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Fréquence des CPN
La fréquence des CPN par grossesse dépend en premier lieu des moyens attribués, et en deuxième lieu de l’utilisation des services de CPN par les femmes enceintes. L’objectif minimum, qui serait un net progrès dans de nombreux pays est celui d’une CPN par grossesse pour toutes les femmes enceintes. En effet, une seule consultation permet de retrouver un ou plusieurs facteurs de risque parmi les plus importants, c’est-à-dire, l’âge, la parité, la taille, les antécédents obstétricaux : utérus cicatriciel, mort périnatale (mort in utéro, mort-né, mort dans la première semaine de vie), accouchement difficile ayant nécessité une manœuvre (ventouse, forceps), hémorragie de la délivrance, déchirure périnéale.
Mais cette consultation unique ne permettra pas, le plus souvent, de dépister des anomalies ou des complications de la grossesse, pouvant mettre en jeu elles aussi la vie de la mère et de l’enfant. Une CPN peut tout de même suffire pour entreprendre une supplémentation systématique en fer, et une chimioprophylaxie à la chloroquine, donner des conseils alimentaires, envisager les difficultés au cours de l’accouchement (par exemple, que faire s’il survient une hémorragie, une rupture de la poche des eaux…) apporter des notions sur l’allaitement et l’espacement des naissances.
Lorsqu’il est possible de planifier deux CPN ou plus par grossesse, il faut conseiller de les effectuer en début de 2e trimestre et au cours du 3e.
Diagnostiquer et traiter les pathologies pouvant compliquer la grossesse
Les pathologies pouvant compliquer une grossesse sont essentiellement les infections urinaires, le paludisme et la tuberculose.
Infections urinaires
Elles sont fréquentes chez les femmes enceintes. Le groupe à risque est représenté par les femmes ayant des antécédents infectieux urinaires en dehors de la grossesse. Il ne faut pas négliger les formes « peu parlantes » sous peine d’aboutir rapidement à une pyélonéphrite aiguë qui, mal traitée ou non traitée peut être mortelle. Toute infection urinaire « banale » ou suspicion, doit être traitée par antibiothérapie sans délai.
Paludisme
Les femmes vivant en zone d’endémie (à plasmodium falciparum), ont souvent développé dans leur enfance à l’occasion d’infestations palustres répétées, un état d’immunité les mettant à l’abri de fortes parasitémies, et des accès pernicieux. Mais cette immunité est fragile. Elle disparaît rapidement si la femme quitte la zone d’endémie. Pendant la grossesse, sans que l’on sache bien pourquoi, les femmes perdent en partie leur immunité : elles sont plus souvent et plus gravement parasitées que les autres femmes vivant dans la même milieu.
La tuberculose
Sa fréquence varie selon le taux de tuberculose dans la population ; elle est favorisée par la pauvreté, la malnutrition, et l’excès de travail. La tuberculose doit être systématiquement recherchée devant une toux qui se prolonge et résiste aux antibiotiques habituellement efficaces sur les pneumopathies bactériennes. Le pronostic d’une tuberculose traitée en cours de grossesse est excellent.
Assurer les actions préventives
Supplémentation en fer
Les anémies férriprives étant un problème majeur en santé publique, les femmes enceintes constituent le principal groupe à risque de carence en fer, car chez elles, les besoins sont particulièrement élevés, il faut systématiquement supplémenter les femmes enceintes.
Vaccinations
Il faut veiller à la vaccination antitétanique (VAT), comme le conseille l’OMS. La protection assurée par le vaccin varie avec le nombre d’injections effectuées (Tableau n° 3).
Une femme ayant réalisé l’ATT2 est protégée à 80% pendant 3 ans environ. 1.2.3.3. Nivaquinisation (chloroquine)
Vu les risques encourus par la mère et l’enfant, la chimioprophylaxie à la chloroquine systématique de toutes les femmes enceintes en zone endémique est une mesure indispensable.
LA SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE A MADAGASCAR
Malgré tous les efforts déployés pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant à Madagascar, les résultats obtenus ne sont pas encore suffisants. En effet, même si le taux de mortalité maternelle est passé de 570 décès pour 100.000 naissances vivantes en 1998, ce taux demeure encore trop élevé pour être satisfaisant.
Pour sauver ses femmes et ses enfants, le pays a besoin d’une politique de santé maternelle et infantile rigoureuse, dotée des ressources suffisantes et bénéficiant d’une priorité universelle pour être au dessus de diverses contraintes naturelles, sociales, économiques et politiques qui lui sont nocives.
Perspectives d’une surveillance efficace de la grossesse
Depuis 1998, la mise en œuvre d’une politique d’amélioration de la qualité des services de santé maternelle au niveau des formations sanitaires de base, permet d’espérer une réduction appréciable et satisfaisante du taux de mortalité maternelle si sa mise en œuvre trouve une pérennisation.
Marquée par l’utilisation d’un manuel intitulé « Protocoles/guides de prise en charge pour une maternité sans risque à l’usage des centres de santé de base, et des hôpitaux de district », cette politique éclaire la voie à suivre et préconise essentiellement les mesures suivantes :
Soins maternels de base.
Surveillance de la santé de la mère et du nouveau-né.
Dépistage et prise en charge des pathologies de la grossesse, de l’accouchement et du post-partum.
Le manuel indique les activités principales à réaliser.
