Donnees fondamentales en prothese amovible partielle

L’édentement est un handicap d’autant plus préoccupant que la longévité connait aujourd’hui une évolution graduelle. L’édentation est le processus physiologique ou pathologique de remaniement qui aboutit à la perte des dents. Elle est souvent employée abusivement à la place de l’édentement. L’édentement partiel se définit par la perte d’une ou plusieurs dents. Il désigne l’état d’une denture sur laquelle il manque une ou plusieurs dents, secondaire à une avulsion provoquée ou spontanée [11]. Cet édentement peut être libre ou encastré. Un édentement est dit encastré quand il est bordé de dents sur ses deux côtés. Il est libre quand les dents manquantes se trouvent au secteur postérieur d’une arcade et il peut rester des dents du côté ou du côté opposé à l’édentement. Les facteurs socio-économiques spécifiques à certaines populations font que la perte des dents est liée à des traumatismes, des maladies parodontales ou des atteintes carieuses. Aux Etats Unis, une étude de Douglass [27] a montré qu’une augmentation de la durée de vie génère une population partiellement édentée plus importante avec la nécessité de remplacer des dents absentes et des besoins en prothèse amovible partielle (PAP) qui vont augmenter d’ici 2020. Au Sénégal, une étude de Dieng [26] effectuée sur 405 sujets âgés de 18 à 70 ans a révélé que 10,1% de population urbaine de Dakar sont porteurs de prothèses. Cette étude concluait que la perte des dents est liée à l’âge et la perte des dents ne serait que grandissante au fil des années.

CLASSIFICATION DES EDENTEMENTS 

Un édenté partiel est un patient présentant des espaces non dentés suite à la perte d’organe dentaire. Cet édentement peut être récent ou ancien. Le traitement des édentements nécessite la connaissance de notions mécaniques et biologiques. Statistiquement, il y aurait 64 534 combinaisons d’édentements possibles pour chaque arcade dentaire et 32 000 possibilités de tracés de châssis de PAP [54]. L’appel à des classifications regroupant les édentements voisins, avec des traitements proches semble indispensable. Le nombre de classifications existantes rend compte de différents référentiels topographique, dynamique, biologique, mais aussi de l’impossibilité de créer une classification idéale.

Impératifs d’une classification 

Chaque classification répond à certains impératifs qui sont :
● la simplicité : elle doit être facile de compréhension ;
● la normalisation : elle doit être acceptée par le maximum de praticiens de manière à déboucher sur un guide diagnostique et thérapeutique ;
● la visualisation : elle doit permettre une visualisation immédiate du cas considéré sur chaque arcade ;
● la standardisation : elle doit permettre les tracés des bases prothétiques et des moyens de rétention ;
● l’édentement postérieur : c’est lui qui prime pour définir la classe ;
● le traitement exodentique : la classification d’un cas à traiter ne doit s’effectuer qu’après les traitements chirurgicaux (avulsions) ou prothétiques fixes lorsqu’ils sont nécessaires.

Classification de KENNEDY

Réalisée en 1925, la classification de KENNEDY est utilisée fréquemment par les chirurgiens-dentistes pour désigner les édentements de leurs patients [55,56]. A la base, KENNEDY a fondé cette classification en s’intéressant à l’espace non denté plutôt qu’aux dents restantes. C’est donc bien une classification basée sur un édentement avec une arrière-pensée clinique et une orientation prothétique pour définir une catégorie de handicap qui débouchera sur un certain nombre de solutions thérapeutiques. Il s’agit de la méthode la plus largement utilisée. Elle est relativement simple et s’applique facilement à tous les édentements partiels sur une arcade. Elle ne tient compte que des édentements. C’est une classification en vue occlusale, topographique et individuelle pour chaque arcade. Elle se divise en quatre classes majeures en privilégiant les édentements postérieurs .

KENNEDY compléta sa propre classification en ajoutant des subdivisions aux classes principales pour tout édentement (plus antérieur) supplémentaire. Il se réfère à une zone additionnelle édentée et non au nombre de dents manquantes. Les classes de KENNEDY s’inscrivent en lettres romaines et les modifications en chiffres arabes. Il n’y a évidemment pas de modification possible de la classe IV.

Classification de KENNEDY – APPLEGATE

APPLEGATE complète cette classification dans le but de lever le doute et d’améliorer la précision et l’utilité clinique de l’idée de départ. De nos jours, il est commun de parler de classification KENNEDY-APPLEGATE. Chaque classe comporte des modifications ou subdivisions, s’il existe un segment édenté supplémentaire. A savoir que la classe IV n’a pas de subdivisons. Ce sont les zones postérieures qui priment pour la détermination de la classe. Les autres segments édentés sont signalés d’après leur nombre. Certaines incertitudes lors de l’application de la classification de KENNEDY ont conduit à une révision de celle-ci. APPELGATE la compléta en 1954, elle devint ainsi la Classification de KENNEDY APPELGATE [54,55] (figure 2). Différentes classes sont à distinguer :
– classe I : édentement postérieur bilatéral ;
– classe II : édentement postérieur unilatéral ;
– classe III : édentement encastré bilatéral limité par des dents incapables d’assurer tout le support ;
– classe IV : édentement intercalé antérieur ;
– classe V : édentement intercalé unilatéral limité antérieurement par une dent qui ne peut pas servir de support ;
– classe VI : édentement intercalé unilatéral limité par des dents pouvant supporter à elles seules la prothèse.

INDICES BIOLOGIQUES

La PAP repose à la fois sur des structures dentaires et sur des tissus ostéomuqueux. Ces différentes structures peuvent être favorables ou non à un traitement par PAP. HOUSSET [68], a défini des indices biologiques (figure 3) qui peuvent être positifs ou négatifs. Il est important de comprendre que beaucoup d’indices négatifs peuvent être rendus positifs soit par de la chirurgie préprothétique, soit par des modifications de forme des dents naturelles ou encore par l’indication de prothèse fixée. Certains sont dentaires, d’autres ostéo-muqueux. En ce qui concerne les indices dentaires, ils sont communs au maxillaire et à la mandibule. Idéalement, pour la réalisation du crochet, la ligne guide vestibulaire des dents restantes doit se situer à l’union du tiers cervical et du tiers moyen de la hauteur coronaire. La ligne guide linguale doit, elle, se situer à la mi-hauteur de la couronne. Selon la morphologie des dents ou la présence d’éventuelles migrations, des modifications profondes de la position de ces lignes guides peuvent exister, les rendant correctement placées (indice positif) ou non (indice négatif). Il est également important d’évaluer la hauteur de la couronne clinique, une hauteur inférieure à 4 mm étant considérée comme un indice négatif. En ce qui concerne les indices ostéo-muqueux, certains sont communs au maxillaire et à la mandibule, d’autres sont spécifiques.

Indices communs aux deux maxillaires

❖ Insertions ligamentaires et musculaires
Il s’agit des insertions situées du côté vestibulaire des zones édentées et qui sont essentiellement représentées par les freins médians et latéraux des lèvres. Si ceuxci sont insérés trop près du sommet de la crête, ils représentent un indice négatif. Il est cependant possible, par de la petite chirurgie, de supprimer ces insertions. Au niveau musculaire, c’est essentiellement le buccinateur, au niveau postérieur, sur lequel il est difficile d’intervenir. Lorsque la chirurgie n’est pas possible, une décharge ou un décolletage est effectué sur le châssis.
❖ Crêtes alvéolaires
Elles interviennent au niveau de leur forme, de la morphologie des versants vestibulaires et buccaux (lingual ou palatin), de leur texture et de leurs mensurations. Concernant la forme : la résorption qui suit la perte des dents ainsi que le traitement prothétique éventuel aboutit à deux formes de crêtes : en forme de U (en section), cas principalement trouvé au maxillaire, favorable à la réalisation d’une PAP ou en forme de « lame de couteau » ou de V, plus fréquente au niveau mandibulaire et qui constitue un indice négatif car la muqueuse se trouve comprimée entre la prothèse et une lame osseuse saillante, ce qui peut engendrer des ulcérations. La résorption peut aussi provoquer des reliefs particuliers et modifier ainsi la morphologie des versants des crêtes. Cela peut aboutir soit à des épines osseuses, soit à des zones de contre-dépouille. Dans les deux cas il s’agit d’indices négatifs. Pour ce qui est de la texture de la crête, on trouve parfois des crêtes flottantes (liée à une vitesse de résorption de l’os alvéolaire plus importante que pour la fibromuqueuse) qui est un indice très négatif pour la sustentation et la stabilisation des prothèses. Enfin, plus une crête est haute et large plus elle est un facteur positif (sa hauteur doit être supérieure à5mm et sa largeur à 8mm). Cependant une crête trop volumineuse est un obstacle au montage des dents prothétiques.
❖ Tori (exostoses se situant au niveau de la table interne)
Ils sont des indices négatifs qui doivent être éliminés ou évités par la prothèse (décharge).

Indices propres à la mandibule

Les indices propres à la mandibule sont :
➤ la ligne mylo-hyoïdienne : c’est l’insertion mandibulaire du muscle mylohyoïdien sur le relief que constitue la ligne oblique interne. Dans la plupart des cas cette ligne ne doit pas être dépassée par les selles de la prothèse. Plus cette ligne est basse, plus la hauteur exploitable de la crête augmente ce qui constitue un indice positif ;
➤ les apophyses geni représentent l’insertion des muscles génio-glosses. Elles sont matérialisées par un relief de quelques millimètres. Si elles sont très marquées, elles empêchent de dimensionner normalement la partie rétroincisive de la prothèse et peuvent être la cause de fracture de prothèse ou de blessure.

