Différents modes de consommation du tabac

Le tabagisme est un problème majeur de santé publique. Il s’agit d’une épidémie selon l’organisation mondiale de la santé (OMS). En effet, il est cité comme un facteur étiologique de la presque totalité des affections de tous les appareils ou systèmes surtout respiratoire, cardio-vasculaire, digestif et génito-urinaires [1,2]. Par conséquent, il est responsable d’une lourde morbi-mortalité . Malgré la connaissance de cette morbi-mortalité liée au tabagisme et les efforts déployés pour son éradication, le tabac continue à faire des ravages et à conquérir de nouveaux adeptes.  La prévalence mondiale de fumeurs est estimée par l’OMS, en 2005, à 1,3 milliards dont 800 millions dans les pays en développement [3]. Selon les études faites par le ministère de la santé et de l’action sociale, qui présidait la cérémonie de lancement de la 4ème édition de l’Atlas du tabac. Au Sénégal, la prévalence du tabagisme progresse très rapidement chez les jeunes et les femmes qui constituent les principales cibles de l’industrie du tabac. D’après une enquête réalisée en 2007 par Global Youth Tobacco Survey, le taux de prévalence chez les jeunes âgés de 13 à 15 ans est de 20,1 % chez les garçons et de 10,2 % chez les filles. Alors que le taux de prévalence chez les adultes âgés de plus de 15 ans est de 19 % chez les hommes et de 1,5 % chez les femmes, selon l’enquête de Global Report Tobacco Survey réalisé au Sénégal en 2005. Le corps médical, et particulièrement les médecins doivent jouer un rôle primordial dans la lutte contre le tabagisme, et dans la prise en charge des fumeurs qui veulent arrêter de fumer. Cependant, de nombreuses études nationales réalisées chez les étudiants en médecine depuis 1982, ont rapporté que nos futurs médecins sont peu préparés à ce rôle et que leur attitude à l’égard de leurs patients fumeurs dépendait en grande partie de leur comportement personnel en matière de tabac.

HISTORIQUE

Le tabac est une plante originaire d’Amérique utilisée par les autochtones. Des pipes datant de 1000 ans avant Jésus-Christ ont été retrouvées en Amérique du sud. C’est en 1492 que Christophe Colomb, par la découverte de l’Amérique, ouvre la porte de l’Europe à un nombre de plantes et de comportements qui y étaient inconnus dont le tabac et le tabagisme. Au cours du XVIème siècle, la culture du tabac se répand partout en Europe, principalement dans les zones portuaires.

Le tabac pénètre l’Afrique par le Maroc en 1593 et progresse rapidement vers le reste du continent. Ensuite, la conquête coloniale l’y implante rapidement et définitivement. Louis Nicolas Vauquelin, professeur de chimie à l’école de Médecine de Paris isola en 1809 un principe actif azoté des feuilles de tabac appelé nicotine. La première cigarette a été inventée et fabriquée vers 1843, avec le début de l’industrialisation. Cette nouvelle forme de tabac filtre, inventée en 1930 a été réellement commercialisée en 1950, après l’apparition d’études prouvant indiscutablement la toxicité du tabac [4-5].

EPIDEMIOLOGIE

Définition du tabagisme 

Le tabagisme est défini comme l’usage prolongé et abusif, de n’importe quelle forme de produits à base de tabac (cigare, pipe, prise, chique, cigarette). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) distingue deux types de tabagisme : le tabagisme actif et le tabagisme passif.

