Le cheval est un mammifère ongulé, périssodactyle (quadrupèdes qui repose sur le sol par un nombre impair de doigts) appartenant à la famille des équidés. Le cheval vient du mot latin Equus ferus caballus ou Equus caballus. Il fait partie du genre Equus qui regroupe à l’heure actuelle deux espèces domestiques, le cheval et l’âne domestique (Equus asinus). L’origine du mot cheval se rapporterait à une forme de mouvement perpétuel, puissant rapide mais empreint de sagesse et d’harmonie (GUILLAUME, 2001). Le cheval est l’animal faisant partie intégrante de notre histoire et de nos progrès. On le retrouve au sein de beaucoup de mythes, de légendes ainsi que dans l’art. C’est ce qui fait de lui « la plus noble conquête de l’homme » .
Aujourd’hui le cheval n’est plus un objet de service mais un animal à part entière, qualifié dans le sport, le loisir, la production et dans tant d’autres services. Il existe encore certains élevages destinés à la production de viande chevaline, de lait et de cuir en France (France AgriMer, 2015). Le cheval est aussi un outil important dans de nombreuses thérapies. Si jadis le cheval n’était pas une préoccupation étatique, aujourd’hui il est devenu une priorité de la politique gouvernementale par la création d’une direction du développement de l’élevage équin au Sénégal. En milieu rural où la motorisation se fait rare, le cheval reste un moyen de travail important et de transport pour le paysan. Presque toute l’agriculture du paysan repose sur l’énergie animale produite, en particulier, par les chevaux qui assurent la plus grande partie du transport en Afrique par exemple au Sénégal.
Toutefois, malgré le rôle primordial que jouent les chevaux dans la société sénégalaise, le développement de l’élevage équin reste confronté à un certain nombre de contraintes surtout d’ordre sanitaire qui constitue un frein majeur au développement de la filière. Parmi ces contraintes, on peut citer les pathologies bactériennes, virales, parasitaires et fongiques, ainsi que les affections tumorales et carentielles.
Elevages du cheval au Sénégal
Les races de chevaux
Les différentes races décrites au Sénégal sont les races locales, les races exotiques et les produits de croisement des chevaux autochtones et des races exotiques selon ce qu’a rapporté FALL (1988).
Les races locales
Les races locales ont subi beaucoup de croisements aussi bien entre elles, qu’avec les races importées à tel point qu’il est, de nos jours, difficile de définir une pureté raciale pour les chevaux autochtones (TOUKAM, 2008). Ainsi, les races chevalines rencontrées au Sénégal appartiennent au type poney et aux dérivés du croisement Barbe et Arabe. Ces populations chevalines sont de petite taille (1,25 à 1,50 mètres au garrot), très endurants, sobres et rustiques. Il s’agit de races autochtones décrites par Larrat (1947) : le Fleuve ou Naru Gor, le Mbayar, le Mpar et le Foutanké.
➤ le Mbayar
Il est originaire de la localité de Mbayar dans le Baol qui est actuellement comprise dans la région de Diourbel (dont il porte le nom (Mbayar) (figure 1). Il est reconnu comme un cheval d’une grande rusticité et d’une bonne endurance. Sa taille au garrot dépasse rarement 1,37 mètres. C’est un animal assez solidement charpenté avec un corps trapu, une encolure courte, des cuisses fortes et musclées, des jarrets bien articulés et larges, une poitrine profonde et large (AKPO, 2004).
➤ Le cheval du fleuve
C’est une variante du cheval de Sahel qui est un descendant du cheval barbe ; il est généralement bai, gris truité, gris foncé ou gris clair. C’est un animal rectiligne dont la taille au garrot dépasse souvent 1,40 mètres et dont le poids varie entre 300 et 350 kilogramme (figure 2). Le cheval du fleuve est harmonieux dans son ensemble du fait de son origine. Cependant, il est reproché à certaines variétés d’avoir des membres trop longs et top grêles, une poitrine peu profonde, plate et une croupe ravalée.
➤ Mpar ou cheval du Cayor
Son berceau est le Cayor (ancien royaume du Sénégal qui s’est développé le long de la côte entre la rive gauche du fleuve Sénégal et le sud de la presqu’ile du Cap-Vert englobant le site de Dakar). Il s’agit d’animal souvent décousu et heurté dans ses lignes, dos long, rein mal attaché, poitrine plate sur des aplombs défectueux avec des tendons minces et secs et des membres en général grêles. Il offre une rusticité exemplaire (DJIMADOUM, 1994; NDIAYE, 1978); sa taille au garrot varie entre 1,25 et 1,35 mètre (figure 3).
➤ Le Foutanké
Avec une taille au garrot de 1,42 mètres, le Foutanké est issu du croisement entre l’étalon du Sahel et la jument Mbayar. C’est un cheval généralement gris truité, gris foncé, gris clair ou noir (figure 4). Il a un poids compris entre 300 et 350 kilogrammes. Le cheval Foutanké est en général un sujet harmonieux, de grande taille, aux membres fins, énergétique, aux allures brillantes, à la tête fine et rapide (NDIAYE, 1978).
Dans l’ensemble, ces chevaux sont répartis dans différentes zones principales d’élevage :
– la rive gauche du fleuve Sénégal, berceau du cheval du fleuve,
– le Baol connu actuellement sous le nom de Diourbel est le berceau du cheval Mbayar,
– le Cayor aujourd’hui représentant la région de Thiès est la zone d’élevage du cheval Mpar,
– le Sine Saloum et le Fouta correspondant aux régions de Fatick, Kaolack, Matam et saintlouis sont les zones d’élevage du cheval foutanké issu du croisement entre la jument Mbayar et l’étalon du sahel (type Barbe).
Les races exotiques
Le Sénégal, après avoir été un grand pays producteur de chevaux, est aujourd’hui un importateur de races exotiques provenant d’Europe, du Maghreb ou des pays limitrophes. Cependant, avec le développement de l’industrie des courses et des activités touristiques liées au cheval, des animaux de valeur comme le pur-sang Arabe, le pur-sang Anglais, l’AngloArabe, le selle français et le Barbe espagnol, ont été introduits en masse dans le pays pour la fourniture des clubs équestres, le rehaussement du niveau des courses hippiques et l’amélioration de la race locale dans les haras nationaux (NDAO, 2009).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Elevages du cheval au Sénégal
I.1. Les races de chevaux
I.1.1. Les races locales
I.1.2. Les races exotiques
I.2. Les systèmes d’élevage
I.2.1. Système traditionnel
I.2.2. Système moderne
I.2.2.1. Emplacement des écuries
I.2.2.2. Types d’écuries
I.2.2.3. Alimentation
I.3. Importance économique, sociale et culturelle du cheval au Sénégal
I.3.1. Aspects économiques
I.3.1.1. Traction hippomobile
I.3.1.2. Hippisme
I.3.2. Importance sociale et culturelle
I.4. Les contraintes de l’élevage des équidés au Sénégal
I.4.1. Contraintes environnementales
I.4.2. Contraintes alimentaires
I.4.3. Contraintes au bien-être
I.4.4. Contraintes sanitaires
II. Dominantes pathologiques des chevaux (dans le monde et au Sénégal)
II.1 : Maladies virales
II.2 : Maladies bactériennes
II.3. Maladies parasitaires et fongiques
II.3.1 : Maladies parasitaires
II.3.1.1 : Les parasitoses gastro-intestinales
II.3.1.2 : Les parasitoses externes
II.4 : Les maladies d’origine alimentaire et toxique
II.5. Affections tumorales et autres
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. Matériels et méthodes
I.1. Zone et période d’étude
I.1.1. Clinique et pharmacie vétérinaires YAMINVET
I.1.2. Inspection départementale d’élevage de Kanel
I.1.3. Postes vétérinaires
I.2. Matériel
I.3. Méthodes
I.3.1. Collecte des données rétrospectives
I.3.2. Entretien avec les propriétaires
I.3.3. Examen clinique des animaux
I.3.4. Analyse et Traitements des données
II. Résultats
II.1 Données générales
II.1.1 Les activités des chevaux
II.1.2 L’alimentation des chevaux
II.1.3 Le suivi sanitaire des chevaux
II.2 Données rétrospectives
II.3 Données des consultations cliniques
II.3.1. Proportion des cas en fonction des structures vétérinaires
II.3.2. Proportion des différents cas cliniques
II.3.3. Les principales pathologies rencontrées
II.3.4. Répartition des pathologies en fonction de l’appareil atteint
II.3.4.1. Affections digestives
II.3.4.2. Affections respiratoires
II.3.4.3. Affections locomotrices
II.3.4.4. Affections cutanées
II.3.4.5. Pathologies génitales
II.3.4.6. Affections oculaires
II.3.4.7. Pathologies générales et autres
III. Discussion et Recommandations
III.1. Discussion
III.1.2. Déroulement de l’enquête
III.1.3. Résultats
III.1.3.1. Activités des chevaux
III.1.3.2. Passé médical
III.1.3.3. Données rétrospectives
III.1.3.4. Sur les pathologies rencontrées
III.1.3.4.1. Sur les affections digestives
III.1.3.4.2. Les affections respiratoires
III.1.3.4.3. Les affections cutanées
III.1.3.4.4. Les affections de l’appareil locomoteur
III.1.3.4.5. Les pathologies générales et autres
III.2. Recommandations
III.2.1. Envers les autorités publiques
III.2.2. Aux propriétaires et utilisateurs des chevaux
III.2.3. Aux vétérinaires et autres professionnels de la santé animale
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES