Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
LES MENISQUES : NOTIONS FONDAMENTALES DE BASE
Les mรฉnisques du genou sont mieux connus de nos jours, de leur embryologie ร leur pathologie. Leur prรฉservation autant que possible est devenu un impรฉratif pour le chirurgien afin de garantir au genou siรจge dโune lรฉsion mรฉniscale traumatique un meilleur pronostic ร long terme.
Embryologie et dรฉveloppement des mรฉnisques [31, 32]
ร la 8รจme semaine de vie intra-utรฉrine, lโembryon dont la forme globale est dรฉjร prรฉsente mesure 3 cm avec des mรฉnisques formรฉs mais encore fusionnรฉs ร lโinterzone tibio-fรฉmorale. Des phรฉnomรจnes associant apoptose et contraintes mรฉcaniques liรฉes aux mouvements fลtaux aboutissent ร la cavitation ร deux fentes. Cette cavitation se poursuit jusquโร la 10รจme semaine donnant 5 cavitรฉs avec une cavitรฉ fรฉmoro-patellaire, deux fรฉmoro-mรฉniscales et deux tibio-mรฉniscales. Ces cavitรฉs communiquent ensuite en une unique rendant visibles les mรฉnisques ainsi que les ligaments croisรฉs avec leurs diffรฉrents faisceaux.
Anatomie des mรฉnisques [53]
Les deux mรฉnisques en forme de croissant prรฉsentent une section prismatique triangulaire avec :
๏ถ une face infรฉrieure : plane, tibiale, appliquรฉe sur la partie pรฉriphรฉrique des cavitรฉs glรฉnoรฏdes.
๏ถ une face supรฉrieure articulaire: concave, condylienne, appliquรฉe contre les condyles fรฉmoraux.
๏ถ une base ou bord circonfรฉrentiel, convexe et รฉpaisse qui sโapplique sur la capsule. Elle sโoppose au bord libre qui est central et tranchant.
Chaque corps mรฉniscal possรจde deux cornes : une antรฉrieure et une postรฉrieure, attachรฉes sur les surfaces prรฉ- et rรฉtro-spinales (figure 9).
Les sutures mรฉniscales sous arthroscopie ร propos de 13 cas Dr. G. BONKIAN / FMPO / UCAD
Quelques diffรฉrences morphologiques et biomรฉcaniques opposent mรฉnisques latรฉral et mรฉdial mรชme si les travaux rรฉcents montrent quโil n y a pas de diffรฉrences structurale et mรฉcanique entre les 2 mรฉnisques.
Le mรฉnisque mรฉdial
Il est de forme semi-circulaire, en demi-lune (en forme de C). Sa partie antรฉrieure est beaucoup plus large que la partie postรฉrieure. Ce mรฉnisque est le plus stable et mesure 40,5 ร 45,5 mm de long, 27 mm de large et recouvre 51 ร 74% du plateau tibial mรฉdial. Sa partie antรฉrieure est fermement attachรฉe en avant de lโinsertion tibiale du LCA. Les deux mรฉnisques sont reliรฉes en antรฉrieur par lโintermรฉdiaire du ligament transverse, structure dense de 2 mm de diamรจtre.
La partie postรฉrieure du mรฉnisque mรฉdial est vigoureusement accrochรฉe en arriรจre du massif des รฉpines tibiales. Sa partie pรฉriphรฉrique est parfaitement attachรฉe ร la capsule sur toute sa longueur ainsi quโau faisceau profond du LCM avec un renforcement fรฉmoral appelรฉ ligament mรฉnisco-fรฉmoral et un renforcement tibial appelรฉ ligament mรฉnisco-tibial. En arriรจre du LCM, le mรฉnisque est attachรฉ au ligament postรฉro-oblique ร sa partie tibiale. Le mรฉnisque mรฉdial reรงoit une expansion du demi-membraneux dont les diffรฉrentes branches participent ร la constitution du PAPI. Les points d’angles ont un important rรดle fonctionnel dans la stabilitรฉ du genou.
Le mรฉnisque latรฉral
Il est de forme circulaire (en forme de O du fait de ses cornes rapprochรฉes lui donnant une forme d’anneau presque fermรฉ) mesurant 32,4 ร 35,5 mm de long et 26,6 ร 29,3 mm de large. Il recouvre 75 ร 93% du plateau tibial latรฉral [20]. De lโavant vers lโarriรจre, sa largeur est identique. Les moyens de fixations du mรฉnisque latรฉral sont lรขches. La partie antรฉrieure est fixรฉe juste en avant du massif des รฉpines tibiales et en arriรจre au pied du LCA avec lequel il partage des connections fibreuses.
