DU NUMERIQUE A L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL : APPROCHE THEORIQUE

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Lectures et entretiens exploratoires : une orientation vers l’appropriation de l’environnement numérique de travail du cadre de santé de proximité

Notre volonté, dans cette partie, n’est pas de formaliser un cadre conceptuel exhaustif, mais bien d’apporter des premiers éléments théoriques et empiriques exploratoires qui vont nous permettre d’affiner notre question de recherche provisoire et aussi d’orienter plus finement notre problématique. Cette partie représente l’état de nos investigations théoriques au moment de la phase exploratoire. Elle sera moins précise que notre cadre conceptuel, mais permettra malgré tout de mesurer le cheminement intellectuel et conceptuel entre les différentes étapes du travail de recherche. Nous allons, dans un premier temps, proposer une synthèse des premières recherches théoriques pour ensuite les compléter avec les principaux enseignements issus de onze entretiens exploratoires réalisés auprès de chercheurs spécialisés et experts dans le domaine concerné, de témoins privilégiés et de proximité.

Lectures exploratoires : du numérique au sentiment d’efficacité personnelle en passant par l’approche des environnements capacitants

Une première recension des écrits, sur le portail Cairn, regroupant des versions électroniques de publications issues de quatre maisons d’éditions à orientation Sciences Humaines et Sociales, met en exergue des références quasi inexistantes sur notre thématique de recherche. Initialement, trois équations de recherches ont été utilisées avec l’option recherche avancée de Cairn. Pour la première, « cadre de santé » et « numérique », sur 900 résultats possibles, seulement deux ressources, assez proches de notre problématique, sans pour autant être spécifiques, sont retrouvées : « déclaration de compétences en technologie de l’information et de la communication pour l’enseignement des formateurs en institut de formation en soins infirmiers » (Avilez, 2012) ; « des cadres de santé « jouent » à évaluer. Le « serious gaming » pour appréhender l’évaluation ? » (Chabert et al., 2010). Concernant la seconde équation « cadre de santé » et « informatique », sur 236 résultats retenus, seul quatre articles pourraient être cités comme relativement proches de cette équation : tout d’abord, à nouveau celui d’Avilez (2012) et de Chabert et al. (2010), ensuite un chapitre d’un ouvrage sur le management de pôles à l’hôpital, « Pôles et management par l’intéressement : gadget ou réel intérêt à agir ? » (Limouzy, 2012) où le système d’information apparaît timidement et enfin l’article « les usages-types d’un outil de gestion des risques à l’hôpital » (Martineau, 2012). Notre troisième équation avec « cadre de santé » et « digital » ne fait ressortir aucun article sur les 126 résultats retenus. Cette première étape de recherche souligne des ressources extrêmement limitées sur ce sujet. Nous prenons l’option de proposer un éclairage conceptuel basé sur les mots clés de notre question de recherche provisoire et des questionnements conceptuels complémentaires. Nos lectures exploratoires se concentreront globalement sur :
Le cadre de santé, qu’il soit manager ou formateur, ses compétences numériques et son sentiment d’efficacité personnelle ;
Le numérique et ses différentes terminologies, ce qu’il contient ;
Les établissements où le numérique est utilisé (établissement de santé, institut de formation) ;
Les questions d’usage ou de pratique et le processus d’appropriation du numérique ;
L’environnement capacitant qui pourrait faciliter le pouvoir d’agir du cadre de santé (Cf. illustration N°3).
Un des premiers constats, issu de nos lectures exploratoires, fait émerger les confusions terminologiques existantes lorsqu’on s’intéresse au numérique. Parle-t-on de numérique, de digital, de technologie de l’information et de la communication, etc. ? Globalement, de nombreux auteurs utilisent le numérique lorsqu’ils étudient les logiques de transformations, de mutations numériques (Gallot & Verlaet, 2016). Pourtant dans les pays anglo-saxons, le terme digital est prédominant comme le souligne l’Académie Française. Polysémique pour Ropars (2015), l’utilisation de « numérique », est finalement un concept flou et vague (Bourgeois & Ntebutse, 2020). Il s’oppose cependant au terme « analogique », mais peut aussi être considéré comme un synonyme des termes « informatique » ou « système d’information » ou encore confondu avec le « web 2.0 » et les « technologies numériques » comme le souligne Bourgeois
Ntebutse (2020) en faisant référence à Doueihi ou encore Landry et Letellier (2016). Pourtant, dans l’enseignement et la formation, depuis de nombreuses années, la publication d’ouvrages comme « la pédagogie universitaire à l’heure du numérique » (Lameul & Loisy, 2014), « former, se former et apprendre à l’ère du numérique » (Cristol, 2014), « enseigner à l’université avec le numérique » (Massou & Lavielle-Gutnik, 2017) nous autorise à penser que l’utilisation du terme numérique prend le pas sur les autres dénominations, tout au moins dans l’espace francophone.
Dans le champ de la santé, les confusions sont également présentes et sont renforcées avec l’utilisation du terme e-santé et télémédecine. Comme le précise Simon (2017, 2019) les professionnels médicaux et paramédicaux utilisent le terme de télémédecine alors que les techniciens de l’informatique ou du numérique parlent de e-santé. Il ajoute qu’« en France, le terme télésanté intègre tous les domaines de la santé numérique, mais dans les pays anglo-saxons telehealth est surtout utilisé pour décrire les services de la télémédecine informative et telemedicine la pratique de la télémédecine clinique » (p.10). Nous retrouvons aussi le terme de TICsanté (Safon, 2019).
