L’indice de végétation
Nomalized Difference végétation index (NDVI) un des indices developpés spécifiquement pour l’analyse des données de télédectection, nous a permis de déterminer la végétation. Il se calcule par la formule suivante :
NDVI= TM 4 – TM 3 / TM 4 + TM
L’indice est déterminé à partir des bandes TM 4 et TM 3. TM 4 est le canal proche de l’infrarouge et TM 3 est le canal rouge. Cet indice est très efficace pour déterminer la présence de la végétation. Il permet aussi de voir l’état de la dégradation au fil des années.
Les eaux souterraines
L’hydrologie du Delta du fleuve Sénégal est liée au façonnage du milieu, façonné durant le Quartenaire par les phases de transgression et de régression marine Cissé B. (2011). Ces successions constituent les différentes unités aquifères. Les nappes d’eaux se localisent principalement dans les formations du Tertiaire (Lutécien) et les formations du Quartenaire récent et moyen. Aussi d’après les études de Diagana A. (1994), les formations du Secondaire (Maestrichtienne) sont aussi présentes. En effet, elles sont constituées par la nappe Maestrichtienne qui est aussi appelé la nappe des sables profonds. Cette dernière est très importante et se présente dans l’ensemble du bassin sénégalo-mauritanien. La nappe maestrichtienne est atteinte par les forages entre 100 et 300 m de profondeur et connait une remonté importante jusqu’à quelques mètres de surface. La roche réservoir est constituée par les sables argileux ou graveleux du Maestrichtien ou des formations littorales du Crétacé supérieur Elouard P. et Michel P. in Atlas du Sénégal (2007). Ainsi dans le Ndiaël cette nappe du Maestrichtien recouvre toute cette partie. De ce fait, le domaine appartient au domaine du Delta du fleuve Sénégal. Dans ce sillage Kane A. (1997) affirme ses travaux que la nappe est alimentée par la nappe superficielle au milieu de l’anticlinal du Guiers où elle est en contact avec les alluvions de la vallée et en partie par le fleuve Sénégal dans la zone Sud-est. Sur le bassin sédimentaire, qui constitue l’essentiel du bassin moyen inférieur du fleuve Sénégal, on peut distinguer les nappes profondes appelées aquifères du Maestrichtien et de l’Eocène d’une part et celles dites superficielles (nappes du Continental Terminal et du Quartenaire) Saos et al (1993). Il s’agit des nappes Paléocène et Eocène, qui regroupent seulement les formations calcaires, marno-calcaires et marneuses, de l’Éocène et du Paléocène. Il est parfois karstique par endroits. Les réserves sont estimées à 100 km3 (AQUASTAT, 2014). En effet, les calcaires sont affectés d’une perméabilité de fissures variables qui rend aléatoire le forçage. La profondeur des puits varie entre 20 et 50 m (Elouard P. et Michel P. ; in Atlas du Sénégal). Cette nappe est captée aux alentours du lac de Guiers et d’après Saos et al. (1993 in ; Sall M., 2006) (Carte 7). « L’aquifère éocène est essentiellement présente au niveau de la dorsale anticlinale du Guiers et présente deux faciès différents sur le plan lithologique ». Sall M. (2006) distingue : « au sud, les calcaires sont blancs, compacts avec des gravillons latéritiques et parfois avec des blocs de grès lenticulaires ou inter stratifiés ; – au nord, ils sont plus friables, les coquilliers à tendance détritique, avec des niveaux de silex noirs ».
Le facteur lié à la topographie du terrain
Les effets néfastes de la sécheresse, cumulés aux actions érosives des vents et des pluies ont été exacerbés dans le milieu par la typologie du terrain. D’après la carte 3 MNT du Ndiaël les altitudes varies de -8 m à 21 m. En effet, ce terrain est fortement marqué par des pentes et des élévations qui sont à la fois facteur de l’érosion et catalyseur de l’érosion éolienne et hydrique. La pente a une influence considérable dans la dégradation des sols. En effet, lorsqu’elle est forte le ruissellement est accéléré. Les pentes fortes sont très favorables au ruissellement surtout quand le sol est nu. Ces dernières sont propices à l’infiltration. A côté de ces aspects, il faut noter que les formes d’érosion changent avec la pente et le profil du sol. Sur une pente faible, l’énergie des gouttes de pluie disloque les agrégats et libère les particules fines. Les suspensions stables de colloïdes peuvent migrer sur de grandes distances à travers le réseau hydrographique. Les sables, par contre s’accumulent à la surface du sol à laquelle ils donnent une allure tigrée du fait de l’alternance de plages sombres, de sol nu et de relief. En revanche dans les parties élevées l’érosion éolienne est très influente par le biais de l’exposition des sols dans les altitudes. Toutefois, comme la pluviométrie, la nature des sols, la typologie du terrain, d’autres facteurs comme l’intervention humaine, peuvent accélérer le processus de dégradation dans le Ndiaël.
