Définition de l’écotourisme
L’écotourisme réunit toutes les formes de tourisme axé sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d’observer et d’apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles. Il favorise la protection des zones naturelles en procurant des avantages économiques aux communautés d’accueil, aux organismes et aux administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles. Néanmoins, l’écotourisme s’accompagne de retombées négatives sur l’environnement naturel et socioculturel L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE, 2002) avancent que l’écotourisme contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel; il inclut les communautés locales et indigènes dans sa planification, son développement et son exploitation et contribue à leur bien-être; il propose aussi aux visiteurs une interprétation du patrimoine naturel et culturel. De ce fait, l’écotourisme porte en elle des fruits nécessaires pour un décollage économique.
Les impacts de l’écotourisme
L’écotourisme devrait s’accompagner de retombées positives sur l’environnement naturel et socioculturel. Ces retombées peuvent être appréciés non seulement en terme de rentabilité économique mais aussi en terme de rentabilité financière et surtout en terme d’impact sur le revenu. Ainsi, les conditions de vie de la population locale devraient être améliorée (OMT et PNUE, 2002).
1) Impacts environnementaux : L’écotourisme peut favoriser la protection des zones naturelles (Aires protégées) grâce aux programmes de conservation (OMT et PNUE, 2002). Il encourage aussi la conservation des habitats modifiés. En effet, afin de garder son état de durabilité, l’écotourisme s’efforce de minimiser le plus possible l’anéantissement de l’environnement (élément de différenciation d’un pays sur un autre). L’écotourisme est aussi vu comme un outil acceptable pour financer la conservation des écosystèmes ( Moralyova et Ledovskikh, 1999). Aujourd’hui, le tourisme demeure un des outils privilégiés des politiques d’aménagement du territoire. Dans ce sens, le développement durable du territoire signifie que le tourisme doit rechercher une compétitivité économique à long terme associant justice sociale, qualité de vie et d’environnement, préservation des ressources et participation de l’ensemble des acteurs dans les processus décisionnels. Ainsi, pour raffermir sa force comme secteur compétitif, le tourisme doit se soucier du développement économique que social de la population tout entière. C’est à travers des impacts économiques que cette relation entre tourisme et développement économique peut être visualisée.
2) Impacts économiques : Les effets induits par le tourisme peuvent être apprécier sur le plan économique à travers les revenus qu’il génère, les emplois crées et ses effets multiplicateurs.
a) Générateur de revenu : Les avantages de l’écotourisme sont variés, (USAID, The Nature Conservacy), il est générateur de revenu, source de création d’emploi, facteur d’échange culturel. En effet, le tourisme offre l’aptitude de générer de différents revenus comme les droits d’admission ou droits d’usage des voyageurs, les revenus nés du service d’hébergement, de guides, de produits artisanats. Ces revenus permettront par la suite à la population de satisfaire leurs besoins essentiels. Les droits d’admission sont perçus directement aux visiteurs pour qu’ils puissent visiter une aire. Ils sont créateurs d’emploi et ce sont les bénéfices considérables du tourisme. A travers ces revenus perçus, de nouveaux guides, des nouveaux chercheurs peuvent être recrutés. En plus d’autres types d’emploi peuvent se présenter. Les restaurants seront en état d’accroître ses demandes sur le marché des biens et services, les produits artisanaux profiteront d’une hausse de demande du fait de l’arrivée des touristes. Les habitants de la communauté, connaissant bien leur localité pourront en outre offrir leur appui dans l’accueil des touristes.
b) Source d’emploi : Parmi les bénéfices de l’industrie écotouristique, la création d’emploi pour les gens des communautés est souvent mentionnée et sert généralement d’indicateur de base. Cependant, bien que souvent des emplois soient effectivement créés, sont pour la plupart du temps des emplois secondaires, sous payés et saisonniers. D’autre part, le tourisme est souvent la stratégie de développement économique favorite des pays en développement en raison de sa capacité à stimuler rapidement les recettes, la croissance de l’emploi, les rentrées de devises étrangères et les recettes que le gouvernement perçoit sous forme de commissions et d’impôts (CNUCED, 1998). Non seulement il génère des emplois à un rythme plus élevé que la plupart des autres secteurs, mais il est aussi une importante source d’emploi pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail et pour les personnes qui n’ont que de faibles qualifications. Ainsi, son effet multiplicateur (effet économique indirect et induit) a tendance à être plus marqué que celui de bon nombre d’autres secteurs. En outre, le tourisme permet de diversifier l’économie et de la stabiliser en la protégeant contre les fluctuations constatées pour les autres types d’exportations, en particulier dans le secteur des produits manufacturés. De ce fait, il stimule des activités nationales rentables (hôtellerie, restauration, artisanat, réseau de guide). La femme tient une place importante dans ces activités du fait de l’abondance de leur main-d’œuvre dans l’artisanat. Par ailleurs, le tourisme diversifie l’économie locale dans les zones rurales. Les revenus gagnés par les paysans les poussent à améliorer les infrastructures locales en matière de transport et de communication. Ils incitent aussi à protéger l’environnement vu l’importance des régions naturelles pour l’écotourisme. Le tourisme apporte alors des fruits considérables dans le développement économique d’un pays, qu’en est –il des facteurs définissant les décisions touristiques ?