La partie postรฉrieure du mรฉnisque latรฉral prรฉsente une particularitรฉ : elle est insรฉrรฉe entre lโinsertion du ligament mรฉnisco-fรฉmoral de Humphrey et de Wrisberg qui participent ร sa stabilitรฉ.
Le muscle poplitรฉ de mรชme que le ligament poplitรฉ arquรฉ sโy insรจrent intimement. Le mรฉnisque latรฉral, s’รฉcarte de la capsule en regard du LCL pour laisser passer le tendon poplitรฉ qui quitte la cavitรฉ articulaire (hiatus poplitรฉ). Il nโa aucun rapport intime avec le LCL et le tendon poplitรฉ. Ce qui le rend plus mobile que le mรฉnisque mรฉdial.
Au niveau du hiatus, le tendon poplitรฉ envoie une expansion au mรฉnisque latรฉral : c’est la zone du PAPE (figure 9).
Les sutures mรฉniscales sous arthroscopie ร propos de 13 cas Dr. G. BONKIAN / FMPO / UCAD
Vascularisation et innervation des mรฉnisques
๏ Vascularisation : Elle est riche pendant le dรฉveloppement embryonnaire et rรฉgresse aprรจs la naissance. Vers la fin de la pubertรฉ la partie axiale des mรฉnisques est avasculaire. Ce nโest que le bord pรฉriphรฉrique qui reste vascularisรฉ (figure 10a) [5]. Une lรฉsion du bord libre ou de la partie moyenne n’a donc aucune chance de cicatriser [56, 79].
POLICARD [64] a รฉtรฉ le premier ร dรฉcrire un plexus capillaire pรฉri-mรฉniscal donnant naissance ร des branches radiaires qui pรฉnรจtrent la pรฉriphรฉrie des mรฉnisques. La pรฉnรฉtration vasculaire, bien รฉtudiรฉe pour comprendre les possibilitรฉs de cicatrisation, est variable. Elle a รฉtรฉ รฉvaluรฉe de 10 ร 33%.
De plus, il y a une frange synoviale qui sโรฉtend de 1 ร 3 mm sur les surfaces fรฉmorale et tibiale, et qui fait suite ร la vascularisation pรฉriphรฉrique et participe au processus de cicatrisation. Selon le statut vasculaire on dรฉcrit une (figure 10b) :
– Zone rouge-rouge : vascularisรฉe, les lรฉsions sont susceptibles de cicatriser.
– Zone rouge-blanche : oรน les lรฉsions ont encore un potentiel de cicatrisation.
– Zone blanche-blanche : avasculaire, sans potentiel de cicatrisation [10].
Les sutures mรฉniscales sous arthroscopie ร propos de 13 cas Dr. G. BONKIAN / FMPO / UCAD
๏ Innervation : Lโinnervation est issue des branches nerveuses articulaires postรฉrieures et cโest principalement au niveau des cornes que sont concentrรฉs les mรฉcanorรฉcepteurs. La mise en รฉvidence dans les mรฉnisques de structures terminales aux caractรฉristiques typiquement sensitives sans corpuscule ni glomรฉrule nerveux proprement dit explique le fait quโune lรฉsion mรฉniscale sโaccompagne souvent de phรฉnomรจnes douloureux qui cรจdent aprรจs mรฉniscectomie. GRรNBLAD [33] a รฉgalement observรฉ dans le tissu mรฉniscal des substances mรฉdiatrices de la douleur (substance P et encรฉphalines) par des mรฉthodes immuno-histochimiques.
Rapports anatomiques dโintรฉrรชt chirurgical (figure 11) [10]
En dehors du rapport anatomique avec la capsule, les principaux dangers lors dโune rรฉparation mรฉniscale sont liรฉs aux structures extra articulaires : lโartรจre poplitรฉe traverse le creux poplitรฉ lรฉgรจrement latรฉralisรฉe passe en arriรจre du segment postรฉrieur du mรฉnisque latรฉral. Le nerf fibulaire commun et son rameau cutanรฉ sural latรฉral se divisent ร proximitรฉ de lโinterligne articulaire latรฉrale. Au mรฉnisque mรฉdial, il y a un risque de blessure de la veine et du nerf saphรจnes mรฉdiaux.
