Madagascar est un des hotspots de la biodiversité mondiale, avec une faune et une flore uniques au monde mais aujourd’hui menacées par les pressions anthropiques et le changement climatique. Une aire protégée est un outil essentiel au maintien des espaces naturels et donc à la conservation de la biodiversité qu’elle abrite. Elle est des pierres angulaires de pratiquement toutes les stratégies internationales et nationales de conservation, elle est mise en réserve pour conserver le bon fonctionnement des écosystèmes naturels, pour servir de refuges aux espèces et pour préserver les processus écologiques qui ne peuvent pas survivre dans les paysages terrestres ou marins gérés de façon plus intensive. Une aire protégée est un repère qui nous permet de comprendre les interactions entre les hommes et le monde naturel. A l’heure actuelle, elle est souvent le seul espoir qui nous reste pour empêcher que de nombreuses espèces menacées ou endémiques disparaissent à jamais. Une aire protégée représente aussi un engagement pour les générations futures et tiennent aussi une grande place importante pour le patrimoine d’un pays.
Disposition générale de la création de la NAP
Cadrage théorique, législatif
Définition de l’Aire protégé selon l’UICN
Une Aire Protégée est un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés. Toutes les Aires Protégées à Madagascar sont régies par la Loi Nº 2001/05 du 11 février 2003 portant Code des Aires Protégées (CoAP) et ses décrets d’application, Décret Nº 2005-013 du 11 janvier 2005 et Décret Nº 2005-848 du 12 décembre 2005, et selon la loi 2015-005 du 26 février 2015 portant refonte du code des aires protégées de Madagascar.
Objectifs des aires protégées
•Protéger des espèces particulières ;
•Préserver la biodiversité: accent sur les zones avec une grande richesse d’espèces endémisme ;
•Préserver le fonctionnement des écosystèmes.
Procédure de création des nouvelles Aires protégées
En dehors du périmètre de la concession attribuée à MNP, la procédure de création comprend quatre grandes étapes (article 17 COAP) :
– Etude de l’initiative de création par le Ministère chargé de l’environnement ;
– Études approfondies entreprises sur le site par le Ministère chargé de l’environnement en collaboration avec les départements techniques concernés et les promoteurs de création ;
– Mise en protection temporaire ;
– Création définitive.
Selon la Loi COAP, toute aire protégée à Madagascar est constituée de deux zones principales: le noyau dur et la zone tampon. Le noyau dur est une zone sanctuaire d’intérêt biologique, culturel ou cultuel, historique, esthétique, morphologique et archéologique, constituée en périmètre de préservation intégrale. Toute activité, toute entrée et toute circulation y est restreinte et réglementée. Les activités dans la zone tampon sont réglementées pour assurer une meilleure protection du noyau dur de l’Aire protégée. Peuvent faire partie de la zone tampon, les zones d’occupation contrôlée, les zones d’utilisation durable et les zones de services.
La gestion des aires protégées
La gouvernance a une importance capitale pour l’efficacité et l’impact social des aires protégées. Elle est une question de pouvoir, de relations et de recevabilité (compte-rendu) et peut être définie comme l’ensemble des interactions entre les infrastructures, les processus et les traditions, qui détermine comment l’autorité est exercée, les décisions sont prises et les autres acteurs et citoyens sont impliqués dans une aire protégée. La gouvernance d’une aire protégée et de la gestion des ressources naturelles ne peuvent être mieux définie que lorsque les rôles des différents acteurs sont clarifiés et acceptés.
Types de gouvernance
Quatre types majeurs de gouvernance se distinguent sur la base de qui détient l’autorité et la responsabilité de la gestion et doit rendre compte des résultats achevés:
– Les aires protégées gérées par le gouvernement (à plusieurs niveaux ou par délégation à des tiers) ;
– Les aires protégées cogérées (gérées de façon participative, par plusieurs parties prenantes) ;
– Les aires protégées privées (gérées par les propriétaires de la terre et des ressources naturelles) ;
– les Aires du Patrimoine Communautaire (gérées par les communautés locales sédentaires et mobiles – directement concernées).
Le mode de gestion de la NAP d’Ampasindava est gérée de façon participative, par plusieurs parties prenantes : « cogestion de type participatif » .
Définition du SAPM
Un système d’Aires Protégées est un ensemble représentatif d’Aires Protégées qui comprend :
– tous les habitats majeurs (par exemple d’un pays ou d’une région),
– des habitats assez larges, capables de soutenir des populations viables de flore et de faune,
– des habitats bien connectés, pour permettre les échanges génétiques nécessaires à la stabilité des espèces.
La presqu’ile d’Ampasindava est considérée par le Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM) comme zone prioritaire pour la conservation de la Nature.
Composition du SAPM
Le Système d’Aires Protégées de Madagascar (SAPM) est composé du réseau national actuel des Aires Protégées géré par Madagascar National Parks et des nouvelles Aires Protégées (NAPs). Ces NAPs ont pour but de compléter la représentativité et assurer la durabilité de la biodiversité malagasy ainsi que de maximiser les autres valeurs naturelles et culturelles qui y sont associées. Le SAPM comprend plusieurs catégories selon l’article 2 de la Loi N°2001-005 portant Code de Gestion des Aires Protégées et du décret Nº2005- 848 du 13 décembre 2005.
Ci-après les six catégories suivant les objectifs de gestion respectifs :
❥ Catégorie I Réserves Naturelles Intégrales : Aire protégée gérée à des fins scientifiques et/ou de protection de la faune et de la flore dans un périmètre qui représente un écosystème particulier.
❥ Catégorie II Parcs Nationaux : Aire protégée gérée à des fins de protection d’écosystèmes importants et à des fins récréatives et éducatives.
❥ Catégorie III Monuments Naturels : Aire protégée gérée principalement dans le but de préserver un élément naturel ou naturel/culturel spécifique.
❥ Catégorie IV Réserves Spéciales : Aire protégée gérée principalement à des fins de conservation et de protection des habitats ou des espèces avec intervention au niveau de la gestion.
❥ Catégorie V Paysages Harmonieux Protégés : Aire protégée gérée principalement dans le but d’assurer la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives, et où les interactions harmonieuses Homme/Nature contribuent à maintenir la biodiversité.
❥ Catégorie VI Réserves de Ressources Naturelles : Aire protégée gérée principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels.
Selon, La NAP d’Ampasindava est classé dans la catégorie V du classement de l’UICN.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I. CONTEXTE GLOBAL ET ANALYSE DE L’ETUDE
Chapitre I Disposition générale de la création de la NAP
Section 1 Cadrage théorique, législatif
Section 2 Localisation, situation géographique et démographique de la NAP
Section 3 Contextes de l’environnement naturel
Chapitre II Contexte social, culturel et économique
Section 1 Contexte socio-culturel
Section 2 Contexte économique
Chapitre III Menaces et pressions dans la NAP
Section 1 Pressions sur l’agriculture
Section 2 Pressions sur l’Elevage
Section 3 Pressions sur le Tourisme et l’exploitation forestière
PARTIE II AMELIORATION DE L’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE L’AP
Chapitre VI : Activités potentielles à l’amélioration de l’aménagement
Section 1 Dualité des activités de la population et conservation
Section 2 Aspiration et cohérence social et culturel
Section 3 Appui aux activités économiques potentielles
Chapitre V : Actions et activités à entreprendre au sein de la NAP
Section 1 Viabilité de la biodiversité et contrôle des exploitations
Section 2 Utilisation durable des ressources naturelles de la NAP
Chapitre VI : Gestion et mécanisme de suivi
Section 1 Principes de gestion et la gouvernance traditionnelle
Section 2 Processus de pérennisation
Section 3 Mécanisme de suivi
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES