Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
Composition et caractรฉristiques de la population
Le nombre dโhabitants de la commune de Didy est passรฉ de 11763 en 1996 ร 20 846 en 2006, rรฉpartis sur une superficie totale de 1703 kmยฒ dโaprรจs le recensement fait par la Commune de Didy en 2006. La majeure partie de la population de la commune sont ร lโรขge de 20 ร 40 ans. La population est assez diversifiรฉe, mais est composรฉe pour 95% de Sihanaka et les restes sont Merina, Antaisaka, Betsileo et Betsimisaraka. La population Sihanaka habite majoritairement en lisiรจre de forรชt, et le Betsimisaraka dans les villages forestiers.
Les rรฉsidents de la commune de Didy peuvent รชtre subdivisรฉs en cinq sous-groupes (CHARBONNIER, 1998) :
-a- Les exploitants miniers et leurs ouvriers qui rรฉsident tous en quasi permanence dans la ville de Didy ou dans les villages environnants. Les ouvriers sont des autochtones (qui peuvent rรฉsider รฉgalement dans la forรชt) et assez souvent des jeunes de 16 ร 30 ans tandis que les exploitants sont des migrants qui รฉcoulent leurs produits vers Ambatondrazaka puis Antananarivo.
-b- Les exploitants forestiers qui sont des migrants rรฉsidents de Didy-Ambojanahary ou autochtones issus de familles et des lignages aisรฉs. Les exploitations forestiรจres gรฉrรฉes par des autochtones appartiennent ร des individus issus ou mariรฉs ร des membres des lignages Maromena et Zafindravola qui sont des lignages dominants. Les bรปcherons sont majoritairement des รฉtrangers ร la rรฉgion, provenant dโune rรฉgion au Sud dโAntananarivo, choisis pour leur savoir faire et leur meilleure expรฉrience dans le mรฉtier.
-c- Les autochtones qui possรจdent des kijana1 et des riziรจres dans la plaine de lโOuest et des cultures sรจches sur tanety. La main dโลuvre peut รชtre familiale ou salariรฉe en fonction de la richesse de la famille et du respect ou non des traditions. La taille et lโimportance des riziรจres et des cultures sรจches sont variables.
-d- Les migrants des annรฉes 70 et 90, qui possรจdent de terres situรฉes dans la plaine : zetra ou riziรจres amรฉnagรฉes, ainsi que des cultures sรจches sur tanety.
-e- Les autochtones qui possรจdent des kijana ร lโintรฉrieur de la forรชt classรฉe, ainsi que des riziรจres et des tanety ; tout comme pour le groupe c. Les membres de ce dernier groupe bรฉnรฉficient dโun accรจs aux ressources forestiรจres, lรฉgitimรฉ par la coutume.
Activitรฉs รฉconomiques
Pour les villageois, la forรชt est utilisรฉe de diverses maniรจres :
๏ La recherche de bois de chauffe pour la cuisson et le charbon pour la rรฉgion de Didy .
๏ La collecte de liane, รฉcorces et fibres utilisรฉes en cordage dans la confection des produits artisanaux et dans la fabrication des cases .
๏ Lโobtention du miel, des produits comestibles, des anguilles .
๏ La source de bois de construction, de charpente et dโรฉbรฉnisterie, de manches dโoutils .
๏ La recherche des plantes mรฉdicinales.
๏ Les sources dโรฉconomie de la rรฉgion sont :
– La riziculture de tavy qui est le principal gage de survie pour les rรฉsidents de la forรชt. La pรชche aux anguilles constitue pour eux aussi une activitรฉ de collecte commerciale et dโautoconsommation.
– La culture des plantes vivriรจres (maรฏs, manioc, taro) et des fruits (ananas, banane, canna ร sucre). Tous les produits sont vendus sur le marchรฉ local et รฉvacuรฉs aussi ร Ambatondrazaka.
– La plupart des villageois possรจdent des champs de canne ร sucre plus ou moins รฉtendus (moins de 1 ha en gรฉnรฉral), ร partir desquels ils fabriquent le rhum local ou ยซ Toaka gasy ยป. Les cannes ร sucre sont plantรฉes aprรจs une culture de riz. Ce rhum est soit autoconsommรฉ directement, soit utilisรฉ lors de fรชtes coutumiรจres, ou vendu dans le village ร raison de 600 Ar-800 Ar le litre. Chaque mois, 50 ร 75% de la production de rhum est ainsi vendue, ce qui reprรฉsente un revenu mensuel de 27.000 Ar ร 42.000 Ar par mois.