Consommation du tabac dans le monde et conséquences sanitaires

Des études épidémiologiques prouvant la toxicité du tabac ont commencé d’être publiées dans les années 1950. En 2002, près de 20 milliards de cigarettes ont été fumées chaque jour dans le monde, malgré les campagnes de lutte contre le tabagisme. Selon le rapport de l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies publié en 2002, les ventes de tabac, qui avaient diminué à partir de 1991, sont en légère progression depuis 1997. L’usage actuel de tabac concerne 39 % des hommes et 30 % des femmes, avec des consommateurs quotidiens, respectivement, de 33 % et 26 % [6]. Au cours des dernières décennies, la prévalence mondiale du tabagisme a augmenté de 3,4 % par an, avec des disparités importantes selon les pays. La mortalité liée au tabagisme est en augmentation constante, avec 4 millions de décès en 2002. Les prévisions de 2010-2020 font état de 10 millions de décès annuels, dont 30 % dans les pays industrialisés et 70 % dans les pays en développement. Les principales causes de ces décès sont les cancers, les maladies cardiovasculaires, les maladies de l’appareil respiratoire et les incendies. La mortalité liée au tabagisme en Europe est estimée en 2002 à 1,2 millions, soit14 % de décès. D’après le Bureau Européen de l’OMS, à elle seule, l’Europe compte plus de 215 millions de fumeurs. La répartition est différente entre pays de l’Est et de l’Ouest, respectivement 47 % et 34 %. Dans les pays d’Europe centrale, la prévalence est encore plus élevée atteignant des taux de 50 % chez les hommes et 30 % chez les femmes. La mortalité directement imputable au tabagisme dans ces pays représente 25 % de tous les décès annuels attribuables au tabagisme dans le monde.

La chine, à elle seule, consomme le tiers du tabac produit dans le monde. La consommation de cigarettes est estimée à environ 1900 cigarettes par adulte et par an. En chine le nombre de fumeurs est de 300 millions avec une mortalité de 750000 de décès par an. En Afrique, les données épidémiologiques sont incomplètes. La prévalence globale du tabagisme est faible en Afrique noire, inférieure à 25 % au Tchad, au Nigeria, et au Malawi, plus élevée en Afrique du nord et en Afrique du Sud où elle atteint 45 %. [7] Chez les adolescents, le tabagisme ne régresse plus et sa fréquence est égale dans les deux sexes. Des données plus récentes, dans plus de 20 nations industrialisées, indiquent que près de 12% des jeunes de 15 ans sont des fumeurs réguliers. Dans certains pays comme l’Allemagne, le Canada, l’Espagne, il y’a plus de fumeuses que de fumeurs. L’évolution du tabagisme féminin est très inquiétante. Celle-ci découle du fait que dans la majorité des pays industrialisés, les adolescentes commencent à fumer de plus en plus tôt, dès l’âge de 12-13 ans. Cela explique non seulement l’augmentation du nombre de fumeuses, mais aussi celle des grandes fumeuses pendant la grossesse (fréquence multipliée par trois depuis l’âge de 25 ans) [8].

TABAGISME AU SENEGAL

Le Sénégal et le Ghana constituent les deux pays de la zone Ouest africaine où existe une industrie de fabrication de cigarettes. La Manufacture de tabac de l’Ouest Africain (MTOA) assure 0,1 % de la production mondiale avec 3,35 milliards de cigarettes fabriquées en 1990. La MTOA est la dixième entité industrielle sénégalaise avec 3 % des actions détenues par des nationaux. En 1996, les exportations de tabac et de cigarettes lui ont rapporté 656 millions de dollars US [9]. Au SENEGAL, le prix d’un paquet de 20 cigarettes varie entre 0,4 et 0,9 dollars US selon la marque. Une personne qui fume un paquet de 20 cigarettes par jour, dépense environ 12 dollars US par mois soit 5% du revenu moyen d’une famille. La consommation annuelle de cigarettes par personne adulte est passée de 430 en 1970 à 1050 en 1990 [10]. Montré des taux de 71 % de fumeurs chez les garçons et 52 % chez les filles. Au niveau de l’administration, on retrouve parmi les employés d’un âge supérieur ou égal à 40 ans, 48% de fumeurs chez les hommes et 35 % chez les femmes [11]. Le SENEGAL a été l’un des premiers pays africains à adopter une loi antitabac dès1981, avec une interdiction de la publicité. Suite aux pressions des multinationales du tabac, cette loi a été vidée de sa substance. En l’absence de mesures restrictives légales, les compagnies du tabac ont accentué leur politique de promotion par une publicité cynique et un parrainage des activités culturelles et sportives. Une étude portant sur les motifs de consultation auprès du Service de Pneumologie du CHU de Fann, centre national de référence en matière de pathologie respiratoire, a montré que les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) constituent le premier motif avec 41,3 %, suivies de la tuberculose 35 %, des pneumopathies 10 % et de l’asthme 8,2 % [12].

