DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DU SOL DANS LA REGION DE DAKAR DE 1942 A 2012

Historique de la commune d’Arrondissement de Hann Bel Air

   Deux hypothèses sont évoquées quant à l’histoire du peuplement de la CAHBA. Cependant la date de ce peuplement présente des incertitudes. La première hypothèse entretenue par les écrits européens considère le peuplement comme ancien. Ces écrits mentionnent la présence des hommes dans le village au XVIIème et au XVIIIème siècle. Dés 1745, le naturaliste Britannique Adanson mentionnait le village de Yarakh dans la cartographie de la Flore et de la Faune en Afrique de l’Ouest. La seconde hypothèse dite récente est celle de la plupart des témoignages oraux recueillis auprès des personnes ressources. Le village de Hann (ou Yarakh) est le noyau originel de la Commune de Hann-Bel Air. Il fut créé en 1912 par un marabout lébou du nom de Ndiaga Sy. La famille du fondateur venait de Thiaroye-Sur-Mer, où une épidémie de peste s’était déclarée. Il fut rejoint quatre ans plus tard par ses neveux et des gens venus d’horizons divers. En 1922, un vieux pêcheur originaire du Walo s’installa prés du parc ; mais suite au différend qui l’opposait au gérant Courdel, il alla s’installer sur la côte où il fut suivi par une forte colonie de Walo-walo. A l’époque, le village était ceinturé de marigots et de rivières infestées de crocodiles, d’où la dénomination de Yarakh ou de quartier de Hann marigot. La population crut rapidement grâce à l’abondance de l’eau et à la fertilité du sol pour l’agriculture, à la présence de la mer pour la pêche, aux connaissances mystiques et religieuses du fondateur. Mais il faut noter que les réseaux fluviatiles côtiers ont été asséchés suite au programme de lutte contre les grandes endémies. En 1972 des réformes administratives et territoriales furent érigées avec comme objectifs la déconcentration de la ville de Dakar. Ces réformes marquèrent une étape importante dans l’évolution de la Commune de Dakar. Une réorganisation de l’administration de la région du Cap-Vert fut introduite par la loi no 83-84 du 18 février 1983. La Commune de Dakar sera, ainsi, divisée en cinq villes à savoir Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Bargny. Le découpage administratif de la région de Dakar, organisé par décret no 96-745 du 30 août 1996, en application de la loi portant Code des Collectivités Locales, organise la ville de Dakar en 19 communes d’arrondissements. La CAHBA , communément appelée Yarakh par les populations locales, a été créée par décret no 96-745 du 30 avril portant création des Communes d’arrondissements dont l’objectif est d’appliquer aux grandes villes les principes fondamentaux de la politique de décentralisation et de déconcentration pour une meilleure administration des zones urbaines.

Evolution de l’occupation du sol entre 2003 et 2012

   La figure 12 montre une grande stabilité des classes avec 81,84 % et où le bâti prédomine avec 51,68 %. La rubrique évolution s’établit à 18,16 % et la classe sols nus se trouve davantage affectée par ces changements avec 50,56 % en rapport avec sa forte conversion ; la CAHBA semblant avoir atteint son apogée au plan de l’extension urbaine. Le calcul des pourcentages de changement entre 2003 et 2012 (fig. 15) permet d’identifier la progression du bâti, de l’ordre de 5,10% (50,80 ha), sur une période relativement courte de 9 ans d’où un rythme de 5,64 ha/an ; les autres classes étant marquées une dynamique régressive. Les tendances observées entre 1942-1966 et 1966-2003 se confirment avec l’extension rapide du bâti. La seule partie restante en 2003 et située du côté de Hann-Maristes, se voit quasiment occupée. Par conséquent, il ya une grande pénétration du bâti au détriment des plans d’eau qui ont régressé de 1,25 ha, soit 5,40 %. Ces espaces ont fait l’objet de remblaiement en vue de la création de cités nouvelles comme la Cité SONATEL, RTS, BHS, d’infrastructures routières et d’équipements. Ce fait limite les possibilités de recharge de la nappe qui inonde les dépressions (Diop, 2006). Les autres conséquences de la dynamique progressive du bâti sont établies au travers de la conversion de la végétation et des zones de cultures. En effet, au cours de cette période, la superficie de la végétation diminue de -9,90 ha et celle des zones de cultures de -1,70 ha, le tout au profit du bâti. Il ne subsiste dans le secteur que quelques exploitations dans les petites dépressions.

La pollution due aux industries

   L’exploitation industrielle est le principal facteur de développement de la pollution atmosphérique dans la CAHBA. On y a recensé 304 entreprises dont la plupart rejette des gaz non épurés dans l’atmosphère sans le respect des normes. L’environnement de la Baie de Hann se dégrade au quotidien, les effluents industriels déversent sans traitement préalable dans la canalisation qui conduit à la mer Les polluants les plus importants proviennent de la zone du port. Selon le CSE (2004), cinq sociétés endossent, à elles seuls 90 % de la pollution industrielle de la Baie. Il s’agit des fabriques de pâtes dentifrices et de savons, d’extraction de l’huile d’arachide, d’entreprise d’abattage de viande, d’embouteillage de boissons gazeuses et de texture industrielle. On y trouve aussi des pavés d’hydrocarbures des sociétés pétrolières comme Mobile, Elf. De surcroît, certaines sociétés effectuent des branchements illicites sur le canal VI bis (photo 6). Ces branchements perturbent les activités de pêche et participent de la détérioration du cadre de vie. D’autres industries dégagent des gaz contenant le monoxyde de carbone et autres toxiques.

L’inondation

   Les inondations sont devenues une question majeure au Sénégal. C’est ainsi que l’on note leurs manifestations dans la CAHBA plus particulièrement en 2005 et en 2012 avec plus de 4000 personnes affectées, 6 décès et de nombreux autres dégâts. Les inondations sont causées par des crues et débordement des cours d’eau et/ou au manque d’infrastructures de drainage des eaux pluviales dans la CAHBA. Ces inondations font suite à la longue période de sécheresse des années 1970 où de nombreux migrants, venus de l’intérieur du pays occupèrent des zones mal aménagées et sous équipées comme les quartiers de Wakhinane et les taudis longeant le chemin de fer entre Hann village et la zone industrielle. Au plan géomorphologique, la CAHBA se caractérise par des dunes ogoliennes, ravivées par aussi des bas fonds comme [1] les niayes, rencontrées dans les quartiers de Hann Mariste, [2] des cuvettes ouvertes vers Grand Yoff, appelées zone de captage et touchant les quartiers de Belle vue, Fort B ainsi qu’une partie du parc de Hann [3] la plaine d’inondation, autrefois marécageuse, intéressant des quartiers comme Wakhinane, Hann Marigot et qui parcouraient la zone allant de Soumbédioune à Hann (figure 22).

Les manifestations des inondations

   La construction de la Station de service EDK est responsable des inondations dans le quartier HLM Mariste. Les maisons, les rues et ruelles se trouvant vers la partie basse du quartier situé près du lac sont envahies par les eaux pluviales. Un responsable de l’Îlot S fustige et dit que : si ce n’était pas la fin de l’hivernage, les habitants des ilots S et Z de Hann Mariste 2 allaient vivre la pire saison des pluies de leur vie dans ce quartier. C’est en mars 2010 que la lutte a débuté. Les autorités ont laissé pourrir la situation. La station EDK a obtenu ses papiers et a été construite en un temps record. Elle est construite sur les berges du lac qui est protégé par le PASDUNES. Le Grand lac communique avec le petit lac situé le long de l’autoroute à péage. Les 2 lacs débordent à cause d’une forte pluviométrie cette année… Les routes des Maristes sont défoncées. Les trous sont larges et profondes. Mieux vaut rouler en 4×4. Les automobilistes et les taxis se plaignent car l’accès en venant de la Patte d’oie n’est pas directe. Il faut passer par le pont de Hann,, détour bien long. Vivement l’ouverture du rond point Cambérène. Ce sera un peu mieux. La remontée de la nappe favorise la stagnation de l’eau. Il en est de même des remblais établis au niveau des maisons bordant le lac (photo 9) ; ce qui contribue à bloquer l’écoulement de l’eau vers le lac d’où une inondation des demeures aux moindres pluies ; certaines maisons et clôtures s’affaissant par effet de pourrissement de l’eau. Les inondations entraînent de nombreuses difficultés parmi lesquelles la destruction des fosses septiques, la stagnation des eaux permanentes dans certaines maisons de Hann Marigot, le dérèglement du système de collecte, les accidents survenant lors des évacuations des eaux, l’effondrement d’habitations (photo 10); ces difficultés affectent particulièrement les personnes vulnérables (femmes, enfants et personnes âgées), favorisent la prolifération de certaines maladies et entraînent la dégradation des relations sociales par de nombreux conflits de voisinage.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1. INTRODUCTION GENERALE 
1.1. PROBLEMATIQUE
1.1.1. Contexte
1.1.2. Justification
1.2. L’ETAT DE L’ART
1.2.1. Analyse bibliographique
1.2.2. Analyse conceptuelle
1.2.3. Question de recherche
1.2.4. Hypothèses
1.2.5. Objectifs
1.3. METHODOLOGIE
1.3.1. Travaux de terrain
1.3.1.1. Etudes topographiques
1.3.1.2. Enquêtes socio-économiques
1.3.2. La cartographie
1.3.2.1. Les données
1.3.2.2. Le traitement des données
1.3.3. La vérification de terrain
2. CADRE DE L’ETUDE
2.1. Cadre physique
2.1. 2. Le climat
2.1. 3. La géomorphologie
2.1. 4. La géologie
2.1. 5. Le réseau hydrographique
2.1.6. Les sols
2.1.7. La végétation
2.2.1. Caractéristiques démographiques
2.2.2. Activités économiques
3. DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DU SOL DE LA CAHBA 
3.1. Historique de la commune d’Arrondissement de Hann Bel Air
3.2. Résultats cartographiques
3.3. Evolution et facteurs de l’occupation du sol
3.3.1. Evolution de l’occupation du sol entre 1942 et 1966
3.3.2. Evolution de l’occupation du sol entre 1966 et 2003
3.3.3. Evolution de l’occupation du sol entre 2003 et 2012
3.3.4. Synthèse de l’évolution de l’occupation du sol entre 1942-2012
4. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DU SOL 
4.1. La pollution
4.1.1. La pollution due aux industries
4.1.2. La pollution due aux transports
4.1.3. La pollution due aux ordures ménagères
4.1.4. Les causes naturelles de la pollution
4.1.5. Les conséquences
4.2. L’inondation
4.3. Les problèmes d’assainissements et d’évacuation des déchets
4.3.1. Déchets industriels
4.3.2. Déchets domestiques
5. LA QUESTION DES RISQUES DANS LA CAHBA 
5.1. Habitation sous les lignes à hautes tensions
5.2. Risques industriels
5.3. Risques d’inondation
CONCLUSION GENERALE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *