Différence entre un automate et un robot

Différence entre un automate et un robot

Mutation profonde (niveau systémique15)

L’industrie 4.0 va bouleverser les entreprises au niveau systémique de l’organisation et de la communication. Elle va transformer le management, le mode de travail des collaborateurs, les relations avec les fournisseurs, le transport, ainsi qu’impacter l’employabilité et les nécessités des entreprises. La modification profonde est que l’entreprise devient de plus en plus virtuelle. L’intégration est alors horizontale et automatisée tout le long de la chaîne de valeur. C’est l’absence totale de hiérarchie stricte qui laisse place à une connexion dynamique, flexible et décentralisée entre les équipes, avec un meilleur suivi de la production et une plus grande réactivité à la demande des clients. Comme l’illustrent les figures 7 et 8, les machines et les ouvriers sont connectés à un système, mais également interconnectés.

L’informatique est omniprésente16 et en intégration dans l’écosystème personnel ou professionnel. De plus, le cyber physical system (CPS) correspond à une intégration d’électronique, de logiciels, de capteurs, tous dotés d’une capacité d’interactions entre eux ce qui favorise l’échange d’informations et une meilleure traçabilité. Les machines subissent de grandes modifications et deviennent intelligentes, flexibles et autonomes. La maintenance est alors préventive, grâce à une analyse des mégadonnées17 et de l’intelligence artificielle qui détecte les signaux faibles18. L’annexe 3 résume les principaux points de l’industrie 4.0. Deux effets sont importants à noter durant cette révolution : l’effet de destruction lié à la disruption et l’automatisation des entreprises, ce qui condamne l’humain et qui le substitue notamment par des robots, et l’effet de capitalisation qui crée de nouveaux métiers et de nouvelles entreprises grâce à une production nouvelle et un accroissement de biens et de services.

Bilan

L’emploi a augmenté car il est directement influencé par la robotique, mais les robots sont infatigables contrairement à l’Homme, ce qui paradoxalement les substitue à ce dernier. En somme, beaucoup de métiers « du passé » seront automatisés par des robots possédant une IA suffisamment puissante. Par exemple, les caisses des supermarchés ou les call centers sont peu à peu remplacés par des automates ou des chatbots. Même les métiers à hautes qualifications comme les avocats sont déjà en mutation par des IA appelées legalbots dans de nombreux cabinets aux États-Unis. De plus, beaucoup de métiers possédant un contact « humain » sont remplacés par des robots au Japon, comme des humanoïdes qui présentent un journal télévisé. Cependant, en 2013, l’International Federation of Robotics (IFR) publie une étude sur l’impact positif des robots industriels dans les entreprises. Les pays comme l’Allemagne, le Japon ou encore la Suède, qui sont très développés en termes de robotique d’entreprise, possèdent des taux de chômage quasi-nuls. Automatiser permet donc de garder les emplois, puisque cela permet de baisser les coûts et les entreprises sont finalement moins tentées par une délocalisation ou des licenciements économiques.

Des scientifiques estiment à 5.7 millions d’emplois perdus d’ici 2035 en Europe, ce qui correspond à la crise financière de 2015. Mais cette recréation d’emploi, grâce à la modernisation des tâches, de nouvelles technologies ou une relocalisation des entreprises va potentiellement créer de l’emploi pour 9.7 millions de personnes. C’est d’ailleurs ce que les ingénieurs m’ont confirmé : les robots vont permettre de meilleures performances pour l’entreprise, tout en permettant aux collaborateurs de s’épanouir dans des tâches plus intéressantes. Très peu d’entreprises ont licencié des collaborateurs et ont plutôt préféré les réaffecter à d’autres tâches ou d’autres services. C’est pourquoi, une entreprise robotise une partie de la production, mais jamais toute l’entreprise, car beaucoup de métiers ne peuvent être robotisés et nécessitent des compétences que seul un humain possède37. KUKA, un des leaders en robots industriels, explique que la collaboration homme-robot est un principe important de l’industrie 4.0.

