District sanitaire de BOGODOGO

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La césarienne vaginale 

Elle a été décrite en 1896 par DUHRSSEN et reste méconnue. Elle permet de se sortir de certaines situations obstétricales difficiles. Son indication principale est l’urgence médicale avec fœtus mort de petit volume ayant un diamètre bi-pariétal inférieur à 80mm, soit moins de 32 semaines d’aménorrhées. Elle a aussi comme indication, l’échec de déclenchement pour avortement thérapeutique.
Elle ne put être réalisée que sur une femme déjà en travail, avec un col éffacé, un segment inférieur bien amplié.
Elle est rapide, sûre, ne présentant que de risques minimes vasculaires et urinaires. Toutefois, l’opérateur devrait être entrainé aux techniques de la chirurgie par voie vaginale.
L’installation de la femme est celle d’une intervention gynécologique par voie basse.
Les séquences opératoires comprennent successivement :
-L’incision médiane de la lèvre antérieure du col sur 1 à 2 cm ;
-le décollement vésico-utérin, facilité par la traction divergente des bords du col incisé ;
-le refoulement et le maintien de la vessie par une valve ;
-l’incision du segment inférieur sur 8cm par prolongation de l’incision cervicale antérieure ;
-le retrait des valves et extraction du fœtus ;
-l’extraction placentaire suivie d’une révision utérine ;
-les sutures segmentaire et cervicale, suivies d’un drainage sous-péritonéal.

La césarienne corporéale 

Elle donne une moins bonne protection de la cavité utérine que la césarienne segmentaire et une cicatrice de qualité moins sure entrainant un risque de rupture utérine spontanée au cours d’une grossesse ultérieure.
Elle peut cependant être préférable dans certaines rares circonstances :
-dans les césariennes itératives, lorsque l’accès au segment inférieur est interdit par les adhérences,
-lorsque la césarienne doit être suivie d’une hystérectomie,
-Chez les cardiaques décompensées lorsqu’on est contraint de pratiquer l’intervention en position semi-assise, à l’anesthésie locale,
-Dans la césarienne post mortem.
Les séquences opératoires comprennent successivement :
• la coeliotomie médiane sus et sous ombilicale,
• la mise en place de la valve et protection par des champs,
• l’incision longitudinale de l’utérus en plein corps,
• l’extraction du foetus, saisi par un pied après ouverture de l’œuf,
• la délivrance,
• la suture utérine en 2 plans ou un plan musculaire prenant toute l’épaisseur de la tranche (sauf la muqueuse).

Les soins post-opératoires

La surveillance post-opératoire immédiate

Avant de quitter le bloc opératoire, le chirurgien doit :
-contrôler le globe utérin, l’écoulement lochial,
-prévenir une hémorragie du post-partum par du misoprostol en intra rectal,
-vérifier la présence et l’aspect des urines dans la poche.
Il devra rédiger le compte-rendu opératoire en précisant l’indication, le type d’anesthésie, le type d’incision, l’état des annexes, le type de présentation, le poids, le sexe de l’enfant, son état de naissance, les difficultés techniques, le volume de perte de sang, la nécessité d’une transfusion sanguine. Il doit aussi donner d’éventuelles consignes pour une césarienne ultérieure. Le compte –
rendu opératoire doit mentionner également le nom des membres de l’équipe opératoire.
Une feuille de surveillance sera établie dès la sortie de la femme du bloc opératoire.

La prescription médicamenteuse

Il sera prescrit à la parturiente des utérotoniques, une réhydratation parentérale, des antipaludéens (de rigueur en zone d’endémie). Une antibiothérapie et des anticoagulants seront prescrits en cas de nécessité.

Le suivi post-opératoire

La sortie se fera entre le 5ième et le 6ième jour. L’ablation partielle des fils le 7ième jour, et celle totale le 9ième jour. Les soins de la plaie opératoire se font tous les deux (02) jours jusqu’à cicatrisation. L’opérée sera revue à la 6ième ou 8ième semaine du post-partum, pour vérifier l’aspect de la cicatrice et le retour à la normale du volume utérin. Une contraception sera proposée lors de cette consultation afin d’éviter une nouvelle grossesse dans l’immédiat.