Anatomie mรฉniscale microscopique (figure 12a et 12b)
Type cellulaire (figure 13)
Les mรฉnisques contiennent une population cellulaire faite de fibrochondroblastes, stabilisรฉe dans une matrice extracellulaire. Ces cellules sont diffรฉrenciรฉes en fibroblastes en surface et en chondrocytes en profondeur dans les corps mรฉniscaux.
Ultrastructure [79]
Le mรฉnisque est constituรฉ de 70 % dโeau. Le reste est constituรฉ ร 75 % de fibres de collagรจne orientรฉes de sorte que les charges compressives sont transformรฉes en contraintes circonfรฉrentielles. Ces fibres se rรฉpartissent en 3 groupes: circonfรฉrentielles, radiaires et obliques. La matrice est par ailleurs constituรฉe de protรฉoglycanes et dโรฉlastine. Lโensemble est stabilisรฉ par une protรฉine de connexion
Propriรฉtรฉs et fonctions des mรฉnisques [79]
Propriรฉtรฉs
Lโassemblage fibres/protรฉines donne lโexplication de la rรฉsistance aux forces de compression, auxย forces de distraction et aux forces de cisaillement.
Lโorientation arciforme principale des fibres de collagรจne expliquerait la survenue dโun clivage horizontal ou dโune anse de seau lors dโune compression.
Dans lโexercice des forces axiales la rรฉpรฉtition de la compression / dรฉcompression pendant la marche induit un courant biomolรฉculaire qui assure lโautolubrification et la nutrition de ces surfaces. Aussi, la viscoรฉlasticitรฉ cartilage / mรฉnisque augmente la surface portante et donc diminue la charge par unitรฉ de surface.
๏ Forces en compression : Du fait de sa rigiditรฉ en compression et de son taux de permรฉabilitรฉ extrรชmement bas, le mรฉnisque prรฉsente une structure extrรชmement efficace dans la distribution de la charge.
๏ Forces en cisaillement : Lโรฉtude de ces forces suggรจre que le mรฉnisque doit supporter dโimportantes forces de cisaillement en condition normale de fonctionnement. Ce qui explique lโimage dรฉgรฉnรฉrative du mรฉnisque รขgรฉ.
๏ Forces en tension : Il est clair que la rรฉsistance aux forces en tension dรฉpend de la prรฉsence et de lโorientation des fibres de collagรจne. Ce sont surtout les fibres circonfรฉrentielles qui prรฉdominent. La rรฉsistance aux forces en tension est donc bien moins importante en surface.
Fonctions
Le rรดle dans lโamรฉlioration de la congruence articulaire nโest plus ร dรฉmontrer.
๏ Fonction en charge : La survenue de lรฉsions dรฉgรฉnรฉratives du cartilage aprรจs
mรฉniscectomie suggรจre clairement que les mรฉnisques ont un rรดle important dans la transmission des charges dans le genou. [26]
AHMED et BURKE [2] ont montrรฉ quโau moins 50 % de la force de compression passe par les mรฉnisques le genou en extension et 85 % en flexion ร 90ยฐ.
๏ Fonction dโamortisseur : suite ร leur constitution viscoรฉlastique les
mรฉnisques attรฉnuent le choc dans les charges de la marche : jusquโร 20 % entre genoux normaux et genoux mรฉniscectomisรฉs [80].
๏ Fonction de stabilisateur articulaire : la mรฉniscectomie associรฉe ร une rupture ligamentaire, en particulier du LCA, augmente la laxitรฉ du genou.
๏ Fonction de lubrification : le terme รฉlastohydrodynamique dรฉcrit dโune faรงon รฉlรฉgante la fonction biologique du corps mรฉniscal puisque les surfaces portantes peuvent se dรฉformer dans des conditions hydrodynamiques [79].
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT DES LESIONS MENISCALES TRAUMATIQUES
Cโest en 1803 quโapparait pour la premiรจre fois la notion clinique dโune lรฉsion dรฉcrite par Hey sous le terme de dรฉrangement interne du genou. Plus tard, en 1866, on retrouve dans la littรฉrature la description de la mรฉniscectomie. Depuis lors, les sรฉries de travaux sur lโexploration des lรฉsions mรฉniscales ; leurs modalitรฉs thรฉrapeutiques ont contribuรฉ ร lโamรฉlioration de leur pronostic.