La Surexploitation
L’exploitation démesurée et excessive demeure un élément crucial de la dégradation des ressources. Ces dernières sont exploitées sans considération des aptitudes de régénération ou de récupération des potentialités du patrimoine naturel et des conséquences que cela peut avoir dans le long terme. Ce qui conduit à une régression ou une déperdition des ressources. Au niveau du Ndiaël où dominent de petites exploitations, des micro-jardins, le sol est soumis à une charge d’utilisation de plus en plus croissante du fait de la pression démographique qui n’autorise plus des défrichements nouveaux car la plupart des espaces étant désormais occupés. Ainsi, même si des parcelles sont de moins en moins productives, elles restent tout de même en friche avec l’utilisation de fertilisants pour accroitre la rentabilité. Par conséquent, le système de rotation, reconnu pour sa capacité à laisser le sol au repos n’est plus à la mode. Cette surcharge des terres épuise les sols. Elle se manifeste sur le Ndiaël, par la réduction et souvent par l’abandon des terres jadis cultivées. Cette baisse de la fertilité des sols se répercute sur le tapis ligneux et herbacé c’est ce qui fait qu’ils sont fortement affectés. La végétation est détruite par les populations pour accéder à des espaces habitables ou à de nouvelles terres agricoles. L’extension des terroirs villageois donne lieu à des défrichements autorisés ou non au détriment du patrimoine végétal. L’émondage par les peulhs des arbres pour les animaux participent à la destruction de la flore. Ces pratiques touchent la densité des plantes pérennes qui est ainsi en baisse continue. L’abatage des arbres fournit également du bois de construction et ou de clôture de protection des jardins. Le recul du tapis herbacé dû au surpâturage est aussi manifeste et « l’équilibre précaire entre le potentiel d’accueil des parcours et la capacité de régénération naturelle de la biomasse herbeuse et ligneuse s’est altérée sous l’effet de la pression animale » Diallo 1997. Les chameaux venant de la Mauritanie ont un impact redoutable sur la végétation, empêchant la possibilité de régénération des plantes. On note également la prolifération des épineuses qui gagnent du terrain. La présence Casuarinas equisetifolias (filaos), stabilisateurs des dunes sont coupés pour les besoins domestiques. La production de bois de feu contribue fortement à la destruction de la végétation. Elle participe à la production et à l’approvisionnement énergétique. Selon le capitaine Baldé du service des Eaux, Forêts et Chasses, et de la conservation des sols ces coupes sauvages concernent maintenant plus particulièrement Acacia nilotica et Prosopices ces derniers sont des espèces envahissantes et parviennent à se régénérer très vite. Le prélèvement abusif des produits contingentés notamment le bois-énergie, bois de sculpture, bois d’œuvre, bois de service a entrainé la réaction des autorités étatiques qui ont fermé l’exploitation de ces ressources dans toute la Région de Saint-Louis par l’arrêté 001994/mdrh/defccs/dsgef du 25-02-1990. Une autre ressource exploitée de manière immodérée au niveau du Ndiael est la réserve hydrique où son état commence à devenir inquiétant. Le puisage substantiel pour l’alimentation en eau douce mais aussi et surtout pour les besoins agricoles produit un épuisement de la nappe phréatique. Ce pompage outrancier accroit la salinité des puits (qui sont parfois délaissés) car le niveau de l’eau douce baisse et la concentration en sel s’amplifie. Le rabattement progressif et en profondeur de la nappe est plus aigu en saison sèche où la pluviométrie est faible à nulle et où le fleuve se retire sur son lit mineur. La cuvette devient ainsi vulnérable à la remontée du biseau salé. Si la quantité d’eau est toujours abondante et disponible, celle douce s’amenuise considérablement.
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Table des matières
première partie : présentation du milieu
Introduction
Chapitre 1 : Le cadre physique
I. Géologie
1.1. Le relief
1.1.1 Les dunes ogoliennes
1.1.2. Les terrasses
1.1.3. La cuvette
1.1.4. Les lunettes
1.2. Le climat
1.2.1. Les facteurs généraux du climat
1.2.2. Caractéristiques des éléments du climat
1.2.2.1. Les vents
1.2.2. L’Insolation
1.2.3. Les températures
1.2.4. Evaporation
1.2.5. L’humidité relative
1.2.6 La pluviométrie
1.3.3. Les ressources hydriques
1.3.3.1. Les eaux souterraines
1.3.3.2. Les eaux de surface
1.4. Les sols de la cuvette du Ndiaël
1.5. La végétation
Chapitre 2 : le cadre démographique
2.1. Historique du peuplement
2.2. Le peuplement des communes autour du Ndiaël
2.3. L’évolution du peuplement des communes autour du Ndiaël
Chapitre 3 : Le cadre économique
3.1 Les activités socio-économiques
3.2. L’agriculture
3.4. L’élevage
3.4. La pêche
Deuxième partie : les facteurs et manifestations de la dynamique
Chapitre 4 .les facteurs de la dynamique dans la Réserve du Ndiaël
4.1.Les facteurs d’ordre naturel ou climatique
4.1.1. Le facteur lié aux types desols
4.1.2. Le facteur lié à la topographie du terrain
4.1.3. Le vent
4.1.4. Les températures
4.1.5. La pluviométrie
4.2. Les facteurs d’ordre anthropique
4.2.1. La Surexploitation
4.2.2. Le pâturage
4.3.1. Les aménagements
4.3.2. Le barrage de Diama
4.3.3. Le drainage des eaux
4.3.4. Les émissaires du delta
Chapitre 5 : les manifestations du Dynamique de Réserve du Ndiael
5.1.1. Facteur de l’érosion éolienne
5.1.2. Processus d’érosion des sols
5.2. Etude morphodynamique de la cuvette de décantation du Ndiael
5.2.1 L’analyse granulométrique
5.2.2 La composition des sédiments
5.3.1. L’évaluation quantitative de la déflation
5.3.2 Les Paramètres anémométriques
5.3.3. Mesures et observations in situ: résultats des expériences de trappes à sédiments
5.4. Mouvements des débits solides éoliens : analyse des résultats des campagnes de trappes de sédiments dans la Cuvette de décantation du Ndiael
Chapitre 6 : Dynamique synthétique de la végétation
6.1. Dynamique synthétique de la végétation entre 1977 et 2014
6.2. Dynamique de la végétation entre 1977et 1988
6.3. Dynamique de la végétation entre 1988-1999
6.4. Dynamique des étendues occupées du NDVI entre 1999-2006
6.5. Dynamique de la végétation entre 2006 et 2014
Chapitre 7 : les impacts de la dégradation dans la Réserve du Ndiaël
7.1.1. Les impacts sur l’environnement
7.1.2. Effets sur l’eau
7.1.3 Les impacts sur les sols
7.1.4. Impacts sur la flore
7.1.5. Les impacts sur la faune sauvage
7.2. Incidences sur le plan socio-économique
7.2.1. Impacts sur l’élevage
7.2.2 Impacts sur l’activité agricole
7.2.3. Impacts sur la pêche
7.2.4. Impacts sur la santé des populations
Troisième partie : les stratégies de restauration et leurs impacts
Chapitre 8: les acteurs et les stratégies mise en œuvre pour la restauration du Ndiael
8.1.1 Les directions administratives
8.1.2. Les autres partenaires
8.2. Les stratégies de gestion de la Réserve du Ndiael
8.2.1. Le premier plan de gestion de la Réserve et ses stratégies mise en place
8.2.2. Les stratégies élaborées par le plan d’aménagement et de gestion du site 2008-2012
8.3. Projet de restauration des fonctions socio-écologiques du lac de Guiers
8.3.1. Contexte du Projet
8.3.2 Description du Projet
8.3.3 Objectifs du Projet
8.3.4. Programme de suivi et de surveillance
8.3.5. Consultations publiques
Chapitre 9 : Les impacts des stratégies mise en place pour la restauration de la Réserve
9.1. Identification des impacts des activités de restauration
9.2. Les impacts négatifs
9.3.1. Risque de conflits entre utilisateurs de l’espace
Conclusion générale
Bibliographie
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