– Les villageois pratiquent aussi lโaviculture, lโรฉlevage porcin, lโรฉlevage bovin et lโapiculture.
– Nombre dโhabitants sont des exploitants forestiers et des commerรงants.
Problรจmes dโordre social de la population
Sur le plan de la scolarisation, lโรฉducation de base se fait ร lโEcole Primaire Publique (E.P.P) dans chaque 13 fokontany existant. On trouve le Collรจge dโEnseignement Gรฉnรฉral (C.E.G) ร Ambojanahary-Didy et pour le Lycรฉe, il faut aller ร Ambatondrazaka.
En ce qui concerne la santรฉ, tous les fokontany ne disposent pas dโinfrastructure sanitaire. Un Centre de Santรฉ de Base (C.S.B) pour toute la commune se trouve dans la ville de Didy. Donc, la population a recours aux guรฉrisseurs et aux Renin-jaza (Matrones). Les infrastructures et les personnels sanitaires sont insuffisants pour satisfaire les besoins de la population de la rรฉgion de Didy.
Le problรจme dโenclavement sanitaire et รฉducatif est un des handicaps pour le dรฉveloppement de la zone de Didy. Jusquโen 1983, la situation reste plus ou moins fixe, puis la construction dโune route provoque le dรฉsenclavement de la rรฉgion pour quelques annรฉes, mais cette route, faute dโentretien, est rapidement devenue inutilisable.
La rรฉouverture de la route en 1993 induit de nouveau un dรฉsenclavement รฉconomique, se traduisant immรฉdiatement par lโarrivรฉe massive dโimmigrants qui sโinstallent, soit dans la plaine pour pratiquer la riziculture irriguรฉe, soit dans les villages situรฉs en forรชt. Le dรฉsenclavement provoque lโinstallation croissante dโexploitations miniรจres dans la forรชt classรฉe dโAmbohilero.
Documentations et รฉtudes bibliographiques
Il sโagit dโune รฉtude bibliographique faite bien avant les descentes sur terrain ainsi que pendant et mรชme aprรจs ces descentes.
Tout au long de la recherche, la consultation de ces documentations ont รฉtรฉ effectuรฉes afin de sโimprรฉgner dans le domaine de la gestion de la conservation des espรจces menacรฉes, et de mieux sโorienter dans la recherche.
Cette รฉtape a permis aussi de connaรฎtre la zone dโรฉtude et de donner les informations nรฉcessaires concernant la forรชt dโAmbohilero, lโespรจce รฉtudiรฉe, lโI.U.C.N, les รฉcosystรจmes dans la rรฉgion dโรฉtude, les menaces sur la biodiversitรฉ et les diffรฉrentes cartes existantes sur notre site dโรฉtude.
Choix et localisation des sites dโรฉtude
Le choix des sites dans la forรชt dโAmbohilero a รฉtรฉ fait dโaprรจs les donnรฉes de rapport de terrain et recommandations dโARONSON et al. (2005) sur les mesures ร prendre aprรจs une exploitation forestiรจre industrielle et une construction de route incontrรดlรฉe dans la forรชt dโAmbohilero et les informations de ROULEAU-TAMBOUR et al. (2005) sur lโรฉvaluation rapide de potentiel de dommages et de rรฉgรฉnรฉration dans la forรชt de Didy exploitรฉe par Latitude Timber Company. Les caractรฉristiques des sites dโรฉtude des espรจces รฉtudiรฉes sont reprรฉsentรฉes dans le tableau nยฐ 2. Leurs coordonnรฉes gรฉographiques ont รฉtรฉ enregistrรฉes ร lโaide dโun GPS. En gรฉnรฉral, les sites dโรฉtude varient de 800 ร 1800m dโaltitude.
Mรฉthode dโenquรชte ethnobotanique
Lโenquรชte ethnobotanique vise ร รฉtudier les relations entre lโespรจce รฉtudiรฉe et la population riveraine de la forรชt dโAmbohilero en vue de connaรฎtre leur dรฉpendance. Cette enquรชte est trรจs importante car on peut รฉvaluer ร partir de ces informations les pressions et les menaces sur chaque espรจce รฉtudiรฉe et รฉventuellement sur son habitat naturel.
La collecte des donnรฉes sโest effectuรฉe autour du village dโAntsevabe et aussi dans le fokontany dโAmbojanahary (Chef lieu de commune rurale de Didy).
Diverses catรฉgories dโacteurs ont รฉtรฉ interviewรฉes : commerรงants, employรฉs de santรฉ, tradipraticiens, des paysans et des Responsables Administratifs.
Les informations obtenues lors de lโenquรชte permettent de calculer lโindice dโutilisation des espรจces, en appliquant la formule de LANCE et al. (1994) qui est la suivante : n I = N.
avec : I : Indice dโutilisation de lโespรจce
n : Nombre de personnes citant lโespรจce N : Nombre total de personnes interviewรฉes.
Selon la valeur de lโindice, les trois hypothรจses suivantes ont รฉtรฉ considรฉrรฉes, ร savoir :
๏ Quand lโindice dโutilisation est compris entre 0 et 0,40 : lโespรจce nโest pas tout ร fait utilisรฉe.
๏ Quand lโindice dโutilisation est compris entre 0,40 et 0,80 : lโespรจce est utilisรฉe.
๏ Enfin, si lโindice est supรฉrieur ร 0,80 ou encore le nombre de rรฉponses obtenues est sensiblement รฉgal au nombre dโinterviewรฉs, lโespรจce est trรจs utilisรฉe
Mรฉthode dโenquรชte socio-รฉconomique
Les enquรชtes socio-รฉconomiques consistent ร faire une รฉvaluation des situations socio-รฉconomiques de la zone dโรฉtude. Cela conduit ร analyser les problรจmes et de connaรฎtre les besoins prioritaires des populations avoisinantes de la forรชt. Il sโagit aussi dโeffectuer :
Des interviews auprรจs : des administrations locales, du chef de triage (responsable de la forรชt dโAntsevabe), du reprรฉsentant de la CI ร Didy, des chefs VOI.
Des entretiens avec les ยซ Tangalamena ยป, les villageois et les guides sur le systรจme de production, la source de revenu des mรฉnages et le mode de vie de la population.
En effet, les enquรชtes donneront des indications sur les organisations sociales et les activitรฉs de survie adoptรฉes par les populations locales.
Etude de lโabondance numรฉrique ร lโha
Pour estimer lโabondance numรฉrique, la mรฉthode utilisรฉe est celle des plots dโabondance de GOUNOT (1969) reprรฉsentรฉe sur la figure nยฐ 3.
Dans lโhabitat appropriรฉ ร lโintรฉrieur de lโaire dโoccupation de lโespรจce รฉtudiรฉe, cinq ร six plots ayant chacune une surface de 0,1 hectare prรฉsentรฉe par un rectangle de 10 m x 100 m ont รฉtรฉ installรฉs au hasard. Chaque plot est matรฉrialisรฉ par des piquets placรฉs aux quatre coins du rectangle. Les individus cibles matures (dhp โฅ 10 cm) ont รฉtรฉ comptรฉs.
Le nombre dโindividus recensรฉs dans ces placettes, rapportรฉe ร lโhectare donne la densitรฉ spรฉcifique de la population. Cโest ร partir de la densitรฉ spรฉcifique que lโon estime lโabondance numรฉrique.
Lโabondance est trรจs importante dans lโรฉvaluation des risques dโextinction selon KEITH (1998). Le seuil minimal critique est de 250 individus matures et le seuil de vulnรฉrabilitรฉ ร moins de 10.000 individus.
|
Table des matiรจres
Premiรจre partie : PRESENTATION DU MILIEU DโETUDE
Chapitre I : MILIEU PHYSIQUE
Chapitre II: MILIEU BIOTIQUE
Deuxiรจme partie : METHODOLOGIE
Chapitre I- MATERIEL DโETUDE
Chapitre II : METHODOLOGIE
Troisiรจme partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Chapitre I : RESULTATS DES ENQUETES ETHNOBOTANIQUES ET SOCIOECONOMIQUE
Chapitre II : DIAGNOSTIC PHYSICO-ECO-BIOLOGIQUE DES ESPECES ETUDIEES
Chapitre III : ETAT ACTUEL DE STOCK DISPONIBLE DE LA POPULATION.
Quatriรจme partie : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS : PLAN DE GESTION DE LA CONSERVATION DE DALBERGIA
I- PRINCIPALES REMARQUES
II- PLAN DE CONSERVATION
III- STRATEGIE DE CONSERVATION
IV- PLAN DE GESTION DES ESPECES CIBLES
V- PLAN DโACTION
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
Tรฉlรฉcharger le rapport complet