Du plurilinguisme des empires vers un monolinguisme national dans les Balkans

Malgrรฉ les innombrables heures de travail solitaire, pendant de longs mois, la thรจse que je viens d’achever n’aurait ni la forme ni le fond qu’elle a aujourdโ€™hui, sans le soutien et la prรฉsence de personnes que j’ai eu lโ€™occasion de connaรฎtre et de cรดtoyer tout au long de ce parcours. Des femmes et des hommes qui m’ont entourรฉ pendant ces annรฉes ont contribuรฉ, chacun ร  sa maniรจre, ร  faire avancer ma recherche doctorale. Tout d’abord, je tiens ร  rendre hommage ร  quelqu’un dont jโ€™aurais souhaitรฉ la prรฉsence ร  ma soutenance. Anastasios-Fivos Christidis, bien qu’absent, reste toujours prรฉsent dans l’esprit et les cล“urs de ceux et celles qui l’ont connu. Mรชme si notre contact fut de courte durรฉe, il a su me faire profiter de sa sagesse, de son expรฉrience et m’a transmis ses valeurs qui ont nettement influencรฉ le parcours de ma recherche. Aprรจs une sรฉrie de mรฉsaventures acadรฉmiques qui ont suivi mon DEA, ma recherche doctorale s’est mise en route de maniรจre dรฉcisive et dรฉfinitive grรขce au soutien de Madame Andoniadis et ร  la confiance de Monsieur Dertilis. Je remercie mon directeur de thรจse, Monsieur Georges Dertilis, pour sa patience tout au long de ces annรฉes, mais surtout pour lโ€™intรฉrรชt qu’il a montrรฉ, dรจs le dรฉbut, pour un sujet qui ne relรจve pas uniquement du domaine de l’histoire. Je tiens ร  remercier aussi Hรฉlรจne pour sa disponibilitรฉ, son accueil, et j’aimerais aussi tรฉmoigner de la qualitรฉ de son contact humain.

Du plurilinguisme initial vers un monolinguisme national dans les Balkans : quelques repรจres historiques

Pendant les siรจcles qui ont prรฉcรฉdรฉ lโ€™รฉmergence des ร‰tats nationaux dans les Balkans, dans les grandes formations รฉtatiques comme lโ€™Empire byzantin ou ottoman, nous constatons la coexistence de plusieurs langues au-delร  de la langue officielle. Il sโ€™agit de langues qui ont une distribution et des fonctions plus ou moins prรฉcises dans lโ€™espace social et gรฉographique. Nous savons aussi que cette rรฉalitรฉ plurilingue รฉtait lรฉgitime, et que le multilinguisme social รฉtait tolรฉrรฉ par l’ร‰tat byzantin ou ottoman. En ce qui concerne les langues employรฉes par lโ€™ร‰tat ottoman, nous pouvons constater une coexistence, toute limitรฉe ou ponctuelle qu’elle soit, du turc ottoman avec une sรฉrie d’autres langues. Nous savons, par exemple, que le grec a รฉtรฉ employรฉ de faรงon systรฉmatique, comme langue de la diplomatie ottomane de la fin du XVe jusquโ€™ร  la seconde moitiรฉ du XVIe siรจcle. Pendant cette mรชme pรฉriode, la Porte entretenait des chancelleries oรน lโ€™on employait le serbe, le grec, lโ€™arabe, le persan ou la langue โ€˜acemi, en fonction de la langue des sujets auxquels lโ€™administration sโ€™adressait. Ponctuellement, la correspondance interne de lโ€™Empire pouvait se faire en une autre langue quโ€™en turc ottoman. Dโ€™autre part, dans les rรฉgions arabophones, la langue des tribunaux รฉtait l’arabe, les registres des tribunaux (kadรฎ sicili) se tenaient en arabe, tandis quโ€™on traduisait vers le turc ottoman les documents rรฉdigรฉs en arabe.