Le dรฉveloppement de lโarthroscopie et du matรฉriel arthroscopique de rรฉparation a permis de pondรฉrer lโardeur des partisans de la mรฉniscectomie systรฉmatique.
รpidรฉmiologie [79]
Les lรฉsions mรฉniscales surviennent chez l’adulte avec une incidence pour 10 000 habitants de 9 pour les hommes et de 4,2 pour les femmes, incidence stable jusqu’ร 50-60 ans, puis en nette dรฉcroissance. Ces lรฉsions surviennent ร la suite d’un traumatisme dans 68 ร 75 % des cas, en gรฉnรฉral sportif dans 38 ร 50 % des cas. Les lรฉsions prรฉdominent au genou droit (52 %) et au mรฉnisque interne (74 %). Le sport le plus souvent incriminรฉ est le football chez l’homme, alors que chez la femme le ski est le principal responsable (figure 14).
รtiophysiopathogรฉnie [75,76, 79]
Mรฉcanismes
Les mouvements vigoureux de flexion-extension et surtout de rotation du genou sont des facteurs mรฉcaniques importants dans l’รฉtiologie des lรฉsions mรฉniscales. Les ruptures se rรฉalisent lorsque la limite de l’รฉlasticitรฉ est dรฉpassรฉe ร la suite de mouvements d’amplitude excessive ou trop violents. Ainsi la majoritรฉ des lรฉsions mรฉniscales rรฉsulte d’un mรฉcanisme indirect.
Comme le genou est verrouillรฉ en extension, la plupart des traumatismes qui intรฉressent le mรฉnisque se fait ร une flexion du genou ร environ 20ยฐ. En pratique courante, le mรฉcanisme des lรฉsions est le rรฉsultat d’une combinaison de forces avec une composante principale : compression (cisaillement vertical) et rotation axiale (cisaillement horizontal) ; les contraintes associรฉes sont : le varus et valgus ou la flexion et extension.
Du point de vue physiopathologique, il faut distinguer :
Au niveau du mรฉnisque mรฉdial
Lรฉsions isolรฉes du mรฉnisque mรฉdial
On distingue le mรฉcanisme de flexion forcรฉe associรฉe ou non ร une certaine rotation externe forcรฉe.
La position en flexion forcรฉe prolongรฉe du genou diminue temporairement les qualitรฉs mรฉcaniques du mรฉnisque (diminution de sa lubrification). Lorsque le sujet se relรจve brutalement, le mรฉnisque prรฉsente un retard au glissement antรฉrieur
; l’imposante corne postรฉrieur du mรฉnisque mรฉdial est alors pincรฉe et se dรฉchire (relรจvement dโune position accroupie prolongรฉe). Certains mouvements de rotation externe peuvent entraรฎner รฉgalement un conflit entre le condyle interne et la corne postรฉrieure, responsables d’une dรฉchirure de celle-ci. La lรฉsion mรฉniscale mรฉdiale traumatique se prรฉsente comme une fente nette, franche et verticale le plus souvent.
ย Lรฉsions du mรฉnisque mรฉdial associรฉes ร une rupture du LCA
Lors de lรฉsions du LCA, on peut assister ร une translation antรฉrieure plus importante que la normale. Ceci peut entraรฎner une lรฉsion de la corne postรฉrieure du mรฉnisque mรฉdial qui contribue ร limiter la translation antรฉrieure du tibia. La rรฉpรฉtition de mouvements anormaux de ce type entraรฎne progressivement une rupture de ce mรฉnisque. Il s’agit souvent de lรฉsions trรจs pรฉriphรฉriques rรฉalisant une dรฉsinsertion capsulo-mรฉniscale.
Au niveau du mรฉnisque latรฉral [14]
Il n’y a pas de classification รฉtiopathogรฉnique des lรฉsions mรฉniscales latรฉrales du fait de la forme et des anomalies frรฉquentes de ce mรฉnisque. Nรฉanmoins, dans les lรฉsions verticales, le mรฉcanisme est un appui monopodal en varus-flexion-rotation interne (VARFI), ou un appui bipodal en hyperflexion. Le mรฉcanisme dรฉclenchant procรจde d’une mise en compression brusque du compartiment externe
; la direction du mouvement forcรฉ peut รชtre axiale sur un genou en flexion, ou latรฉrale avec impact direct sur un genou en extension. La lรฉsion peut dรฉbuter au segment moyen ou antรฉrieur ร partir du bord libre. Sa forme plus fermรฉe ainsi que sa mobilitรฉ plus grande expliquent sa lรฉsion transversale spรฉcifique rรฉalisant au maximum deux hรฉmi-mรฉnisques.
