Dynamique de l’érosion dans la Commune d’Orkadiéré

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Les différents types de dépôts

Le façonnement des unités géomorphologiques est en partie lié aux mouvements d’allés et venues du fleuve. Après plusieurs fluctuations climatiques, le paysage a beaucoup évolué et porte les stigmates liées aux transgressions et régressions marines.
Ce pendant face à l’immersion causée par la crue, nous distinguons une toposéquence partant des levées jusqu’aux dunes du Diéri. Il s’agit d’un système de levée enserrant des dépressions. Les travaux de P. Michel (1973) montrent qu’ils existent différents types dépôts.

Les dépôts post-nouakchottiens

Les hautes qui sont d’anciens bourrelets de berges bordant le fleuve Sénégal. Elles sont constituées de sables fins et de limons compactés de couleur jaune. Ainsi, il faut signaler que cette unité n’est pas submergé par les crues.

Les deltas de rupture

Ils accompagnent le système de haute levée et des formations fluvio-deltaïques depuis Bakel jusqu’à la région du Delta et sont composés de mêmes matériaux sablo-limoneux limono-sableux.

Les levées fluvio-deltaïques

Les levées sont des bourrelets de berges construites par le fleuve lui même à partir des piégeages. Cette unité a été mise en place pour l’essentiel durant la période de transgression marine( 12000 jusqu’à 2000 BP ). Du point de vue granulométrique, les dépôts fluvio-deltaïques sont constitués de sable fins, de limons et d’argiles.

Les dépôts subactuels et actuels

Les levées actuelles et subactuelles, elles sont édifiées lorsque, le fleuve et ses principaux bras ont accentué leurs méandres pendant la période la plus sèche qui a suivi la régression marine. Ces dépôts sableux sont les barres de méandre du fleuve actuel et de ses défluents. Constitués de nombreux faisceaux, ils sont larges de quelques dizaines de mètres à plus de deux kilomètres au coud de Garli en amont de Matam. Mis en place depuis environ deux millé-naires, leur stabilité à l’échelle séculaire est attestée par les cartes de la navigation fluviale. Des bancs modernes peuvent être accolés sur la rive du lit mineur montrant cependant que le processus de construction se poursuit.
Les levées subactuelles de Bounoum accompagnent aussi la vallée sèche.

Les dépressions

Il s’agit des cuvettes de décantation argileuse et des sillons séparant les levées subactuelles. Depuis quatre à cinq millénaires, les eaux des cuvettes de décantation y pénètrent par de nombreux défluents. Elles recouvrent des sables blancs et fins. Le fond des cuvettes exondées présente des microreliefs avec des creux ou modelé en guilgaï. Les cuvettes constituent les « Collé » pour les wolofs, et « Collaldé » pour les toucouleurs. Dans les sillons séparant les levées subactuelles, l’eau peut stagner longtemps après la décrue en y déposant un limon gris.
Dans le lit majeur du fleuve, toutes les parties basses largement inondées par la crue sont le siège d’une sédimentation de sables fins, de limons et de pélites. Ces cuvettes de décantation sont largement développées dans la partie sud et nord de la plaine alluviale, un peu moins dans une partie centrale entre Tiguéré Yéne et Oudourou. Elles occupent toutes les dépres-sions laissées par les hautes levées postflandriennes dont elles moulent, parfois avec une finesse, tous les contours.