Le grec archaรฏsant qui est utilisรฉ par lโ€™administration ottomane est aussi la langue du Patriarcat oecumรฉnique de Constantinople et, quelles que soient ses variantes, il constitue une langue commune ร  un groupe de savants, aussi bien laรฏcs que clรฉricaux. Il s’agit d’une langue commune รฉcrite, qui est suffisamment codifiรฉe, et qui est utilisรฉe par excellence dans la gestion des affaires de l’ร‰glise, dans la liturgie orthodoxe, ainsi que dans les domaines du savoir concernant la thรฉologie et la philosophie. Nรฉanmoins, lโ€™ร‰glise de Constantinople fait preuve de tolรฉrance face au multilinguisme de ses fidรจles. Les diffรฉrentes langues, ou variรฉtรฉs dโ€™une mรชme langue, parlรฉes par les orthodoxes de lโ€™Empire, sont tout ร  fait compatibles avec l’idรฉologie oecumรฉnique que le Patriarcat vรฉhicule jusqu’au XIXe siรจcle : ยซ Nโ€™oublions pas que jusquโ€™ร  la fin du XIXe siรจcle la tradition de lโ€™orthodoxie [โ€ฆ] continuait ร  agir de maniรจre restrictive sur la reconnaissance de lโ€™identitรฉ nationale. Au sein de cette tradition, les diffรฉrents dialectes nโ€™acquรฉraient pas un poids particulier puisque leur usage nโ€™รฉcartait pas celui de la langue de lโ€™ร‰glise ; cette derniรจre รฉtait employรฉe de faรงon parallรจle, sans รชtre en concurrence avec les dialectes locaux. Quoique la forme de la langue liturgique soit importante dans la tradition de lโ€™orthodoxie, la survie des dialectes locaux et le fait de ne pas utiliser une langue unifiรฉe sont des รฉlรฉments qui nโ€™ont pas dโ€™importance particuliรจre dans sa vision du monde. ยป Au-delร  de lโ€™administration et de lโ€™usage officiel, les langues parlรฉes et รฉcrites dans lโ€™Empire ottoman sont nombreuses et occupent un certain nombre de fonctions. Les langues, ou les variรฉtรฉs dโ€™une langue, occupent des places diffรฉrentes dans des champs de communication tels que lโ€™enseignement, les cรฉrรฉmonies religieuses, le nรฉgoce au sein de lโ€™Empire, les marchรฉs urbains, le village, etc. ; elles varient รฉgalement selon le milieu et lโ€™origine sociale.

Lโ€™รฉcologie linguistique de lโ€™Empire est bouleversรฉe au XIXe siรจcle en raison du nouveau contexte historique qui se forme ร  partir du XVIIIe. ร€ la fin du rรจgne du Suleiman I (1566), lโ€™Empire entre progressivement dans une crise prolongรฉe. Lors du passage du XVIe au XVIIe siรจcle, le dรฉclin de la flotte ottomane, lโ€™ouverture des nouvelles voies maritimes pour le nรฉgoce europรฉen, contournant lโ€™Empire, lโ€™affaiblissement du pouvoir central, le surplus dรฉmographique, la baisse des revenus fiscaux de lโ€™ร‰tat et les conflits civils marquent un dรฉbut du dรฉclin pour lโ€™Empire. Dโ€™un point de vue politique et รฉconomique, lโ€™ร‰tat ottoman se transforme, au milieu du XVIIe siรจcle en un empire pรฉriphรฉrique circonscrit aux Balkans, ร  lโ€™Asie Mineure et aux pays arabes. Lโ€™affaiblissement de lโ€™Empire ottoman, qui se poursuit au XVIIIe siรจcle, favorise les visรฉes expansionnistes de la Russie, dโ€™abord, et bientรดt des autres grandes puissances de lโ€™Europe. La victoire de lโ€™armรฉe du Tsar face aux Ottomans et le traitรฉ de Koutchouk-Kaรฏnardji (1774) marquent le dรฉbut de la question dโ€™Orient et lโ€™ingรฉrence grandissante des Europรฉens dans les affaires de lโ€™Empire. La question dโ€™Orient, close avec le dรฉmantรจlement de lโ€™Empire ร  lโ€™issue de la premiรจre guerre mondiale, met sur la scรจne de lโ€™Est mรฉditerranรฉen les grandes puissances europรฉennes (la Grande-Bretagne et la Russie avant tout, mais aussi lโ€™Autriche, la France et la Prusse), lโ€™ร‰gypte vassale (mais autonome de fait), ainsi que les mouvements nationaux qui donnent lieu ร  la crรฉation des ร‰tats balkaniques. Cette question concerne la rivalitรฉ des puissances europรฉennes, notamment la Russie et la Grande-Bretagne, qui ont pour objectif le contrรดle des institutions et de lโ€™รฉconomie de lโ€™ร‰tat ottoman, de ses voies maritimes et terrestres, lโ€™annexion des territoires et qui, dโ€™une maniรจre gรฉnรฉrale, sโ€™apprรชtent ร  tirer le maximum de bรฉnรฉfices de l’รฉventuelle dรฉsagrรฉgation dรฉfinitive de lโ€™Empire. Cet antagonisme se manifeste ร  travers les guerres et les traitรฉs qui se succรจdent pendant tout le XIXe siรจcle, et qui affaiblissent de plus en plus lโ€™Empire. Lโ€™รฉmergence des nationalismes dans les Balkans vient sโ€™ajouter progressivement aux visรฉes expansionnistes des grandes puissances. Les projets nationalistes des รฉlites ou des ร‰tats balkaniques se dรฉploient, pendant le siรจcle des indรฉpendances dans les Balkans, en fonction des objectifs et de la volontรฉ des grandes puissances sur la question dโ€™Orient. Ainsi, le Royaume grec est nรฉ en 1830, suite au traitรฉ de Londres, confirmant la volontรฉ des grandes puissances europรฉennes de crรฉer un ร‰tat indรฉpendant, aprรจs neuf annรฉes dโ€™hostilitรฉs qui ont suivi lโ€™insurrection de 1821. ร€ lโ€™issue de la guerre de Crimรฉe, la Serbie, la Moldavie et la Valachie acquiรจrent l’indรฉpendance sous la suzerainetรฉ de l’Empire ottoman. Vingt ans plus tard, aprรจs une nouvelle guerre russo-turque, le congrรจs de Berlin (1878) dรฉclare la Bulgarie principautรฉ vassale. Un siรจcle aprรจs la paix de Koutchouk Kaรฏnardji, lโ€™Empire se retrouve sรฉrieusement rรฉtrรฉci et sous un protectorat de facto. ย Dรจs le dรฉbut, les nouveaux ร‰tats considรจrent leurs frontiรจres comme une ligne de sรฉparation provisoire et aspirent ร  lโ€™annexion de nouvelles rรฉgions. La remise en question de la lรฉgitimitรฉ politique du Sultan et de lโ€™ร‰tat ottoman sera suivie, parfois, d’une remise en question de la primautรฉ du Patriarcat oecumรฉnique sur les orthodoxes dans les Balkans. C’est dans ce cadre que sโ€™รฉlaborent de nouveaux modรจles politiques de gouvernement et de nouvelles identitรฉs collectives, tandis que les rapports de production capitalistes se dรฉveloppent, ne serait-ce que lentement, dans lโ€™Est mรฉditerranรฉen.

ร€ lโ€™aube de cette nouvelle รฉpoque et sous le poids des รฉvรฉnements qui surviennent tout au long du XIXe siรจcle, lโ€™รฉcologie linguistique de lโ€™Empire ottoman subit dโ€™importantes transformations. Le dรฉsenclavement progressif de la sociรฉtรฉ traditionnelle, qui se produit comme rรฉsultat de la globalisation du marchรฉ, se traduit par lโ€™รฉlargissement et lโ€™intensification de la communication. Au mรชme moment, les frontiรจres des ร‰tats nationaux, flottantes pendant tout le XIXe siรจcle, confinent, de plus en plus, un espace qui avait รฉtรฉ politiquement unifiรฉ pendant des siรจcles. De lโ€™autre cรดtรฉ, nous assistons ร  des migrations de populations, dรฉjร  amorcรฉes au siรจcle prรฉcรฉdent, ainsi quโ€™ร  une premiรจre vague dโ€™urbanisation. Les migrations, mettant en contact les populations de lโ€™Empire, vont sโ€™intensifier tout au long du XIXe, mais plutรดt sous forme de mouvements forcรฉs. En outre, nous observons la montรฉe des nouvelles langues communes au niveau du territoire national. Lโ€™alphabรฉtisation, cโ€™est-ร -dire lโ€™usage de lโ€™รฉcrit et de la lecture, au sein des ร‰tats nationaux, comme rรฉsultat de la scolarisation massive, sโ€™รฉtend au-delร  des couches lettrรฉes des siรจcles prรฉcรฉdents, se conjuguant avec la diffusion de lโ€™imprimรฉ. ร€ la fin de la premiรจre guerre mondiale, lโ€™Est mรฉditerranรฉen voit son espace communicatif redรฉfini. Toutefois, les mutations auxquelles on assiste pendant le XIXe siรจcle vont dans une direction prรฉcise.

Au moment de lโ€™รฉmergence des ร‰tats nationaux en Europe, et plus particuliรจrement dans les Balkans, pendant le XIXe siรจcle et au delร , on assiste ร  un effort de la part de l’ร‰tat, des sociรฉtรฉs littรฉraires, des revues, des รฉlites lettrรฉes pour imposer aux locuteurs qui se trouvent ร  lโ€™intรฉrieur des frontiรจres des ร‰tats une seule langue, et, en mรชme temps, une seule variรฉtรฉ de cette langue. Cela signifie que lโ€™on a, dโ€™un cรดtรฉ, un effort dโ€™รฉlimination des autres langues parlรฉes et/ou รฉcrites, et de lโ€™autre, lโ€™รฉlimination des multiples variรฉtรฉs dโ€™une langue. En effet, il sโ€™agit de ยซ l’uniformisation d’un espace communicatif sur le plan d’un territoire national par le monolinguisme ยป, ce que D. Baggioni qualifie d’invention europรฉenne. ย De nos jours, dans la plupart des ร‰tats nationaux formรฉs aprรจs la dissolution de l’Empire Ottoman, nous pouvons constater qu’au niveau du pouvoir central, une seule langue est reconnue en tant que langue officielle et que cette reconnaissance est, dans la plupart des cas, formelle, cโ€™est-ร -dire que cโ€™est lโ€™ร‰tat qui reconnaรฎt formellement dans ses textes lรฉgislatifs une langue en tant que langue officielle. Avec le recul dโ€™un siรจcle, nous savons que le XIXe est bien l’รฉpoque oรน commence le compte ร  rebours pour les variรฉtรฉs rรฉgionales du grec moderne, ainsi que pour les autres langues se trouvant dans l’ร‰tat grec ; il sโ€™agit dโ€™un processus qui va se prรฉcipiter aprรจs 1922. En revanche, le grec moderne commun, dรฉjร  formรฉ autour de 1830, dans ses traits morpho-syntaxiques principaux, gagne toujours du terrain face aux variรฉtรฉs dialectales et face aux autres langues. Le grec moderne commun conquerra le pays progressivement, se fixera vers le milieu du XXe siรจcle, pour acquรฉrir finalement le statut de la langue officielle de l’ร‰tat grec en 1976.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
A. Aperรงu historique
1. Du plurilinguisme des Empires vers un monolinguisme national dans les Balkans: quelques repรจres historiques
2. Aperรงu de la question de la langue avant 1850
3. Les langues dans le Royaume grec, les langues des Grecs
B. Objet de recherche
1.La formation d’une langue nationale, en Grรจce, dans la seconde moitiรฉ du XIXe siรจcle
2.Les acteurs sociaux
3.Les sources : approche mรฉthodologique et classification
C. De lโ€™usage de quelques termes et de certains glottonymes dans notre recherche
1. Dรฉmoticisme, dรฉmoticistes et dรฉmotique
2. ยซ Savants du XIXe ยป et ยซ intellectuels dรฉmoticistes du XXe ยป
3. La langue nationale
4. Le grec moderne entre la ยซ diglossia ยป et la ยซ dimorphia ยป
PREMIรˆRE PARTIE LE Rร”LE DE LA CONJONCTURE SOCIO-POLITIQUE DANS LA CONSOLIDATION DE LA LEGITIMITE DE LA LANGUE NATIONALE LEGITIMITE DE LA LANGUE NATIONALE
I. LA ยซ MISSION DE LA LANGUE GRECQUE ยป ET LE ยซ DROIT D’INGERENCE ยป DES SAVANTS OCCIDENTAUX
A. Changements et continuitรฉ dans la premiรจre moitiรฉ du siรจcle : vers la dรฉcouverte du grec moderne en Europe
B. La guerre de Crimรฉe et son impact sur la dรฉfinition des objectifs nationaux
C. Le grec ยซ langue vรฉhiculaire ยป et ยซ langue de civilisation ยป en Orient : l’รฉmergence dโ€™un projet et le fondement idรฉologique dโ€™une stratรฉgie
1. De l’insurrection ร  une ยซ conquรชte pacifique ยป de l’Empire : Markos Renieris et la mission de la langue grecque
2. Suite et rรฉpercussions dans les milieux des lettrรฉs grecs : les ยซ sociรฉtรฉs littรฉraires ยป et la ยซ propagation de lโ€™hellรฉnisme ร  lโ€™Orient ยป
D. D’une langue commune de l’Orient ร  une langue universelle : le cas de d’Eichtal
1. Le projet de d’Eichtal : objectifs, moyens et acteurs
2. Le choix du grec : la ยซ langue รฉlue ยป de lโ€™histoire
E. ยซ L’universalitรฉ du grec ยป et le cadre historique des annรฉes 1860
1. La ยซ question de la prononciation du grec ancien ยป : les hellรฉnistes entre la thรฉorie dโ€™ร‰rasme et le grec moderne
2. G. d’Eichtal : hellรฉniste et saint-simonien
F. Suite et retentissements du projet de d’Eichtal
1. ร‰chos de la publication et initiatives
2. Le dรฉbat
3. L’adoption de la prononciation grecque-moderne et son enjeu idรฉologique
G. Le poids des attentes europรฉennes et la ยซ dette grecque ยป
1. La fondation de l’ Association pour l’Encouragement des ร‰tudes Grecques et la formation d’une conjoncture
2. ยซ Droits et devoirs ยป des lettrรฉs grecs
II. Lโ€™ร‰MERGENCE DE LA LEXICOGRAPHIE DIALECTALE ET SON IMPACT
A. Apparition et aspect des recherches
1. Morphologie de l’activitรฉ รฉditoriale dans la seconde moitiรฉ du siรจcle
2. L’รฉlan dialectologique de la seconde moitiรฉ du siรจcle
3. ร‰tendue de la recherche lexicographique et profil des lettrรฉs qui y sont engagรฉs
4. La construction d’un objet : dรฉlimitation du terrain et constitution des corpus
B. Motifs et objectifs des travaux dans le cadre politique et idรฉologique de la pรฉriode en question
1. La thรจse de Fallmerayer et sa dynamique pour le dรฉveloppement des travaux dialectologiques
2. La topographie de la lexicographie dialectale et le ยซ paradoxe ยป de la Macรฉdoine
3. Les รฉtudes dialectologiques face ร  l’intรฉrรชt des hellรฉnistes pour le grec
4. Le ยซ trรฉsor lexical ยป et la langue cible
C. Origines linguistiques et origine nationale : le cas des rรฉgions ยซ excentrรฉes ยป
1. Le substrat proto-hellรฉnique de Cappadoce
2. La Thrace des Pรฉlasges et des Grecs
3. La transition du grec de l’Asie Mineure ร  Chypre
4. La thรฉorie indo-europรฉenne et l’usage du pรฉlasgique dans l’hellรฉnisation des origines linguistiques
D. Lโ€™impact de la dialectologie sur l’image du grec dialectal: parentรฉ synchronique et parentรฉ diachronique
DEUXIรˆME PARTIE HISTOIRE, PHILOLOGIE ET LINGUISTIQUE : LA VISION DE L’ร‰VOLUTION DE LA LANGUE DANS LA PERSPECTIVE DE LA Lร‰GITIMATION DES OBJECTIFS POLITIQUES ET LINGUISTIQUES
III. ยซ Dร‰Gร‰Nร‰RESCENCE ยป ET ยซ Rร‰Gร‰Nร‰RATION ยป Dโ€™UNE LANGUE : LA Rร‰HABILITATION, ET LE REGARD SUR L’HISTOIRE DU GREC
A. L’aspect des รฉtudes historiques du grec
B. La question de l’รฉvolution du grec au carrefour des diffรฉrentes disciplines
1. L’entrรฉe de la linguistique comparรฉe dans l’รฉtude de la langue grecque : un bref aperรงu historique
2. Lโ€™historiographie grecque au milieu du siรจcle
C. Mutations dans la conception de lโ€™histoire du grec, dans la seconde moitiรฉ du siรจcle
1. L’Eglise – ยซ Arche de la nation et de la langue ยป
2. L’archรฉologie des langues indo-europรฉennes au service de la puretรฉ linguistique
3. La ยซ force morale de la nation ยป et la ยซ puissance assimilatrice ยป du grec
D. La cristallisation des mythologies linguistiques
1. De la ยซ corruption ยป ร  lโ€™ ยซ immutabilitรฉ ยป et ร  ยซ l’unicitรฉ ยป du grec moderne
2. ยซ La particularitรฉ historique du grec ยป et le cas du latin
3. Enjeux idรฉologiques et politiques
4. ยซ Le grec – langue vivante ยป, le latin et l’attitude des hellรฉnistes occidentaux
E. La conception de l’รฉvolution du grec et son impact sur sa nomenclature
IV. LA CONCEPTION DE L’ร‰VOLUTION HISTORIQUE DU GREC ANCIEN DANS LA Lร‰GITIMATION IDร‰OLOGIQUE DES OBJECTIFS LINGUISTIQUES: L’APPORT DE LA THร‰ORIE ร‰OLODORIENNE
A. La thรฉorie รฉolodorienne et lโ€™origine homรฉrique des dialectes populaires du grec moderne
1. L’origine et la diffusion de l’approche รฉolodorienne
2. Langue littรฉraire et langue vernaculaire : les traces antiques de deux chemins parallรจles
3. Le grec ancien au fil des siรจcles : une รฉcologie linguistique immuable ?
4. Langue รฉolodorienne et langue homรฉrique : lโ€™association du modรจle รฉolodorien ร  la lexicographie dialectale
5. Textes homรฉriques et contexte historique
B. Le modรจle รฉolodorien et son impact sur la rรฉforme de la langue
1. Appuis scientifiques du modรจle รฉolodorien : les outils de la linguistique historique
2. La katharevousa comme nouvelle koinรจ et la ยซ vรฉhicularitรฉ ยป en tant que droit historique
3. L’autoritรฉ des savants comme droit historique
4. La complรฉmentaritรฉ des arguments linguistiques et historicistes
5. Cadres sociopolitiques et usages idรฉologiques
TROISIรˆME PARTIE LA CONCEPTION DE LA Rร‰FORME : ACTEURS, ACTIONS ET STRATร‰GIES
V. LES ร‰LITES LETTRร‰ES FACE ร€ LA Rร‰FORME DE LA LANGUE
A. Fixation du grec moderne : l’autoritรฉ des savants et le ยซ laisser faire ยป linguistique
1. La responsabilitรฉ collective de la communautรฉ des lettrรฉs et l’autoritรฉ individuelle
2. Engagement collectif, perspective temporelle ouverte et accomplissement des objectifs nationaux
3. Fixation et diffusion : deux procรฉdures naturelles et associรฉes
4. Le processus d’archaรฏsation comme une contrainte historique
B. Les concours de l’Universitรฉ et la mise en place des projets puristes : projets linguistiques et dรฉveloppement des stratรฉgies
1. L’universitรฉ, les associations et les revues comme facteur d’alliance et terrain d’action au service des projets linguistiques
2. Le concours pour ยซ l’histoire de la langue grecque moderne ยป : cadre et objectif
3. L’initiative d’Asopios vue en rapport ร  son projet linguistique et ses objectifs linguistiques
4. Le courant archaรฏste, le concours de la poรฉsie et le rรดle de Tsokanios dans les projets des puristes modรฉrรฉs
5. L’enjeu idรฉologique
6. Le rรดle des concours universitaires, des revues et des associations dans la promotion des projets puristes
C. Les objectifs de la rรฉforme, les prioritรฉs et la langue cible
1. Vernaculaires et langue commune : une cohabitation possible ?
2. Dรฉfinition des prioritรฉs dans la rรฉforme du grec
3. Quelle langue cible ?
VI. LES ร‰LITES LETTRร‰ES FACE ร€ L’ETAT
A. Politique linguistique de l’Etat grec : la politique du ยซ laisser faire ยป
1. Acadรฉmie des Lettres : une ยซ lacune ยป dans la rรฉforme de la langue?
2. Les traces dโ€™une planification linguistique et le rapport des savants avec les institutions de l’ร‰tat
B. Langue officielle : tรฉmoin identitaire et outil operationel pour le pouvoir politique
1. La formation d’une variรฉtรฉ au service de l’appareil de l’ร‰tat : initiatives privรฉes, responsabilitรฉ collective et devoir national
2. L’efficacitรฉ de l’outil linguistique face ร  l’aspect identitaire de la langue
C. Les initiatives des autoritรฉs institutionnelles et les limites de la fixation
1. Critรจres de correction : prioritรฉs et enjeux
2. L’aspect de l’intervention de l’ร‰tat : actions ponctuelles et encadrement
D. La rรฉforme du grec moderne entre les รฉlites lettrรฉes et l’ร‰tat : du ยซ laisser-faire ยป ร  l’ ยซ interventionnisme ยป, vers la fin du siรจcle
1. La rรฉforme de l’appareil รฉducatif et l’interventionnisme รฉmergeant de l’ร‰tat
2. La remise en question des fondements de la rรฉforme et la rรฉaction des lettrรฉs
3. Lโ€™Assemblรฉe face ร  la question de la reconnaissance officielle de la katharevousa
E. Les stratรฉgies des intellectuels dรฉmoticistes face ร  lโ€™hรฉritage psycharien
1. Les contradictions du purisme et les limites de la katharevousa
2. L’รฉmergence du mouvement dรฉmoticiste : ruptures et continuitรฉ
3. Les nouveaux intellectuels dรฉmoticistes : une gรฉnรฉration parricide?
CONCLUSIONS

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