Anatomopathologie [10, 79]
Lรฉsions mรฉniscales mรฉdiales
Trillat, par ses importants travaux, a รฉtabli une classification anatomo-clinique volontairement limitรฉe au MM [76]. La lรฉsion de base siรจge toujours en plein tissu mรฉniscal en regard du PAPI. Elle possรจde un caractรจre รฉvolutif bien reflรฉtรฉ par les stades successifs de TRILLAT (figure 15):
๏ถ Stade I : la lรฉsion initiale est une fente verticale du mรฉnisque sโรฉtendant de la corne postรฉrieure intacte au bord postรฉrieur du LCM.
๏ถ Stade I p : extension vers la corne postรฉrieure pouvant donner un lambeau.
๏ถ stade II : extension vers le segment moyen crรฉant ainsi une bandelette beaucoup plus longue pouvant se luxer temporairement, cโest la classique ยซ anse de seau ยป qui est-elle mรชme susceptible de se rompre (IIa rupture antรฉrieure ; IIm : rupture moyenne ; IIp : rupture postรฉrieure).
๏ถ Stade III : luxation dรฉfinitivement dans lโรฉchancrure intercondylienne.
ร cรดtรฉ de ces descriptions de base, toutes les associations sont possibles (I p + II, II + I, II p + I). Les lรฉsions horizontales et radiaires sont rares.
Lรฉsions mรฉniscales latรฉrales
Les travaux de TRILLAT ont montrรฉ que 68% des lรฉsions du mรฉnisque latรฉral รฉtaient traumatiques dont 73% survenaient sur des mรฉnisques ยซ sains ยป et 27% sur des mรฉnisques ยซ anormaux ยป [76]. DANDY [21] a fait une classification arthroscopique qui complรจte celle de Trillat ; elle permet une comparaison plus rigoureuse des rรฉsultats obtenus par chacun. Elle comporte : les lรฉsions verticales qui sont classรฉes selon leur รฉtendue, comme pour Trillat, et selon leur largeur ; les lรฉsions obliques qui partent du bord libre pour s’associer ร une lรฉsion verticale qui longe ร distance le bord pรฉriphรฉrique du mรฉnisque externe ; les clivages horizontaux ; les lรฉsions radiaires ou transversales.
Classifications
Les lรฉsions traumatiques mรฉniscales sโintรจgrent dans des classifications qui peuvent รชtre envisagรฉes sous un angle descriptif, รฉvolutif ou รฉtiopathogรฉnique.
๏ Sur le plan รฉtiopathogรฉnique : il faut distinguer la lรฉsion mรฉniscale traumatique, la lรฉsion mรฉniscale dรฉgรฉnรฉrative, la mรฉniscarthrose et la lรฉsion mรฉniscale congรฉnitale.
๏ Sur le plan รฉvolutif : le concept de zones, en dรฉcrivant le statut vasculaire de chaque rรฉgion de la lรฉsion traumatique, est une classification utile :
๏ถ Zone rouge-rouge : zone bien vascularisรฉe, excellente cicatrisation.
๏ถ Zone rouge-blanche : les lรฉsions ont encore un potentiel de cicatrisation.
๏ถ Zone blanche-blanche : avasculaire, sans potentiel de cicatrisation. [10]
๏ Dโun point de vue descriptif, on distingue :
๏ถ Les lรฉsions longitudinales : Le trait est vertical ou oblique longitudinal parallรจle au bord axial ou pรฉriphรฉrique. La lรฉsion verticale isolรฉe peu รฉtendue peut รชtre transfixiante ou partielle. Lโanse de seau est la forme รฉvoluรฉe dโune lรฉsion verticale longitudinale.
๏ถ Les lรฉsions radiaires : Le trait transversal part du bord libre du mรฉnisque et se dirige vers la pรฉriphรฉrie. Ces lรฉsions sont rencontrรฉes surtout au mรฉnisque latรฉral rรฉalisant ร lโextrรชme deux hรฉmi-mรฉnisques.
๏ผ Le lambeau : Le lambeau traumatique ou languette, cโest lโassociation dโune lรฉsion radiaire avec une fente longitudinale. Il peut sโagir dโune anse de seau rompue ou de rupture postรