Différentes formes de malnutrition
Il y’a 4 formes de malnutrition
– La sous alimentation : état pathologique résultant de la consommation d’une quantité insuffisante de nourriture pendant une période prolongée.
– La sur alimentation : état pathologique résultant de la consommation excessive de nourriture et par suite, d’un excès de calories pendant une période prolongée.
– Les déséquilibres nutritionnels : état pathologique résultant d’une disproportion entre les nutriments essentiels, avec ou sans carence absolue de l’un d’entre eux.
– Les carences spécifiques : état pathologique résultant de la privation totale ou partielle d’un nutriment déterminé (vitamine ou oligo-élément).
Les aspects cliniques de la malnutrition
Le terme malnutrition a plusieurs aspects cliniques, dont la malnutrition aiguë ou l’émaciation, la malnutrition chronique ou retard de croissance, la malnutrition globale ou l’insuffisance pondérale ainsi que les carences en micro nutriments tels que la vitamine A, fer, iode, zinc et acide folique. La malnutrition aiguë ou l’émaciation :(mesurée par l’indice poids/ taille) est due à un manque d’apport alimentaire entraînant des pertes récentes et rapides de poids avec un amaigrissement extrême. Il n’y a pas de déficit en vitamine, un apport alimentaire en quatre semaines permet de rétablir une bonne santé. C’est la forme la plus fréquente dans les situations d’urgence et de soudure [16]. Elle traduit une situation conjoncturelle et constitue le meilleur indicateur d’interprétation d’une insécurité alimentaire. Selon la classification de l’OMS, un taux de prévalence de l’émaciation compris entre 5 et 9% est jugé moyen, entre10 et 14% élevé et au-delà de 15% très élevé [15]. Au Mali, la malnutrition aigue touche (8,9%) : dont 2,3% de forme sévère [10]. La malnutrition chronique ou retard de croissance : (mesurée par l’indice taille/âge) est caractérisée par des enfants rabougris (trop petit pour leurs âges), cet indicateur anthropométrique traduit un problème alimentaire et/ou nutritionnel chronique en particulier pendant la période de développement fœtal. Il traduit une situation structurelle et donc n’est pas influencé par une amélioration conjoncturelle de la situation nutritionnelle des enfants ; il constitue le meilleur indicateur de suivi de l’état nutritionnel des enfants dans une population donnée et traduit le niveau de développement socio-économique de la population. Selon la classification de l’OMS, un taux de prévalence du retard de croissance compris entre 10 et 19% est jugé moyen, entre 20 et 29% élevé et au-delà de 30% très élevé [15].Elle peut être causée par un déficit chronique in utero, des infections multiples. On constate qu’au Mali, 29,1% des enfants de 6 à 59 mois souffrent de retard de croissance [10]. La malnutrition globale ou insuffisance pondérale : (mesurée par l’indice poids/âge) Elle est définie par un poids d’un enfant pour l’âge inférieur à deux écarts-types au poids médian pour l’âge de la population de référence. Elle est caractérisée par un faible poids chez l’enfant par rapport à son âge et est utilisée en consultation pour le suivi individuel de l’enfant [16]. L’OMS classe ce taux comme, normal s’il est inférieur à 10% ; moyen de 10 à19% ; élevé à 20% et très élevé s’il est supérieur à 30% [2].Elle atteint (20,0%), sur l’ensemble du territoire malien [10].
Classification de la malnutrition
Classification sur le plan clinique Sur le plan clinique, on définit trois tableaux de malnutrition protéino-calorique selon qu’il s’agisse d’une carence protéinique, calorique ou globale :
– Le kwashiorkor: il correspond à une insuffisance d’apport protéinique dans la ration alimentaire. Les signes les plus marquants sont l’apathie, l’anorexie, la présence d’œdème en particulier aux chevilles, sur le dos des mains, des pieds et parfois au visage (visage bouffi). L’amaigrissement est constant mais souvent marqué par les œdèmes [17]. La peau peut être terne et on trouve souvent des lésions du type dépigmentation, dans la phase la plus avancée. Il peut y avoir une hyperpigmentation avec craquelures voire ulcérations de la peau. Les cheveux sont parfois dépigmentés et défrisés (roux et même blancs), cassants et ils se laissent facilement arrachés. Il y a souvent une diarrhée par atrophie de la muqueuse intestinale.
-Le marasme : c’est une insuffisance calorique globale de la ration alimentaire.Le tableau clinique présenté par l’enfant marasmique est tout à fait différent de celui dû au kwashiorkor. Dans la plupart des cas, l’enfant s’intéresse à ce qui se passe autour de lui, il n’a pas perdu l’appétit mais il est nerveux et anxieux. Le signe le plus frappant reste l’amaigrissement : il y a diminution de la couche graisseuse etfonte musculaire, la peau semble trop vaste pour le corps de l’enfant, le visage est émacié, les yeux enfoncés dans les orbites. Il n’y a pas d’œdème mais un retard de croissance important par rapport aux courbes utiliséeslocalement (poids/taille). L’enfant a une diarrhée importante par atrophie de la muqueuse intestinale. Biologiquement la protidémie est légèrement diminuée, l’hématocrite et le taux d’hémoglobine sont aussi légèrement diminués. Même si des complications peuvent apparaître, le pronostic est meilleur que celui du kwashiorkor
Classification de la malnutrition selon l’OMS Cette classification est basée sur l’expression de l’indice en écart type (ET). Elle est la même pour tous les indices (poids/taille ; taille/âge ; poids/âge) [15].
Classification en pourcentage de la médiane (Selon Heath).
– Si le rapport P/T est ≥ 85 %, état nutritionnel normal.
-Si le rapport P/T est compris entre 84 et 80 %, il y a risque de malnutrition.
– Si le rapport P/T < 80 %, malnutrition modérée.
– Si le rapport P/T < 70 %, c’est un cas de malnutrition sévère.
– Si le rapport P/T < 60 %, malnutrition très grave, la vie de l’enfant est en danger.
– Si le rapport P/T > 100 %, c’est l’hypernutrition (obésité).
Les carences en micronutriments
Elles résultent d’une insuffisance des réserves et des taux en circulation dans le sang en nutriments pour maintenir la croissance, la santé et le développement. Les micronutriments sont des substances telles que les vitamines et les sels minéraux dont l’organisme a besoin en petites quantités pour maintenir la santé. Les carences en nutriments ne sont pas toujours visibles sous formes d’insuffisance pondérale, de malnutrition chronique ou d’émaciation. Il existe 2 types de micronutriments : les vitamines et les sels minéraux. Les vitamines sont classées en vitamines liposolubles et hydrosolubles. Parmi les vitamines liposolubles on peut citer : la vitamine A, D, E et K. Les vitamines hydrosolubles sont constituées par les vitamines B et C. Le groupe des sels minéraux est composé de calcium (ca), de phosphore(p), de potassium(k), de sodium(Na) ; de fer(Fe), d’iode(I), de Zinc(Zn), de cuivre(Cu), de sélénium(Se), etc. …Les carences en micronutriments peuvent être à l’origine de certaines maladies. Ainsi la carence en vitamine A entraine la cécité crépusculaire, celle de l’iode entraine le goitre et le crétinisme, et un apport insuffisant en fer pourrait être à l’origine de l’anémie [19].
Relation entre la malnutrition et le paludisme
Elle vise à analyser l’association entre certains indicateurs de la malnutrition proteinoénergétique et l’impaludation chez les enfants de 6 à 59 mois.Dans les pays d’Afrique subsaharienne, le paludisme est responsable d’une morbidité et mortalité importantes. A lui seul le paludisme représente 10% de la charge totale de morbidité du continent Africain. Toutes les 30 secondes, cette maladie tue un enfant africain de moins de 5ans. Plusieurs auteurs ont analysé la relation entre la malnutrition et la morbidité liée au paludisme. Pendant de croissance de l’enfant, la relation entre la malnutrition et la morbidité liée au paludisme demeure controversée. D’un côté, certains auteurs affirment que la malnutrition favorise la survenue du paludisme, alors que d’autres soutiennent que la malnutrition protège contre la survenue du paludisme.Enfin quelques auteurs n’ont trouvé aucune association entre la malnutrition et la morbidité liée au paludisme.En ce qui concerne la mortalité liée au paludisme, la majorité des auteurs soutiennent qu’elle est favorisée par une malnutrition.
Le cercle de Koutiala
Le cercle de Koutiala est une collectivité territoriale du Mali dans la région de Sikasso. Il compte 36 communes : Diédougou, Diouradougou Kafo, Fagui, Fakolo, Gouadji Kao, Goudié Sougouna, Kafo Faboli, Kapala, Karagouana Mallé, Kolonigué, Konigué, Konina, Konséguéla, Koromo, Kouniana, Koutiala, Logouana, Miéna, M’Pessoba, Nafanga, Nampé,N’Golonianasso, N’Goutjina, Niantaga, N’Tossoni, Sincina, Sinkolo, Songo-Doubacoré, Songoua, Sorobasso, Tao, Yognogo, Zanfigué, Zangasso, Zanina et Zébala . La population est estimée à 575 253 habitants en 2009 lors du recensement général de la population et de l’habitat du Mali(RGPH) et est composée essentiellement de Minianka, Bambaras, Peuls, Bobos, Dogons, Sarakolés et Sénoufos[27].
Climat : le cercle de Koutiala se trouve dans la partie sud de la zone soudanienne avec une pluviométrie variant de750 à 1110mm.
Végétation : La végétation du cercle est caractérisée par des formations écologiques fragiles, des savanes parcs et vergers, des savanes boisées et des arbustives.
Hydrographie : Le cercle de Koutiala ne dispose ni de fleuve ni de lacs importants. Les eaux superficielles peuvent être considérées dans ce cas comme des eaux de surface et les puits traditionnels alimentés par les eaux de pluie.
Agriculture : A l’intérieur de la région de Sikasso, le cercle de Koutiala est la principale zone cotonnière avec une production annuelle de 104900 tonnes (CMDT campagne 2001/2002) .Dans le cercle il existe une grande variété des systèmes de production au niveau d’intensification et du potentiel de développement.
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Table des matières
1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
3. GENERALITES
3.1. Définition
3.2. Différentes formes de malnutrition
3.3. Les aspects cliniques de la malnutrition
3.4. Classification de la malnutrition
3.5. Les carences en micronutriments
3.6.Cadre des causes de la malnutrition
3.7. Conséquences de la malnutrition
3.8. Complications
3.9. Relation entre la malnutrition et le paludisme
3.10. Prise en charge
4. METHODOLOGIE
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Type d’étude
4.3. Période d’étude
4.4. Population d’étude
4.5. Critères d’inclusion et de non inclusion
4.6. Echantillonnage
4.7. Technique de collecte des données
4.8. Organisation de l’enquête
4.9. Traitement et analyse des données
4.9.10. Considérations éthiques
5. RESULTATS
5.1. Données sociodémographiques
5.2. Malnutrition aiguë
5.3. Malnutrition chronique
5.4. Statut vaccinal des enfants de 6 à 59 mois dans le cercle de Koutiala en 2013
5.5. Paludisme des enfants de 6 à 59 mois dans le cercle de Koutiala en 2013
6. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
7. CONCLUSION
8. REFERENCES
9. ANNEXES
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