Dynamique des activités professionnelles
La notion de l’habitat évoque la nécessité pour l’homme de disposer d’un abri contre les aléas de la nature. Sa dimension culturelle est fondamentale, élément du patrimoine de la famille et conservation de l’identité. L’habitat est doté des caractéristiques symboliques et identitaires : il affirme une position sociale, un rôle à tenir et un statut. L’habitat précaire ou le bidonville renvoie à une mauvaise image et une stigmatisation conduisant toujours à un affaiblissement des liens sociaux. La difficulté d’avoir un logement décent et l’augmentation massive de la population urbaine sont à l’origine de l’expansion des bidonvilles dans le milieu urbain.
Le phénomène de bidonvilisation existe partout dans le monde, même dans les pays les plus industrialisés, comme : le cas du ghetto en Amérique, les Favelas de São Paulo Brésil ; en France, le nombre des sans-abris dépasse 15O OOO personnes .Selon l’Onuhabitat en 2011, 12% de la population mondiale vivent dans les bidonvilles . En Afrique, continent anciennement colonisé par les pays occidentaux, les proportions des bidonvilles dans certains pays sont inquiétantes. L’Afrique subsaharienne affiche les chiffres les plus effarants : 61,7% de sa population urbaine vivent dans des taudis .
Présentation du ministère de la population de la protection sociale et de la promotion de la femme (MPPSPF)
Historique de sa création
Ce ministère a été créé durant la deuxième république, plus précisément en 1976. Elle était rattachée au ministère de la santé. Son activité se limitait aux affaires sociales. Plus tard, elle était séparée de ce ministère en ayant son propre département. Elle se consacrait au développement social et s’attachait à prendre en main l’accroissement de la population et l’éducation de base.
En Avril 2009, elle avait une nouvelle nomination, Ministère de la population et des affaires sociales(MPAS) .Cette nouvelle nomination a pour but de valoriser les rôles et les attributions de ce département qui était autrefois perçu comme ministère de 4’mis et quelques groupes vulnérables et marginalisés.
C’est en 2014 qu’une nouvelle dénomination apparait : Ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme. Ce dernier se divise en trois direction bien précises, à savoir : la Direction Générale de la Population ; la Direction Générale de la Protection sociale et la Direction Générale de la Promotion de la Femme.
Les missions du MPPSPF
Il assure :
– La mise en place d’un cadre d’application des orientations générales en matière de politique de population dans le domaine de protection, de développement et des affaires sociales touchant les groupes marginaux et vulnérables.
– La conception et la mise en œuvre et le suivi des stratégies de protection et de développement social de la population.
– La promotion de la participation de la société civile, du secteur privé et de la communauté de base dans tous projets sociaux.
– L’exécution, le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des instruments nationaux et internationaux en matière de population auxquels Madagascar adhère.
Les activités
– Le MPPSPF est chargé de l’exécution de la politique du gouvernement en matière de population et des affaires sociales afin d’assurer la protection sociale et l’intégration progressive de la population, en particulier les groupes marginalisés et pauvres.
– Elle s’occupe de la promotion et de la protection des droits humains, là où il y a injustice sociale ou abus de pouvoir, et de jouer ainsi le rôle de porte-parole des victimes de non droit au niveau du gouvernement, sans partie pris, car tous les citoyens sont traités en égalité en droit de l’homme.
La Direction de la Protection de la population vulnérable (DPPV)
La DPPV est la direction où nous avons passé les trois mois de stage dans le MPPSPF. Elle se trouve au premier étage. Pour le bon fonctionnement de ce ministère, la direction de la protection de la population vulnérable a été mise en place dans le but de donner une meilleure qualité de vie à la population en état de vulnérabilité. Ce dernier a des multiples significations mais pour une simple définition, c’est une exposition à risque non assurée.
L’objectif du DPP
C’est l’amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables.
Ses missions
– Protection des personnes vulnérables,
– Accompagnement psycho –sociale des couches de personnes très pauvres et vulnérables.
– Ses cibles
– Les « sans abris ».
– Les enfants de rue.
– Jeunes déscolarisés et sans travail.
– Personnes victimes de catastrophe.
– Femmes et filles victimes de maltraitance.
– Personnes victimes de violence…
Apres avoir vu les généralités sur le Ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme, nous allons passer maintenant à la présentation de nos terrains d’étude.
Présentation des terrains d’étude : la Reunion Kely et Saropody Lalamby
Historique
Avant d’entamer les points de notre thème, il est important de cadrer notre descente sur terrain car c’est au sein de ces localités précises que nous allons axer notre étude portant sur la situation socio-économique des familles des bidonvilles d’Antananarivo. Voici donc les généralités concernant nos terrains d’étude .
