Domaine sanitaire, en particulier dans les pays en développement

Dans le domaine sanitaire, en particulier dans les pays en développement, plusieurs raisons incitent voire obligent qu’on s’intéresse aux conduites et aux représentations des populations. En effet, les modalités d’accès aux services de santé sont aussi largement dépendantes d’un ensemble de facteurs allant de l’économie à l’interprétation sociale de la maladie [1]. Par ailleurs, le choix des recours thérapeutiques (dispensaires, guérisseurs, marabouts, etc.) s’effectue en grande partie selon les perceptions des usagers. Quant à la qualité des structures de soins et de leurs capacités à traiter les malades ou à répondre à leurs besoins, non telles qu’elles sont médicalement définies mais selon la manière dont elles sont ressenties et interprétées [1]. Les interactions entre les soignants et les soignés ne sont pas qu’une affaire de compétences techniques. Elles ne peuvent être comprises et améliorées en dehors des identités sociales des acteurs locaux qui y sont impliqués [1]. L’utilisation des services de santé de premier niveau en Afrique reste très faible malgré les efforts importants qui ont été consacrés depuis plus d’une décennie pour renforcer l’offre des soins [2]. Il en est de même pour le Mali avec seulement 44% de la population qui ont accès aux soins dans un rayon de 5 km en 2002 et 45% en 2003 [3]. Des travaux de plus en plus nombreux démontrent que la qualité telle qu’elle est perçue par les patients et leurs familles est un des déterminants majeurs de l’utilisation des services de santé [4]. La qualité est une propriété plus relative qu’absolue. Elle est fonction du contexte socio-économique, du niveau des ressources, des intrants technologiques et des valeurs culturelles locales [4].

C’est bien le paradoxe de la maladie d’être à la fois la plus individuelle et la plus sociale des choses. Chacun d’entre nous l’éprouve dans son corps et parfois en meurt. De la sentir en lui menaçante et grandissante, un individu peut se sentir coupé de tous les autres, de ce qui faisait la vie sociale. En même temps tout en elle est sociale, non seulement parce qu’un nombre d’institutions la prenne en charge aux différentes phases de son évolution. Aussi parce que les schémas de la pensée qui permettent de la reconnaître et de la traiter sont éminemment sociaux. Penser à sa maladie c’est déjà faire référence aux autres [5].

La santé n’est pas qu’un état subjectif, une sensation physique ou psychique, c’est aussi un fait social, un état construit et un fait de culture. C’est le groupe social en fonction de sa culture donc de sa représentation du monde qui définit le normal et le pathologique. Ainsi un patient est malade en fonction des représentations qu’il se fait de la santé et de la maladie. Celles-ci sont en grande partie culturelles [6]. Par conséquent, un comportement peut être considéré comme pathologique dans une société donnée (par exemple, les transes rituelles dans certaines sociétés occidentales modernes) et normal dans une autre (par exemple, les transes rituelles dans certaines sociétés africaines, comme celles qui pratiquent le vaudou (Bénin, Togo, Ghana, Nigeria). Bien qu’exceptionnel, cet état est modelé culturellement et a une fonction sociale et religieuse [6]. L’individu n’est pas une sorte d’appareil psychobiologique à entretenir et à réparer chimio-mécaniquement. L’enjeu est la jonction personnelle des relations communautaires dont sa maladie éventuelle atteste la dégradation ou compromet l’indispensable existence.

Approche conceptuelle

Description de la recherche

Les politiques de santé des pays africains au sud du Sahara ont connu de nombreuses reformes depuis trois décennies dont entre autres l’apparition d’un secteur privé communautaire à but non lucratif mais également privé à but lucratif (médecine, pharmacie, laboratoire, cabinets dentaires) dès les années 1985 au Mali et dans les cinq années qui ont suivi au Burkina Faso, Sénégal et au Niger [10]. La plupart des politiques nationales de santé accompagnées par les partenaires au développement ont considérablement renforcé l’offre publique des soins de premier niveau. Mais en dépit de cet accroissement substantiel de l’offre des soins, le taux d’utilisation des structures de soins reste faible dans l’ensemble de ces pays et oscillait entre 0,10 et 0,30 contacts par personne et par an [10]. Au Mali, la politique sectorielle de santé repose sur une décentralisation de système de soins basée sur la garantie des soins de santé primaire assurés par des centres de la santé (publics, communautaires, privés ou confessionnels) [11]. Cette politique semble occultée, ou du moins sous estimée l’importance des différents modes de vie et de représentations sociales des populations locales. La question qui nous préoccupe ici réside dans le constat général d’une faible fréquentation des services de santé (publics, privés ou communautaires) par les populations locales [12]. En effet, la perspective adoptée est de chercher à comprendre la manière dont la maladie s’articule à la culture et sa prise en compte par les institutions et les symboles de la société.

Déterminants liés à la qualité de soins 

Différentes définitions permettent de mettre en évidence les composantes essentielles de la qualité des soins :

Selon l’école américaine
La qualité des soins recouvre cinq composantes:
♦ L’efficacité médicale ;
♦ La conformité aux normes scientifiques admises par les plus hautes autorités en la matière ;
♦ L’adéquation entre l’offre de prestation et les besoins des malades ;
♦ La sûreté (minimum de risque pour le malade) ;
♦ L’efficience économique permet à qualité égale une utilisation optimale des ressources disponibles [5].

Selon l’OMS 

La qualité est une démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques. Elle lui assurera le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale au meilleur coût pour un même résultat au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins [5]. Selon Donabedian (1980), la satisfaction peut être considérée comme un résultat de la prestation de service (les usagers plus satisfaits sont plus fidèles au traitement). Les usagers peuvent contribuer à définir la qualité dans ce domaine. Ils ont généralement une vision plus large que celle des praticiens (notamment en ce qui attrait aux aspects interpersonnels). En exprimant leur niveau de satisfaction, les usagers font une évaluation de la qualité des services.

En outre, la qualité ne peut être considérée en dehors de son contexte. C’est une propriété plus relative qu’absolue et son optimum est contraint par le contexte socio économique, le niveau de ressources, les intrants technologiques et bien entendu les valeurs culturelles du milieu. Pour (Donabedian, 1992), la qualité englobe tous ces aspects. Il en classe les attributs en six (6) grandes catégories : l’efficacité, l’efficience, le caractère optimal, l’acceptabilité, la légitimité et l’équité. La première catégorie (efficacité) renvoie au résultat en termes de santé. L’efficience et le caractère optimal sont proches et nuancent la notion de résultat pour intégrer des contraintes, entre autres financières. La quatrième catégorie (l’acceptabilité) prend en compte l’environnement technique, social et les caractéristiques de la personne concernée par l’intervention ou l’acte. Finalement, les notions de légitimité et d’équité se rapportent à des préférences ainsi qu’à des valeurs sociales.

Définition des concepts

Accueil: façon de recevoir quelqu’un, lieu où l’on reçoit un client, un usager.
Information: action d’informer ou de donner des renseignements.
Prendre en charge: s’occuper de (quelqu’un) ; apporter l’aide nécessaire (soins) pour s’occuper d’un patient.
Malade: une personne souffrant d’une maladie. Lorsqu’il est pris en charge par un médecin ou qu’il reçoit une attention médicale, on parle alors de patient.
Usager: est une personne qui a recours à un service. Nous parlerons ici les usagers du système de santé, toute personne qui utilise ou est susceptible d’avoir à utiliser les services de santé, publics ou privés.

Le terme d’usager ne s’applique pas seulement à la personne malade: il s’étend à la famille, aux proches, aux utilisateurs potentiels du service de santé.

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Table des matières

I- Introduction
II- Approche conceptuelle
1- Description de la recherche
2- Hypothèses
3- Objectifs
3-1 Objectif général
3-2 Objectifs spécifiques
4- Justification de la recherche
III- Démarche méthodologique
1- Cadre d’étude
2- Variables utilisées
3- Type et période d’étude
4- Population d’étude et échantillonnage
4-1 Population d’étude
4-2 Echantillonnage
4-2-1 Pas de sondage
4-2-2 Choix des concessions
4-3 Critères d’inclusion
4-4 Critères de non inclusion
5- Techniques de collecte des données
5-1 Etude quantitative
5-2 Etude qualitative
6- Gestion et analyse des données
7- Considérations éthiques
8- Diagramme de GANT
IV- Résultats
1- Etude quantitative
2- Etude qualitative
V– Commentaires et discussions
VI -Conclusion
VII- Propositions
VIII- Références
IX- Annexes

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