Soutenance mémoire
L’agriculture occupe une place importante dans l’économie sénégalaise, 70 % de la population active évolue dans ce secteur. Elle est largement tributaire des conditions climatiques des zones éco-géographiques, et est caractérisée par une consommation non négligeable de l’espace. Les stratégies de maintien de la production dans un contexte de pauvreté, s’appuient sur un processus de défrichement des formations végétales naturelles. Cette pression qui s’exerce sur ces ressources réduit la marge de manœuvre foncière qui se traduit par la saturation des terres. Ces processus spatio-temporels influencent considérablement l’occupation du sol. Cette situation est particulièrement ressentie dans le bassin arachidier. En effet, dans les années 1910, cette zone était circonscrite entre les régions administratives de Louga, Diourbel, Thiès, et Kaolack (Lericollais, 1972). De 1940 à 1970, le front pionnier a évolué jusque dans la région de Tambacounda. A partir de 1970, cette expansion a évolué vers la région de Kolda plus au sud du pays. Cette conquête de terres de culture n’a pas épargné les zones de réserve situées dans cette région, d’autant plus que 60 % des ruraux du Sénégal sont concentrés dans cette partie qui ne représente que le tiers du territoire national. Dès son introduction au Sénégal en 1840, par l’administration coloniale, l’arachide, qui était destinée à approvisionner la métropole française revêt une valeur économique importante. Ainsi, sa production était organisée, encadrée et contrôlée. Néanmoins, les cultures vivrières tels que le mil, le sorgho et le maïs occupaient une place importante dans le paysage agraire du pays notamment dans le bassin arachidier. Au lendemain de l’accès à l’indépendance du Sénégal (1960), les recherches et subventions encourageant la spéculation arachidière se sont accrues. Ainsi, de la production à la transformation en passant par la commercialisation, plusieurs structures ont été mises en place pour la promotion de cette culture.
Situation géographique et milieu naturel de la forêt classée de Kassas
Situation géographique de la forêt classée de Kassas
La forêt classée de Kassas est située dans la région de Kaolack (département de Kaffrine). De manière plus précise, elle est située à l’ouest du département de Kaffrine . Elle couvre officiellement une superficie de 12150 ha.
Au plan administratif, le département est divisé en quatre arrondissements dont les chefs lieux sont Mbirkelane à l’ouest, Nganda au sud-ouest, Maka Yopp à l’est et Malem Hoddar au nordest. Kassas est à cheval entre trois communautés rurales : la communauté rurale de Mbirkelane qui englobe une bande mince dans la partie sud ouest de la forêt, la Communauté rurale de Kahi qui couvre la partie sud-est de la forêt et la Communauté rurale de Boullèle qui englobe les trois quarts de la superficie de la forêt. Cette dernière est ceinturée par plusieurs villages ce qui laisse entrevoir le dualisme entre disponibilité en ressources naturelles et besoins des populations locales.
Le milieu naturel de la forêt classée de Kassas
L’état des ressources naturelles de la forêt, leur évolution dans le temps et dans l’espace, ainsi que le développement des activités économiques qui y sont répertoriées vont étroitement dépendre des conditions naturelles du milieu.
Le relief
La zone d’étude s’intègre dans le bassin sénégalo-mauritanien. La topographie est en général plane avec de faibles altitudes qui sont inférieures à 40 mètres au niveau des plateaux. Ces derniers, se sont formés au Continental Terminal. Ils sont entaillés par les réseaux de vallées mortes du Saloum qui suivent cette légère pente (Michel P., 1977). La dénivellation entre le sommet des plateaux et le fond des vallées varient entre 20 et 35 mètres. Les vallées en berceau ont été colmatées à l’est de ces plateaux par des sables argileux. Sur les plateaux, le niveau dur est constitué de cuirasse ferrugineuse et recouvre un niveau tendre constitué de grès argileux du Continental Terminal (Michel P., 1977).
Les sols
Sur l’ensemble des sols du département de Kaffrine, les pH sont compris entre 4,0 et 6,8. La teneur en carbone organique se situe entre 0,10 et 1,60 (Ndao M., 2001). Les sols du sud du département sont plus pourvus en matières organiques et sont argilo-limoneux. Alors que ceux du Nord où se situe la forêt classée de Kassas sont relativement pauvres en matières organiques. Toutefois, trois principaux types de sol sont rencontrés dans la forêt :
➤ Les sols ferrugineux tropicaux peu hydromorphes
Les sols ferrugineux tropicaux peu hydromorphes sont sablo-argileux. Ils sont généralement localisés dans les zones de dépression. Riches en matières organiques, ils constituent les sites de cultures du sorgho et du maïs.
➤ Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés
Ils sont caractéristiques de la zone, les sols ferrugineux tropicaux non lessivés sont sableux, d’apports éoliens et perméables. Ils sont facilement pénétrables par les racines des végétaux. Cependant, ce sont des sols pauvres en matières minérales et en argile (2 à 6 %). Ils doivent leur valeur agraire à la présence de matières organiques. Ils sont très sensibles à l’érosion éolienne. Ces sols accueillent principalement la spéculation arachidière mais aussi quelques céréales tel que le mil.
➤ Les sols hydromorphes (Deck) :
Les sols hydromorphes sont des sols de vallées et de bas fonds. Ils sont lourds et formés par des apports d’alluvions. Ces sols sont plus riches en matières organiques. La culture de maïs et de sorgho s’y pratique.
Les vents
Dans la forêt, on distingue trois types de vents.
➤ Les alizés maritimes
De direction nord-est, ils soufflent pendant la période fraîche de novembre à mars.
➤ Les vents d’est chauds et secs
Ce sont des alizés continentaux issus de l’anticyclone maghrébin communément appelés harmattan, ils y circulent du mois d’avril à juin.
➤ Les vents d’ouest ou mousson
Ils provoquent la pluie et soufflent pendant l’hivernage donc de juillet à octobre.
La pluviométrie
Kassas est située entre les isohyètes 700 et 800 mm. Toutefois, dans l’ensemble du département de Kaffrine, le gradient pluviométrique est croissant du nord au sud (Ndao M., 2001). La pluviométrie moyenne de la forêt classée de Kassas a connu des variations notoires de 1954 à 1999.
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Table des matières
INTRODUCTION
OBJECTIFS
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE CONCEPTUELLE
Approche Méthodologique
Analyse conceptuelle
PREMIERE PARTIE : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN, DETERMINANT PRINCIPAL DANS L’OCCUPATION DU SOL
Chapitre I : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE
Chapitre II : LA COMPOSANTE HUMAINE
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE GEOSPATIALE DE L’OCCUPATION DU SOL DANS LA FORÊT CLASSEE DE KASSAS
Chapitre I : MATERIELS ET METHODES UTILISES POUR LA CARTOGRAPHIE
Chapitre II : CARTOGRAPHIE DIACHRONIQUE DE L’OCCUPATION DU SOL DE LA FORET CLASSEE DE KASSAS DE 1954 A 1999
TROISIEME PARTIE : LES FACTEURS STRUCTURANTS LA DYNAMIQUE D’OCCUPATION DU SOL DE LA FORET CLASSEE DE KASSAS
Chapitre I : LES FACTEURS LIES AUX CHANGEMENTS D’OCCUPATION DU SOL DE LA FORET CLASSEE DE KASSAS DE 1954 à 1999
Chapitre II : CONSEQUENCES ENVIRONNEMENTALES DE LA DEGRADATION DES RESSOURCES DE LA FORET DE KASSAS, CONTRAINTES MAJEURES A LA GESTION ET ALTERNATIVES PROPOSEES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES93
TABLE DES MATIERES