Les indications de la césarienne

Les différents types d’indications 

™ Les présentations dystociques
¾ La présentation du front : elle est une indication formelle de césarienne mais son diagnostic ne peut être posé qu’une fois la poche des eaux rompue et la présentation fixée.
¾ La présentation de la face : La césarienne s’impose en l’absence de rotation mento-pubienne.
¾ La présentation de l’épaule : elle est une indication obligatoire de la césarienne.
¾ La présentation du siège : C’est une présentation potentiellement dystocique. La césarienne est effectuée si tous les éléments favorables à la voie basse ne sont pas réunis. C’est-à-dire devant une anomalie du volume fœtal, le non-engagement, la dystocie osseuse, l’insertion vicieuse du placenta, une anomalie dynamique surtout chez la primipare, la procidence du cordon avec souffrance fœtale avant dilatation complète, l’âge avancé d’une primipare, antécédent de mort-né. La césarienne est systématique devant un utérus cicatriciel.
™ Les anomalies de progression du mobile fœtal
¾ La dystocie mécanique :
–Les anomalies du bassin : les bassins à asymétrie forte et les bassins généralement rétrécis conduisent à une césarienne de principe avant le travail. Pour les bassins à asymétrie moyenne et ceux limites il est conseillé une épreuve du travail ; l’indication relève d’un non-engagemement de la tête.
–La macrosomie fœtale : l’échographie obstétricale est d’un très grand apport dans le diagnostic de la macrosomie fœtale, et doit être confronté au résultat clinique. La macrosomie peut justifier à elle seule une césarienne d’emblée, devant les complications qu’elle peut entrainer en cas d’accouchement par voie basse. Sa complication majeure est la dystocie des épaules fœtales.
¾ Le placenta prævia recouvrant total est une indication formelle de la césarienne.
¾ Les tumeurs praevia : le kyste de l’ovaire praevia et myome utérin praevia sont l’indication d’une césarienne suivie éventuellement d’une ablation de la ou des tumeurs.
¾ La dystocie dynamique : la fréquence de cette indication tend à baisser du fait de l’utilisation judicieuse des ocytociques.
™ L’Utérus cicatriciel
La cicatrice utérine pose le problème de sa solidité et de sa résistance lors du travail. Le risque de rupture utérine est en fait variable selon que l’utérus ait été suturé pendant ou en dehors d’une grossesse, dans sa région corporéale ou isthmique.
ƒ Les cicatrices utérines par césarienne antérieure :
–En cas de césarienne segmentaire, la césarienne itérative d’emblée n’est indiquée que si la cause persiste. Dans les autres cas la première opération n’empêche pas un accouchement par voie basse. Une nouvelle césarienne est toujours indiquée après deux césariennes antérieures.
–En cas de césarienne corporéale, il faut faire une césarienne de principe avant le travail.

Le pronostic de la césarienne

Malgré le perfectionnement des techniques chirurgicales et les progrès de la réanimation, les complications de l’opération césarienne ne sont pas exceptionnelles surtout dans nos pays, et peuvent présenter un danger vital [20] [26].

Le pronostic maternel

La morbidité maternelle

Jusqu’à présent, les complications maternelles de la césarienne la font considérer comme une voie d’accouchement plus risquée que la voie basse [26] [72].
La morbidité maternelle est estimée à 10%-40% [2] [9] [26] [45].Les complications sont significativement moins fréquentes (2,6%) quand la césarienne a lieu avant le travail que lorsqu’elle est faite pendant le travail (5,2%) [72].
Chez la mère, les complications de l’opération césarienne peuvent être schématiquement regroupées en trois groupes :
-les complications immédiates per-opératoires
-les complications secondaires post-opératoires
-les complications tardives.
™ Les complications per-opératoires
Elles touchent 2,7% des patientes césarisées [72].Ce sont :
¾ Les complications hémorragiques
Elles compliquent 10% des césariennes [9]. Elles peuvent être liées à différents facteurs :
• Les Facteurs généraux à savoir les troubles de la coagulation et de l’hémostase (essentiellement) : leur existence est parfois connue avant la décision ; celle-ci devra toujours être motivée par une indication formelle.
• Les facteurs locaux le plus souvent représentés par :
– La déchirure du segment inférieur par extension de l’incision de l’hystérotomie lors de l’extraction fœtale difficile, ou en cas de segment inférieur fragile.
– Les anomalies de la placentation: placenta praevia, placenta accreta
– L’inertie utérine favorisée par la multiparité, la surdistension utérine, le travail prolongé et les traitements utéro-relaxants.
¾ Les complications chirurgicales, traumatiques
Elles sont rares (1%) [9] et surviennent dans la majorité des cas au cours des césariennes itératives [45].On distingue :
– Les lésions vasculaires : parfois, la déchirure se propage vers le pédicule utérin, il faut alors lier les veines lésées, voire l’artère ou tout le pédicule.
Il faut se méfier ici de l’uretère qu’il faut éventuellement vérifier après arrêt du saignement.
– Les lésions vésicales : les plaies de la face postérieure de la vessie au cours d’une dissection difficile du segment inférieur peuvent être dangereuses si elles sont méconnues. Elles peuvent créer une fistule vésico-utérine. Leur réparation correcte immédiate entraine toujours une cicatrisation sans séquelle.
– Les blessures intestinales :
Elles sont favorisées par la présence d’adhérences à la paroi ou à l’utérus. Leur réparation doit assurer une suture étanche, non sténosante sur un tissu sain et associer un lavage soigneux de la cavité péritonéale.
– La déchirure du segment inférieur
Elle est secondaire à une hystérotomie, inadaptée au poids fœtal ou à des manœuvres brutales lors de l’extraction de la tête.
¾ Les conséquences liées à l’anesthésie
Elles sont les mêmes pour toutes les interventions en dehors du syndrome de Mendelson qui est plus fréquent au cours des césariennes en urgence ou lorsque la patiente n’est pas à jeûn et non prémédiquée. Ce sont :
– L’hypotension
– Les dépressions respiratoires
– Les céphalées gênantes et parfois invalidantes en cas de rachianesthésie.
™ Les complications post-opératoires
¾ Les complications infectieuses
Elles sont relativement fréquentes : 14,6% [58]. Des études africaines le place au premier rang des complications post-opératoires [17] [26] [35] [38] [39].
Ce sont les infections urinaires, les endométrites, les septicémies, les péritonites, les pelvipéritonites, les suppurations et abcès de la paroi.
Parmi les facteurs favorisants on retrouve la rupture prématurée des membranes, le travail prolongé, les touchers vaginaux multiples et les interventions en urgence.
¾ Les complications thrombo-emboliques
Bien que rares, elles sont graves du fait du risque vital.
¾ L’anémie
Elle est fréquente, il faut la rechercher par la pratique clinique et la numération formule sanguine systématique en post-opératoire, surtout si le saignement lors de l’intervention est important.
¾ Les autres complications
Les troubles psychiatriques et les complications digestives à types d’iléus.
™ Les complications tardives
Elles sont surtout représentées par l’avenir obstétrical de la patiente ayant subi une césarienne. En effet, la réalisation d’une césarienne expose à un risque de césarienne pour la grossesse suivante de l’ordre de 50%, de plus la cicatrice utérine même de bonne qualité constitue une fragilité de l’utérus et expose au risque de rupture. Ce risque augmente avec le nombre de cicatrices [9] [22] [29]. Enfin, l’antécédent de césarienne est fortement associé au risque ultérieur de placenta praevia.
Sur le plan gynécologique, elle expose à un risque de synéchies, d’algies pelviennes chroniques, de stérilité.
Il ya risque de survenue d’une occlusion intestinale par bride.

