Distribution phenotypique des antigenes erythrocytaires ABO et RHESUS D chez les donneurs de sang

Les groupes sanguins érythrocytaires sont définis comme l’ensemble des variations allotypiques, génétiquement transmises et détectées par des anticorps à la surface de la membrane des globules rouges. La majorité des antigènes de ces groupes sanguins peut être regroupée au sein de systèmes, sur des critères génétiques [1]. La distribution des antigènes érythrocytaires au sein d’une population donnée constitue un aspect de grande importance dans la sécurité transfusionnelle. L’incidence de ces différents antigènes au sein d’une population est très variable et elle est influencée par l’origine ethnique des individus [2]. Chaque pays est caractérisé par la distribution des phénotypes érythrocytaires au sein de sa population. Plusieurs études y sont consacrées d’un pays à un autre, d’un continent à un autre. De nombreux travaux ont été réalisés à Madagascar sur le sujet pendant la colonisation depuis 1931 à 1969 dans différentes régions du pays .

Groupes sanguins

Définition

Les groupes sanguins, ou phénotypes érythrocytaires, correspondent à des antigènes membranaires retrouvés à la surface des globules rouges. Leur expression est déterminée par une série de systèmes génétiques polymorphes [4].Un groupe érythrocytaire comprend tous les antigènes régulés par un même locus génique ou par un ensemble de gènes hautement liés qui ne présentent pas ou peu de recombinaison entre eux [2]. Ces antigènes peuvent être des protéines, des glycoprotéines ou des glycolipides exerçant des fonctions diverses à la surface des globules rouges. La majorité de ces antigènes est synthétisée et ancrée dans la membrane de la cellule au cours de la maturation de la lignée érythroïde, les autres sont produits et sécrétés par d’autres cellules puis adsorbés à la surface des hématies. Tout antigène érythrocytaire est défini par rapport à sa reconnaissance par un anticorps polyclonal spécifique d’origine humaine. Ces antigènes érythrocytaires localisés à la membrane des hématies sont aussi, dans de nombreux cas, retrouvés dans d’autres cellules et tissus. Ils sont majoritairement faits de protéines ou de glycoprotéines codées par les gènes de groupes sanguins correspondants .

Historique

La découverte des groupes sanguins revient à Karl Landsteiner en 1900 par l’identification de deux antigènes dénommés A et B. Il observait l’agglutination des hématies de certains sujets en présence de sérum d’autres sujets différents. Les hématies non agglutinées sont alors appelées O pour zéro [6]. De Castello et Sturli ont par la suite décrit le phénotype AB avec présence simultanément des antigènes A et B à la surface des hématies en 1902. Le contrôle génétique des caractères A et B a été démontré par Hirszfeld et Dungren en 1924. En même temps, Berstein a prouvé la transmission mendélienne des allèles de ce système de groupe sanguin. Levine et Stéton ont découvert l’antigène du système « Rhésus » en 1939. Actuellement, on dénombre plus de 300 antigènes érythrocytaires regroupés en 30 systèmes, en 5 collections, 11 séries 901 dits antigènes de grande fréquence et 19 séries 700 dits antigènes de faible fréquence [5]. Chronologiquement, leur découverte se fait en 1927 pour le système MNSs, et le système P ; en 1945 pour Lutherian, 1946 pour le système Kell et Lewis, en 1950 et 1951 respectivement pour le système Duffy et Kidd.

Différents systèmes de groupe sanguin

Deux catégories d’antigènes érythrocytaires sont créées pour pouvoir les classer. On définit les antigènes ayant une fréquence de plus de 99% au sein d’une même population, comme antigènes de haute fréquence. Ceux qui présentent une incidence de moins de 1% sont dits de basse fréquence [2]. Les plus importants en pratique sont les antigènes du système ABO et du système Rhésus, suivis des antigènes du système Kell, du système Duffy et du système Kidd [7]. En fonction de la nature biochimique de leurs épitopes, on distingue classiquement des systèmes dont les molécules sont de nature glucidique (glycoprotéines ou glycolipides) et des systèmes dont les molécules sont de nature peptidique (protéines ancrées dans la membrane érythrocytaire via un domaine, ou plusieurs segments transmembranaires .

Groupes sanguins du système ABO

Découverte des groupes sanguins ABO 

En 1901, Karl Landsteiner découvre les deux premiers antigènes de groupes sanguins et les a nommés A et B comme les 2 premières lettres de l’alphabet. Les autres groupes ont été considérés comme groupe C. En 1910, Landsteiner présente les études correspondant aux quatre groupes ABO sans utiliser pour autant les termes O et AB. Ce n’est qu’en 1911 que les deux Allemands Von Dungem et Hirszfeld utilisent pour la première fois les appellations O et AB, la lettre O équivalent au départ de zéro, devant l’absence de A et de B, O dérive de «ohne» signifiant « sans » en Allemand .

Antigènes du système ABO

Le système ABO comprend quatre antigènes : A (001), B (002), A, B (003) et A1 (004). L’antigène de grande fréquence H est le précurseur biochimique des antigènes A et B [1]. Ces antigènes sont des carbohydrates. Ils ne sont pas directement codés par les gènes contrôlant leur polymorphisme, mais sont le produit de l’action d’une enzyme de type transférase, codée par les gènes de groupes sanguins correspondants [5,9]. Tout sujet possède dans son sérum l’anticorps correspondant à l’antigène absent de la surface de ses globules rouges.

Génétique du système ABO

Les gènes ou allèles qui sont à l’origine des antigènes du système ABO sont portés par la 9ème paire de chromosome humain 9q34.1-q34.2 (allèles A, B et O). L’expression de ces antigènes sur les hématies est contrôlée par 2 locus distincts dont les gènes codent pour des enzymes : les glycosyltransférases [1]. Le locus ABO sur le chromosome 9 comprend 4 principaux allèles : A1, A2, B et O
➤ deux allèles A1 et A2 codant pour une N-acétyl-galactosaminetransférase. Chez les sujets de phénotype A2, l’antigène H persiste à la surface cellulaire. Les sujets de phénotype A1 ont par contre une enzyme très active et l’antigène H totalement masqué ne peut plus être détecté. Ces deux allèles codent pour le groupe A (A1 et A2), mais leur distinction n’a pas d’intérêt clinique majeur [4];
➤ un allèle B codant pour une galactose-transférase qui ajoute un résidu galactose à l’antigène H et forme l’antigène B ;
➤ un allèle silencieux H codant pour le groupe O qui n’est pas fonctionnel du fait d’une délétion importante de la séquence codante et aucune enzyme n’est alors produite. Il conduit à l’absence d’antigène A ou B sur les hématies : ceci correspond au phénotype O .

Les deux premiers allèles fonctionnent sur un mode « diallélique codominant ». La présence de 2 allèles fonctionnels différents conduit ainsi à l’expression phénotypique de 2 antigènes différents. Le gène O est « récessif » par rapport aux gènes A et B. Le gène O dit « amorphe » doit être en double pour s’exprimer. Il est possible de déduire du phénotype d’un sujet le ou les génotypes possibles. Aux phénotypes O et AB correspondent un seul génotype tandis que pour les groupes A et B, le phénotype peut être le fait de différents génotypes (AA ou AO ; BB ou BO) .

Biochimie du système ABO

Les antigènes de groupe ABO ne sont pas les produits primaires des gènes qui les codent. Sur le plan biochimique, les déterminants antigéniques A, B, et H sont de nature glucidique. Ce sont les sucres terminaux des chaînes latérales glucidiques des glycoprotéines et des glycosphingolipides. Ils proviennent des glycosyltransférases permettant de fixer un sucre au niveau d’une substance de base. La synthèse des substances A et B nécessite la production préalable de l’antigène H [1,6]. Ce sont des sucres qui constituent le support des spécificités des groupes sanguins. Les antigènes ABH sont des glycosphingolipides au niveau des hématies et des glycoprotéines dans les autres tissus. La partie glucidique terminale est identique, avec bien entendu le même sucre immunodominant dont le fucose pour la substance H, la Nacétyl-galactosamine pour la substance A et le galactose pour la substance B .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Groupes sanguins
I.1 Définition
I.2 Historique
I.3 Différents systèmes de groupe sanguin
I.3.1 Groupe sanguin du système ABO
I.3.3.1 Découverte des groupes sanguins ABO
I.3.1.2 Antigène du système ABO
I.3.1.3 Génétique du système ABO
I.3.1.4 Biochimie du système ABO
I.3.1.5 Immunologie du système ABO
I.3.1.5.1 Antigène
I.3.1.5.2 Anticorps
I.3.1.5.2.1 Anticorps naturels
I.3.1.5.2.2 Anticorps immuns
I.3.1.6 Implication du groupe sanguin du système ABO
I.3.1.6.1 Implication en clinique
I.3.1.6.2 Groupe sanguin ABO et maladie
I.3.2 Groupe sanguin du système Rhésus
I.3.2.1 Découverte du groupe sanguin du système Rhésus
I.3.2.2 Génétique du système Rhésus
I.3.2.3 Biochimie du système Rhésus
I.3.2.4 Immunologie du système Rhésus
I.3.2.4.1 Antigène
I.3.2.4.2 Anticorps
I.3.2.5 Implication du groupe sanguin du système Rhésus
I.3.3 Autres systèmes de groupes sanguins
I.3.3.1 Système M, N, S, s
I.3.3.2 Système P, p
I.3.3.3 Système Kell et Lutherian
I.3.3.4 Système Duffy
I.3.3.5 Système Lewis
I.3.3.6 Système Kid
I.3.3.7 Autres antigènes
II. Technique de détermination du groupe sanguin ABO et Rhésus
II.1 Détermination du groupe sanguin ABO
II.1.1 Epreuve globulaire de Beth Vincent
II.1.1.1Technique sur lame
II.1.1.2 Méthode en tube ou méthode saline de Schiff
II.1.2 Epreuve sérique de Simonin
II.2 Détermination du groupe Rhésus
II.2.1 Recherche d’agglutinogène Rhésus
II.2.1.1Technique sur lame
II.2.1.2Technique en tube
II.2.2 Recherche des anticorps Rhésus
III. Transfusion sanguine
III.1 Historique
III.2 Règles générales de la sécurité transfusionnelle
III.3 Donneur de sang
III.4 Politique nationale de transfusion sanguine à Madagascar
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1 Cadre d’étude
I.1.1 Personnel de la banque de sang
I.1.2 Locaux
I.1.3 Matériels et équipements
I.1.4 Protocole de recrutement des donneurs
I.2 Type et période d’étude
I.3 Population d’étude
I.4 Critères d’inclusion
I.5 Critères de non inclusion
I.6 Echantillonnage
I.7 Variables étudiées
I.8 Recrutement des dossiers
I.9 Analyse statistique
I.10 Considérations éthiques
I.11 Limites de l’étude
II. RESULTATS
II.1 Répartition des donneurs selon leur tranche d’âge
II.2 Répartition des donneurs selon le genre
II.3 Répartition des donneurs selon leur statut
II.4 Répartition des donneurs selon leur type sanguin ABO
II.5 Répartition des donneurs selon leur profil Rhésus
II.6 Répartition des donneurs Rhésus négatif selon leur type ABO
II.7 Répartition des donneurs Rhésus positif selon leur type ABO
II.8 Répartition des donneurs selon le genre et leur tranche d’âge
II.9 Répartition des donneurs selon le groupe sanguin ABO et leur âge
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Aspect démographique de la population d’étude
I.1 Taille de la population d’étude
I.2 Age de la population d’étude
I.3 Répartition des donneurs de sang selon le genre
I.4 Statut des donneurs
II. Résultats de l’étude proprement dite
II.1Répartition selon le groupe ABO
II.2 Répartition selon le profil Rhésus
III. Perspectives
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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