Rappels bibliographiques
Dynamique de l’arachide ces dernières années
L’arachide, Arachis hypogaea L, est une plante oléagineuse originaire d’Amérique du Sud, introduite en Afrique de l’Ouest au XVIe siècle. Elle contient 48–50 % de corps gras, 26–28 % de protéines et est riche en fibres, minéraux et vitamines (Noba et al, 2014). L’arachide constitue la sixième culture parmi les plantes oléagineuses cultivées les plus importantes dans le monde (Noba et al, 2014). Ainsi, elle est cultivée sur 26,4 millions d’hectares avec une production totale en progression de 37,1 millions de tonnes et une productivité moyenne de 1,4 tonnes à l’hectare (Noba et al, 2014). Les pays en voie de développement détiennent 97 % de la superficie et 94 % de la production globale de cette culture (Noba et al, 2014), malgré cette vaste étendue arable et cette part non-négligeable à la production de l’arachide, il manque énormément de moyen à l’Afrique, contrairement à l’Inde et à la Chine qui fournissent à eux seules plus de 60 % de la production (Noba et al, 2014), contre 25% pour l’Afrique reparti entre notamment le Nigéria, le Sénégal, le Soudan et le Niger qui sont les principaux exportateurs (Noba et al, 2014). L’extension de sa culture au Sénégal s’explique par la volonté de développer sa production à des fins de transformation industrielle (Gillier Pierre, Silvestre Pierre, 1969). Elle est alors, à travers des procédés industriels ou artisanaux transformée en huile réputée pour sa stabilité à la chaleur grâce à sa bonne teneur en acide oléique, en tourteau très apprécié en alimentation animale et en pâte d’arachide. Cette forme de valorisation a élevé l’arachide au rang de première culture industrielle du pays, ce qui fait d’elle au Sénégal, ce que le cacao est pour la Côte d’Ivoire, autrement dit c’est la base de son économie rurale voir même nationale.
Production
Dans le rapport de l’ANSD sur le bulletin mensuel des statistiques économiques de janvier 2019, le sénégal a produit lors de la campagne 2017/2018, 1 405 223 tonnes sur une superficie de 1 245 048 Ha. Pour la campagne de 2018/2019, la production avait atteint les 1 432 086 tonnes sur une superficie de 1 134 330 Ha (Ndir, 2019). Pour cette dernière, les localités comme Diourbel, Kaolack, Kolda et Louga ont produit respectivement, 57 378 , 223 001 , 225 654 , 61 272 tonnes d’arachide sur des superficies respectives de 69 446, 169 843, 123 521 et 102 759 Ha (Ndir, 2019).
Commercialisation
Toutes les parties de la plante font l’objet des utilisations les plus diverses. En effet, elle fait vivre tout le Sénégal, et représente 70 % du revenu monétaire des paysans, et près de 40 % des recettes directes et indirectes du budget ; toutes les activités parallèles du Sénégal vivent au rythme du flux monétaire pulsé par l’arachide, qui est le moteur économique et le cœur vivant de sa vie économique (le monde diplomatique, 1965). La commercialisation de cette denrée est faite à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Intérieur
La commercialisation de l’arachide à l’intérieur du pays tourne principalement autour des huiliers qui sont majoritairement représentés par la SUNEOR ex SONACOS et les marchés locaux.
● Les huiliers : ils assurent la transformation industrielle et produisent principalement de l’huile et d’autres dérivés, l’autre partie de cette transformation est assurée par les industries agroalimentaires, qui produisent de la pâte à tartine et de l’alimentation du bétail.
● Les marchés hebdomadaires : ils sont le lieu, où les produits à transformation locale sont présentés notamment les fans d’arachide qui sont longtemps utilisés par les populations sénégalaises, rurales en particulier pour l’embouche ovine à l’échelle familiale.
Extérieur
Jusqu’aux années 1990, le Sénégal fournissait la plus grande part des exportations de l’arachide de l’Afrique de l’Ouest (Noba et al, 2014). Mais en 2011, cette exportation n’a représenté que 4 %, le Sénégal est d’ailleurs devenu le 2e exportateur africain derrière le Nigeria (Noba et al, 2014). En effet, 345 539 tonnes d’arachide en coque ont été expédiées à l’étranger en 2016 (Sene et al, 2016). Au même moment, 98 647 tonnes d’arachide non grillées ont été exportées la même année, soit une baisse de 23,3 % par rapport à 2015 (Sene et al, 2016). Cette baisse a pratiquement touché toutes les années qui ont suivi.
Aflatoxines totales (AFT)
La toxicologie est l’étude des substances toxiques et plus précisément de l’identification et de l’évaluation quantitative des conséquences néfastes liées à l’exposition à des agents physiques, chimiques ou de toute autre nature (http://www.ilocis.org/fr consulté 03/12/2020 ). Cette définition est au cœur de notre travail. L’aflatoxine fut d’ailleurs identifiée pour la première fois en 1960.
Propriétés physico-chimiques des aflatoxines
Les aflatoxines sont des molécules de faible poids moléculaire (312 à 330 g/mol), très peu solubles dans l’eau, insolubles dans les solvants non-polaires (Anses, 2012). Elles sont fluorescentes sous lumière ultra-violette (UV longs), (bleue pour les AFB « blue » et verte pour les AFG « green », l’AFM1 ayant une fluorescence bleu-mauve) (Afssa, 2009).
Analyse de l’aflatoxine
Des procédures d’analyse et d’échantillonnage aux aflatoxines, spécifiques à certaines matrices ont été élaborées. Par contre en matière d’aflatoxine, le laboratoire de mycotoxines se rapporte au codex Alimentarius. Le laboratoire de mycotoxines est par ailleurs accrédité ISO 17025 par le cofrac avec la méthode NF EN 14 123, qu’il utilise pour l’analyse des aflatoxines. Avec cette méthode, le dosage est fait par la Chromatographie Liquide Haute Performance (CLHP), dont le principe est basé sur la séparation des éléments d’un mélange via leurs différences physico-chimiques.
L’arachide est d’abord pesée au poste Myco-P1 à l’aide de la balance numérique pour connaître le poids total, ce n’est qu’après cela, qu’on va broyer 5 kg au maximum. Néanmoins selon le poids, on utilise le broyeur adéquat. Puis on remplit le pot à couvercle, de la pâte obtenue du broyage. Ensuite au poste Myco-P2, on prépare l’échantillon au dosage : avec l’aide d’une spatule on fait une prise d’essai de 50 g de la pâte plus 5 g de sel (NaCl) dans un bécher de 50 ml (figure 2), on y ajoute 200 ml de méthanol et 100 ml de N hexane, le tout est homogénéisé à l’aide d’un homogénéisateur (figure 3). On filtre le mélange à travers un papier filtre dans un flacon de 100 ml, on prélève 10 ml du filtra dans un bécher, on y ajoute 60 ml de solution PBS (Phosphate Buffered Saline). Enfin à travers une colonne d’adsorption, on fait passer le contenu du bécher pour piéger l’aflatoxine, elle est décrochée dans une toute petite fiole à jaugé à l’aide du méthanol et de l’eau. Et au poste Myco-P4, on injecte analyte dans l’HPLC pour le doser.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I.1 Dynamique de l’arachide ces dernières années
I.1.1 Production
I.1.2 Commercialisation
I.2 Aflatoxines totales (AFT)
I.2.1 Propriétés physico-chimiques des aflatoxines
I.2.2 Analyse de l’aflatoxine
I.3 Rappel de la toxicocinétique des aflatoxines
I.3.1 Absorption
I.3.2 Distribution
I.3.3 Métabolisation (biotransformation)
I.3.4 Elimination
I.4 Consommateurs
I.5 Chaîne de contamination
I.5.1 Contamination avant la récolte/Parasitisme
I.5.2 Contamination après la récolte/stockage
I.6 Facteurs et risques de contamination
I.6.1 Situation géo-climatique
I.6.2 Détoxification/triage
I.6.3 Chaîne de production
I.7 Provenance/localité
II. APPROCHE METHODOLOGIQUE
II.1 Objectifs
II.2 Cadre de l’étude
II.3 Type d’étude
II.4 Echantillonnage
II.5 Collecte des données
II.6 Analyse des données
II.6.1 Description opérationnelle des variables utilisées dans la régression
1. Variable dépendante
2. Variable explicative
III. RESULTATS
III.1 Analyse descriptive univariée
III.2 Analyse descriptives bivariées
III.3 Mesure d’association et comparaison des variables qualitatives
III.4 Analyse Explicatives par régression logistique
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
V. ANNEXE : MATRICE