Les facteurs généraux du climat

La Commune d’Orkadiéré se localise dans le domaine sahélien continental.En effet,selon Leroux. M(1998) le domaine sahélien est dominé par la présence de l’alizé continental ou harmattan 8 à 9 mois, tandis que la mousson continentalisée ne reste que pendant 3 à 4 mois.
L’alizé continental : l’alizé maritime intéresse l’océan et les zones côtières. Il est issu d’une cellule anticyclonique généralement centrée loin des côtes. Son extension à l’intérieur du continent est limitée et ses caractères se dégradent au fur à mesure qu’il s’éloigne des côtes. Cela lui confère une autre dénomination qui tient compte de son origine(alizé maritime conti-nentalisé) . Après un long parcours sur le continent, l’alizé devient alizé continentalisé. Sagna. P( 2004)
La moussson : Elle hérite ses caractères thermiques et hygrométriques de l’alizé dont elle est le prolongement. Ses caractères vont se modifier selon son parcours océanique ou continental. En pénétrant davantage à l’intérieur du continent, la mousson se réchauffe, s’asséche autre-ment dit, elle se continentalise.
Par ailleurs, cette zone est considérée comme la partie la plus chaude et la plus aride du pays avec des précipitations moyennes annuelles de 500 à 600 mm.
Le climat de la zone intertropicale est caractérisèe par une dynamique complexe liée à des tranferts énergetiques qui sont éssentiellement controlés par les centres d’action de Sainte Hélène (Atlantique Sud), des Açores (Atlantique nord et celui de la zone saharo-lybienne (Nord-est africain). Les deux centres d’action de Sainte hélène et des Açores aboutissent à la convergence de deux masses d’air que sont l’harmattan (Alizé continnental et sec) au Nord de la mousson (Alizé maritime humide) au Sud l’épaisseur maximum est d’environ 3000 m. Le contact au sol de la mousson et de l’alizé continental constitue le front intertropicale (FIT) qui est très fluctuant au cours de l’année. Sa surface frontale est très inclinée vers les Sud de sorte qu’elle évolue sous l’harmattan. Le FIT se déplace entre le 20ème et 4ème parallèle nord qu’il atteint respectivement en Juillet et en Janvier. Dans la frange sahélienne, ce sont les différents positions du FIT qui sont à l’origine des saisons sèches et humides . Au Sénégal le climat est de type tropical subdésertique ponctué par des étés humides et hivers secs (UNEP).

Les éléments du climat

 Les vents
Les vents qui balaient la région sont de deux types : l’harmattan, chaud et sec, de direction Nord/Nord-Est et la mousson, chaud et humide qui souffle pendant l’hivernage.(ANSD-2013). L’analyse de la figure 1 montre l’évolution de la direction moyenne des vents à la station de Matam (1984-2013). En effet, elle est constituée de deux phases et une période de transition. La première phase qui va de Novembre à Avril, elle est marquée par la prédominance des vents N , NE et E. Ainsi, c’est cette phase qui est dominée par l’alizé continental appelé hamattan .
La période de transition, elle coincide avec le mois de Mai et Juin. Elle sépare l’hivernage de la saison séche. Cette période est dominée par les vents W, NW.
Enfin, la troisiéme phase elle va de Juillet à Novembre, elle est marquée par la prédominance des vents, SW, W, et NW.Cette phase correspond avec l’arrivée de la saison des pluies.
L’analyse de la figure 2 montre l’évolution de la vitesse moyenne annuelle à la station de Matam (1984-2013). En effet, les vents ont des vitesses qui varient entre 0,9 et 2 m/s, et le maximum se situe pendant le mois de juin avec une vitesse de 2 m/s. Quant au minimum il se situe en novembre avec une vitesse de 0,9 m/s.
 L’insolation
L’insolation est fonction de la couverture nuageuse et elle est élevée quand le ciel est dégagé. En effet, selon le rapport de l’ANSD de 2013 l’ensoleillement est d’environ 7 à 8 heures par jour. Mais il faut noter qu’il arrive des périodes ou nous avons environs 12 heures d’ensoleillement par jour. Il faut dire que l’insolation demeure importante au niveau de la de Matam. En effet, elle participe à l’assèchement des sols d’où une dégradation des terres. L’analyse de la figure 3 montre l’évolution moyenne annuelle de l’insolation au niveau de la station de Matam (1984-2013). Avec une moyenne annuelle de 2692,7 heures, elle varie entre des maxima et des minima. Son évolution est multimodale, avec un maximum principal qui est enregistré en 2001 avec 3066,4 heures et un minimum principal qui est noté en 1998 avec 2463,4 heures.
Quant au maximum secondaire il est observé en 1996 avec 3063,3 heures et le minimum secondaire en 2005 avec 2497 heures.
 La pluviométrie
En 2013 l’installation de l’hivernage à été précoce dans la région de Matam. En effet 04 mm avaient été enregistrés à Malandou dans le département de Kanel/Ranérou Ferlo et 03 mm à
à la date du 01 Juin 2013. La pluviométrie a évolué en dents de scie depuis cette date ; ce qui explique les nombreuses pauses pluviométriques constatées cette année dans la région. Après 10 jours de pause pluviométriques, des pluies ont été venregistrées le 06 et 07/10/2013 entrai-nant une réduction du déficit pluviométrique dans la région. Selon les postes de référence, les cumuls varient de 227,0 mm/40 jrs à Vélingara ferlo (département de Ranérou Ferlo) à 446,8 mm /30 jrs à Mogo dans le département de Matam. Comparée à la situation exceptionnelle de l’année 2012. La quasi-totalité des postes de suivi reste déficitaire avec des variations en dents de scie assez remarquée.(ANSD 2013)
L’analyse de la série pluviométrique de la station de Matam s’éffectue sur une moyenne de 30 années (1984-2013). La moyenne annuelle des précipitations est de 392 mm. Le maximum de la pluviométrie est enregistré en 2000 avec 717 mm de précipitation annuelle. Quant au minimum il est observé en 1992 avec 165 mm pour la pluviométrie annuelle. L’écart entre le maximum et le minimum est considérable 552 mm, ce qui montre la variabilité interannuelle des pluies.
Pour analyser la variabilité interannuelle de la pluviométrie, les écarts à la moyenne de 1984-2013 sont calculés.
La Station de Matam
L’évolution interannuelle de la pluviométrie présente deux phases distinctes. La première est marquée par 15 années déficitaires qui va de 1984 à 1998. Elle est entrecoupée par 3 années humides(1987,1988,1994) avec un sur plus de 8 à 20%. La deuxième phase humide va 1999 à 2013 . Elle se caractérise par un fort taux d’année humide en 2000 avec 83%. En effet, elle entrecoupée par 3 années déficitaires en 2002,2006 et 2011.

le cadre humain

Le peuplement

Selon le PLD (2009), le village d’Orkadiéré serait le premier lieu d’habitation de la région de Matam. La fondation d’Orkadiéré remonterait à plus de neufs siécles selon la tradition orale et coïncide avec la fondation de l’empire Dénniyankobé. Petit à petit, le village s’est agrandi en acceuillant d’année en année de nouveaux migrants. Les premiers occupants seraient des aventuriers peulhs venus chercher des terres favorables à l’agriculture et à l’élevage. Grâce à sa position, géographique, plusieurs éthnies ce sont succédées au niveau de cette localité. Après les foulbés qui sont des Daaggtanabé et foulabés, il y’a les diolas, les sérères, avant l’arrivée des peulhs. Ainsi, ce sont derniers qui vont s’installer définitivement.

Les données démographiques

La population de la Commune d’Orkadiéré est relativement dense et trés peuplée. En effet, selon les études réalisées par le Plan local d’hydraulique et d’assainissement(PLHA2009), le recensement éffectué en 2008 par les services de la Sous-préfecture d’Orkadiéré porte la population à 33 072 habitants soit une densité de 88 hbts /km2.Elle se situe parmi les 15% de Commune les plus peuplées du Sénégal. En tenant compte du taux d’accroissement estimé à 2,7 % par an, la population va s’élever d’ici 2015 à 39 852 habitants.
La population d’Orkadiéré appartient essentiellement à l’éthnie peulh.Il n’existe qu’un village occupé par l’éthnie soninké (Goumal) à proximité de la commune soninké voisine de Waoundé.

les activités socio-économiques

Très largement dominées par l’agriculture avec la culture du sorgho, du maïs et le maraîchage notamment. Il faut dire que l’agriculture bénificie des apports du fleuve qui lui offrent des avantages notamment pendant la saison séche avec les cultures de décrue. La pêche et et l’élevage ne sont pas en reste car la population est constituée en majorité de peulh dont la vie est pratiquement dominée par ses deux activités.

L’agriculture

L’agriculture demeure l’activité principale des populations de la Commune d’Orkadiéré. Elle se caractérise par son mode traditionnel et la pratique des mêmes types de cultures depuis plusieurs années. C’est une agriculture de subsistance essentiellement et reste encore peu mécanisée. Les superficies emblavées sont moyennes voire faibles. La disponibilité de l’eau grâce à un réseau hydrographique dense, les aménagements réalisès par la SAED ainsi que la disponibilité des terres pour les cultures de décrues offrent de réelles opportunités pour le développement de l’agriculture dans la Commune d’Orkadiéré.
En effet deux types d’agriculture sont pratiquées dans la localité ; Il s’agit en premier lieu de l’agriculture de sous pluie pratiquée depuis plusieurs siécles. C’est une agriculture extensive dont les produits servent d’aord à nourrir la famille et à prendre à charge les autres besoins familiaux. La main d’œuvre est constituée essentiellement des membres de la famille même si de plus certaines familles font recours aux ouvriers agricoles. Cette pratique est devenue monnaie courante dans les familles de migrants qui envoient de l’argent pour les travaux champêtres.
Cette forme d’agriculture est plus développée dans le Diéri que dans le Walo avec de vaste champs favorables aux cultures sous pluie. L’équipement reste encore très primaire avec la charrue et le petit matériel agricole (la houe, la daba etc.), la traction animale comme outil et matériel de travail. Les especes cultivées sont le sorgho avec différents variétés (féla,niobou-kou,nogou), le mil, le maïs, le niébé (haricot) l’arachide de bouche (spéculation localisée dans la zone du Diéri) qui occupe une frange marginale des paysans. (PLD Orkadiéré 2006).
En deuxième lieu nous avons l’agriculture irriguée. En effet, elle bénicifie de potentialités énormes tant du point de vue des surfaces emblavées que des sources d’eau avec la présence du fleuve et de nombreux cours d’eau permanents et temporaires. Au total, 43 périmètres ont été aménagés dans la Commune d’Orkadiéré dont 40 périmètres irrigués villageois (PIV) et 3 périmètres irriguès privés (PIP) pour une superficie de 221 hectares au bénifices de 445 exploitants directs. A cela s’ajoutent les jardins maraîchers des femmes et quelques jardins aboricoles. Ainsi voici quelques espèces cultivées et leur niveau de production.
L’agriculture au niveau de la Commune d’Orkadiéré est liée à divers contraintes qui empêchent le secteur d’avoir un essort considérable. Nous pouvons en citer quelques unes :
– Méconnaissances des calendriers culturales ;
– faible niveau d’organisations des producteurs ;
– érosion pluviale et éolienne, des dégradations des sols ;
– difficulté d’acquisition de certaines semences ;
– faiblesse des superficie cultivées ;
– déficit de la main d’œuvre, baisse de la pluviométrie ;
– même d’agriculture depuis des siécles ;
– conflits entre éleveurs et cultivateurs ;
– inexistence de plan d’affection et d’occupation des sols pendant longtemps (POAS en phase de finalisation.
– mauvais état de bon nombre de motopompes ;
– Etroitesse des parcelles pour l’agriculture irriguée.

L’élevage

L’élevage constitue la deuxième activité la plus importante au niveau de la commune.
En effet, avec la proximité du fleuve l’élevage connait une expansion filgurant. Il faut aussi souligner l’existence de nombreuses mares temporaires et permanentes. Cet élevage se pratique sous la forme traditionnelle extensive avec une nette spécialisation de certains village. La pratique de l’élevage de case, intensif est aussi noté dans certaines localités de la Commune.
Il faut aussi souligner l’importance de la taille du cheptel qui est de 12049 bovins, 35229 ovins, 7854 caprins, 831 equins et 361 asins dans la Commune en particulier dans les d’éleveurs comme Houldé Madina, Wali Diala, Fass, Barkatou, Polel Diaoubé, Diro Diro, et les hameaux de Boki Samba Gormou, Kouba, Goumal Foulbé, Polel Awloubé, Mbargou, Polel, Djiwoysi. L’élevage constitue une source de revenus importante dans ces villages. En Effet, selon le PLD d’Orkadiéré de 2006 nous distinguons les effectifs du cheptel répartis au niveau des différents villages dans la Commune.

les facteurs de l’érosion

Les facteurs responsables de la dynamique d’érosion fluviale concernent les causes naturelles et les causes anthropiques. Pour ceux des causes naturelles, il faut noter le climat à travers la variabilité de la pluviométrie, la vulnérabilité de la végétation, la dégradation des terres, l’ensablement, la salinisation des terres et pour les causes anthropiques nous pouvons évoquer le déboisement, le surpâturage et les feux de brousse.

les causes naturelles

Le climat agit par le biais de la variabilité pluviométrique.

La variabilité pluviométrique

La variation spatio-temporelle des précipitations a des conséquences sur le régime des écoule -ments du fleuve de ses affluents et défluents. En conséquence, il y’a des répercussions non seulement écologiques mais aussi surtout économiques. En effet, durant les trente dernières années, nous avons noter une forte baisse de la pluviométrie qui a installé les régions du pays dans une succession d’années déficitaires. Durant les dix dernières années, une reprise timide a été notée mais nous ne pouvons pas affirmer que la sécheresse soit terminée.
La pluviométrie moyenne est passée de 501 mm à Matam et 314 mm à Podor sur la période 1946-1971 à 311 mm à Matam et à 189 mm à Podor sur la période 1972-1996.
Dans cette même lancée, d’après la DPC(2006), avec la baisse de la pluviométrie durant ces dernières décennies, les populations se sont installées dans les lits des cours d’eau sous prétexte que cette situation de sécheresse aller perdurer. La recrudescence des bonnes pluviométries, surtout durant l’hivernage de 2003, a entrainé des inondations au niveau des localités du Dandé Maayo et une destruction des habitations constituées en majorité de banco.

La végétation : l’effet de la vulnérabilité

Dans une étude globale de la végétation, Tappan et al.(2000) cités par Tieszen et al.(2004) ont comparé des conditions de la végétation ligneuses sur 300 sites entre 1982-1984 et 1994-1997. Ils ont trouvé que la combinaison de la sécheresse et de la diminution à long terme de la pluviométrie a significativement affecté la végétation sur les 2/3 Nord du Sénégal. Ils ont enregistré des taux de mortalité modérés à élevés parmi les espèces les plus lignifiées, dans le ferlo ferrugineux cuirassé au Nord-est. Ce constat biologique à partir de la végétation ligneuse concorde bien avec les données climatiques récentes qui vont dans le sens d’une aridification du climat.
L’augmentation des températures et la diminution de la quantité des pluies favorisent une augmentation de la demande en eau des végétaux dont le déficit s’accentue davantage.
Une étude réalisé sur le Nord-Ouest du Sénégal par Gonzalez(1997,2001) montre que la sécheresse a favorisé l’extension des espèces des plantes sahéliennes à partir du Nord, tandis que les espèces soudaniennes et guinéennes se rétractent vers le Sud. La richesse spécifique à été réduite de 30%.
Les changements climatiques liés au réchauffement de la terre contribuent à l’accélération de de la dégradation des sols consécutive à la disparition de la végétation confrontée à un déficit en eau de plus en plus important. L’absence ou la raréfaction de la couverture végétale rend les sols vulnérables aux effets érosifs du vent et de l’eau. Les sols du Sénégal ont été cultivés pendant des décennies sans une correcte restauration de leur fertilité par une utilisation inap-propriée des engrais minéraux et organiques. Ceci a conduit à une forte minéralisation et à une perte rapide de leur teneur en matière organique. Il faut dire que la vulnérabilité se situe dans la faible capacité de nos essences sous l’effet conjugué de la péjoration des conditions climatiques et de la pression anthropique.
Ce pendant la grande alluviale, longue de 430 km, tranche par la diversité de son couvert végétal, plus ou moins verdoyant en saison sèche, sur la monotonie des steppes sahéliennes (P . Michel et al 1969).
Le berge concave des méandres, beaucoup plus raide n’est guère recouverte de végétation, ce qui facilite son sapement au cours de la crue. La bordure de la vallée est souvent occupée par son boisement dense et complexe qui fait la transition entre le Walo (lit majeur) et le Diéri, c’est-à-dire les terrains atteints par les hautes eaux, dunes ogoliennes ou glacis. Ce boisement, comme les steppes ou savanes arbustives s’étendant de part et d’autre de la vallée a beaucoup souffert de la sécheresse (H.Poupon, 1976) et de la fabrication de charbon pour les centres urbains.