La Reunion Kely ou Petite Reunion
La Reunion Kely se situe dans le FKT d’Ampefiloha .Ce dernier fait partie du 1er arrondissement d’Antananarivo ville, région Analamanga, district d’Antananarivo. Selon le responsable de ce quartier, la Reunion Kely a commencé à faire son apparition illégalement dans les années 1987. Auparavant, elle était constituée de maisons en briques, sans avoir été inquiétée par les autorités. Cependant, l’ex- président de la troisième république les ont chassés de ce lieu en 2006. D’où la formation des maisons tous fabriquées avec des matériaux de constructions récupérables car ils ont perdu presque tous leurs biens. Malheureusement, le quartier s’est agrandi au fil de temps et s’est également organisé. Actuellement, il est divisé en trois circonscriptions : « la Reunion Kely du haut » ; « la Reunion Kely du bas » et « la Reunion Kely Voro-damba », de l’autre côté du lalamby à droite. Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont donné ce nom la Reunion Kely ou Petite Reunion.
Saropody Lalamby ou (Lalamby be Voalavo)
Androndrakely Saropody Atonta est l’un dans le 21 FKT du 2e arrondissement d’Antananarivo ville, région Analamanga, district d’Antananarivo. Saropody lalamby se situe dans ce fokontany, en bordure de la voie ferrée d’androndrakely vers Antsirabe. Auparavant, les habitants de ce lieu se sont installés dans la rizière de Saropody Ambodirano. La société Filatex a chassé ces gens de ce lieu car ce terrain fait partie des biens de cette société. Les habitants ne savaient pas où se loger, d’où leur occupation de la voie ferrée d’Androndrankely. Ils sont tous des populations victimes de la misère. Au début, il n’y avait que 10 toits. En 2010, ils ont fait la demande au FKT d’Androndrakely et à la société Madarail pour s’abriter dans ce lieu car le terrain appartient à cette dernière. Le Madarail a approuvé leur demande mais sous certaines conditions : les habitants peuvent construire leurs maisons au-delà de 20m de la voie ferrée ; ils n’ont pas le droit de vendre le terrain ni le faire louer ainsi qu’ils doivent partir de ce lieu si la société veut utiliser le terrain. Le FKT d’Androndrakely a accepté aussi leur existence et les a inscrites au registre du FKT. Actuellement, ils font leur devoir vis-à-vis du fokontany chaque mois comme des personnes normales jusqu’à l’arrivée du temps où ils doivent partir.
Présentation des différentes théories d’appui
La théorie de Harris-Todaro
Cette théorie perçoit que les migrants urbains maintiennent en partie le taux élevé de chômage, reçoivent des salaires inférieurs à ceux des homologues urbains qui ont la priorité pour les emplois bien rémunérés. Eux, ils ont un niveau de vie en ville qui est bien pire que celui qui était le leur dans l’exploitation qu’ils viennent de quitter .
Le concept de Yankel Fijalkov
L’auteur affirme que : « certaines zones urbaines accusent une baisse de revenu de ménage, une augmentation des populations pauvres et vulnérables et des chômeurs, une dégradation du cadre de vie, une faible attraction pour l’emploi, une vétusté des équipements publics, une détérioration des relations sociales et la fuite des ménage aisés ».
La pensée sociologique autour du thème
« Selon la Sociologie du développement, l’augmentation de la population et de sa densité sont utilisées pour expliquer l’exode rural, la crise urbaine. La sociologie de l’université de Chicago a observé la désorganisation des migrants en ville laquelle les a conduits à la déviance et au « sans abris » ou « hobo ». L’exclusion du marché du travail est source de misère de certaines personnes et d’après Raymond LEDRUT, le chômage aboutit à l’exclusion et au cumul de tous les handicaps sociaux : la marginalité, le manque de logement, l’analphabétisme. Selon la sociologie culturaliste, la culture caractéristique d’un groupe devient progressivement partie intégrante de la personnalité des individus et donc permet à ce groupe de reproduire la même chose à travers, entre autres, l’influence familiale d’où commence le phénomène de socialisation de l’individu » .
CONCLUSION GENERALE
Le stage que nous avons effectué au sein du ministère de la population de la protection sociale et de la promotion de la femme, concrétisé par la descente sur terrain dans les deux quartiers anarchiques d’Antananarivo dont la Reunion Kely et Sarompody Lalamby a été une véritable nouvelle expérience enrichissante, constructive et pleine d’enseignement. Cette étude s’est proposée de relater la situation socio-économique des familles des bidonvilles d’Antananarivo.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1- Contexte
2- Choix du thème et du terrain
3- Question de départ
4- Les étapes de la recherche
5- Problèmes rencontrés et limites de l’étude
6- Présentation des différentes parties de l’étude
PREMIERE PARTIE: CADRAGE CONTEXTUEL, CONCEPTUEL et
METHODOLOGIQUE
Chapitre 1 : Approche monographique des terrains d’étude et du ministère de la population de la protection sociale et de la promotion de la femme
1-1- Présentation du ministère de la population de la protection sociale et de la promotion
de la femme (MPPSPF)
1-1-1- Historique de sa création
1-1-2- Les missions du MPPSPF
1-1-3- Les activités
1- 1-4- L’organisation
1-2- La Direction de la Protection de la population vulnérable (DPPV)
1-2-1- L’objectif du DPPV
1-2-2- Ses missions
1-2-3- Ses cibles
1-3- Présentation des terrains d’étude : la Reunion Kely et Saropody Lalamby
1-3-1- Historique
1-3-2- Les caractéristiques de nos terrains
Chapitre 2 : Approche conceptuelle
2-1- Présentation des différentes théories d’appui
2-2- Quelques définitions du mot bidonville à travers le temps
2-3- Définition de l’habitat et les normes pour la construction
2-3-1-La réalité de l’habitat à Madagascar surtout dans la grande ville d’Antananarivo :
Chapitre 3: La Méthodologie de la recherche
3-1- les outils et les méthodes
3-2- Les techniques
3-2-1- Les techniques documentaires
3-2-2- Les techniques vivantes
3-2-3- Les techniques d’échantillonnage
3-2-4- La technique de traitement des données
DEUXIEME PARTIE: ANALYSE DES RESULTATS D’ENQUETE SUR TERRAIN
Chapitre 4 : L’habitat et l’activité économique de la population des quartiers la Reunion
Kely et de Saropody Lalamby
4-1- Identification des ménages dans les bidonvilles
4-1-1- Répartition des ménages enquêtés par âge et par sexe
4-1-2- Répartition par niveau d’instruction des enquêtés
4-1-3- Répartition de nombre d’enfant par ménage
4-2- Les activités économiques des habitants de la Reunion Kely et Saropody Lalamby
4-2-1- Les revenus journaliers en moyenne des enquêtés
4-3- L’habitat dans le quartier la Reunion Kely et Saropody Lalamby
4-3-1- Types d’habitat
4-4- L’aspect sanitaire de la population des bidonvilles
Chapitre 5 : Les causes de la localisation de la Reunion Kely et de Saropody Lalamby, et la
réaction des personnes normales sur les quotidiens de vie des habitants des bidonvilles
5-1- Le phénomène de l’exode rural
5-1-1- le salaire dans les industries et les salaires agricoles
5-1-2- la détérioration du niveau de vie de la population rurale
5-2- À la perte d’emploi
5-3- Causes de la localisation de la Reunion Kely et de Saropody lalamby
5-3-1- Cause économique
5-3-2- Cause sociologique et migratoire
5-4 – Les lots quotidiens des habitants des bidonvilles
5-4-1- le développement du secteur informel
5-4-2- la pratique déviante
5-4-3- la menace d’expulsion des lieux
5-4-4- Les problèmes de promiscuité
5-5- Le regard des personnes normales sur la vie des habitants de la Reunion Kely et de
Saropody Lalamby
5-5-1- La répartition des ménages sur les deux fokontany
5-5-2- les comportements des ménages normaux envers les habitants de bidonville
5-5-3- L’avis des ménages normales sur la présence de la Reunion Kely et de Saropody
Lalamby dans leur fokontany
5-5-4- La santé des ménages enquêtés
TROISIEME PARTIE: APPROCHE PROSPECTIVE de la RESOLUTION de la PROBLEMATIQUE
Chapitre 6 : Analyse, bilan et discussion
6-1- Analyse et bilan
6-2- Les propositions d’amélioration émanant de tous les acteurs pour limiter la
prolifération des bidonvilles et aussi pour aider les habitants qui y vivent
6-2-1-Les proposition d’amélioration émanant de l’Etat
6-2-2- Les propositions d’amélioration pour la commune urbaine d’Antananarivo
(CUA)
Chapitre 7 : Dynamique des activités professionnelles
7-1- Les acquisitions professionnelles
7-2- Les suggestions du travailleur social
CONCLUSION GENERALE
Télécharger le rapport complet