Madagascar se caractérise par sa nature d’une extrême richesse avec un très fort taux d’endémisme. En matière de conservation de la biodiversité, il est parmi les endroits priorisés (Myers et al, 2000). Pourtant, la chasse aux faunes sauvages s’est accentuée dans toute l’île (Goodman et Raselimanana, 2003). Les plus concernés par la chasse sont les cétacés, les siréniens, les lémuriens, les tenrecs, les sangliers, les carnivores, les chauves-souris, les oiseaux, les reptiles et les amphibiens (Randriamanalina et al, 2000; Garcia & Goodman, 2003; Goodman et Raselimanana, 2003; Nicoll, 2003; Goodman et al, 2004; Rakotondravony, 2006; Jenkins et Racey, 2008; Kiszka et al, 2008; Golden, 2009; Jenkins et al, 2009; Randrianandrianina et al, 2010). Cependant, cette chasse aux faunes sauvages est actuellement limitée à Beanka (Andriamamonjy et al, 2013).
Beanka est une Aire Protègée (AP) (Goodman et al, 2018) se trouvant dans la partie Ouest de Madagascar (Gautier et al, 2013), dotée d’une extrême richesse de plantes et d’animaux, et promeut par l’ONG « BCM : Biodiversity Conservation Madagascar », qui s’occupe de la gestion de la réserve depuis 2007 (Andriamamonjy et Al, 2013). La présence d’une grande diversité de faune et de flore avec un fort taux d’endémisme conduit les ONG à gérer et à conserver la biodiversité présente dans une Nouvelle Aire Protégée. Or la gestion et la conservation sont généralement liées avec ces deux mots : pression et menace. Etant donné que, l’Aire Protégée de Beanka est un écosystème de forêt sèche qui présente un statut de haut niveau en matière de conservation des biomes uniques de Madagascar, elle est sous les pressions des activités humaines (Soarimalala et Raherilalao, 2008).
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La Nouvelle Aire Protègée de Beanka
Beanka est une Nouvelle Aire Protégée sous l’égide de l’organisation « Biodiversity Conservation Madagascar » (ONG BCM) depuis 2007. Elle présente une diversité très élevée en faune et en flore (Gautier et al, 2013 ; Rakotozafy, et al, 2013). Avec sa valeur écologique de premier ordre. C’est une réserve faisant partie des forêts sèches très vulnérables en matière des menaces qui sont dues aux activités humaines. De ce fait, pour la conserver contre ces activités anthropiques, l’ONG BCM a mis au point des actions de conservation impliquant la création d’emploi et la formation des habitants des communautés locales voisines de la réserve comme gardes forestiers et acteurs dans la conservation. En échange, les communautés reçoivent des indemnités écologiques, et aussi des formations sur la production agricole ainsi que des mises à dispositions des arbres fruitiers et d’infrastructures. Une autre activité que BCM souhaite réaliser est la réintroduction de la tortue géante pour limiter la propagation des feux de forêt non contrôlés ainsi que pour les dispersions des espèces végétales à grosses graines (Andriamamonjy et al, 2013).
Diversité
La diversité biologique ou appelée aussi biodiversité est la subdivision de l’espèce dont les individus présentent un trait commun qui les différencie des autres individus et aussi de la variabilité de tous les organismes vivants et les vestiges des ossements ainsi que les différents écosystèmes, y compris la diversité écosystémique comprenant tout ce qui est de la variabilité génétique à l’intérieur des espèces et des populations, la variabilité des espèces et de leurs formes de vie en fonction du biote (biote ou biotique, est l’ensemble des êtres vivants [faune et flore] d’une région ou d’une période géologique), la variation des interactions des espèces associées, des processus écologiques sur lequel ils sont liés (https://www.aquaportail.com/definition-4518-diversite-biologique.html, en date du 18/05/2018).
Ainsi, le terme biodiversité est l’assemblage des mots biologie et diversité. Elle évoque la multiplicité des organismes vivants et des restes d’animaux que ce soit la faune, la flore ou encore les bactéries et ainsi que les écosystèmes sur la Terre. En somme, elle se réfère à la variété ou à la variabilité entre les organismes vivants et les complexes écologiques dans lesquels se trouvent ces organismes. Généralement, elle se subdivise en 3 niveaux :
– diversité génétique, correspondant à la diversité des gènes au sein d’une espèce
– diversité spécifique, correspondant à la diversité des espèces, et enfin
– diversité écosystémique, correspondant aux divers écosystèmes existant sur Terre (https://www.novethic.fr/lexique/detail/biodiversite.html en date du 18/05/2018) .
Ces diversités sont estimées à partir de leurs indices : « Indice de diversité ». Que ce soit des organismes fossiles ou actuels, Beanka présente un taux élevé de biodiversité, avec son diversité spécifique sur les ossements, sur les organismes vivants et sur ses végétaux qu’il possède.
