Différentes approches utilisées par les méthodes de calcul de l’équivalence écologique

Différentes approches utilisées par les méthodes de calcul de l’équivalence écologique 

À ce jour, et avant l’arrivée d’une approche standardisée au premier trimestre 2021 (Abba, 2020; Truchon et al., 2020), trois approches différentes existent et sont plus ou moins utilisées par les aménageurs . Il s’agit de la plus utilisée à la moins utilisée, de l’approche par :
• équivalence par pondération (51% des cas) ;
• ratio minimal (49% des cas) ;
• équivalence entre écarts d’états des milieux (0% des cas).

L’approche par ratio minimal est différente des deux autres puisqu’elle ne vérifie pas l’équivalence écologique. Néanmoins, sa rapidité d’utilisation lui permet d’être utilisée dans pratiquement une étude sur deux. On y retrouve des méthodes développées dans les Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage), comme notamment celui de Corse ou de Seine-Normandie. Utilisée dans 51% des études analysées par Truchon et al., 2020, l’approche par équivalence par pondération est un compromis entre robustesse scientifique et utilisabilité. Conseillé pour une large gamme d’enjeux (faible à fort), cette approche est notamment utilisée dans la méthode Miroir développée par le bureau d’études Biotope. Enfin, l’approche la plus complète est celle par équivalence entre écarts d’états des milieux ; estimant perte et gains par un état des lieux, prenant en compte les trajectoires ainsi que les caractéristiques fonctionnelles. Néanmoins, la complexité encore présente actuellement, d’estimer les valeurs après impact et compensation, rend cette approche encore aujourd’hui difficilement exécutable par les aménageurs. Elle est néanmoins utilisée dans la méthode d’évaluation rapide de la compensation des impacts écologiques (MERCIe), développé lors de la thèse d’Agnès Mechin.

Caractéristiques importantes des méthodes d’évaluation de l’équivalence écologique 

Tout d’abord, afin de bien comprendre le fonctionnement des méthodes d’évaluations il est important de savoir différencier les méthodes dites généralistes, des méthodes dites spécialistes. Ces dernières s’intéressent à un seul type de milieu, comme la méthode nationale fonctions zones humides (MNFZH), développé par l’AFB et le MNHN, qui s’applique spécifiquement aux zones humides, ou encore la méthode Merci-cor, développé conjointement par le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) et Marex, qui va elle se centrer sur les milieux marins. De l’autre côté, les méthodes dites généralistes s’appliquent donc à tout type de milieux, comme la méthode d’évaluation de l’équivalence écologiques (ECOVAL), créé lors d’une thèse de Lucie Bezombes.

Deuxièmement, les méthodes peuvent être qualitatives, quantitatives, ou semi-quantitatives. Les méthodes quantitatives font résulter un seul score d’état du milieu (scoring), comme la méthode Merci-cor ou MERCIe, alors que les méthodes qualitatives travaillent indicateur par indicateur, comme la méthode d’évaluation de l’équivalence écologiques (ECOVAL) ou la méthode nationale fonctions zones humides (MNFZH). Les méthodes dites de semiquantitatives vont donc autant traiter des aspects qualitatifs (quelles espèces, quels habitats, quelles fonctions ?) que quantitatifs (combien est « perdu » ou « gagné » ?). On y retrouve la méthode allemande Ôkokonto, ainsi que la méthode Miroir de Biotope. Cette dernière propose de mettre en miroir les « pertes » et les « gains », évalués en termes de surface qualifiée, pour chacune des espèces impactées, et nommés « unités de compensation » (Quétier et al., 2015). Ces derniers sont donc qualifiés par type de milieu et par espèce, et permettent le dimensionnement de la compensation dans le respect du principe d’équivalence qualitative (par espèce et par milieu) et quantitative (par milieu) (Quétier et al., 2015).

Quelles soit qualitative, quantitative, ou semi-quantitative, toutes en commun le fait de mieux caractériser les « pertes » liées aux impacts et d’anticiper quels « gains » peuvent être espérés de différentes actions de compensation (Quétier et al., 2012).

Une différence avec nos voisins allemand 

Les approches peuvent être différentes selon les pays, notamment de par l’histoire et la réglementation de ceux-ci. L’exemple le plus souvent pris dans le domaine de la compensation reste celui de nos voisins d’outre-Rhin. Même si l’Allemagne et la France ont tous les deux promulgué en 1976 leurs premières lois relatives à la protection de la nature, qui ont initié la mise en œuvre de la séquence Éviter Réduire-Compenser (Bas et al., 2020). Et si l’organisation de la compensation écologique entre ces deux nations tend à suivre la même dynamique, la définition et les modalités de mise en œuvre de la compensation ne sont pas similaires (Bas et al., 2020; Quétier et al., 2012). Effectivement, les organisations planifiées et mutualisées de la compensation apparaissent en 1998 en Allemagne, soit plus de 10 ans avant la France. Chez nous, il faut attendre 2016 pour évoluer vers une compensation mutualisée (sites naturels de compensation institutionnalisés dans la loi biodiversité) et planifiée (émergence très récente de stratégies foncières anticipées à l’échelle régionale ou locale) (Bas et al., 2020). Cette avance a permis à l’Allemagne de développer des méthodes de calcul de l’équivalence bien avant la France, comme la méthode Ôkokonto, très largement utilisé outre-Rhin. Celle-ci, à l’image des autres méthodes du pays, cherche à calculer l’équivalence entre des composantes de biodiversité différentes (Darbi & Tausch, 2010) car des notions d’esthétique paysagère, d’eau et de sol entrent également en jeu (Bas et al., 2020). Même si l’Allemagne ne possède pas une méthode harmonisée dans tout le pays, le fait d’évoluer avec un cadre méthodologique propre à chaque territoire administratif allemand (Land), la différencie du millefeuille français, ou chaque bureau d’études ou presque possède ou cherche à développer sa propre méthode.

Malgré l’échec en 2013 d’une tentative d’harmonisation par décret (Bundeskompensationsverordnung – BKompV) des modalités de mise en œuvre de la compensation à l’échelle fédérale dans le cadre de la loi sur la protection de la nature (Bas et al., 2020; Wende et al., 2018) qui prévoyait notamment d’harmoniser le contenu des compensations et la méthodologie d’évaluation des biotopes en éco points à l’échelle fédérale (Wende et al., 2018), l’expérience allemande, en avance de plus de 10 ans sur nous, doit nous permettre de prendre la bonne direction (Bas et al., 2020; Quétier et al., 2012).

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Table des matières

Introduction
Matériel et méthode
Résultats
Différentes approches utilisées par les méthodes de calcul de l’équivalence écologique
Caractéristiques importantes des méthodes d’évaluation de l’équivalence écologique
Une différence avec nos voisins allemand
Structure des méthodes
Conclusion
Discussion
Références

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