Les acridiens sont de longue date perçus comme une menace majeure pour les ressources agro-pastorales des pays africains, dont ceux situés au nord notamment L’Algérie, qui par sa situation géographique et de l’étendue de son territoire, occupe une place prépondérante, dans l’aire d’habitat de certains acridiens. En période d’invasion, certains acridiens en phase grégaire, peuvent contaminer des territoires d’une superficie environ jusqu’à 29 millions de kilomètres carrés, de la côte occidentale de l’Afrique jusqu’à l’Inde, soit la totalité de l’Afrique du Nord, la Péninsule Arabique et l’Asie du Sud-Ouest (Popov et al. 1991). La menace pèse alors sur l’agriculture et les pâturages de plus de 60 pays couvrant près de 25 % des terres émergées, habites par le dixième de la population mondiale (Steedman 1988). Les ravages de ce fléau s’étendent à la majorité des pays arides et semi-arides.( Duranton et al. 1982) La FAO considère que les invasions des acridiens constituent un risque majeur pour environ cinquante pays d’Afrique, du Moyen-Orient et du Sud Ouest de l’Asie. Le plus grand nombre de ces espèces déclarées nuisibles à l’agriculture se trouvent localisées sur le continent Africain, dont 17 espèces de Caelifères Acrididae en Afrique du Nord (Hamdi, 1989). L’Algérie n’est pas à l’abri de cette menace, Le risque majeur réside dans le fait que ce phénomène pourrait atteindre facilement les Hauts-Plateaux et les régions intérieures, déjà menacées par la désertification. La FAO a conclu un partenariat des organisations régionales pour lutter contre ces invasions et protéger la production alimentaire et la nutrition dans les communautés agricoles, mais ce projet mobilise la puissance de la science des données pour détecter les fluctuations et les trajectoires des criquets ravageurs par des images satellitaire, afin de déclencher des alertes et des réactions précoces.
La FAO considère les régions de Naâma ,Tindouf, Adrar, Béchar et El-Bayad en Algérie comme le théâtre de signalisation d’essaims et d’intervention. En outre, par leurs situations géographique, les deux régions Naâma et El-Bayad sont considérées comme un couloir sudouest d’espèces ravageuses migratrices, ces deux régions caractérisées par des formations steppiques fragiles et menacée par des invasions acridiennes. Il est intéressant de noter que ces steppes arides sont les plus riches en espèces d’acridiennes car ces environnements sont caractérisés par des sols secs et une faible humidité. Les pesticides utilisés contre les arthropodes constituent un groupe majeur d’intrants de l’agriculture moderne. Leur utilisation intensive contre les ravageurs a été à la base de la sélection d’individus capables de survivre et de se reproduire en présence de pesticides. Les conséquences de ce phénomène sont désastreuses pour les utilisateurs qui se trouvent souvent démunis devant le développement de ces populations d’insectes résistants Ce phénomène a été observé dans la région sud de Naâma, une étude a été réalisée dans le présent travail pour détecter les Mécanismes Chimiques De La Résistance des Orthoptères aux Insecticides. En Algérie, la faune orthopterique a fait l’objet de nombreux travaux, notamment ceux de Khelil (1984), Fellaouine (1984 et 1989), Chara (1987), Hamdi (1989,1992), Doumandji Et Al (1991, 1992, 1993,1994….), Mesli (1991, 1997, 2005, 2007), Damerdji ( 2006),Mekioui (1997), Oueld El Hadj,( 2001,2004), Hassani F(2013). La présente étude a été menée dans plusieurs stations des deux régions Naâma et El-Bayad (Algérie), durant la période d’Aout 2015 jusqu’à Aout 2019.
Généralités sur la région de Naâma
La zone concernée par cette étude est la partie sud-ouest des hautes plaines oranaises. Elle se rattache administrativement à la wilaya de Naâma. Cette dernière est issue du dernier découpage administratif de 1984. Elle se compose de 07 daïras regroupant 12 communes. Elle est insérée entre l’Atlas tellien au nord et l’Atlas Saharien au sud; elle s’étend sur une superficie de 29825 km2 pour une population de 164894 soit une densité en moyenne de 5.6 hab /Km2 .
Cette région est abritée des influences atlantiques par le moyen Atlas Marocain et des influences méditerranéennes par l’Atlas tellien; mais elle est en contact direct avec les influences sahariennes par la présence de certains passages qu’offre l’Atlas Saharien. Du point de vue morphologique le territoire de la wilaya est constitué d’une immense plaine déprimée coincée entre les deux Atlas. Toutefois, cette monotonie paysagère est rompue par quelques chaînons de montagnes orientés sud-ouest nord-est. Nous citons l’exemple que constitue l’alignement du djebel Gaaloul (1613 m) qui se prolonge au nord par les djebels El Arar (1801m) et Kerrouch dont la continuité au nord-est s’effectue avec le djebel Bou Rhenisa (1594 m) pour se terminer plus au nord par djebel Antar qui culmine à 1721 mètres d’altitude .
