à la grande période de sécheresse qui sévissait dans tout le sahel durant la période 1970-1990.
– Enfin à partir de 1999, une troisième période caractérisée par une alternance d’années humides et années sèche avec une moyenne pluviométrique excédentaire.
ANALYSE DE LA DYNAMIQUE D’EVOLUTION DES SUPERFICIES DE MANGROVES
Situation d’occupation des mangroves en 1986, en 1999 et en 2018 dans le Niamone Kalounayes
L’interprétation des cartes diachroniques ci-dessous va nous permettre de suivre le processus qui a abouti à la situation actuelle des mangroves du Niamone Kalounayes. Les cartes ont été réalisées avec le logiciel ARCGIS. Les dates retenues : 1986, 1999 et 2018 ont été choisies en fonction de la disponibilité des images landsat.
Dynamique de l’occupation du sol en 1986
L’analyse de la carte 2 en fonction des unités d’occupations (tableau 1) montre qu’en 1986 malgré l’importance des vasières à mangroves, la superficie de mangrove était seulement de 53,53 Km² et s’étendait de Ziguinchor à Coubalan. On remarque également l’importance des superficies de tannes (113,98 Km²) tout autour des vasières à mangrove (89,29 Km²).
Le bâtis est encore minime avec seulement 16,43 Km².
Analyse des différentes stratégies développées pour la réhabilitation de l’écosystème de mangrove
Le Reboisement
Il s’agit de la principale stratégie développée dans la boucle du Niamone-Kalounayes pour lutter contre la dégradation de la mangrove. Dans la zone, les premiers reboisements datent de 1992 et ont été initiés par les associations villageoises et les agents des eaux et forêts. Certaines ONG tels que l’Océanium, des projets comme la PADERCA et des agences tel que l’ANA agissent dans la zone dans ce sens.
Pour le choix des sites à reboiser, les forestiers ont classés trois sortes de sites en fonction de:
– La Présence de la vase
– L’immersion
– La Présence de rejets naturels (Rhizophora ou Avicennia)
Ce qui donne :
-Site classé vert : présence des trois composantes, entraine une réussite de 100 % des espèces reboisées.
-Site classé jaune : Présence de deux composantes, entraine une réussite de 75 % des espèces reboisées.
-Site classé rouge ou vierge : Présence d’une seule composante, un reboisement entraine un échec total.
Sur l’ensemble des trois communes, les reboisements ont abouti d’après le sergent Ousseynou Diatta de l’aire marine protégée à des résultats satisfaisants sauf au niveau d’Ouonck où les espèces reboisées stagnent encore à un état primaire. Ces mêmes observations ont été confirmées lors des focus group. L’espèce la plus reboisée est le Rhizophora du fait qu’il est facile à reboiser contrairement à l’Avicennia qui nécessite une pépinière. Il est également conseillé de laisser un écart de 1,5 mètre entre les propagules reboisées pour qu’il n’y ait pas de compétition entre les jeunes plants.
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Table des matières
INTRODUCTION
1.1. ECOLOGIE ET USAGE DE LA MANGROVE
1.1.1. Etendue de la mangrove au Sénégal
1.1.2. Composition floristique de la mangrove
1.1.3. Composition faunistique de la mangrove
1.1.4. Fonction de la mangrove
1.2. La mangrove sénégalaise un écosystème en danger
1.3. PERCEPTION LOCALE ET STRATEGIES D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
1.3.1. Perception locale du changement climatique
1.3.2. Stratégies d’action
II : MATERIELS ET METHODES
2.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1.1 Situation administrative
2.1.2 Cadre géographique
1.1.1. Cadre humain
2.2. METHODOLOGIE
1.2.1. Recherche Documentaire
1.2.2. Collecte de données de vulnérabilité
1.2.3. Collecte de données cartographiques
1.2.4. Collecte de données pluviométriques
1.2.5. Visite et prospection des sites de mangrove
2.3. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
1.3.1. Analyse des données pluviométriques
1.3.2. Analyse de la dynamique des superficies de mangrove
1.3.3. Analyse de la perception des populations sur les changements climatiques
*III : RESULTATS
3.1. ANALYSE DES DONNEES PLUVIOMETRIQUES
3.2. ANALYSE DE LA DYNAMIQUE D’EVOLUTION DES SUPERFICIES DE MANGROVES
3.2.1. Situation d’occupation des mangroves en 1986, en 1999 et en 2018 dans le Niamone Kalounayes
3.2.2. Dynamique d’occupation des mangroves de 1986 à 2018 dans le Niamone-Kalounayes
3.2.3 Relation entre dynamique d’occupation des mangroves, variation pluviométrique et Action anthropique
3.3. PERCEPTIONS LOCALES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE, DE SES EFFETS SUR LA MANGROVE.
3.3.1. Caractérisation socio-économique des enquêtés
3.3.2. Perceptions locales de l’évolution des paramètres climatiques
3.3.3. Perception locale sur les effets des variations climatiques
3.3.4. Perceptions locales sur la dynamique de la mangrove
3.3.5. Perceptions locales sur les causes de dégradation de la mangrove
3.4 STRATEGIES D’ADAPTATION
3.4.1. Stratégies développées suivant les différents impacts
3 .4.2. Analyse des différentes stratégies développées pour la réhabilitation de l’écosystème de mangrove
3.4.3Contraintes liées à la réhabilitation de la mangrove
IV Conclusion et Discussion
Discussion
Conclusion
Bibliographie
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