La mortalité maternelle

Elle de l’ordre de 1‰ en Europe mais peut atteindre les 90‰ dans certains hôpitaux africains. Elle est de 3 à 6 fois plus élevée que dans les accouchements par voie basse[26] [37] [72].Ce risque est cependant beaucoup moins élevé pour les césariennes avant le travail (risque multiplié par 3 environ) que pour les césariennes au cours du travail(risque multiplié par 9)[9] [72].
Les principales causes retrouvées sont : la défaillance cardio-respiratoire au cours de l’intervention, l’embolie pulmonaire, les hémorragies, les accidents thrombo-emboliques, les accidents anesthésiques et certaines complications infectieuses. L’état maternel pré-opératoire influence plus le risque de mortalité que la césarienne ou l’anesthésie elle-même.

Le pronostic de l’enfant

La mortalité périnatale

Elle n’est pas augmentée par la césarienne, même si son chiffre apparaît plus élevé dans certaines séries. Cela tient au fait que parmi les patientes césarisées, on retrouve outre la pathologie obstétricale, le risque néonatal.

Les caractéristiques de la population selon les indications

¾ La disproportion foeto-pelvienne
La tranche d’âge la plus représentative a été celle de 20-24 ans avec 154cas (35%).Les primipares ont été le plus représentées avec 227cas (52%).
-La dystocie osseuse : Les primipares ont été les plus nombreuses avec un taux de 74%. La dystocie osseuse a été présente dans 84 cas chez les adolescentes soit un taux de 50%.Les femmes ont été évacuées dans 147 cas soit 78,6%.Elles avaient respecté le nombre de CPN dans 122 cas soit 65%.
-l’échec de l’épreuve du travail : Le partogramme a été rempli dans15 cas soit un taux de 11%.
-La macrosomie : La césarienne a été programmée dans 84cas soit un taux de 75%. IL a été noté 3cas de diabète de type II.
¾ La souffrance fœtale
La tranche d’âge de 25-29 ans avec 138 cas (32,4%) a été la plus représentée.
Les primipares ont été les plus représentées avec 222 cas (52%).
Les femmes opérées pour souffrance fœtale chronique étaient venues d’elles-mêmes, et 53 d’entre-elles soit 98%, avaient un nombre de CPN correct. Nous avons trouvé les antécédents suivants : la drépanocytose (4cas), l’hypertension artérielle chronique (2 cas), l’hépatite B (1cas).
Dans les cas d’indication pour souffrance fœtale aiguë, nous avons recensé :
50 cas de bassins limites, 20 cas d’évacuations pour dystocie dynamique, 92 cas de RPM de plus de 24heures. Les patientes étaient primipares dans 253 cas soit 64,5%.
¾ Prééclampsie sévère/éclampsie
La tranche d’âge la plus représentative a été celle de 20-24ans avec 34 cas (30%).
Les primipares ont été les plus représentées avec 63 cas (50,4%).
L’HTA chronique a été retrouvée comme antécédent médical chez 24 patientes.
La toxémie gravidique a été retrouvée chez 53 césarisées lors de la CPN.
Le nombre de CPN règlementaire a été respecté chez 85 parturientes soit 68% des cas d’indication pour pré-éclampsie; et 25 d’entre-elles étaient suivies par des spécialistes soit un taux de 20%.
L’évacuation a été le mode d’admission chez 66 parturientes (53%), les 59 autres était venues d’elles-mêmes.
¾ La présentation du siège
Elle a intéressé la tranche d’âge de 24-28 ans avec 47 cas soit un taux de 46%.
La primiparité a été retrouvé dans 74 cas soit un taux de 61,1%.
Les femmes ont été évacuées dans 66 cas soit un taux de 52%.
Le nombre de CPN ≥ 3 a été retrouvé dans 101 cas soit 87% .
¾ L’utérus cicatriciel
L’indication pour utérus cicatriciel a concerné dans 37cas la tranche d’âge de 25-29 ans soit un taux 30,3%.
Les paucipares ont été les plus représentées avec 78 cas (64%).
Nous avons enregistré 73 cas de respect du nombre de CPN soit un taux de 60%.
Les femmes étaient venues d’elles-mêmes dans 99cas, soit 81%.
¾ Le syndrome de prérupture.
Les adolescentes étaient au nombre 32 soit 29,6% des cas.
Les primipares ont été les plus représentées avec 52 cas soit un taux de 48%.
L’évacuation a été le mode d’admission chez 86 femmes soit 80% des cas. Elles avaient été évacuées en urgence pour prise en charge de ce syndrome sans autre précision.
Dans 22cas Les femmes étaient venues d’elles-mêmes dans 22cas. Elles ont eut :
– le bassin non-évalué dans 7 cas,
-le bassin mal évalué dans 10 cas où le bassin était un BTR,
-l’ absence d’épreuve du travail sur bassin limite dans 5 cas.
Celles qui avaient fait un nombre de CPN ≥ 3, était au nombre 32 soit un taux de 30%.

La provenance

La majorité des femmes, soit 89,6% était du milieu urbain. Ce constat a été relevé par KPRAKPRA en 2007[39] et KABORE en 2006[35] au Burkina Faso, qui ont trouvé respectivement des taux de 85,7% et de 80,3%. Par contre, dans l’étude menée par ADRIAMADY à MADAGASCAR en 2001[3], les femmes étaient en majorité du milieu rural avec un taux de 85%.
Nos résultats s’expliqueraient par le fait :
– que notre lieu d’étude était dans un CMA urbain : la population du district est à 65% urbaine [48] ;
-qu’elle était la seconde maternité de référence après celle du CHNYO ;
-qu’il y a un renforcement et une redynamisation des CMA et CHR dans les autres provinces qui prenaient en charge sur place les cas de dystocie.

La profession

Les femmes au foyer représentaient 65,3% des cas.
Ce taux est le reflet de la condition féminine au Burkina Faso. En effet, sur le plan national il ya une prépondérance des femmes au foyer du fait d’un faible taux de scolarisation des filles, et de certaines coutumes. Ces femmes sont
généralement de niveau d’instruction bas, sans source de revenus, obligées d’attendre le conjoint ou un membre de la famille pour leur prise en charge.
Il faudrait améliorer les conditions de vie des femmes, les rendre moins dépendantes de leur conjoint ou leur famille, afin de mieux les responsabiliser sur leur santé. Cela passe nécessairement par des campagnes de sensibilisation, et l’octroi de microcrédit.

Le mode d’admission

Dans notre série les parturientes évacuées ont représenté 55,3% de la population étudiée. Les femmes évacuées provenaient essentiellement des structures sanitaires du district avec 96% des évacuations.
KABORE en 2006[35] et KPRAKPRA en 2007[39] au Burkina Faso avaient trouvé des taux d’évacuation supérieurs qui étaient respectivement de 63% et 62,3%.Celui de ADISSO au Bénin en 2007 était inférieur avec 36,9% [2].
Etant un centre de référence, l’écart entre le taux de femmes évacuées d’autres structures et celles venues d’elles-mêmes (44,7%) au CMA n’est pas très significatif. Cette situation s’expliquerait par la mise en place du système de référence intervenu seulement 3 ans après le début de la pratique de la césarienne. En effet, ce n’est qu’à partir de 2006 que les parturientes doivent s’adresser d’abord aux centres primaires qui décident de la conduite à tenir.
Le taux de référence est passé de 37,7% en 2004 à 70% en 2007. Cette croissance rapide du taux de référence, témoigne du fonctionnement du système de référence, mais jette un doute sur sa qualité. En effet, cela nous interpelle sur :
– la justification des évacuations, qui deviendraient des solutions de facilité pour les centres primaires avec une mauvaise prise en charge des patientes ;
– le probable engorgement de la maternité qui ne dispose que de 24 lits, avec des conséquences sur le délai, la qualité de la prise en charge des patientes et sur la compétence du personnel.
Il faudrait une étude sur le système de référence à la maternité du CMA pour déterminer sa qualité.