DIFFERENTS MODES DE CONSOMMATION DU TABAC

L’usage du tabac est dominé par l’utilisation de la cigarette industrielle. La consommation de cigarettes est estimée à 1600 par adulte et par an en Suisse [14].

Tabac à fumer

C’est la forme la plus répandue de nos jours. Il en existe quatre principaux : Les cigarettes, le cigare, la pipe, et le tabac narguilé.

Les cigarettes :
o les cigarettes industrielles :
Elles ont conquis le monde. Elles sont constituées d’un cylindre de tabac séché finement coupé, enveloppé dans un papier de cellulose appelé vélin ou d’un matériel similaire, muni d’un bout-filtre qui permet de retenir certains composants du tabac et contribue à sa dilution.
o les beedies :
Ils sont comparables à de petites cigarettes de forme conique, composées de morceaux grossiers d’un tabac clair, riche en nicotine, enveloppé dans une feuille séchée d’une plante Indienne appelée « Dhal » [14].
o les cigarettes roulées :
Elles sont souvent roulées à la main. Elles contiennent 2 à 5 fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone (CO) .
o Les cigares :
Les cigares sont constitués de feuilles ou parties de feuilles de tabac séché entouré d’une enveloppe appelée cape et éventuellement d’une enveloppe interne ou sous- cape faite d’une feuille de tabac ou de tabac reconstitué. [14]
o La pipe :
Elle est, sans doute, le plus ancien moyen connu utilisé par les fumeurs. La pipe est en général composée de deux parties principales : le fourneau (qui contient le tabac) et le tuyau (qui sert à aspirer). La pipe est un objet pouvant avoir des formes très basiques comme très artistiques, et peut être fabriquée de façon industrielle ou de façon artisanale. Les pipes peuvent être réalisées dans différents matériaux. La plupart des pipes de nos jours sont faites en bruyère. Par le passé, les pipes en terre (argile) étaient les plus utilisées. Il en existe aussi en écume de mer, en porcelaine, en épi de maïs, en érable, en olivier ou encore en bambou. Le contenu de la pipe se présente sous l’aspect de brins plus au moins longs et enchevêtrés, additionnés d’agents humectants et de substances sapides et aromatisantes [14].
o Le narghileh (narguilés, shisha ou chicha) :
Le narghileh est une pipe orientale à long tuyau flexible dans laquelle la fumée passe par un récipient rempli d’eau avant d’être inhalée. Le tabac ainsi fumé diffère également selon la région. Il peut ne contenir que des feuilles de tabac séchées ou avoir été mis à fermenter dans de la mélasse, du miel ou du jus de fruit. Une session de narghileh équivaut au moins à 40 cigarettes fumées .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
1) historique
2) épidémiologie
3) tabagisme au Sénégal
4) différents modes de consommation du tabac
5) différents constituants de fumée de tabac
6) conséquences du tabagisme sur l’organisme
7) coût de la consommation de tabac
8) le tabagisme passif
9) sevrage tabagique et lutte anti-tabac
10) prise en charge anti-tabac
MATERIEL ET METHODES
1) population cible
2) déroulement de l’enquête
3) méthodes d’étude
4) analyse des résultats
RESULTATS
I – DESCRIPTION DE LA POPULATION ETUDIEE
II – STATUT TABAGIQUE
1)- habitudes tabagiques
2)- étude des non-fumeur et ex fumeur
3)- étude des fumeurs occasionnels
4)- les autres habitudes
5)- l’étude des fumeurs réguliers
6)- comportement des fumeurs vis-à-vis de la cigarette
III– AVIS DES ETUDIANTS SUR CERTAINES MESURES LEGISLATIVES ANTI-TABAC
IV – ATTITUDES DES ETUDIANTS EN MESURES DE LUTTE ANTITABAC FACE AU PATIENTS
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *