DROIT A LA NATIONALITE , ANALYSE ET PERSPECTIVES

La place du droit ร  la nationalitรฉ parmi les droits fondamentaux

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Ces temps derniers une mobilisation en faveur des droits humains s’est renforcรฉe pour inciter les Etats ร  reconnaitre et respecter les droits fondamentaux. Le droit ร  la nationalitรฉ fait partie intรฉgrante de ceux reconnus aujourd’hui comme constitutifs des droits humains fondamentaux12 et se trouve dans la catรฉgorie des droits civils et politiques, en tant que droit individuel reconnu ร  chaque individu, ce qui signifie que le droit ร  la nationalitรฉ est prรฉvu et protรฉgรฉ par les diffรฉrents instruments internationaux de protection des droits de l’homme principalement le PIDCP. Les droits civils et politiques sont nรฉs de la nรฉcessitรฉ de libertรฉ face ร  l’oppression รฉtatique, de permettre aux individus de faire face au pouvoir que l’Etat exerce dans les cas oรน celui-ci se permet d’abuser de son autoritรฉ ou de porter atteinte ร  la personne de ses citoyens. Le droit ร  la nationalitรฉ occupe une place considรฉrable parmi les droits fondamentaux car c’est vรฉritablement la citoyennetรฉ qui confรจre ร  la personne un statut juridique nรฉcessaire ร  l’exercice de nombreux droits civils et politiques tels que le droit de vote, le droit ร  l’identitรฉ et la libertรฉ d’expression, et bien d’autres encore qu’on verra plus loin. Lโ€™accession ร  une nationalitรฉ par une personne lui permettra dโ€™exercer ses droits individuels dans lโ€™Etat oรน il a sa nationalitรฉ mais รฉgalement dโ€™avoir un statut juridique prรฉcis faisant et prouvant son existence sur le territoire pour permettre ร  l’Etat de la protรฉger. L’individu jouit par la nationalitรฉ de tous ses droits en tant que membre de la nation mais reste รฉgalement tenu de respecter certaines obligations que la lรฉgislation de l’Etat accorde ou impose ร  ses nationaux13, comme l’obligation de contribuer aux apports budgรฉtaire de l’Etat ร  travers le paiement des impรดts, l’obligation de participer au service militaire ou encore de prendre la responsabilisation dans les activitรฉs qui peuvent intรฉresser la sociรฉtรฉ. Ces droits et obligations que possรจdent et auxquels sont assujettis les nationaux d’un Etat reprรฉsentent en vรฉritรฉ la diffรฉrence entre le rรฉsident national et le rรฉsident รฉtranger, un national par exemple doit se soumettre au service militaire et ce qui n’est pas le cas pour l’รฉtranger, un รฉtranger est quant ร  lui soumis ร  certaines conditions comme les frais de sรฉjour. Le rรดle mรชme de la nationalitรฉ et de la citoyennetรฉ est de dรฉterminer le statut des nationaux, de leur accorder leurs droits et obligations pour en diffรฉrencier ces derniers des รฉtrangers de passage ou rรฉsidents sur le territoire qui sont certes soumis ร  la lรฉgislation mais auxquels les droits des vรฉritables nationaux ne sont pas accordรฉs ร  cause de leur appartenance ร  un autre Etat.

Pouvoir discrรฉtionnaire de l’Etat dans la dรฉtermination des rรจgles sur la nationalitรฉ limitรฉ par le droit international

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Il a รฉtรฉ reconnu au sein du droit international qu’il appartient ร  chaque Etat alors de dรฉterminer les rรจgles relatives aux questions de nationalitรฉ, en vertu du principe d’autodรฉtermination, droit des peuples de disposer d’eux-mรชmes, consistant dans le droit du peuple d’un territoire ร  dรฉcider du statut politique mais surtout juridique de celui-ci. L’Etat possรจde le libre choix de poser les rรจgles quant ร  la dรฉtermination des personnes susceptibles de lui ยซย appartenirย ยป donc lโ€™affaire de nationalitรฉ sera rรฉgie uniquement par la lรฉgislation interne de lโ€™Etat16 et du domaine rรฉservรฉ de lโ€™Etat. Le pouvoir discrรฉtionnaire de lโ€™Etat concernant la question de nationalitรฉ a รฉtรฉ consacrรฉe depuis toujours comme une facultรฉ reconnue ร  chaque Etat souverain et un principe du droit international. Mais il a รฉgalement รฉtรฉ rรฉaffirmรฉ par une jurisprudence internationale de la Cour International de la Justice dans l’affaire Nottebohm qui dit qu’ ยซย il appartient au Liechtenstein, comme tout Etat souverain, de rรฉgler par sa propre lรฉgislation l’acquisition de sa nationalitรฉ ainsi que de confรฉrer celle-ci par la naturalisation octroyรฉe par ses propres organes conformรฉment ร  cette lรฉgislation [โ€ฆ] la nationalitรฉ rentre dans la compรฉtence nationale de l’Etatย ยป17. Toutefois mรชme bien avant cet arrรชt Nottebohm de la CIJ, la Convention de La Haye du 12 Avril 193018 pour la codification du droit international en matiรจre de nationalitรฉ prรฉvoit dans son Art.1 que ยซย ร  chaque Etat de dรฉterminer par sa lรฉgislation quels sont ses nationauxย ยป. Cette mรชme disposition exige d’un Etat qu’en exerรงant son droit de dรฉterminer qui sont ses citoyens, il doit le faire de maniรจre conforme aux dispositions pertinentes du droit international c’est-ร -dire les principes et les rรจgles reconnues communรฉment par tous les Etats. Le pouvoir discrรฉtionnaire de l’Etat ne peut donc รชtre sans limites. L’Etat en tant que membre de la sociรฉtรฉ internationale en communautรฉ avec d’autres Etats doit prendre en compte la lรฉgislation de ces autres Etats. Mais รฉgalement cet Etat souverain ร  qui on donne le pouvoir de dรฉterminer son rรฉgime juridique relatif ร  la nationalitรฉ doit respecter les engagements conventionnels qu’il a pris ร  travers des diffรฉrents traitรฉs internationaux et rรฉgionaux.

Droit comparรฉ avec l’actuel code franรงais

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Des annรฉes ont รฉcoulรฉ depuis la rรฉdaction de notre Code sur la nationalitรฉ, le Code civil franรงais dans ses dispositions sur la nationalitรฉ a connu lui plusieurs modifications allant vers une ouverture de la nationalitรฉ franรงaise ainsi qu’une conformitรฉ avec les principes du droit international. Dรฉsormais, la lรฉgislation franรงaise ne fait plus de diffรฉrence entre enfant lรฉgitime ou naturel en vertu du principe de non-discrimination, et permet รฉgalement ร  la mรจre franรงaise de transmettre sa nationalitรฉ ร  son enfant, peu importe sa situation matrimoniale ; donc l’enfant dont l’un des parents au moins est franรงais est franรงais. Il s’agit ici d’une application d’un droit explicite de la nationalitรฉ de filiation, sans considรฉration que ce soit par la filiation paternelle ou maternelle. La lรฉgislation franรงaise en matiรจre de nationalitรฉ permet รฉgalement l’application du principe du jus soli pour accorder la nationalitรฉ aux enfants nรฉs sur le territoire de parents inconnus ou de parents apatrides et mรชme de parents รฉtrangers si les lois รฉtrangรจres ne permettent pas la transmission de la nationalitรฉ en leur faveur (Art.19 et 19- 1). Mais il y a รฉgalement application du jus soli, pour l’enfant nรฉ en France et dont un des parents au moins y est nรฉ (Art.19-3). Pour les conditions d’acquisition, on peut dire qu’il n’y a pas eu grand changement sauf pour le mariage avec un conjoint franรงais, dont la condition de communautรฉ de vie doit durer au moins 4ans ร  compter du mariage.