Le frein médian de la langue doit autant que possible être évité (une intervention chirurgicale à ce niveau reste difficile). C’est un point déterminant pour le choix de la connexion principale des châssis mandibulaires. Les éminences piriformes sont situées à l’aplomb des dents de sagesse mandibulaires. Elles peuvent être adhérentes à l’os sous-jacent et dans ce cas représenter un indice positif, ou bien mobilisables et dans ce cas être un indice négatif. De plus, au niveau morphologique, on trouve souvent en lingual des zones de contre-dépouille qui constituent un indice négatif.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES FONDAMENTALES EN PROTHESE AMOVIBLE PARTIELLE
I. CLASSIFICATION DES EDENTEMENTS
1. Impératifs d’une classification
2. Classification de KENNEDY
3. Classification de KENNEDY – APPLEGATE
II. INDICES BIOLOGIQUES
1. Indices communs aux deux maxillaires
2. Indices propres à la mandibule
3. Indices propres au maxillaire
III. FONCTION CHEZ L’EDENTE
1. Cinématique mandibulaire
2. Déglutition
3. Mastication
4. Phonation
IV. PROTHESE AMOVIBLE PARTIELLE
1. Définition
2. Différents types de prothèse amovible partielle
2.1. Prothèse à base de résine
2.2. Prothèse à armature métallique
2.2.1. Connexions principales
2.2.1.1. Au maxillaire
2.2.1.2. A la mandibule
2.2.2. Selles
2.3. Prothèse composite
3. Etapes de réalisation de la prothèse amovible partielle métallique
3.1. Observation clinique
3.2. Prise d’empreintes primaires à l’alginate
3.3. Analyse au paralléliseur
3.4. Ajustage clinique des portes empreintes individuels
3.5. Améloplasties
3.6. Prise des empreintes secondaires
3.7. Essayage du châssis
3.8. Enregistrement de rapport inter-maxillaire
3.9. Essayage de maquettes
3.10. Mise en bouche
3.11. Contrôles
V. CONDITIONS D’EQUILIBRE PROTHETIQUE
1. Sustentation
2. Stabilisation
3. Rétention
VI. DOLEANCES EN PROTHESE AMOVIBLE PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : QUALITE DE VIE LIEE A LA SANTE ORALE ET SATISFACTION
I. QUALITE DE VIE ORALE
1. Définition
2. Qualité de vie générale
3. Concept de la qualité de vie
4. Qualité de vie liée à la santé
5. Qualité de vie liée à la santé bucco-dentaire
6. Facteurs influençant la qualité de vie
6.1. Facteurs socio-économiques
6.2. Etat de santé générale
6.3. Etat de santé bucco-dentaire
7. Particularités individuelles
8. Evaluation
8.1. Principe
8.2. Outils
8.2.1. Questionnaire GOHAI
8.2.2. Oral Health Impact Profile-14
II. SATISFACTION
1. Définition
2. Concept
3. Evaluation
3.1. Outils
3.2. Echelles
3.3. Questionnaire de MGDSI
TROISIEME PARTIE : EVALUATION DE LA QUALITE DE VIE ET DE LA SATISFACTION DU PATIENT
I. JUSTIFICATION ET OBJECTIF
II. MATERIELS ET METHODES
1. Type d’étude
2. Cadre et durée de l’étude
3. Population d’étude
3.1. Critères d’inclusion
3.2. Critères de non inclusion
3.3. Considérations éthiques
4. Description des variables
5. Instruments de mesure
6. Méthodes de recueil des données
7. Analyse des données
III. RESULTATS
1. Paramètres généraux
1.1. Répartition de la population en fonction du sexe
1.2. Répartition de la population en fonction de l’âge
1.3. Répartition de la population en fonction du renouvellement de la prothèse
2. Paramètres locaux
2.1. Répartition de la population en fonction de la durée de port prothétique
2.2. Répartition des prothèses selon l’arcade et l’édentement restauré
3. Paramètres de la qualité de vie
4. Paramètres de la satisfaction
5. Relation entre les paramètres généraux, le score de GOHAI et l’indice de satisfaction
5.1. Répartition du score GOHAI selon le sexe
5.2. Répartition du score GOHAI selon l’âge
5.3. Répartition du score GOHAI selon la durée de port prothétique
5.4. Répartition de la population selon la satisfaction et le sexe
5.5. Répartition de la population selon la satisfaction et l’âge
5.6. Répartition de la population selon la satisfaction et la durée de port prothétique
6. Comparaison entre indice de satisfaction et Score GOHAI
IV. DISCUSSION
1. Considérations méthodologiques
2. Caractéristiques sociodémographiques
2.1. Age
2.2. Sexe
2.3. Durée de port prothétique
2.4. Renouvellement des prothèses
3. Evaluation de la qualité de vie
4. Evaluation de la satisfaction
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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