c) Facteurs entrant en jeu dans le déplacement touristique : La Banque mondiale (2003) estime que la corrélation entre le niveau de revenu et la part des services est d’environ 0,612, ce qui montre qu’il existe une corrélation positive entre l’augmentation des revenus et l’augmentation de la demande de services. Les revenus individuels prédisent d’avance les motivations des visiteurs touristiques. Autres que la création de revenus, le tourisme apporte des effets multiplicateurs qui permettent de faire décoller un pays.
d) Effets multiplicateurs : L’USAID avance que la communauté gagnant ces revenus nés du tourisme pourront améliorer ses services de santé et d’éducation. A long terme, ils peuvent réduire les activités menaçant l’environnement. Dans tout projet écotouristique, les retombées économiques peuvent avoir une importance toute particulière pour les populations locales. Ainsi, les impacts économiques de l’écotourisme ne sont pas toujours substantiels et peuvent même ne pas être positifs. Plusieurs pays ont choisis de se tourner vers l’écotourisme afin de contribuer au développement économique des communautés. (Lindberg, 1998). Cependant, il ne faut pas oublier que la contribution de l’écotourisme à l’économie locale ne dépend pas uniquement de l’argent qui entre dans la région mais aussi et surtout de la part de cet argent qui va demeurer sur place (Page, 2002). Les fuites de capitaux sont monnaie courante dans les projets de développement touristique. Une des meilleures façons d’éviter la chose serait, d’impliquer les communautés à toutes les étapes. En somme, l’écotourisme a le potentiel d’améliorer l’économie des communautés locales ou d’aider à financer les activités en cours à l’intérieur des aires protégées (Lindberg, 1998).
3) Impacts socioculturels : Les impacts socioculturels sont souvent plus difficiles à identifier et à quantifier. Selon Fox (1977): » Les impacts sociaux et culturels du tourisme sont les façons par lesquelles le tourisme contribue aux changements dans les systèmes de valeur, les comportements individuels, les relations familiales, les modes de vie collectifs, le niveau de sécurité, la conduite morale, les expressions créatives, les cérémonies traditionnelles et l’organisation des communautés « . Cela signifie que ces impacts sont visibles à travers les changements de comportement et des façons de vivre de la communauté. Selon Lequin (2001), un des impacts les plus néfastes que la présence des touristes peut avoir sur les communautés locales est la commercialisation des rites culturels traditionnels, comme l’observation des cérémonies religieuses. C’est ce qu’on appelle l’effet de jardin zoologique », parce qu’il n’y a aucune interaction entre les visiteurs et les visités. À l’opposé, il arrive que dans certaines régions, le Grand Nord canadien par exemple, le tourisme constitue un instrument de revivification ou de revalorisation de pratiques culturelles parfois oubliées des autochtones, et contribue ainsi à redonner une fierté et à reconstruire une identité collective L’analyse des impacts socioculturels de l’écotourisme implique donc l’analyse de trois éléments principaux (Page, 2002), soient : l’écotouriste, particulièrement sa demande pour des services, son attitude, ses attentes et ses activités; la communauté hôte, son rôle et son attitude face aux services touristiques et ses inquiétudes concernant les impacts des visiteurs sur leurs modes de vie traditionnels; la relation entre l’écotouriste et la communauté hôte.
Impacts physiques
Les causes sont multiples. Elles se portent sur les constructions hôtelières près du littoral qui provoquent la perte de biodiversité ; l’extraction surabondante de sable et l’érosion des plages et des dunes. La déforestation peut aussi apparaître, causée par la construction de piste pour accéder aux sites touristiques (forêt amazonienne). La destruction des habitats des animaux (coraux) et des écosystèmes fragiles sont aussi à prendre en considération.
Bonne gouvernance
La bonne gouvernance signifie une bonne gestion des affaires publiques. A cette fin, le programme de Réformes pour l’Efficacité de l’Administration (PREA) a été lancé le 23 Novembre 200548. Ce programme est régi par le décret 2005-803 de 23 Novembre 2005. Le programme porte sur la conception, la coordination et la gestion des actions de réforme. L’utilisation des nouvelles technologies figure aussi dans les actions à entreprendre. Actuellement, la bonne gouvernance devient un souci majeur pour la vaincre la pauvreté L’Etat se préoccupe du bon fonctionnement des affaires publiques. De ce fait, pour que le secteur tourisme puisse fonctionner efficacement, deux entités sont établies :
– le Comité National pour le Développement Touristique (CNDT), une structure interministérielle qui est de chargée d’appliquer la politique du tourisme
– le Ministère du Tourisme est chargé de la conception, de la mise en œuvre et du suivi de la politique et de la stratégie de développement touristique
Le Ministère instauré en 1996 est responsable de la politique du tourisme à Madagascar. Ses responsabilités seront principalement:
– le concept, la réalisation et l’évaluation de la stratégie du tourisme.
