Distribution dans l’espace et dans le temps
INTRODUCTION
La fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie virale, non contagieuse, des ruminants domestiques et sauvages (Lefèvre et al., 2003). Les ovins y sont très sensibles, l’issue de la maladie pouvant leur être fatale (Elbers et al., 2008). L’agent causal est un virus de la famille des Reoviridae (genre Orbivirus), dont on connait 25 sérotypes différents (BTV1, BTV25) (le 25ème sérotype a été découvert en 2008, chez les caprins en Suisse, Afssa (Agence Française de sécurité Sanitaire des Aliments), 2009). Chaque sérotype a sa propre répartition géographique et une pathogénicité variable. Il n’existe pas ou peu de protection croisée. La FCO est transmise par des femelles de moucherons piqueurs du genre Culicoides (Diptera : Ceratopogonidae) (Mellor et al., 2000). Son aire de répartition couvre tous les continents. Son importance tient à son impact sanitaire et économique chez les ruminants domestiques, notamment les ovins, à sa large répartition géographique et à son potentiel de diffusion rapide. Elle est notifiable à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale. (Lefèvre, 2003). Elle est probablement répandue dans le monde tropical depuis des siècles (Lefèvre 2003). Jusqu’en 1998, sa répartition habituelle était comprise entre 40° et 50° de latitude Nord, avec des incursions assez rares en zone tempérée. Le premier foyer identifié en dehors d’Afrique l’a été à Chypre en 1943 (Gerbier G. et al., 2007). Depuis, des vagues épizootiques de plus en plus fréquentes ont touché la Méditerranée et l’Europe du Sud, mais également les Etats-Unis, voire le Canada (Lefèvre, 2003). Plus de renseignement sur l’en annexe 2 Les Culicoides mesurent de 1 à 4 mm de long. Leur longévité est en moyenne de 10 à 20 j. Les principales espèces vectrices de la FCO sont C. imicola en Afrique, C. imicola et C. fulvus en Asie, C. brevitarsis et C. fulvus en Australie, C. sonorensis et C. insignis en Amérique centrale, aux Antilles et en Amérique du Sud (Baldet et al., 2005). En Europe de l’Ouest et du Nord, le groupe Obsoletus/Scuticus semble jouer un rôle important dans la transmission. Seules les femelles prennent un repas de sang, avant chaque ponte. Elles s’infectent à la suite d’un repas pris sur un animal en virémie. Après une phase de multiplication chez l’insecte, le virus peut être transmis (après 6 jours environ) à un animal indemne à l’occasion d’un autre repas sanguin. Les femelles pondent leurs œufs dans gîtes variés mais humides, riches en matière organique. La survie, l’activité et la dispersion des culicoïdes sont influencées par les facteurs météorologiques (température, humidité, vent). En France et en 2008, l’activité vectorielle a démarré précocement (janvier) dans le sud-ouest et un pic d’abondance a été observé en juillet-août, avant de décliner rapidement et reprendre un second pic de population (plus faible) en octobre (Balenghien, communication personnelle, 2009). L’activité des culicoïdes est souvent crépusculaire et nocturne. Ils s’éloignent peu de l’endroit où ils sont nés (Mellor et al., 2000). La durée de la virémie chez l’hôte dépend de l’espèce et de la souche virale. Elle de 8 à 15 jours chez le mouton et excède rarement 2 mois chez la vache (Lefèvre, 2003). Le virus peut être isolé de la semence de taureaux, dans les ovules et chez les embryons de certaines femelles infectées. Cette persistance dans l’organisme d’hôtes infectés est considérée comme étant le principal mode de passage de l’infection entre deux saisons d’activité vectorielle successives. En effet, il n’y a pas de transmission verticale de la FCO chez les culicoïdes (passage du virus dans les œufs à la génération suivante) (Mellor, 1990).
MATERIEL ET METHODES
Dans cette étude, l’indicateur épidémiologique de base est l’incidence : nombre d’évènements observés sur une population donnée pendant une période donnée. Ici, elle correspond à un nombre de nouveaux foyers de FCO à BTV1 par département et par mois. Un foyer est défini comme un troupeau d’une espèce donnée ayant connu au moins une réponse positive (BTV1+) au test de dépistage RT-PCR dans le département et pendant le mois considérés. Les données sanitaires recueillies ne permettent pas d’estimer l’incidence individuelle de la maladie, car tous les animaux d’un troupeau atteint ne sont pas examinés. En conséquence, l’analyse est limitée à l’incidence par troupeau, qui est l’unité épidémiologique dans cette étude. Un troupeau est défini comme un ensemble d’animaux vivant ensemble au même endroit (exploitation) et dans les mêmes conditions d’élevage. La déclaration de toute suspicion de FCO est obligatoire et permet aux éleveurs touchés de percevoir des aides de l’Etat. Elle est effectuée par des vétérinaires sanitaires qui effectuent des visites d’élevage à la demande des éleveurs, et réalisent des prélèvements biologiques pour le diagnostic de laboratoire le cas échéant. Les élevages ayant été confirmés positifs par virologie sont officiellement déclarés infectés par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL). Dans un premier temps, nous avons récupéré les données sanitaires de la base SIGAL (système d’information général de l’alimentation). Les données à l’échelle de la commune étaient incomplètes, nous avons décidé de travailler à l’échelle du département. Elles ont été rapportées aux données sur les effectifs des troupeaux par départements, fournies par Fédération des groupements de défense sanitaire Languedoc-Roussillon. Des informations générales ont été recueillies sur les systèmes d’élevage de la région afin d’expliquer des particularités épidémiologiques éventuelles, liées aux races élevées, aux mouvements d’animaux, etc. Les 3 régions du Sud-Ouest : Aquitaine, Midi-Pyrénées et LanguedocRoussillon, se trouvent au bord du massif des Pyrénées françaises (18.000 km2). Ce dernier couvre inégalement 6 départements (Pyrénées-Atlantiques, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude et Pyrénées-Orientales). Ces 6 départements pratiquent la transhumance en été à cause de leur forte densité et leurs petites surfaces d’exploitations. La transhumance ne concerne que les races à viande, elle est difficile pour les races laitières à cause de la contrainte liée à la traite (sauf pour les Pyrénées-Atlantiques). Dans les régions de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine, l’agriculture et surtout l’élevage jouent un rôle important dans leur économie d’où la présence de plusieurs industries de collecte de lait liquide ainsi que des industries de fromage et de viande. Leurs activités sont surtout orientées vers la production de laits (7% des vaches laitières surtout de brebis (PyrénéesAtlantiques) et bovins à viande – surtout des broutards vendus à la descente de l’estive (HauteGaronne et Ariège). Ces deux régions produisent à elles seules 18% de la production française de lait liquide et conditionné. Quant à la région Poitou-Charentes, elle occupe la première place quant à l’élevage caprin. La vocation laitière est largement dominante (38% de la production nationale de lait de chèvre). Un tiers du troupeau caprin national y est élevé. En Bretagne, l’agriculture de cette région repose sur l’intensification des productions : animale (bovins laitiers, porcs, volailles), fourragère et légumières. (Agrest, Avril 2008a). L’évolution du nombre de nouveaux foyers de FCO à BTV1 par semaine et par espèce a été représentée par la courbe épidémique, tracée à l’aide du logiciel Excel®. Pour pouvoir comparer les résultats dans l’espace et dans le temps, il était nécessaire de tenir compte de l’hétérogénéité des
Nouar Ania (2009) – Rapport de stage de Master 1 BGAE EPSED – Montpellier 9
populations animales selon les départements et selon le temps. A cet effet, on a calculé des taux d’incidence, dans lesquels l’incidence est rapportée au nombre de troupeaux exposés au risque de FCO au début de chaque mois. La liste des élevages ovins, bovins et caprins officiellement infectés a été extraite de la base de données nationale d’identification (BDNI) de la DGAL pour l’année 2007 et a servi de base pour le calcul de l’incidence de la FCO. Les troupeaux ayant connu un foyer de FCO à un mois donné ont été éliminés des effectifs à risque pour le mois suivant.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
RESUME
SOMMAIRE
INTRODUCTION
INTRODUCTION
OBJECTIF
MATERIEL ET METHODES
RESULTATS
Distribution dans le temps
Courbe épidémique
Distribution dans l’espace
Taux d’incidence totale, toutes espèces confondues
Incidence totale par espèce
Distribution dans l’espace et dans le temps
Chez les bovins
Chez les ovins
Chez les caprins
DISCUSSION
CONCLUSION
Bibliographie
Annexe 1
Annexe 2
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