Domaine du développement personnel

Domaine du développement personnel

En quête d’identité

Dès le premier instant où nous ouvrons les yeux, selon l’ endroit où nous serons, une étiquette particulière nous sera apposée; une étiquette porteuse de valeurs, de croyances et de présupposés à l’image de la société dans laquelle nous viendrons au monde. Une fois apposée, il sera ardu de nous dissocier de cette étiquette qui nous identifie et qui peut être comprise à la façon de Alan Montefiore. «Identifier quelqu ‘ un -soi-même ou un autrec’est le situer sur une carte par rapport à d’autres personnes» (Laforest et De Lara. 1998: 97). C ‘ est donc par la position occupée par chaque individu que se dresse la distinction entre toute personne. Dès les premiers souffles de notre vie, notre position est déterminée selon le milieu sur lequel nous ouvrons les yeux. C’est parce que nous grandirons ancrés dans celle-ci qu ‘ il devient aisé de qualifier les hommes d’ ethnocentriques (Herskovits 1967), soit comme ayant une « tendance à valoriser la manière de penser de son groupe social, de son pays, et à l’ étendre à la compréhension des autres sociétés. »(Larousse, 2007 :435). Toutefois, ici, l’ethnocentrisme doit être perçu dans son sens originel, soit de façon positive. Pierre-Jean Simon le définit, tel un «phénomène pleinement normal, constitutif, en fait, de toute collectivité ethnique en tant que telle, assurant une fonction positive de préservation de son existence même» (Cuche, 2004: 115).

Bien qu’ elle puisse être nécessaire dans une certaine mesure, l’ attitude ethnocentrique se verra plus souvent qu ‘ autrement critiquée. En effet, continuer de ne voir que sa propre vision comme la seule vérité lorsque la diversité se présente risque de faire basculer quiconque dans une attitude «de rejet des autres formes culturelles» (Dortier, 2004: 216). L’aspect négatif de l’ ethnocentrisme crée des distances et des tensions entre soi et l’autre en attribuant à la diversité une connotation négative, en faisant d’ elle un facteur négligeable, voire inutile, à l’ évolution identitaire par rapport à l’ autre. Il est donc primordial, à notre avis, de défendre la place de l’ autre au sein des relations quotidiennes et d’ enrayer cette forme d’ ethnocentrisme afin d’apprendre à vivre harmonieusement avec la diversité culturelle. Avant d’ aller plus loin dans le concept d’ethnocentrisme, il importe de préciser la définition attribuée à celui que nous nommons l’autre, soit le représentant de la diversité culturelle.

Le Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale nous apprend que, dès sa première apparition en philosophie, c’est dans le paradigme de la connaissance qu ‘ on s’ est intéressé à l’autre. Autrui était alors réduit à la représentation que s’ en fai sait celui qui se questionnait sur la présence de cet autre. Suite à cette conception caractérielle, figée et fixe, attribuée à l’ autre, ce dernier en viendra à confronter notre propre connaissance. Dans cette position, il représentera «plus le titre d’un problème qu’ une évidence» (Canto- Sperber, 1996: 124). Dans un tout autre ordre d’ idée, Descartes, reconnaîtra l’autre -et non plus autrui- «mais le tout autre comme infini en moi: Dieu» (Ibid.). Ces façons de définir l’ autre ne seront pas retenues dans le cadre de cette recherche. Nous nous orienterons davantage vers une plus récente conception de l’autre. Avec l’ apparition de la phénoménologie au ISe siècle, on s’ intéressera davantage à l’expérience qui se vit entre le soi et l’autre. Cette façon de voir l’autre conçoit «le rapport de la conscience à l’autre conscience comme un désir de reconnaissance» (Encyclopaedia Universalis, 2004: 82).

La science de la phénoménologie, qui consiste à «envisager autrui pour lui-même sans en faire l’instrument d’une vérité objective de mes pensées qui le cantonne dans un rôle de non-sujet» (Ibid.), admet que la reconnaissance prend alors toute son importance au-delà de la simple connaissance. En effet, avec cette conception, on dépasse la connaissance objective de l’autre, pour arriver à entrer en relation avec lui. De cette façon, on crée une ouverture réciproque entre l’autre et soi où les deux parties se respectent et s’ interprètent pour mieux se comprendre. Sans pratiquer la phénoménologie, nous adhérons à cette vision de relation mutuelle entre le soi et l’autre où la diversité est non seulement reconnue, mais aussi essentielle au soi. Lorsque nous considérons l’autre, nous considérons une personne qui est différente du soi. Comme le défend Albert Jacquard: «C’est justement parce qu’il n’est pas identique à moi qu’autrui participe à mon existence» (1997: 16). Il s’agit donc d’une autre personne que soi qui peut tout aussi bien être représentée par un voisin, un collègue ou un inconnu.

Dans le cadre de cette recherche, lorsque nous nommerons l’autre, nous nous y intéresserons comme étant une personne issue d’une culture distincte de celle dans laquelle nous grandissons respectivement. Par conséquent, nous devenons à notre tour un autre pour quiconque ne se situe pas à la même position que nous-mêmes. D’ailleurs, c’est sans doute parce que nous nous sommes déjà sentis l ‘autre que nous tenons tant à créer cette relation de partage avec la diversité culturelle. Par les riches expériences vécues auprès des cultures différentes, la reconnaissance des autres cultures nous paraît inévitable dans notre monde d’aujourd’hui. Elle est pour nous indispensable afin de favoriser la rencontre entre la diversité culturelle qui devient de plus en plus palpable aux quatre coins de la planète. C’est le souhait de rendre cette diversité accessible à tous qui motive notre désir de voir les relations entre le soi et l’autre grandir harmonieusement et respectueusement. Conséquemment, par notre expérience au sein du milieu éducatif, nous croyons que c’est dès les premières années que doit s’amorcer ce partage, soit dès la petite école. Toutefois, chérir ce souhait implique, pour le satisfaire dans un avenir prochain, que certaines conceptions et attitudes soient remises en question.

L’ethnocentrisme

Sous l’emprise d’une attitude ethnocentrique, des tensions multiples risquent d’être créées si l’on observe le visage des sociétés d’aujourd’hui où, tous les jours et partout, se côtoient les cultures. En effet, si on considère la présence des nouvelles technologies de la communication qui ouvrent les pOltes sur le monde entier ainsi que le processus de mondialisation qui tente de fusionner l’humanité dans une société civile mondiale (Rondeau, 2004), les rencontres entre diverses cultures se font de plus en plus probables et fréquentes. Un seul clin d’oeil sur les sociétés et il devient impossible de faire abstraction de la diversité culturelle présente. Notre société québécoise n’y échappe pas. Elle se dessine au visage de l’autre, venu d’une autre culture, qui devient de plus en plus présent dans nos préoccupations qu’elles soient économiques, culturelles, religieuses ou sociales. Toutefois, sommes-nous prêts à nous ouvrir personnellement et à faire face à cette situation? Préférons-nous regarder notre nombril et rester immobiles dans ce que nous avons toujours été? Traditionnellement, nous n’avions pas à nous questionner sur notre identité culturelle, car elle était homogène et dictée par notre religion. Or les sociétés évoluent et «la vie religieuse, qui procédait des prescriptions institutionnelles et dont la transmiss ion allait de soi, tel un héritage, est devenue le plus fréquemment affaire de choix individuels» (Vinsonneau, 2002: 6).

Cuche explique cette évolution par le fait qu’ au cours des dernières décennies, alors que la religion aura laissé plus de place à l’État, ce dernier aurait dicté l’ identité à avoir, faisant de la culture et de l’ identité américaines la Référence des temps modernes. Malencontreusement, face à la diversité culturelle qui forme notre société, cet auteur prétend que, malgré l’admission d’un pluralisme culturel, cette idéologie nationaliste en est une d’exclusion des différences culturelles qui cherche la purification ethnique. Il en revient à dire que l’autre n’est pas considéré et respecté dans sa diversité, mais bien invité à faire partie de la grande famille occidentale en y partageant la Culture dite universelle, soit la seule qui puisse être utilisée comme référence, « la seule vraiment légitime » (Cuche, 2004 :89).

Pour contrer cette vision plutôt ethnocentrique, le gouvernement fédéral canadien a été le premier à adopter une Politique du multiculturalisme en 1971. Cette politique deviendra en 1988, la Loi sur le multiculturalisme canadien. Elle aura comme mission d’aider des personnes à surmonter les barrières raciales, ethniques, culturelles ou religieuses. En 1996, trois objectifs stratégiques généraux du Programme du multiculturalisme seront élaborés: l’identité, la justice sociale et la participation civique (Patrimoine canadien, 2005). C’est donc avec une nouvelle carte, pour reprendre l’idée de Montefiore, que le Canada tente de définir l’ identité du visage canadien. Une carte qui soit multiculturelle où chacun peut coexister avec sa culture et celles des autres au sein d’un même pays (Le Robert, 2001: 1736). Il s’agit d’un projet ambitieux et estimable. Néanmoins, la réalité dévoilera rapidement la difficulté de faire coexister plusieurs cultures sur un même territoire en rejoignant le respect de chacune d’ elles. L’exemple de la recommandation qu’a fait l’ancienne procureure générale, Marion Boyd, envisageant pouvoir utiliser la loi religieuse musulmane dans les arbitrages civils, au même titre que les catholiques et les juifs, a soulevé plusieurs critiques et nous a montré que la coexistence de la diversité culturelle n’est pas une tâche simple et sans embûche.__

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Table des matières

REMERCIEMENTS
T ABLE DES MATIÈRES
L’INTRODUCTION
CHAPITRE 1 LA PROBLÉMATIQUE
1. 1 En quête d’ identité
1.2 L’autre
1.3 L’ethnocentrisme
1.4 Ouverture sur soi par le regard de l’autre
1.5 Ouverture à l’autre par le dialogue
1.6 Québec ouvert sur l’autre?
l. 7 Ouverture sur un monde diversifié et tolérant
1.8 L’école ouverte sur l’autre?
1.9 Question de recherche
1.10 Objectifs de la recherche
1. 11 Pertinence sociale
1. 12 Pertinence scientifique
CHAPITRE 2 LE CADRE THÉORIQUE
2. 1 Posture épistémologique de la recherche _
2.2 L’approche interculturelle (ou interculturalité)
2.3 Le dialogue interculturel
2.4 Une ouverture à la diversité culturelle appuyée et partagée
2.5 Connaissance et reconnaissance
CHAPITRE 3 LA METHODOLOGIE
3. 1 Recherche qualitative
3.2 L’analyse de contenu
3.3 Interprétation des résultats
3.4 Critères de rigueur de la recherche
CHAPITRE 4 LA PRÉSENTATION DE L’ANALYSE ET DE SES RÉSULTATS 85
4. 1 Domaine du développement personnel
4.2 Domaine des arts
4.3 Domaine de l’ univers social
4.4 Domaine des langues
4.5 Éducation préscolaire
4.6 Domaines généraux de formation
4.7 Compétences transversale
4.8 Présentation du PFÉQ
4.9 Le PFÉQ dans son ensemble
LA CONCLUSION
Les limites de la recherche
L’ouverture à la diversité culturelle, une question de reconnaissance
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1
LE CORPUS
ANNEXE 2
GRILLE D’ ANALYSE

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