La parité

Les primipares ont représenté 44,5% des césarisées.
Ce taux est supérieur à celui de KPRAKPRA au Burkina Faso en 2007(39,4%) [39], et proche de ceux de ADISSO au Bénin en 2007(42,2%)[2] et de MESSAOUDI en Tunisie en 2007(44,6%) [46].
Cette situation s’expliquerait par le fait que les dystocies se rencontrent surtout chez les primipares. Ce constat nous interpellent sur leur prise en charge , généralement jeunes, inexpérimentées, femmes au foyer. Il faudrait une amélioration de la qualité des CPN avec un très bon counseling sur la grossesse et l’accouchement, une surveillance rigoureuse en salle de travail et une amélioration des conditions de vie.

Le partogramme

Le partogramme n’a été rempli que dans 15,2% des cas et mal rempli dans 10,2% des cas.
Ce faible taux s’expliquerait par le fait que la maternité soit un centre de référence et qu’elle soit à faible capacité d’accueil. Les femmes évacuées sont reçues généralement avec leur diagnostic, et sont césarisées en urgence ; puis le taux d’évacuation en nette croissance a entrainé un débordement du personnel en nombre insuffisant (2 sages-femmes et une accoucheuse auxiliaire par équipe). Nous ne pouvons exclure une négligence du personnel et un manque ou une insuffisance de formation sur le partogramme.
Une formation du personnel sur le partogramme avec une supervision fréquente de son application s’avère nécessaire. Il faudrait, une augmentation de la capacité d’accueil de la maternité.