Obligation de faire des rapports pรฉriodiques

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Ensuite, toujours dans la mise en ล“uvre de ces diffรฉrents traitรฉs, ces derniers exigent des Etats qu’ils soumettent des rapports sur l’รฉvolution de leur droit positif et sur les mesures qu’ils ont adoptรฉes pour donner effet aux droits reconnus. Le rapport initial est prรฉsentรฉ dans un dรฉlai d’un an ร  compter de l’entrรฉe en vigueur du traitรฉ qui doit contenir des renseignements sur tous les articles de fond du Pacte, ainsi que des donnรฉes sur le cadre constitutionnel et juridique de l’Etat partie. Mais l’Etat a par la suite l’obligation de faire des rapports pรฉriodiques sur la mise en ล“uvre des droits sur le plan national et les efforts effectuรฉs en matiรจre de protection des droits de l’homme. Ces rapports sont rรฉdigรฉs par les institutions concernรฉes ร  une date fixรฉe, le plus souvent tous les 5 ou 4ans selon le traitรฉ et sont adressรฉs au Comitรฉ des droits de l’homme45 pour faire l’objet d’un examen public ou examen pรฉriodique universel. La mission consiste ร  rendre compte des รฉvolutions entreprises suite aux observations finales et recommandations reรงues lors de l’assemblรฉe gรฉnรฉrale prรฉcรฉdente, le plus souvent c’est le Ministรจre des affaires รฉtrangรจres qui dirige les travaux. Les rapports sont donc axรฉs sur les questions soulevรฉes par le Comitรฉ dans ses observations finales ainsi que les faits nouveaux importants survenus depuis le rapport prรฉcรฉdent. Le Comitรฉ exige une vรฉritรฉ et une transparence dans la rรฉdaction, le rapport doit รชtre bien prรฉparรฉ, honnรชte et rรฉaliste c’est-ร -dire ne doit pas comporter de fausses informations qui induiraient en erreur la communautรฉ internationale sur la situation rรฉelle dans le pays. Mais surtout il s’agit d’un rapport national portant sur la situation dans tout le pays et non gouvernemental, selon les ministรจres. Les organisations non gouvernementales ou ONG ainsi que les membres de la sociรฉtรฉ civile sont รฉgalement invitรฉs ร  jouer un rรดle dans le processus de prรฉsentation des rapports, car il leur est possible de prรฉsenter un rapport alternatif ou un ยซย rapport parallรจleย ยป prรฉcisant certains points ou autres faits intรฉressants susceptibles d’รชtre soulevรฉs s’ils estiment que les dรฉputรฉs n’ont pas vรฉritablement rรฉdigรฉ un rapport complet et honnรชte. Le Comitรฉ est favorable ร  l’idรฉe qu’un grand nombre de sociรฉtรฉ civile participe et fournisse plus d’informations dans un rapport, pour cela il demande รฉgalement aux Etats de faire savoir aux membres de la sociรฉtรฉ civile le moment de rรฉdiger leur rapport alternatif. Les instruments qui requiรจrent la soumission de rapports sont le PIDCP qui l’exige dans son Art.40, le PIDESC et la CEDEF.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
Titre I : Droit ร  la nationalitรฉ, droit fondamental de l’รชtre humain
Section I : Consรฉcration du droit ร  la nationalitรฉ en droit fondamental
ยง I. Importance considรฉrable du droit ร  la nationalitรฉ
A. Qu’est-ce qu’un droit fondamental ?
1. Classification des droits de l’homme
2. La place du droit ร  la nationalitรฉ parmi les droits fondamentaux
B. Droit ร  la nationalitรฉ : ยซย droit ร  des droitsย ยป
ยง II. Normes รฉrigรฉes par le droit international pour le droit ร  la nationalitรฉ
A. Pouvoir discrรฉtionnaire de l’Etat dans la dรฉtermination des rรจgles sur la nationalitรฉ limitรฉ par le droit international
B. Instruments internationaux รฉnonรงant le droit ร  la nationalitรฉ
C. Instruments rรฉgionaux prenant en compte le droit ร  la nationalitรฉ
Section II : Contexte du droit ร  la nationalitรฉ ร  Madagascar
ยง I. Manifestation du droit ร  la nationalitรฉ malgache
A. Consรฉcration de la rรจgle du jus sanguinis par le lรฉgislateur malgache
B. Naissance des rรจgles sur la nationalitรฉ malgache suite ร  la dรฉcolonisation
1. Le systรจme d’รฉtat civil durant la pรฉriode coloniale
2. La transition vers l’indรฉpendance
ยง II. Engagement pris par Madagascar pour la reconnaissance du droit ร  la nationalitรฉ
A. Les traitรฉs internationaux et rรฉgionaux ratifiรฉs par Madagascar
B. Obligations dรฉcoulant de ces traitรฉs
1. La valeur et portรฉe de chaque instrument ratifiรฉ
2. Obligation de prise de mesures internes
3. Obligation de faire des rapports pรฉriodiques
4. Obligation de rendre public et d’appliquer les observations finales
Section III : L’obligation de lutte contre l’apatridie
ยงI. Contexte ร  Madagascar
A. Apatridie, approche en droit malgache
1. Dรฉfinition et variances
2. Les intรฉrรชts de la lutte contre l’apatridie
B. Les rรฉalitรฉs techniques sur l’apatridie ร  Madagascar
1. Les groupes de personne les plus concernรฉes
2. Les principales causes de l’apatridie ร  Madagascar
ยง II. La politique gรฉnรฉrale des acteurs et propositions de rรฉforme
A. Actions concrรจtes pour la reconnaissance du droit ร  la nationalitรฉ
1. Plan d’action global avec diffรฉrentes actions
2. Stratรฉgie de sensibilisation et de responsabilisation
B. Solutions et rรฉformes allant dans le sens d’une lutte contre l’apatridie
Titre II : Principe de non-discrimination : principe cadre du droit ร  la nationalitรฉ
Section I : Principe de non-discrimination : concept du droit international
ยง I. Approche gรฉnรฉral du principe de non-discrimination
A. Dรฉfinitions
1. La notion de discrimination
2. Principe de non-discrimination
B. Le principe de non-discrimination dans le cadre du droit ร  la nationalitรฉ
ยง II. Effectivitรฉ du droit ร  la nationalitรฉ basรฉe sur la non-discrimination
Section II : Les manifestations de la discrimination dans l’actuel Code Malgacheย 
ยง I. Discriminations des plus รฉloquent
A. Discrimination ร  l’รฉgard de la femme
1. L’incapacitรฉ de la femme de transmettre sa nationalitรฉ ร  ses enfants
2. L’incapacitรฉ de transmettre sa nationalitรฉ ร  son conjoint รฉtranger
3. La discrimination ร  l’รฉgard de la femme apatride ou รฉtrangรจre rรฉclamant la nationalitรฉ de son รฉpoux malgache
4. Difficultรฉs qu’engendrent ces incapacitรฉs de la femme ร  transmettre sa nationalitรฉ
B. Discrimination ร  l’รฉgard de l’enfant
1. Discrimination ยซย positiveย ยป en faveur des enfants nรฉs hors mariage de mรจre malgache et de pรจre รฉtranger
2. Discrimination ร  l’รฉgard des enfants handicapรฉs
3. Discrimination ร  l’รฉgard de l’enfant naturel nรฉ d’un pรจre malgache et d’une mรจre รฉtrangรจre
4. Discrimination faite ร  l’enfant adoptรฉ par une personne de nationalitรฉ malgache
ยง II. Difficultรฉ des procรฉdures d’acquisition de la nationalitรฉ malgache
A. Naturalisation, procรฉdure quasiment inaccessible
1. La mรฉconnaissance et l’inapplication de la loi
2. Nationalitรฉ acquise par naturalisation, citoyennetรฉ incomplรจte
3. La corruption, barriรจre ร  l’acquisition de la nationalitรฉ
B. Pratiques discriminatoires dans le cadre des procรฉdures d’obtention de la nationalitรฉ
1. Discrimination fondรฉe sur le patronyme
2. Discrimination fondรฉe sur la religion
3. Discrimination selon les caractรฉristiques physiques
Section III : Les propositions de rรฉformes dans le sens d’une nondiscrimination
ยง I. Suppression de toutes formes de discrimination
A. Assurer l’รฉgalitรฉ entre homme et femme
B. Egalitรฉ de tous les enfants dans le droit ร  la nationalitรฉ
ยง II. Assouplissement des rรจgles relatives ร  la nationalitรฉ malgache
A. Opรฉrer une ouverture dans l’octroi de la nationalitรฉ malgache
1. Permettre un droit explicite de la nationalitรฉ de filiation
2. Application du principe de jus soli
3. Offrir l’ouverture du systรจme de la naturalisation en droit malgache
4. Considรฉration des minoritรฉs rรฉsidents sur le territoire malgache
B. Perte et dรฉchรฉance rรฉpondant aux principes รฉtablis par le droit international
1. Droit de la femme mariรฉe de conserver sa nationalitรฉ ou de la changer
2. Pouvoir discrรฉtionnaire du l’exรฉcutif ร  limiter et droit ร  des recours utiles contre les dรฉcisions
3. Respect du principe de proportionnalitรฉ
4. Assurer l’รฉgalitรฉ de la nationalitรฉ d’origine et la nationalitรฉ par acquisition
5. La perte de la nationalitรฉ malgache en cas d’acquisition d’une nouvelle nationalitรฉ
CONCLUSION
Bibliographie

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