En effet, le robot collaboratif assiste et complète l’humain dans ses aptitudes (cf. figure 17). L’usine du futur, selon leur dire, sera une entreprise sans barrières de protection entre les postes de travail. D’ailleurs, l’annexe 20 explique trois types d’autonomie d’un robot. Cela permet de comprendre de manière approfondie les caractéristiques et les limites que doit, ou devrait, avoir un robot sur les plans énergétiques, cognitifs et moteurs. Dans le livre « Intelligence artificielle, vers une domination programmée ? », l’auteur s’exprime quant aux robots dans une entreprise : « L’erreur est humaine ; la machine est parfaite, seul l’homme commet des erreurs. Mais seul l’homme est capable de corriger ses fautes… et seul l’homme sait déceler les insuffisances des machines et évaluer la pertinence ou l’inadéquation de leur utilisation. »

Dans cette partie, nous avons conscience de ce qui rend unique l’Homme, non seulement en entreprise, mais aussi dans la société actuelle. La créativité ou l’intuition font que l’humain est nécessaire dans les entreprises d’aujourd’hui, devenues complexes et agiles. Le robot possède de nombreuses qualités similaires à l’humain, mais la notion de conscience révèle que ce dernier ne sera jamais un humain. L’angoisse envers le robot est principalement liée aux modèles mentaux tirés de la science-fiction, ce qui crée cette peur du risque de se retrouver attaqué par un « artefact humain » et met une distance entre les deux types d’intelligences. Différents sociologues m’ont donné leur point de vue à ce propos. L’humain a besoin de se sentir utile au travail. Dès lors, si une entreprise devient totalement robotisée avec très peu d’employés, le collaborateur possède cette crainte d’être remplacé à cause de son employabilité et le sentiment d’inclusion perd tout son sens.

D’après les différents interviewés, tout le monde aura sa place de créer et de partager dans le monde de demain, car le travail comme on le connaît va être modifié. Il sera réduit et plus locale. Les robots sont une étape vers le changement dans ce monde, comme les technologies ou plus globalement l’industrie 4.0 et sa virtuosité. Néanmoins, les entreprises doivent savoir amener la partie robotisée envers les employés, grâce à une réorganisation du travail ou une formation. La communication directe devient cruciale en cette industrie 4.0 qui pourtant, elle, est virtuelle. Il est vrai que le sentiment d’un collaborateur qui travaille avec un robot va manquer de perception humaine ou charnelle, mais c’est une question d’adaptation et la froideur des robots est un jugement de méconnaissance. Selon le centre SIHH40, l’entreprise doit accepter le changement et intégrer tous les services afin de comprendre les nouvelles technologies, mais aussi ses limites. De plus, certains termes utilisés, comme « la prise de décision » ou « l’autonomie », ne signifient pas la même chose entre une intelligence artificielle et la nôtre.

Valeur ajoutée et employabilité Max BLANCHET, dans son livre « Industrie 4.0 : nouvelle donne industrielle, nouveau modèle économique » compare l’évolution de la valeur ajoutée ainsi que l’évolution de l’emploi dans l’industrie sur 14 ans. J’ai choisi comme exemple trois pays tirés de son analyse, car ce sont de bons représentants des différentes possibilités qu’ont les entreprises pour s’adapter ou non au changement. Nous constatons sur l’annexe 8, qu’entre 2000 et 2014, l’Allemagne a augmenté sa valeur ajoutée de 31%, par rapport à la France qui a baissé de 4%. Cela s’explique par le fait que l’Allemagne est pionnière de la robotisation en Europe et que la France a beaucoup de difficultés à s’y convertir. Néanmoins, l’un des précurseurs de cette robotisation est la Chine qui, quant à elle, a vu sa valeur ajoutée monter de 459%. L’annexe 9 compare l’employabilité42 durant cette même période. L’Allemagne, malgré sa transformation, a subi une légère baisse de 9%, contrairement à la France qui chute de 20%.

La Chine reste positive avec plus de 43%. En résumé, la robotisation permet de maintenir voire d’améliorer le taux d’employabilité, comme nous pouvons le constater avec la Chine, et la baisse pour l’Allemagne est certainement due à d’autres facteurs. En comparaison avec 2017, l’OCDE43 a exprimé la valeur ajoutée de ces mêmes pays (cf. annexes 10 à 13). Nous constatons une légère hausse pour la France. Cette dernière s’explique par le fait que ces entreprises ont commencé leur mutation en industrie 4.0. Néanmoins, le chômage continue à baisser en Allemagne avec un taux de 3.7% de la population active, alors qu’en France, il est toujours très haut avec 9.4% de la population active. Quant à la Chine, aucune donnée n’a été exprimée depuis deux ans. En somme, les entreprises qui effectuent une modernisation de leur production souffrent moins de la compétitivité et de la productivité de leurs concurrents.

La mise en oeuvre du Lean dans la robotique constituera en l’utilisation de nouveaux outils peu à peu, de manières modulaires et par zone, afin d’impliquer les collaborateurs et les machines, et ainsi préserver leur flexibilité et une standardisation des interfaces. Concernant les robots collaboratifs, ce sont des avancées encore restreintes mais ces robots permettent de compléter le parc robots en associant cartésien54 et collaboratif. Grâces aux différents outils et aux stratégies qu’elles s’imposent, ces entreprises voient clairement l’évolution et les bienfaits de la robotisation. Pour toutes, une collaboration est totalement envisageable puisque les robots ne sont pas là pour prendre la place du collaborateur, mais pour les accompagner dans leurs tâches. Les humains possèdent des qualités uniques qui font qu’une entreprise se différencie et apporte une plus-value sur le marché. Toutes ces entreprises suivent les évolutions technologiques, investissent dans les nouveautés et prennent en compte les parties prenantes (cf. annexe 18). Néanmoins, malgré leur avancée, beaucoup d’entre elles souffrent d’une organisation non-transversale et d’un modèle taylorien ce qui les freine dans leur mutation et leur innovation. Ces entreprises ont aussi d’autres méthodes qui complémentent le Lean, comme le Manufacturing Execution System (MES), qui est un système permettant de collecter les données de production en temps réel, le Product Lifecycle Management (PLM) qui définit une approche pour optimiser les processus industriels ou encore la gestion de la production assistée par ordinateur (GPAO) qui est un gestionnaire de l’ensemble des activités dans la production. En annexe 19, vous trouverez les outils complémentaires encore utilisés aujourd’hui. Selon les différentes entreprises, les compétences de demain devront être en lien avec le numérique et proposer des formations continues aux collaborateurs. Pour ces derniers, ils devront être polyvalents, agiles et proactifs.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
2. Ères industrielles
2.1 Avant les révolutions industrielles
2.1.1 Pré-industrie
2.2 Définition d’une révolution industrielle
2.3 1ère et 2ème révolutions industrielles
2.3.1 Date et appellation
2.3.2 Schéma simplifié d’une révolution industrielle
2.3.3 Economie
2.3.4 Socio-démographique
2.3.5 Technologique
2.3.6 L’Homme durant les révolutions
2.3.6.1 Marxisme et machine-outil
2.3.6.2 Changements dans les mentalités
2.4 3ème révolution industrielle
2.4.1 Date et appellation
2.4.2 Economie
2.4.3 Socio-démographique
2.4.4 Technologique
2.4.5 L’Homme durant la révolution
2.5 4ème révolution industrielle
2.5.1 Définition
2.5.1.1 Industrie 4.0 et entreprise 4.0
2.5.2 Nouvelles technologies
2.5.3 Mutation profonde (niveau systémique)
2.6 Bilan
3. Le robot
3.1 Définition d’un robot
3.1.1 Différence entre un automate et un robot
3.2 Évolution de la robotique
3.3 Types de robots
3.3.1 Les anthropomorphiques
3.3.2 Les robots mobiles, volants ou nageant
3.3.3 Les robots domestiques ou sociaux
3.3.4 Les Robots industriels
3.3.4.1 Exemple d’éléments constituant un robot industriel
3.4 Intelligence artificielle et apprentissage d’une machine
3.4.1 Évolution de l’intelligence artificielle (IA)
3.4.1.1 Types d’intelligence
3.4.2 Machine Learning
3.5 Collaboration humain-robot (CHR)
3.5.1 Robots collaboratifs (cobots)
3.5.2 Pourquoi robotiser ?
3.5.2.1 Facteurs techniques
3.5.2.2 Facteurs humains
3.5.3 Progression des robots industriels dans le monde
3.6 Bilan
4. Des machines…. Et des humains
4.1 Spécificités de l’Homme
4.1.1 Au niveau matériel
4.1.2 Au niveau cognitif
4.1.2.1 Intelligence émotionnelle
4.1.3 Au niveau spirituel
4.2 Notion d’appartenance au travail
4.3 Intelligence collective
4.4 Bilan
5. Les entreprises dans cette « robolution »
5.1 Valeur ajoutée et employabilité
5.2 Principales théories sur l’organisation du travail
5.2.1 Organisation de l’entreprise de demain
5.3 Lean management et innovation
5.3.1 Chiffres sur l’innovation en industrie 4.0
5.4 Exemple d’entreprises qui ont robotisé à Genève
5.4.1 ABB (entreprise leader dans la technologie et l’automatisation)
5.4.2 ROLEX (entreprise de montres de luxe)
5.4.3 SIG (entreprise de services)
5.4.4 HUG (centre hospitalier)
5.5 Les PME dans l’industrie 4.0
5.6 Bilan
Recommandations
Conclusion
Bibliographie

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