Cadre géographique
On distingue trois zones géographiques homogènes :
– une zone steppique constituée par une vaste plaine (74% du territoire de la wilaya) dont l’altitude augmente sensiblement vers le sud (1000 à 1300 m). Elle est caractérisée par la prédominance de l’activité pastorale. D’ouest en est elle couvre l’espace compris entre les reliefs proches de la frontière Algéro-Marocaine et la limite occidentale de la wilaya d’EL Bayadh. Dans cet espace la majeure partie des eaux de ruissellement sont drainées vers les deux endoréisme que constitue la zone, il s’agit du Chott Rharbi (1317 km2) à l’ouest et du Chott Chergui à l’est (12216 km2). Cependant, d’après CHOISEL M.D., et al (1974) in : (HADEID M., (1996) « l’écoulement est endoréique et en pente extrêmement faible, les oueds ne coulent que pendant les très courtes périodes qui suivent les pluies. De cet écoulement endoréique et sans réseau, sur un sol à végétation espacée, où l’eau se perd d’avantage par évaporation que par infiltration, résulte une salinité des sols, localement dans les dépressions fermées, comme les sebkhas (résidus des grandes nappes lacustres), gueltas et daïas (petites cuvettes de dissolution)».
– une zone montagneuse localisée dans la région sud-ouest atteignant les 2000 mètres d’altitude et occupant 12 % du territoire de la wilaya. Il s’agit d’une partie des monts des Ksours1 et des piémonts de l’Atlas Saharien. Elle est caractérisée par une agriculture de type oasien.
– une zone présaharienne qui s’étend sur une superficie de l’ordre de 14% de la superficie totale de la wilaya.
Cadre géologique
Les données géologiques fournissent des indications précieuses sur la nature du substrat où se développe la végétation. Cette dernière répond d’une manière assez fidèle à la nature lithologique et aux formes géomorphologiques. La zone d’étude s’organise autour de deux grandes unités structurales qui se succèdent du nord au sud : les hautes plaines sud oranaises et l’Atlas Saharien constitué par les monts des Ksours.
Stratigraphie des hautes plaines sud-ouest oranaises
Sur le plan stratigraphique les hautes plaines sud oranaises sont formées par un matériel sédimentaire du mésozoïque transgressif, sur un socle primaire qui affleure à la faveur de cassures.
Le Trias est représenté par des argiles gypsifères et salines rouges, violettes ou multicolores, surgissant brusquement au sein de formations plus récentes à la suite de phénomènes liés au diapyrisme. Il apparaît en certains points très localisés et au niveau des dépressions. Le Jurassique est essentiellement calcaro-dolomitique supportant des grès psammitiques et des argiles versicolores, (série de passage du Jurassique au Crétacé) il occupe les reliefs des hautes plaines tels que le djebel Antar, djebel Amrag et djebel Hafid. On note la formation des sédiments gréseux de la fin du Jurassique jusqu’à l’Albien. Le Cénomanien montre un faciès marneux et marno-calcaire d’une épaisseur ne dépassant pas les 100 mètres. Le Turonien : la série marine du Crétacé se termine par de puissants bancs calcaires pouvant dépasser 150 mètres d’épaisseur, le Sénonien débute par des conglomérats auxquels succèdent des argiles, il se termine par des bancs de gypse. Le Quaternaire est représenté par des sédiments recouverts de débris de roches, d’alluvions, de calcaire lacustre et d’apports éolien .
Stratigraphie de l’Atlas Saharien
L’Atlas Saharien occidental est une chaîne plissée orientée sud-ouest nord-est. Cette chaîne est formée d’anciens anticlinaux ou synclinaux de structure simple, n’ayant subi que la phase de plissement de l’Eocène, puis le soulèvement du Pliocène supérieur. Les Monts des Ksours sont prolongés à l’ouest par le haut Atlas Marocain, tandis que à l’est ils se poursuivent par djebel Amour au centre et par les monts de Ouled Nails à l’est. La stratigraphie des Monts des Ksours présente une série relativement complète allant du Trias au Turonien. Les formations sédimentaires sont constituées par le Mésozoïque et se présentent comme suit :
– le Tiras représenté par des argiles gypso-salines contenant des basaltes. Cette formation est très rare et elle apparaît seulement au niveau de djebel Melah et djebel Bou Lerhad;
– le Jurassique inférieur est formé de calcaires dolomitiques et de dolomies du Lias en alternance avec des marnes et des calcaires marneux du Dogger. On rencontre cette formation au niveau de quelques djebels de l’Atlas Saharien. La partie ouest des monts des ksours est dominée par le Jurassique moyen et supérieur à faciès gréseux et argileux (dépôts détritiques);
– le Crétacé prédomine dans la partie est de l’Atlas Saharien. L’Albien présente un faciès d’alternance entre les grès siliceux jaunâtres et les argiles versicolores. Le Cénomanien est constitué par de dépôts marins à faciès marneux et argil gypseux. Quant au Turonien il est formé de calcaires dolomitiques avec peu de marnes intercalaires;
– le Tertiaire continental est caractérisé par des formations détritiques récentes qui occupent les dépressions de l’Atlas Saharien.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : DESCRIPTION DES REGIONS D’ETUDE
I. Généralités sur la région de Naâma
I.1-Cadre géographique
I.2-Cadre géologique
1. Stratigraphie des hautes plaines sud-ouest oranaises
2. Stratigraphie de l’Atlas Saharien
3. Tectonique
I.3-Cadre édaphique
1. Sols calcimagnésiques
2. Sols minéraux bruts
3. Sols peu évolués
4. Sols halomorphes
I.4-Cadre hydrographique et hydrogéologique
1. La zone des hautes plaines steppique
2. La zone des Mont des Ksour et de l’espace présaharien
I.5. Végétations naturelle
1. Steppes à alfa (Stipa tenacissima)
2. Steppe à armoise blanche : Chikh (Artemisia herba alba)
3. Steppe à spart (Lygeum spartum)
4. Steppe à halophytes
5. Steppe à psammophites
II. Généralités sur la région d Elbayad
1. Situation géographique
2. Le cadre géologique
3. Etude pédologique de la région d’ Elbayad
III. Etude bioclimatique
1. Méthodologie
2. Facteurs climatiques
2.1. La pluviométrie
2.2. Régime saisonnier
2.3. La Température
2.4. L’amplitude thermique moyenne : indice de continentalité
3. Autre facteurs climatiques
3.1. Enneigement
3.2. Gelées
3.3. Les vents
IV. Synthèse bioclimatique
. 1. Indice d’aridité de Martonne
2. Diagrammes ombrothermique de Bagnouls et Gaussen
3. Quotient pluviothermique d’Emberger
Etude bioclimatique de la région sud de Naâma
La Température
Etude bioclimatique de la zone de Brézina région d’Elbayad
La température
La pluviométrie
Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen
4. Conclusion
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
I-Choix et description des stations
1-Zone nord de la région de Naâma
1. 1-Station Mécheria
1. 2-Station Ben Amar
1.3-Station Ain Ben Khelil
2-Zone sud de la région de Naâma
2.1. Station Tiout
2. 2. Station d’Ain Sefra
3-Zone d’étude de la région d’Elbayedh
1.Station de Brezina
II. Méthodes utilisées
A. Etude des orthoptères
1. Déroulement et conditions des sorties
2. Détermination des spécimens
3. Collection de références
B. Etude de la végétation
1 .L’inventaire des espèces
2. Détermination des plantes
C. L’étude du régime alimentaire
1. Récolte de fèces des criquets
2. Constitution d’épidermothèque végétale de référence
3. Préparation et Analyse des Fèces
D. Etude de la cuticule des orthoptères
1.Préparation de la cuticule
2.Technique de La fluorescence
III .Indices écologique
A .Indices de structure
1. Qualité d’échantillonnage
2. Richesses totales et moyennes
3. Abondance relative
4 .Fréquence d’occurrence et constance
5. Diversité maximale
6. L’Equitabilité
7. Indice de dispersion et type de répartition
8. – Indice de diversité de Shannon-Weaver
B .Indices écologiques utilisés dans le régime alimentaire
1. La fréquence des espèces végétales dans les fèces
2. Indice d’attraction
C . Analyse factorielle des correspondances (AFC)
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS OBTENUS
A. Faune d’Orthoptères dans les deux régions Naâma et El-Bayad
1. Répartition des orthoptères par familles
2. Répartition des orthoptères par sous familles
. 3. Origine de la faune Acridienne de la région Naâma
. 4. Distribution des espèces d’orthoptères par stations
B. Etude et analyse de la structure de la faune de Naâma
1. Abondance des espèces capturées dans la région de Naâma
. 2. Abondances des espèces d’orthoptères par mois
3. Qualité et effort d’échantillonnage des espèces recensées dans la région de Naâma
4. Les fréquences relatives ou centésimales
5. Fréquence d’occurrence ou constance
6. Indice de dispersion et type de répartition
. a.la zone humide d’Ain Ben Khelil
. b.Station de Mécheria
c-Station de Ben Amar
7. Définition des assemblages (AFC) et (C.H.A)
C .Résultats floristique
1. Etude et analyse de la structure de la flore dans les deux regions
2. Recouvrement global des espèces végétales recensées dans les trois stations de la région de Naâma
3. Abondance dominance et degré de sociabilité
4. Abondance relative des espèces végétales récences dans les trois stations de la région de Naâma
5. Type biologique des espèces végétales recensées dans les trois stations de la région de Naâma
6. Reconnaissance des assemblages d’espèces végétales (AFC)
CONCLUSION GENERALE
Télécharger le rapport complet