Les indications

Les indications obligatoires

Elles ont occupé la première place dans les types d’indications avec 45,5% des cas. Ce taux varie d’un auteur à un autre :
– 47% pour KRAPKPRA au Burkina en 2007[39]
– 41% pour CISSE au Sénégal en 2004[20]
– 43,2% pour ADRAMADY à Madagascar en 2000[3]
Pour ces indications (la disproportion foeto-pelvienne, le syndrome de prérupture, l’hématome rétro-placentaire, les présentations anormales, les tumeurs praevia, les anomalies des parties molles…) la voie haute est obligatoire. La césarienne en cas d’indication obligatoire permet de réduire la mortalité et la morbidité maternelle.
La DFP a été l’indication la plus fréquente, suivie du syndrome de prérupture.
¾ La disproportion foeto-pelvienne
Elle a été la première indication de césarienne dans notre série avec un taux de 22,2%.Notre taux est supérieur à ceux trouvés par KPRAKPRA au Burkina en 2007 (17,8%) [39], ADISSO au Bénin en 2007 (19%) et MESSAOUDI en Tunisie en 2007(10%) [46]. Par contre, CISSE au Sénégal en 2004 [20] a trouvé un taux de 31,3%.
9 La dystocie osseuse
Dans notre série, elle a concerné 9% des indications. Ce taux est proche de celui de KPRAKPRA au Burkina en 2007[39] qui a trouvé un taux de 9,5%.ADISSO au Bénin en 2007[39] a trouvé un taux supérieur qui était de 13,5%.
Les anomalies du bassin seraient en rapport avec les situations suivantes:
-des séquelles de poliomyélite,
-une immaturité du bassin due au jeune âge de certaines patientes,
-une morphologie de la femme africaine noire chez qui on rencontre souvent un bassin rétréci (tendance à la verticalisation du détroit supérieur, à cause de sa cambrure).
Les primipares ont été les plus nombreuses avec un taux de 74%. KRPAKPRA a fait le même constat en trouvant un taux de 60% [39].
La césarienne a été faite dans un contexte d’urgence, et ce malgré un taux élevé de nombre de CPN ≥ 3. Les causes de cette situation seraient :
– un problème de communication entre les femmes et le personnel ;
– une négligence et /ou une incompétence du personnel ;
– une absence d’implication du conjoint lors de la CPN.
Il faudrait donc, une formation du personnel des centres de SMI sur la nécessité et le contenu d’une bonne CPN ; et aussi une implication des hommes.
9 L’échec de l’épreuve du travail
Dans notre série, elle a été l’indication de césarienne dans 7,2% des cas. L’épreuve du travail est une épreuve dynamique de durée limitée appréciant la confrontation entre la tête fœtale et le bassin au cours du travail. Elle ne doit être faite que sur un fœtus en bon état, en l’absence suspicion de macrosomie, et en présentation du sommet. L’épreuve est arrêtée devant tout signe de dystocie, ou d’altération de l’état maternel et/ou fœtal. Le partogramme est indispensable. Nous avons retrouvé le partogramme rempli seulement chez 11% des patientes opérées. Dans les dossiers des autres femmes, il a été noté le résultat des examens cliniques à des heures irrégulières (aspect et ouverture du col, intensité des contractions utérines marquée par des croix, les BDCF, engagement ou non de la tête fœtale).
Cela ne permet pas une bonne appréciation de l’épreuve, et va entrainer un diagnostic d’échec qui sera fait soit trop tôt ou trop tard. Il faudrait insister sur l’importance du couple inséparable épreuve du travail-partogramme auprès du personnel.
9 La macrosomie
Elle a représenté 5,5% des indications, dans notre étude.
Le diagnostic a été faussement posé dans 60% des cas, car seuls 40% des nouveaux –nés avaient un poids ≥ 4 kg. Cela remet en cause en partie la qualification du personnel. Cependant, en France, où le personnel est qualifié, et la technologie avancée, il a été fait le même constat [30]. Il ya donc une imprécision pour faire le diagnostic de macrosomie même avec l’utilisation de l’échographie. GOFFINET en France en 2000[30] a souligné ce problème dans ses travaux, et montre que l’examen clinique bien mené avait une meilleure valeur diagnostique que l’examen clinique associé à l’échographie. Cela suppose une bonne qualification du personnel.
Le fait que le diagnostic soit imprécis, ne devrait pas faire hésiter le praticien en cas de suspicion, après un bon examen, à pratiquer une césarienne, surtout s’il existe un diabète maternel. En effet, il ya risque de dystocie des épaules chez le fœtus et toutes les autres complications dues à une dystocie mécanique (rupture utérine, mort-fœtale…).
La césarienne prophylactique est préconisée, comme cela se fait à la maternité en cas de dépistage précoce (3/4 des cas) lors de la CPN.
¾ Le syndrome de prérupture
Son taux a été de 5,5% des indications de césarienne. Le taux dans notre série est inférieur à ceux trouvés par KPRAKPRA au Burkina en 2007 (14,7%) et ADISSO au Bénin en 2007(14,1%). KIZONDE en République Démocratique du Congo en 2006[37] a eu un taux inférieur qui était de 5%.
Le syndrome de prérupture ne devrait plus figurer parmi les indications de césarienne car elle est la conséquence de dystocie non diagnostiquée ou négligée. Elle remet ainsi en cause la prise en charge obstétricale de la parturiente. Dans notre étude, les causes seraient:
-Un mauvais suivi prénatal des femmes : 30% des patientes avaient moins de 3 CPN.
-Une sous-estimation médicale qui a motivé une évacuation tardive des femmes, et un retard de prise en charge des patientes venues d’elles-mêmes.
-Une mauvaise prise en charge des patientes en salle : sur les 22 femmes qui étaient venues d’elles-mêmes, il ya eu chez 7 d’entre-elles une absence d’appréciation du bassin et chez 5 autres qui présentaient un bassin limite une absence d’épreuve du travail.
Un bon suivi prénatal, une bonne surveillance du travail par le partogramme et un personnel qualifié, permettraient d’éviter l’apparition de ce syndrome.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE
I. RAPPEL ANATOMIQUE
I.1. L’utérus gravide à terme
I.2. Le bassin obstétrical
II. L’OPERATION CESARIENNE
II.1. L’historique de la césarienne
II.2. Les techniques de la césarienne
II.3. Les indications de la césarienne
II.4. Pronostic de la césarienne
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONEL
I. OBJECTIFS
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. CONTEXTE DE L’ETUDE
II.1. Situation générale du Burkina Faso
II.2. District sanitaire de BOGODOGO
II.3. Maternité du CMA du secteur 30
III. MATERIEL ET METHODE
III.1. Le type d’étude
III.2. La population d’étude
III.3. Les sources d’information

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