Avant la conception
Il s’agit principalement d’une mobilisation communautaire et des actions menées à partir des formations sanitaires de base sur :
· la planification familiale,
· la lutte contre l’IST/SIDA,
· la nutrition,
· la vie familiale,
· la prévention des avortements,
· la santé scolaire,
· les enfants non scolarisés.
Pendant la grossesse
Il s’agit d’actions communautaires et des centres de santé sur :
Le suivi de la grossesse : CPN,
utilisation des fiches de surveillance de la santé de la mère et du nouveau-né,
carte maternelle tenue à domicile.
Le plan d’accouchement pour chaque femme enceinte.
Pendant l’accouchement
Les mesures portent sur :
· l’hygiène et propreté,
· l’assistance de l’accouchement par une personne qualifiée,
· counseling/accouchement,
· IEC sur l’allaitement maternel et la planification familiale,
· soins des mères et des nourrissons.
Après l’accouchement
· Les mesures se rapportent sur :
la surveillance,
le dépistage des complications.
L’ACCESSIBILITE AUX SERVICES DE SANTE (24)
Accessibilité géographique globale
Du point de vue géographique, environ 65% de la population vit à moins de 5km ou d’une heure de marche d’une formation sanitaire relevant du Ministère de la santé. Ce qui signifie que 35% de la population au moins n’a pas d’accessibilité adéquate aux services de santé.
Les formations sanitaires privées, généralement concentrées dans les villes ne concernent qu’une petite partie de la population, disposant davantage de moyens financiers. Le taux de fréquentation des formations sanitaires publiques varie de 30 à 70% selon les catégories d’établissement.
L’accessibilité des femmes enceintes aux centres de santé
Si on considère les dernières statistiques sanitaires disponibles (MS), on apprend que 40 à 60% des femmes enceintes reçoivent la première visite prénatale au cours du dernier semestre de leur grossesse, et seulement 9% à 20% se présentent à la consultation prénatale avant le 4e mois de grossesse.
En 1988, le quotient optimal de consultation prénatale fixe à 1,78 en 1988, 1,92 en 1992, 2,4 en 1996, le nombre théorique de consultation des femmes enceintes. La réalité présente de fortes disparités provinciales. Il semble que la fréquentation des services prénataux soit conditionnée par la qualité des prestations proposées :
· accueil,
· pertinence des examens cliniques,
· disponibilités des examens paracliniques,
· capacité du personnel de santé à identifier les facteurs de risque minimal,
· disponibilité des activités prophylactiques telles que la chloroquinisation et la supplémentation en fer.
CADRE D’ETUDE
La maternité du CSB2 d’Ambohipo
Le cadre de la présente étude est représenté par la maternité du CSB2 d’Ambohipo. Sous la responsabilité du médecin chef du CSB2, le service de la maternité dispose d’une capacité de 9 lits.
Répartition des lits
* La salle des accouchées dispose de 7 lits.
* La salle d’accouchement est dotée d’une table d’accouchement moderne munie d’escabeau.
* Une troisième salle sert de salle de garde pour les sage-femmes. Cette dernière est dotée de 2 lits.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE
1. La consultation prénatale
1.2. Les objectifs de la CPN
1.2.1. Dépister les grossesses à risque
1.2.1.1. Les principaux facteurs de risque
1.2.1.2. Détermination des facteurs de risque
1.2.1.3. Fréquence des CPN
1.2.2. Diagnostiquer et traiter les pathologies pouvant compliquer la grossesse
1.2.2.1. Infections urinaires
1.2.2.2. Paludisme
1.2.2.3. La tuberculose
1.2.3. Assurer les actions préventives
1.2.3.1. Supplémentation en fer
1.2.3.2. Vaccination
1.2.3.3. Nivaquinisation (chloroquine)
1.2.4. Assurer une éducation sanitaire
1.2.5. Recueillir des données
2. La surveillance de la grossesse à Madagascar
2.1. Perspective d’une surveillance efficace de la grossesse
2.1.1. Avant la conception
2.1.2. Pendant la grossesse
2.1.3. Pendant l’accouchement
2.1.4. Après l’accouchement
2.2. Les consultations prénatales
2.2.1. Fréquence
2.2.2. La fiche de surveillance de la santé de la mère et du nouveau-né
3. L’accessibilité aux services de santé
3.1. Accessibilité géographique globale
3.2. L’accessibilité des femmes enceintes aux centres de santé
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DES CPN AU CSB2 D’AMBOHIPO
1. Cadre d’étude
1.1. La maternité du CSB2 d’Ambohipo
1.1.1. Répartition des lits
1.1.2. Le personnel de la maternité
1.2. Le secteur sanitaire
1.2.1. Démographie
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. La population cible
3.2. Détermination du groupe d’étude
3.3. Répartition selon les groupes d’âge
3.4. Répartition selon la situation matrimoniale
3.5. Parité
3.6. Le domicile
3.7. Nombre de CPN réalisées
3.8. Nombre de CPN par femme enceinte
3.9. Les référées
3.10.Motifs d’orientation recours
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Couverture en CPN
1.2. Les groupes cibles
1.3. Situation matrimoniale
1.4. La parité
1.5. Le domicile
1.6. Les orientations recours
2. Suggestions
2.1. Conduite d’une enquête de couverture en CPN dans le secteur sanitaire
2.1.1. Objectifs
2.1.2. Stratégie de l’enquête
2.1.3. Le questionnaire
2.1.4. Mode d’enquête
2.1.5. L’aide nécessaire
2.2. L’IEC/CPN
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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