Cependant, concernant notre problématique centrée sur le profil cadre de santé, nous comprenons que l’usage de « numérique » est plus spécifique que celui de e-santé ou de la santé numérique. Nous pourrions parler de technologies numériques ou technologies informatisées (Béziat et Villemonteix, 2007; Jouët, 2003) centrées sur des solutions numériques managériales et pédagogiques qu’emploie quotidiennement le cadre de santé. En effet, le manager utilise surtout l’ordinateur associé à des logiciels comme le traitement de texte, l’utilisation de la messagerie électronique, le PowerPoint®, ou encore des outils de gestion des ressources humaines ou de gestion de lit. Pour le cadre de santé formateur, ces solutions peuvent-être complétées par une utilisation des plateformes numériques, des objets technologiques comme les mannequins intelligents dans le cadre de l’apprentissage par simulation. Finalement, cet ensemble de possibilités pourrait entrer dans le cadre d’un environnement numérique de travail qui s’apparenterait à la digital workplace, c’est-à-dire, pour Miller (2013), traduit et cité par Bellino (2013) comme :
un ensemble agrégé des services technologiques à travers lesquels nous travaillons : l’intranet, les communications unifiées, le microblogging, les systèmes de ressources humaines, le mél, les applications mobiles, les espaces collaboratifs, les systèmes de gestion de chaines d’approvisionnement et de la relation client, etc. (p.81)
Quelles politiques de développement du numérique dans les établissements de santé et les instituts de formation ?
Nous avons précédemment souligné l’existence d’une révolution numérique dans notre société. Qu’en est-il au sein des établissements de santé et des instituts de formation ?
Au sein des structures hospitalières, depuis le début des années 2000 et notamment depuis le plan Hôpital 2007, les pouvoirs publics investissent dans le domaine des technologies numériques en santé. Nos lectures nous ont permis de mettre en lumière quelques orientations clés dans un espace-temps allant du plan hôpital 2007 jusqu’aux réformes de 2019. Nous développerons plus en détails l’ensemble de ces orientations et les évolutions sur 2020 et 2021 dans notre cadre théorique.
Pour Martin (2019), des années 2000 à 2015, les évolutions législatives sont relativement timides. En 2003, le plan Hôpital 2007, considéré comme le premier plan d’ampleur ciblant les systèmes d’informations hospitaliers, amène les établissements de santé
s’informatiser du fait de la mise en place de la tarification à l’activité. Sept ans plus tard, il est renforcé par le plan Hôpital 2012. Entre 2011 et 2014, deux programmes sont proposés : d’une part, le programme Hôpital numérique dont l’objectif est de moderniser et de rendre le système d’information plus performant et, d’autre part, le programme Territoire de soins numérique qui se dote à l’époque d’un plan d’investissement de 80 millions d’euros auprès des
organisations et des services numériques innovants au bénéfice des professionnels de santé, des patients, mais aussi des aidants.
C’est en 2016, que l’accélération du numérique en santé est davantage visible avec la loi du 26 janvier qui vise à moderniser notre système de santé, notamment en relançant le dossier médical partagé et à ouvrir l’accès aux données de santé (cf. illustration N°4). Quelques mois après, le rapport du 04 juillet 2016 « stratégie nationale e-santé 2020 » marque une première étape dans le déploiement de la e-santé avec quatre axes. L’axe 2 « Soutenir l’innovation par les professionnels de santé » souligne la nécessité de développer les cursus de formation pour les professionnels de santé autour du numérique et de soutenir ceux qui s’engagent en faveur de l’innovation numérique. Fin 2017, la stratégie nationale de santé 2018-2022 basée sur 4 axes accorde au numérique une place de choix comme levier de transformation des politiques de santé. Au sein de l’axe 2, il est proposé de « généraliser les usages du numérique en santé pour abolir les distances » en précisant que « les promesses du numérique doivent être saisies par les professionnels de santé ». Il est préconisé « d’adapter le contenu des formations aux priorités de santé publique aux évolutions importantes des spécialités et à l’émergence de nouveaux métiers, en incluant les enjeux liés à la transformation numérique à la robotisation, à l’intelligence artificielle et aux innovations en santé ». Concernant l’axe innover pour transformer notre système de santé en réaffirmant la place des usagers », est soulignée la nécessité d’encourager l’innovation numérique en santé via sept propositions que nous détaillerons dans notre cadre théorique.
L’année 2018 sera le point de départ d’une association de travaux et de projets législatifs qui mèneront à la loi du 24 juillet 2019 ; cette dernière propose sur les quatre titres, un titre exclusivement orienté numérique : le titre III « développer l’ambition numérique ». Après avoir lancé cinq chantiers pour transformer le système de santé dont l’un s’oriente sur l’accélération du virage numérique en février 2018, la stratégie gouvernementale « ma santé 2022 », présentée en septembre de la même année, valorise ces orientations. Elle est notamment enrichie de six rapports dont celui de Pon & Coury (2018) sur l’accélération du virage numérique. Début 2019, le programme HOP’EN (programme hôpital numérique ouvert sur son environnement) est présenté, il fait suite au programme Hôpital numérique. Son budget de 420 millions d’euros a pour objectif d’harmoniser les services numériques pour faciliter le parcours patient. En avril, la feuille de route pour accélérer le virage numérique, basée sur cinq orientations et 26 actions, est présentée comme le support ad-hoc de suivi permettant de déployer les ambitions du titre III « développer l’ambition numérique en santé » de la loi du 24 juillet 2019, relative à l’organisation et à la transformation du système de santé.

Méthodologie pour la réalisation des entretiens exploratoires non-directifs

Notre étude ayant comme périmètre de recherche la région Normandie, nous avons réalisé nos entretiens dans d’autres régions, sauf pour trois chercheurs spécialisés et experts dans le domaine concerné. En effet, leurs missions professionnelles au sein de l’Université n’auront pas d’effet de biais dans la réalisation de nos investigations auprès des cadres de santé. Cette phase exploratoire s’est déroulée sur une période de quatre mois du 16 février au 16 juin 2018.
Ces onze entretiens basés sur une méthode non-directive, d’une durée moyenne de 40 minutes, se sont déroulés grâce à un guide d’entretien qui reprenait uniquement les thématiques des objectifs suivants.
Nos objectifs pour la phase d’enquête exploratoire
Nous proposons des objectifs principaux et secondaires différents pour chaque profil interrogé.
Objectifs pour les entretiens auprès des chercheurs spécialisés et experts dans le domaine concerné, basés sur quatre entretiens avec une « conversation libre et très ouverte »
Objectif principal
Approfondir nos connaissances sur le sujet du numérique dans le champ des sciences de l’éducation et du monde professionnel hors secteur sanitaire.
Objectifs secondaires
Éclaircir les différences et les similitudes concernant l’usage des mots/termes : numérique, technologie de l’information et de la communication, multimédias, digitalisation, informatique, etc. Identifier les différences entre « utilisation », « usage » et « pratique » du numérique.
S’interroger sur la pertinence d’utiliser l’appellation « compétences numériques » dans notre travail de recherche.
S’interroger sur la place de l’environnement professionnel dans l’intégration/appropriation des technologies numériques chez les cadres de santé.
S’interroger sur la pertinence d’utiliser le concept du sentiment d’efficacité personnelle théorisé par Bandura au regard de l’usage des technologies numériques chez les cadres de santé.
S’interroger sur les différences d’usages du numérique au niveau personnel et professionnel, en prenant en compte les approches socio-culturelle, éducative, familiale et générationnelle, mais aussi les filières métiers initiales (infirmier, kinésithérapeute, manipulateur en électroradiologie médicale, etc.).
Objectifs pour les entretiens auprès des témoins privilégiés, basés sur trois entretiens avec une « conversation libre et très ouverte »
Objectif principal
Appréhender le point de vue des décisionnaires (Agence Régionale de Santé, directeur des soins d’un Centre Hospitalier Universitaire et directeur d’Institut de Formation en Soins Infirmiers) sur les évolutions du métier de cadres de santé et plus particulièrement concernant le numérique.
Objectifs secondaires
Identifier les nouveaux enjeux et les changements pour les cadres de santé dans leur pratique professionnelle.
S’interroger sur les nouvelles compétences requises pour les cadres de santé formateur et manager.
Définir la place du numérique et son impact dans les établissements de santé et les instituts de formation et, par répercussion, sur les pratiques professionnelles des cadres de santé.
Entre les formateurs et les managers, définir lesquels sont les moins confrontés au numérique dans sa pratique professionnelle.
S’interroger sur la différence de perception entre les décisionnaires (Ministère, Agence Régionale de Santé, Direction, etc.) et les cadres de santé sur l’implantation du numérique dans les établissements de santé et les instituts de formation.
Objectifs pour les entretiens auprès de témoins de proximité, basés sur quatre entretiens avec une « conversation libre et très ouverte »
Objectif principal
Recueillir le point de vue des cadres de santé (formateurs et managers) sur l’évolution de leur métier et plus particulièrement concernant le numérique.
Objectifs secondaires
S’interroger sur les nouvelles compétences requises pour les cadres de santé formateurs et managers.
Définir le métier (manager ou formateur) qui utilise le moins de numérique dans sa pratique professionnelle quotidienne.
Vérifier si le sujet du numérique apparaît spontanément dans le discours des cadres lorsque la question des évolutions de leur métier est évoquée dans l’entretien.
Sonder si les cadres se sentent compétents avec le numérique.
Définir si le numérique est une priorité, ou va le devenir, dans leur pratique professionnelle.
Constater si la politique institutionnelle a un impact sur le développement des compétences numériques chez les cadres.
Précisions du profil des interviewés : cadres de santé, directeurs, enseignants-chercheurs
La durée moyenne des onze entretiens est de quarante minutes. Sur le total des entrevues, deux ont été réalisées en visioconférence. Les autres se sont déroulées dans des bureaux individuels (5), des salles de cours (3) et dans une salle de réunion (1). Trois entretiens ont été effectués en Normandie, la région dans laquelle nous exerçons, auprès de chercheurs spécialisés dans le domaine, sept dans quatre régions de France (Ile-de France, Hauts de France, Nouvelle Aquitaine et Pays Loire) et un en Belgique (cf. tableau N°6).
Sentiment d’efficacité personnelle face au développement d’une culture numérique
Lorsque nous interrogeons les enseignants-chercheurs sur le sentiment d’efficacité personnelle théorisé par Bandura, différents points sont soulignés. Pour CES-4, sur « ce sujet-là, euh, on oublie assez souvent que les différents éléments, les facteurs, les moteurs, toutes ces choses-là qu’on peut épingler, elles démarrent généralement d’une perception du contexte par l’individu ». Il précise, « je pense que le gros problème que je vois, c’est que ces théories sur le sentiment d’efficacité personnelle ou la motivation euh…, je n’en n’ai pas encore vraiment trouvé, sauf, alors, ça devient d’une complexité inouïe, qui tiennent compte si vous voulez de l’ensemble des facteurs (…). C’est très difficile de se construire une idée de ces concepts-là, (…) je pense que si on regarde ces facteurs-là qui sont, finalement bien souvent, de l’ordre du déclaratif. « Oui, oui, oui, moi avec un ordinateur je n’ai pas de problème » euh, il faut l’accompagner quand même d’essais, d’une panoplie d’éléments objectifs par rapport à ça, c’est-à-dire le type d’outils qu’on utilise, pour quoi faire etc. ». Ainsi pour CES-4, il semble peu pertinent, dans une recherche, de ne s’attacher qu’au sentiment d’efficacité personnelle sans prendre en compte le contexte et l’utilisation faite dans ce contexte : « il est très difficile de travailler uniquement sur ce sentiment d’efficacité (…). Hein, attention, je n’ai pas dit du tout que c’était inintéressant, mais il faut aussi l’accompagner de mesures dans le champ du réel … dans l’objectivation. Je pense que c’est vraiment quelque chose qui est important. Parce que moi, je l’ai vu dans certaines recherches : quand on se contente de sentiments, bah les gens vont vous dire, bah oui ça va aller, bah oui, évidemment. D’ailleurs, même les jeunes savent les utiliser, pourquoi pas moi. Mais ils ne les utilisent pas dans les faits, et pire que ça ou avec ça en tout cas, ils ne voient pas à nouveau comment le transférer. Autrement dit, ils peuvent avoir un sentiment d’efficacité personnelle dans la vie quotidienne, mais être complétement inhibés dans un amphi ou face à un groupe d’étudiants etc… Donc je pense que, pour moi, le mot-clé de la compréhension des différents modèles comme la motivation, l’engagement, le sentiment d’efficacité, c’est quand même le contexte et aussi qu’est-ce que la personne fait objectivement dans le contexte. Ça, c’est pour moi quelque chose de fondamental. Et ça l’est tellement, qu’on l’oublie finalement. Et donc, quand on voit les théories de l’engagement, de la motivation etc.
… bah évidemment, c’est le rapport qu’a la personne par rapport évidemment aux facteurs un peu externes, aux tâches qu’on lui donne, à son degré de compétence par rapport à l’exécution ou non de la tâche, et aussi au degré de liberté qu’elle va avoir dans la résolution de celle-ci. ». CES-2 souligne également ce paramètre subjectif du sentiment d’efficacité personnelle, en reprenant l’exemple d’un travail effectué par une médecin urgentiste sur ce sujet : « elle cherchait un outil de mesure fiable et c’est elle qui avait transformé l’échelle de la douleur en échelle où elle demandait, pendant ces entretiens, à ces interviewés de se positionner sur l’échelle qu’elle avait conçu. Et en fonction du moment où elle les interviewait, soit à l’entrée, soit la fin de l’entretien, l’échelle n’était pas la même. Il y a quand même beaucoup de facteurs qui influencent ses réponses, et puis c’est la fiabilité de mesure, C’est tellement subjectif (…). A la fin, elle demande un deuxième positionnement sur l’échelle et même dans ces conditions-là, il y avait des évolutions chez les mêmes interlocuteurs. Par contre, ce qui était très intéressant, c’est quand tu compares les métiers. C’est ce qu’elle faisait aussi et, là, t’es pile dans l’actualité : le sentiment de médecins et les gens qui n’étaient pas médecins dans les centres d’appel n’était pas du tout le même ».
Du numérique à l’environnement numérique de travail : approche théorique
Au sein des publications, de nombreux termes, sont utilisés pour définir les activités professionnelles adossées au domaine technologique (Boullier, 2019). Parmi ces nombreuses appellations, l’usage du terme « numérique » semble prendre le pas sur les autres dénominations, tout du moins dans l’espace francophone. Cependant, le numérique garde la particularité « d’un concept passe-partout » dont il semble difficile de délimiter les contours et de mesurer la spécificité. En effet, compte tenu de son passage d’adjectif à celui de nom, ce terme devient plus flou, plus vague (Bourgeois & Ntebutse, 2020). Pour Doueihi (2013b), les différentes définitions proposées par les dictionnaires sont indécises et généralement ne précisent que les aspects « étymologique et technique, un secteur associé au calcul – au nombre – et surtout aux dispositifs opposés à l’analogique » (p.5).
Numérique, digital, informatique, Technologie de l’Information et de la Communication,  multimédias sont-ils synonymes ?
Globalement, plusieurs termes sont utilisés pour parler des différentes technologies. Assez classiquement, nous retrouvons : numérique, digital, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), nouveaux médias, environnements virtuels, informatique (Vitali-Rosati, 2014). Béziat et Villemonteix (2007) ou encore Jouët (2003) emploient l’expression de
technologies informatisées ». Chaque terminologie a connu des pics d’utilisation linguistique. L’usage de « nouveau » disparaît progressivement, compte tenu d’une implantation des technologies marquée dans notre société (Bourgeois & Ntebutse, 2020). L’emploi de numérique » dans les pays francophones apparaît le plus contemporain, alors que l’ancrage de « digital » ne fait pas débat dans les pays anglophones. Nous reviendrons sur les principales terminologies en insistant plus particulièrement sur le numérique, qui selon Legrenzi (2015)
représente à la fois les informations ainsi que l’ensemble des usages et traitements de ces informations s’appuyant sur un outil informatique en vue d’une finalité́métier » (p. 57). Le numérique s’oriente davantage vers l’usage et l’individu et moins sur la technologie.