Organismes vivants
Flore
D’après une étude faite en Octobre 2009, Novembre 2011 jusqu’en Mars 2012 et ainsi qu’en Novembre 2012 jusqu’en Avril 2013 par Laurent Gautier et ses collaborateurs, Beanka possède une variété élevée en substrat. Cette diversification en substrat est constituée de calcaires de la forêt, des végétations sur grès ainsi que des basaltes et des sables blancs. Ainsi la richesse floristique monte jusqu’à 965 espèces qui sont représentées par 485 genres et 134 familles grâce à cette variation élevée des substrats (Gautier et al, 2013). Les familles présentant une diversité spécifique élevée sont les Rubiaceae, les Fabaceae, les Euphorbiaceae, les Malvaceae, les Apocynaceae, les Acanthaceae et les Orchidaceae, alors que les genres les plus riches sont Grewia, Croton, Diospyros, Dioscorea et Euphorbia.
Des espèces rares ont été trouvées en abondance, comme Angraecum potamophilum, Tsingya bemarana et Euphorbia pirahazo. En dépit de l’irréalisation d’analyse phytogéographique à ce stade, les spécialistes ont pu constater que de nombreuses espèces des forêts humides des Domaines de l’Est, du centre et du Sambirano ont été trouvées dans la réserve de Beanka, confirmant ainsi la diversité en flore de cette région (Gautier et al, 2013).
Faune
La biodiversité faunistique de Beanka est composée de 16 espèces d’Amphibiens, 62 espèces d’Oiseaux, 4 espèces de Tenrecidae, 2 espèces de Soricidae, 2 espèces de Nesomyidae, 1 espèce de Muridae, 12 espèces de Chauves-souris, 2 espèces d’Eupleridae, 2 espèces de Viverridae et 10 espèces de Lémuriens (Goodman et al, 2018). Cependant, ce ne sont pas tous ceux dont la réserve de Beanka possède, elle a aussi une grande variété de groupes d’invertébrés comme les escargots (Griffiths, 1997), les scorpions (Lourenço et Goodman, 2006), les fourmis (Fisher, 2007), les araignées (Ubick et Griswold, 2011; Andriamalala et Hormiga, 2013) et de vertébrés comprenant les oiseaux (Ramanitra, 1995; Raherilalao et Wilmé, 2008) les petits mammifères (Emanueli et Jesu, 1995), les chauves-souris (Kofoky et al, 2007; Rakotoarivelo et al, 2007), et ainsi que les lémuriens (Rakotoarison et al, 1993; Ausilio et Raveloarinoro, 1993; Thalmann et Geissmann, 2005) composés en tout de 11 espèces de primates (Dammhahn et al, 2013). À part cela des spécialistes ont pu identifier d’autres nouvelles espèces, comme l’espèce d’oiseau : Mentocrex beankaensis (Goodman et al, 2011), des espèces de mollusques, dont Ampelita beanka, Ampelita andriamamonjyi, Conulinus randalanai et Tropidophora humbug (Griffiths et Herbert, 2013).
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Table des matières
INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. La Nouvelle Aire Protégée de Beanka
2. Diversite
2.1. Organismes vivants
2.2. Organismes subfossiles
3. Causes probables des origines de ces vestiges
4. Processus taphonomique
5. Mode de conservation des ossements
6. Grottes probables site d’occupation humaine
7. Action de conservation au niveau national
8. Menaces et pressions
II. MATERIELS ET METHODES
1. Milieu d’étude
1.1. Climat
1.2. Cavites karstiques
2. Matériels
3. Méthodes
3.1. Collecte des sédiments
3.2. Triage et identification
3.3. Inventaire et catalogage
4. Matériels pour les analyses statistiques
4.1. Nombre d’individus et identification des traces sur les ossements
4.2. Analyse des données
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1. Restes biologiques collectés dans les deux grottes de l’AP de Beanka
2. Indice de diversité
2.1. Indice de diversité générale de tous les ossements en provenance de Beanka
2.2. Diversité des subfossiles dans les grottes d’Anjohimaletsy et d’Anjohingidrobe
3. Diversité dans l’AP de Beanka
3.1. Au niveau du genre
3.2. Au niveau de la classe
4. Phénomènes agissant sur les os
4.1. Ensemble des phénomènes se produisant sur les vestiges dans les deux grottes
4.2. Comparaison des traces d’origines anthropiques dans les deux grottes
4.3. Comparaison des phénomènes d’origine naturelle dans les deux grottes
4.4. Pour les subfossiles
4.5. Au niveau de la classe
4.6. Au niveau de l’ordre
4.7. Au niveau de la famille
4.8. Comparaison des phénomènes au niveau genre
IV. DISCUSSION
1. Restes biologiques collectés dans l’Aire Protégée de Beanka
2. Diversité par classe de tous les ossements en provenance de la région de Beanka
2.1. Au niveau de la classe
2.2. Diversité dans les deux grottes
3. Phénomènes agissant sur les animaux
3.1. Pour les effets anthropiques
3.2. Pour les effets naturels
3.3. Pour les prédateurs
4. Diversite biologique de l’AP de Beanka
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCE WEBOGRAPHIE