– la mise en oeuvre du cadre institutionnel, du développement et du cadre législatif (application pratique du Code du Tourisme) des activités de promotion pour l’investissement dans le tourisme
– la coordination de la formation professionnelle du secteur du tourisme
– la promotion de la destination touristique Madagascar
En outre, une bonne gestion du secteur nécessite la définition d’une politique générale du Ministère de la culture et du Tourisme .L’objectif global est la promotion du tourisme comme outil efficace et efficient pour la lutte contre la pauvreté.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : TOURISME ET DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I: La contribution positive du Tourisme au développement
A) Définition de l’écotourisme
B) Les impacts de l’écotourisme
1) Impacts environnementaux
2) Impacts économiques
3) Impacts socioculturels
CHAPITRE II : Les contributions négatives du tourisme au développement
A) Impacts économiques négatifs : fuite de devise, effet à long terme
1) Recettes touristiques insuffisantes
2) Effets multiplicateurs insuffisants
3) Fuites économiques
4) Source instable de revenu
B) Autres problèmes sociaux et environnementaux
1) Impacts physiques
2) Problèmes de ressources naturelles et environnementales
3) Problème social et comportemental
Recommandations
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE COMPETITIVITE DU TOURISME A MADAGASCAR
CHAPITRE I : La théorie des avantages concurrentiels de Michael PORTER
CHAPITRE II: Analyse du tourisme à travers les douze piliers de compétitivité
SECTION I : Les deux premiers piliers de compétitivité
A) INSTITUTIONS
I) Etablissements publics
1) Droits de propriété
2) Corruption
3) Bonne gouvernance
II) Etablissements privés responsables
B) INFRASTRUCTURES PHYSIQUES
1) Infrastructures générales
2) Qualité des infrastructures
SECTION II : Les piliers se rapportant au volet économie
A) STABILITE MACROECONOMIQUE
1) Inflation
2) Déficit budgétaire
3) Taux d’épargne
4) Le taux d’intérêt
5) Endettement
B) SECURITE
1) Conditions de sécurité
2) Coût d’affaires des crimes et violences
C) CAPITAL HUMAIN
1) Capital humain de base
2) Qualité du système d’éducation
D) MARCHE EFFICIENT DE BIENS ET SERVICES
1) Ampleur des taxes
2) Demandes des consommateurs
E) MARCHE EFFICIENT DE TRAVAIL
1) Indice de rigidité de l’emploi
2) Le recrutement
3) Système de rémunération
F) MARCHE FINANCIER EFFICIENT
1) Efficacité
2) La confiance
G) ECHANGE TECHNOLOGIQUE EFFICACE
1) Internet
2) Technologies utilisées par les opérateurs touristiques
H) DIMENSIONS ET OUVERTURE DU MARCHE
1) Tourisme national
2) Tourisme international
3) Les salons du tourisme et de l’industrie touristique
I) SOPHISTICATION DANS LES TECHNIQUES ET TECHNOLOGIES UTILISEES DANS L’ENTREPRENARIAT
1) La publicité
2) Les agences de voyages
3) Présence de chaîne de valeurs
1) Ampleur du marketing
J) INNOVATION
CONCLUSION DES DOUZE PILIERS
CHAPITRE III: Etat des lieux du secteur tourisme
I) Caractérisation du Tourisme comme Secteur porteur
II) Le Tourisme en tant que produit
A) Offre
B) Demande
III) Contribution économique du secteur Tourisme à Madagascar
A) Emploi
B) Les Recettes en devise
C) Autres aspects
CHAPITRE VI : Diagnostic du tourisme
I) Analyse SWOT ( Sweat, Weakness, Opportunities, Threat)
A) Forces
B) Faiblesses
C) Opportunités
D) Menaces
II) RECOMMANDATIONS GENERALES
A) Remède aux faiblesses
B) Lutte contre les menaces
1) Encourager les investissements
2) Création des sites performants
3) Amélioration du climat d’investissement
4) Lutte contre la spéculation foncière
C) Mesures à prendre pour valoriser les opportunités
1) Préoccupation majeures des projets touristiques
2) Valorisation de la main d’œuvre locale
3) Accroissement de la performance du tourisme
D) Actions recommandées pour accroître la compétitivité
1) Création d’une image de marque
2) Tourisme comme outil de développement
3) Normalisation
4) Limitation des fuites économiques
5) Tourisme durable
6) Politique sectorielle adéquate
CONCLUSION
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