La dégradation des terres

La dégradation des terres concerne la diminution ou la disparition de la productivité biologi-que ou économique des terres cultivées, des parcours de bétail, des forêts ou des surfaces boisées. Elle se traduit par la diminution de la capacité des terres à produire de la biomasse, la désertification est le stade ultime de la dégradation des terres. L’exploitation minière particicipe également à la dégradation des terres.

L’ensablement

La manifestation la plus aigue de l’ensablement dans le bassin du Sénégal concerne la rive droite dans la basse vallée du fleuve (Wilaya du Trarza en Mauritanie) selon L’OMVS(2008). Des fronts de dunes vives longs de 20-30 km menace la vallée du fleuve Sénégal dans le Moughata, Rosso, R’kiz et Bogué. L’ensablement est causé par l’érosion éolienne.

La salinisation des terres

La salinisation dans le bassin du fleuve Sénégal est causée par la remontée capillaire des nap-pes superficielles salées. Ce phénomène de remontée capillaire a lieu principalement en saison chaude et sèche, dans des conditions ou l’évapotranspiration est particulièrement élevée. Au cours des dernières années, nous avons observé une élévation du niveau de cette nappe salée, de l’ordre de 0,4 à 0,8 mètres entre 1991 et 1998. Le sel, qui remonte atteint la partie racinaire de ces plantes et empêche la photosynthèse, contribuant ainsi à la baisse des rendements des. D’importantes superficies aménagées pour l’irrigation ne disposent pas de système de drainage. Le mauvais système de drainage de certains périmètres irrigués constitue une des principales causes de la salinisation des terres agricoles. OMVS (2008)

Les causes anthropiques

Le déboisement

Le déboisement entraine la perte d’habitats naturels et contribue donc fortement à la dimuni-tion de la diversité biologique, faunique mais aussi végétale. De plus, le déboisement expose le sol et le rend vulnérable à l’érosion hydrique et éolienne, accélérant ainsi l’ensablement du lit du fleuve et la dégradation des berges. Les éléments à l’origine du déboisement, sont liés à la fois les conditions hydro-pluviométriques qui sont très défavorables dans le bassin ainsi que dans la région sahélienne et soudanienne mais aussi le défrichage pour les besoins de l’agriculture, l’exploitation du bois d’œuvre, de chauffe et charbon de bois. Mais également aussi l’expansion des zones d’habitations en milieu urbain et rural, l’exploitation minière, les feux de brousse et le désenclavement des zones boisées.

Le surpâturage

Il y’a surpâturage si la charge animale réelle d’un espace donné dépasse sa capacité de charge, c’est-à-dire la quantité maximale de bétail que cet espace est supposé pouvoir sup-porter sans se détériorer. Pour la rive gauche du Sénégal, les statistiques révèlent que les bovins, les petits ruminants et les camelins représentent la partie Sénégalaise du bassin respectivement 25%, 21% et 41% du cheptel national, illustrant une surcharge relative du du bassin rapport aux autres régions du pays. (OMVS-2008)
L’augmentation spectaculaire des effectifs du bétail et l’expansion des terres irriguées pour l’agriculture favorisent une réduction des aires pastorales. Il faut aussi souligner l’instal-lation anarchique des périmètres irriguées gênant fortement l’accès du cheptel au fleuve. Les couloirs exigus d’accès aux rives du fleuve ainsi que les berges accessibles au bétail sont ainsi fortement piétinés et donc exposés à l’érosion et au ravinement.
Le surpâturage se traduit par le piétinement intense du sol par des troupeaux. Ces sols devien-nent alors facilement mobilisable par les vents (érosion éolienne) et sont plus vulnérables à l’érosion hydrique.

Les feux de brousse

Les feux de broussent constituent un des principaux facteurs de dégradation des sols et des écosystèmes . Ils perturbent le cycle naturel de mortalité et de régénération des plantes ils provoquent ou accélèrent l’érosion hydrique (ruissellement) et éolienne perte à long terme de l’érosion des sols. (Mbow 2004)
En effet, selon le rapport de FAO-CSE (2003), chaque année d’importantes superficies sont touchées par les feux de brousse au Sénégal. Le suivi mené entre 1992 et 1998 par télédétec-tion révèle que les superficies brulées annuellement varient entre 180000 ha (1997) et 740000 ha (1994). Les zones affectés par les feux sont ceux sont celles qui présentent le plus de signes de dégradation qui se manifeste par :
– Une diminution de la diversité floristique et des potentialités de régénération ;
– Une émission importante de gaz à effet de serre (CO2) ;
– Une réduction du stock de bois et du potentiel de séquestration de carbone.
L’origine des feux de brousse est naturelle. Ils résultent en général des activités humaines qui participent à des modes de vie ou de mise en valeur des milieux : défrichement par brûlis, chasse, récolte de miel, cuisson.
La complexité du processus de dégradation ne requiert que la recherche d’un meilleur compréhension se base sur des techniques élaborées. Mais, force est de constater que les sur la dégradation sont en général faites selon l’intérêt que porte le chercheur à la nature du phénomène étudié et selon les moyens dont il dispose.

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Table des matières

Problématique
Analyse conceptuelle
I Cadre méthodologie
II Recherche documentaire
II.1 Traitements des données
II.2 Mise en place des piquets
II.3 village de Diella
II.4 village de Balel
II.5 village de Guanguel Soulé
PREMIERE PARTIE : Présentation du milieu Situation géographique
Chapitre I : Le milieu physique
I La géologie et les unités morphologiques
I.1 Les unités morphologiques
I.1.2 Les différents types de dépôts
I.2.1.1 Les dépôts post-nouakchottiens
I.2.1.2 Les deltas de rupture
I.2.2 Les levées fluvio-deltaïques
I.2.2.1 Les dépôts subactuels et actuels
I.2.3 Les dépressions
I.3 Les facteurs généraux du climat
I.3.1 Les éléments du climat
I.3.1.1 Les ressources hydrique
I.3.2.1 Les sols
I.3.2.2 La végétation
I.3.3 La végétation
Chapitre II Le cadre humain
II.1 Le peuplement
II.1.2 Les données démographiques
Chapitre III Les activités socio-économiques
III.1. L’agriculture
III.1.1 L’élevage
III.1.2 La pêche
III.1.3 Le transport
DEUXIEME PARTIE : Dynamique de l’érosion dans la Commune d’Orkadiéré
Chapitre 1 Les facteurs de l’érosion
I. Les causes naturelles
I.1 La variabilité pluviométrique
I.1.1 La végétation : l’effet de la vulnérabilité
I.1.2 La dégradation des terres
I.2.2 L’ensablement
I.2.1 La salinisation des terres
I.3 Les causes anthropiques
I.3.1 Le déboisement
I.3.2 Le surpâturage
I.3.3 Les feux de brousse
Chapitre II : La dynamique de l’érosion
II.1 La dynamique d’érosion
II.1.2 Le rôle du bassin dans la dynamique fluviale
II.2 Etude diachronique de la dynamique fluviale
Chapitre III Les impacts de l’érosion
III.1 Les aménagements hydro-agricoles
III.1.1 Impact des deux barrages
III.1.2 2 L’érosion éolienne et hydrique
TROISIEME PARTIE : Stratégies de lutte contre l’érosion
Chapitre I : La lutte contre la dégradation de l’avancement
I.1 La lutte contre l’ensablement
I.2 La lutte contre la dégradation des berges
I.3 La lutte contre le surpâturage
I.4 La lutte contre la désertification
I.5 La lutte contre les feux de brousse
Chapitre II : Les digues de protection
Chapitre III : Le reboisement et la conservation des sols
III.1 Le reboisement et la conservation des sols
III.2 Activités de réhabilitation et de restauration des sols
Conclusion
Bibliographie

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