Multimédias, informatique, technologie de l’information et de la communication (TIC)
Plus restrictif que numérique, le terme multimédia est relié au domaine de l’audiovisuel et de la télécommunication selon le site France Terme (www.culture.fr/franceterme). Concernant l’usage du terme informatique, selon le grand dictionnaire terminologique du Québec, c’est une discipline qui s’intéresse à tous les aspects, tant théoriques que pratiques, reliés au traitement automatique de l’information, à la conception, à la programmation, au fonctionnement et à l’utilisation des ordinateurs » (http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca.). Apparu pour la première fois dans un article scientifique allemand en 1957, l’informatique était, au départ, une branche des mathématiques, avant d’être considérée comme une nouvelle science indépendante (Legrenzi, 2015). Enfin, l’utilisation de « Technologie de l’Information et de la Communication » (TIC), a émergé dès les années 1970 dans les pays anglo-saxons (Jouët, 2003b). Elle est appelée aussi  abandonné compte tenu de l’implantation de la culture numérique dans notre société depuis de nombreuses années. Elle correspond selon le grand dictionnaire terminologique du Québec : un ensemble des technologies issues de la convergence de l’informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l’émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l’échange de l’information.
Pour Bonfour et Epinette (2006), les TIC regroupent les équipements, les réseaux de communication ainsi que différents logiciels associés à des bases de données. Ces auteurs confrontent ces technologies aux systèmes d’information qui correspondent davantage à une approche managériale basée sur des processus organisationnels où sont utilisés, entre autres, des tableaux de bord. Enfin, si les TIC sont à l’origine du caractère multimédia comme les smartphones et de nombreux services qui s’y rattachent, comme internet ou la messagerie instantanée (Grand dictionnaire terminologique du Québec), elles peuvent être vues comme une interface entre l’usager et le monde qui l’entoure (Desjardins, Lacasse, & Bélair, 2001) cité par IsaBelle et al. (2012a).
Numérique Versus digital : un dilemme francophone
Le terme numérique, peu employé avant les années 2000, est un mot passe-partout qui sert à englober, de manière assez vague, un champ relativement vaste (Bourgeois et Ntebutse, 2020). Il s’est cependant intégré rapidement dans notre vocabulaire (Doueihi, 2013a). Selon le Grand Robert, le numérique est représenté par un nombre. C’est une suite binaire de 0 et de 1 qui permet de définir des pratiques qui caractérisent notre quotidien, sans toutefois arriver à totalement en saisir la spécificité (Vitali-Rosati, 2014). Le numérique est facilement confondu avec le terme digital. Nous en prenons pour preuve, les débats récurrents sur les blogs dédiés au numérique et au digital précisent cette interrogation : « Faut-il dire numérique ou digital ? » (Ropars, 2015). Par exemple, dans le champ sanitaire et social, au sein du rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur la transformation digitale de la formation professionnelle continue (IGAS, 2017), la confusion entre digital et numérique est présente dès les premières pages. Le titre parle de transformation digitale, alors qu’au sein de la synthèse, dès la page trois, au niveau de la seconde ligne, le rapport utilise les termes de transformation numérique ». Pourtant, l’Académie française fait bien le distinguo entre les adjectifs numérique et digital.
L’adjectif digital en français signifie « qui appartient aux doigts, se rapporte aux doigts ». Il vient du latin digitalis, « qui a l’épaisseur d’un doigt », lui-même dérivé de digitus, « doigt ». C’est parce que l’on comptait sur ses doigts que de ce nom latin a aussi été tiré, en anglais, digit, « chiffre », et digital, « qui utilise des nombres ». On se gardera bien de confondre ces deux adjectifs, digital et numérique, qui appartiennent à des langues différentes et dont les sens ne se recouvrent pas : on se souviendra que le français a à sa disposition l’adjectif numérique. (Académie française, n.d) Le numérique qui s’oppose au terme analogique peut aussi être considéré comme un synonyme des termes « informatique » ou « système d’information » ou encore confondu avec le « web 2.0 » et les « technologies numériques » comme le soulignent Bourgeois et Ntebutse (2020) en faisant référence à Doueihi ou encore Landry et Letellier (2016). Par conséquent, si la définition de digital semble être relativement claire, grâce à l’explicitation de l’Académie Française (lorsque nous utilisons une application sur un smartphone ou une tablette, l’utilisateur vit une expérience digitale, grâce à l’utilisation de ses doigts), il semble moins aisé de définir le terme « numérique ». Étant polysémique (Ropars, 2015), les dictionnaires restent relativement flous sur une définition précise et, lorsque cela est proposé, seul l’aspect étymolo-technique est offert, c’est-à-dire « un secteur associé au calcul, au nombre – et surtout aux dispositifs opposés à l’analogique » (Doueihi, 2013, p.5). Pour le grand dictionnaire terminologique du Québec, c’est « un mode de représentation de données sous forme d’éléments binaires (1 ou 0) et les procédés utilisant ce mode de représentation ». Dans le champ de l’éducation, sa définition est davantage circonscrite. Le numérique est alors considéré comme l’ensemble des outils et des technologies numériques utilisées à des fins éducatives (de l’ordinateur à l’utilisation des réseaux sociaux, en passant par les logiciels spécialisés ou l’utilisation de dispositifs mobiles) » (Azema & Lenzen, 2014, p.8).
Malgré ces ambiguïtés, la polysémie et la difficulté à préciser les contours du terme numérique (C. Bourgeois & Ntebutse, 2020; Legrenzi, 2015), il apparaît nécessaire, pour le définir, de prendre en compte les dimensions épistémologique, institutionnelle, sociale, économique et politique en s’intéressant autant à l’utilisation individuelle et collective des utilisateurs, mais également en s’interrogeant sur des questions éthique, écologique (le choix des matériaux) et juridique (le droit à l’image) (Doueihi, 2013a). Cela nécessite de ne pas voir le numérique uniquement sous l’angle d’un objet technique (Bourgeois & Ntebutse, 2020). Il pourrait alors être considéré comme une spécificité culturelle et, ainsi, comme une culture à part entière ayant pour socle l’informatique avec des enjeux techniques, sociaux et éthiques (Bellair, 2018; Doueihi, 2013b). En complément, Legrenzi (2015), via une approche économique, précise que le numérique, c’est « à la fois les informations ainsi que l’ensemble des usages et traitement de ces informations s’appuyant sur un outil informatique en vue d’une finalité métier » (p.57). Dans une approche plus globale, le numérique, basé sur la science informatique, regrouperait, d’une part, les technologies ou outils, comme les ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés et, d’autre part, les applications, solutions numériques et logiciels comme les messageries instantanées, les applications de streaming, les réseaux sociaux, etc. (Studer, 2018). L’ensemble serait intégré dans un environnement professionnel en perpétuel évolution. Précisons que le 09 mars 2021, suite à une publication dans le journal officiel, l’état s’est positionné officiellement sur l’utilisation du mot « numérique » en abandonnant l’anglicisme digital (Journal officiel, 2021).
Du numérique à l’environnement numérique de travail : quel contour numérique étudier dans les pratiques managériales du cadre de santé de proximité ?
Comme nous l’avons vu précédemment, l’emploi du terme numérique est assez vaste. Les définitions, notamment dans le champ de la santé, intègrent de nombreux éléments. Compte tenu des caractéristiques du métier du cadre du cadre de santé de proximité et de l’évolution de ses missions avec le déploiement d’un travail davantage en mobilité, intégrant bien souvent la gestion de plusieurs unités de soins, il nous semble pertinent de nous intéresser plutôt à l’environnement numérique de travail du manager, compte tenu des nouvelles manières de s’organiser et de collaborer avec les outils et les solutions numériques. Notre périmètre de réflexion, plus large qu’une approche technocentrée, va au-delà des outils de gestion, c’est-à-dire comme le précise Moisdon (1997) cité par Vaujany (2006) « tout schéma de raisonnement reliant de façon formelle un certain nombre de variables issues de l’organisation et destinées à instruire les divers actes de la gestion » (p.113). Elle n’est pas synonyme de la e-santé.
La e-santé n’est pas l’environnement numérique de travail
Malgré une présence forte dans les établissements de santé, notamment depuis la stratégie nationale e-santé 2020 » (Ministère des Affaires sociales et de la Santé, 2016) et les récentes évolutions issues des travaux du rapport de Pon & Coury (2019) « accélérer le virage numérique », notre réflexion ne va pas s’intéresser à la e-santé qui, selon Safon (2017), peut être assimilée à la télésanté, santé numérique, santé connectée et à tous les domaines où les technologies numériques sont utilisées au service de la santé. Si nous prenons appui sur la figure de Simon (2015) ci-dessous qui propose un périmètre de la e-santé (cf. illustration N°7), une faible partie pourrait concerner les outils managériaux que les cadres utilisent au quotidien. Nous retiendrons dans les outils supports (en haut de la figure) : internet, les outils de visioconférence et les outils de type smartphones ou tablettes. Le reste de ce périmètre concerne prioritairement les patients, les équipes médicales et paramédicales, même si nous sommes bien conscients que le manager a un rôle dans le déploiement et l’accompagnement de la e-santé dans les secteurs de soins.

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Table des matières

NTRODUCTION
PARTIE I – PROBLEMATIQUE : LE CADRE DE SANTE PARAMEDICAL DE PROXIMITE FACE A L’AMBITION NUMERIQUE EN SANTE
1 UNE PROBLEMATIQUE ISSUE DE NOTRE EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
1.1 UN DECALAGE ENTRE DES PRESCRIPTIONS A DEVELOPPER ET A UTILISER LE NUMERIQUE ET LA REALITE D’USAGE CHEZ LES CADRES DE SANTE PARAMEDICAUX
1.2 QUESTION DE RECHERCHE PROVISOIRE ET QUESTIONNEMENTS CONCEPTUELS
2 LECTURES ET ENTRETIENS EXPLORATOIRES : UNE ORIENTATION VERS L’APPROPRIATION DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL DU CADRE DE SANTE DE PROXIMITE
2.1 LECTURES EXPLORATOIRES : DU NUMERIQUE AU SENTIMENT D’EFFICACITE PERSONNELLE EN PASSANT PAR L’APPROCHE DES ENVIRONNEMENTS CAPACITANTS
2.2 ENTRETIENS EXPLORATOIRES DANS LE CHAMP MANAGERIAL ET PEDAGOGIQUE
2.2.1 Effectif de l’échantillon : onze entretiens exploratoires
2.2.2 Méthodologie pour la réalisation des entretiens exploratoires non-directifs
2.2.3 Les principaux enseignements des entretiens exploratoires : une recherche orientée vers le cadre de santé de proximité
2.2.4 Synthèse des onze entretiens exploratoires à travers un éclairage de nos lectures initiales
3 PROBLEMATIQUE SPECIFIQUE DE LA RECHERCHE : L’AMBITION NUMERIQUE EN SANTE COMME TRANSFORMATEUR DES PRATIQUES MANAGERIALES DES CADRES DE PROXIMITE DANS LES ETABLISSEMENTS?
3.1 QUESTION DE RECHERCHE ET HYPOTHESES
3.2 PERTINENCE ET RETOMBEES DE LA RECHERCHE
PARTIE II – CADRE THEORIQUE : LE PROCESSUS D’APPROPRIATION DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL SOUS L’ANGLE DES ENVIRONNEMENTS CAPACITANTS
4 ÉCLAIRAGE THEORIQUE : CONSIDERER L’INSTRUMENT AU TRAVERS L’APPROCHE DES ENVIRONNEMENTS CAPACITANTS ET SOUS UN ANGLE ECOSYSTEMIQUE
4.1 DU NUMERIQUE A L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL : APPROCHE THEORIQUE
4.1.1 Numérique, digital, informatique, Technologie de l’Information et de la Communication, multimédias sont-ils synonymes ?
4.1.2 Du numérique à l’environnement numérique de travail : quel contour numérique étudier dans les pratiques managériales du cadre de santé de proximité ?
4.2 ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL, ARTEFACT ET INSTRUMENT : INFLUENCE DES GENESES INSTRUMENTALES DE RABARDEL94
4.2.1 Différencier artefact et instrument
4.3 CONTEXTE : DE LA REVOLUTION NUMERIQUE DANS NOTRE SOCIETE A UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU NUMERIQUE DANS LES ETABLISSEMENTS DE SANTE FRANÇAIS
4.3.1 Une révolution numérique dans notre société
4.3.2 Une révolution numérique dans les établissements de santé sans intégrer les cadres de santé ?
4.4 LE CADRE DE SANTE PARAMEDICAL DE PROXIMITE DANS LES ETABLISSEMENTS DE SANTE PUBLICS : UN USAGE PLUTOT INFORMATIQUE QUE NUMERIQUE ?
4.4.1 Le cadre de santé de proximité paramédical : un travail invisible, mais indispensable
4.4.2 Le cadre de santé de proximité dans un environnement numérique de travail : un décalage entre prescription et réalité de terrain ?
4.4.3 Synthèse : le cadre de santé et le numérique
4.5 ENVIRONNEMENT CAPACITANT ET CAPABILITES AU SERVICE DU POUVOIR AGIR DU MANAGER
4.5.1 Les capabilités : de la capacité d’agir au pouvoir d’agir
4.5.2 L’environnement capacitant comme espace de développement professionnel autonome
4.5.3 Une synthèse sous forme d’infographie illustrée par des exemples en lien avec les pratiques managériales des cadres de santé de proximité
4.5.4 Focus sur l’approche ergonomique et l’affordance : quelle place dans l’espace « processus d’opportunité » et comme facteurs de conversion dans l’approche des capabilités ?
4.6 DE L’UTILISATION A L’APPROPRIATION DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL
4.6.1 Différencier utilisation, usage et pratique
4.6.2 Appropriation, intégration … de quoi parle-t-on ?
4.6.3 Panorama d’une sélection non exhaustives de modèles d’appropriation des technologies numériques
4.6.4 Synthèse des différents modèles sous forme de modélisation des niveaux d’appropriation du numérique
4.7 USAGE DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL CHEZ LES CADRES DE SANTE : DE LA COMPETENCE AU SENTIMENT D’AUTO-EFFICACITE PERSONNELLE
4.7.1 Les compétences numériques dans le processus d’appropriation de l’environnement numérique de travail
4.7.2 Sentiment d’efficacité personnelle : source d’influence des choix du cadre de santé
4.8 SYNTHESE DES LECTURES ET ARTICULATION DES ELEMENTS-CLES DE NOTRE PROBLEMATIQUE
PARTIE III – INVESTIGATION « ECLAIRAGE EMPIRIQUE » AUPRES DE 30 CADRES DE SANTE DE PROXIMITE
5 PHASE METHODOLOGIQUE : RECHERCHE QUALITATIVE PHENOMENOLOGIQUE
5.1 OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
5.2 METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
5.2.1 Type de la recherche : qualitative, fondamentale et phénoménologique
5.2.2 Détails et devis de la recherche
5.2.3 Contour méthodologique de la recherche empirique expérimentale
6 METHODOLOGIE DE LA PRESENTATION DES RESULTATS DE NOTRE RECHERCHE EMPIRIQUE EXPERIMENTALE
6.1 COLLECTE DES DONNEES : NOMBRE D’ENTRETIENS REALISES ET REPARTITION SUR LES DIFFERENTS ETABLISSEMENTS…219
6.2 CODAGE DES ENTRETIENS PAR ETABLISSEMENT ET PROFIL DES TRENTE INTERVIEWES
6.3 METHODE DE CATEGORISATION DES CONCEPTS, THEMATIQUES ET DE LA PRESENTATION DES RESULTATS
7 PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE EMPIRIQUE EXPERIMENTALE
7.1 CADRE DE SANTE DE PROXIMITE : QUELLE DESCRIPTION DE LEUR METIER ?
7.1.1 Six caractéristiques principales qui précisent les activités managériales du cadre de santé
7.1.2 D’autres caractéristiques plus hétérogènes …
7.2 ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL : UNE VISION PLUTOT POSITIVE, « MAIS LES CHANGEMENTS DOIVENT SE FAIRE MAINTENANT »
7.2.1 Photoelicitation : l’environnement numérique de travail plutôt différent du quotidien, mais envahissant et, en même temps, incontournables pour le manager d’aujourd’hui positive et une prise de conscience de son développement
7.3 DE L’UTILISATION A L’APPROPRIATION DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL
7.3.1 Un profil utilisateur globalement « assez à l’aise » avec l’environnement numérique de travail chez les cadres de santé de proximité avant et après la crise covid
7.3.2 Environnement numérique de travail chez les cadres de santé : quelles solutions et quels instruments sont utilisés et dans quels lieux ?
7.3.3 Usage de l’environnement numérique de travail : plus de freins que d’avantages, mais une certaine cohérence sur les aspects technologiques, institutionnels et de politiques de formation et d’accompagnement
7.3.4 Appropriation de l’environnement numérique de travail
7.3.5 De l’usage à l’appropriation de l’environnement numérique de travail : principaux freins et facteurs favorisants
7.4 USAGE DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL : L’EXPRESSION D’UN SENTIMENT D’EFFICACITE PERSONNELLE « PLUTOT ELEVE »
7.4.1 Un sentiment d’efficacité personnelle « plutôt élevé » chez les cadres de santé
7.4.2 Que retenir de nos entrevues sur le sentiment d’efficacité personnelle ?
7.5 ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL ET TELETRAVAIL : UN INTERET GRANDISSANT POUR LES CADRES
7.6 CULTURE ET LANGAGE NUMERIQUE DANS LES ETABLISSEMENTS DE SANTE
7.6.1 Un retard de culture numérique dans les établissements de santé
7.6.2 Quel langage chez les interviewés : informatique, numérique … ?
7.7 FOCUS SUR LA FORMATION AU NUMERIQUE DANS LES INSTITUTS DE FORMATION DES CADRES DE SANTE
7.8 QUELLES ATTENTES ET/OU DESIRS DE L’ENT CHEZ LES CADRES DE SANTE ?
7.8.1 Des attentes liées à la technologie : logiciels plus efficaces et performants associés à des smartphones et des ordinateurs portables professionnels
7.8.2 Désirs individuels : utiliser davantage l’environnement numérique et être plus compétent
7.8.3 Des attentes d’un quotidien de travail plus collaboratif avec l’environnement numérique de travail
7.8.4 Plus spécifiquement en postdéconfinement : de nouveaux besoins matériels pour la
visioconférence et le télétravail
7.9 UNE SYNTHESE DES RESULTATS SOUS FORME DE PERSONA
PARTIE IV – ANALYSE ET DISCUSSION : D’UNE VISION TECHNOCENTREE A UNE APPROCHE ECOSYSTEMIQUE
8 PHASE ANALYTIQUE ET DISCUSSION : LE PROCESSUS D’APPROPRIATION DE L’ENT A CONSIDERER SOUS L’ANGLE ECOSYSTEMIQUE
8.1 UNE APPROPRIATION PLUS INFORMATIQUE QUE NUMERIQUE DE L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
8.1.1 Le quotidien du cadre de santé et sa relation à l’environnement numérique de travail
8.1.2 Un niveau d’appropriation de l’environnement numérique de travail entre la phase d’application et d’augmentation
8.1.3 Finalement, plutôt une appropriation de l’environnement « informatique » de travail
8.1.4 Hypothèse invalidée … et, pourtant, des attentes fortes de développement du numérique
8.2 LA CULTURE NUMERIQUE ET LA POLITIQUE DE FORMATION ET D’ACCOMPAGNEMENT : INDISPENSABLE MAIS INSUFFISANTE POUR FACILITER L’USAGE DE L’ENT ET LE SENTIMENT D’EFFICACITE PERSONNELLE ELEVE
8.2.1 La culture numérique et les politiques de formation et d’accompagnement : à prendre en compte pour faciliter l’usage de l’environnement numérique de travail
8.2.2 La politique d’accompagnement et de formation : peu d’impact sur le sentiment d’efficacité personnelle
8.2.3 Quels facteurs de conversion positifs au service de l’« usage » de l’environnement numérique de travail et d’un sentiment d’efficacité personnelle élevé ?
8.2.4 Validation de notre seconde hypothèse : une politique de formation et d’accompagnement nécessaire, mais insuffisante si la culture numérique institutionnelle et la technique ne suit pas
8.3 LE MANQUE D’ERGONOMIE ET DES CARACTERISTIQUES TECHNOLOGIQUES « ARCHAÏQUES » : FACTEURS DE CONVERSION NEGATIF A L’USAGE DE L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL
8.3.1 Une validation de notre troisième hypothèse, mais avec la nécessité de prendre en compte la dimension instrumentale dans sa globalité
8.3.2 Une vision macroscopique des principaux facteurs de conversion
8.3.3 Cinq facteurs de conversion à considérer dans le processus d’appropriation de l’environnement numérique de travail
8.4 LES CADRES S’EMPARENT-ILS DE L’AMBITION NUMERIQUE EN SANTE ?
8.4.1 Une tension entre le prescrit et le réel
8.4.2 Prendre en considération le panel de facteurs de conversion pour permettre aux cadres de réellement s’emparer de l’ambition numérique
8.4.3 Focus sur la politique managériale du numérique et sur la politique de formation et d’accompagnement
8.4.4 « Des » environnements au service de l’appropriation de l’environnement numérique de travail
8.4.5 Comprendre la manière dont les cadres s’emparent de l’environnement numérique via l’approche écosystémique
9 LIMITES DE NOTRE RECHERCHE : REGARD CRITIQUE ET CONSTRUCTIF
CONCLUSION ET PERSPECTIVES

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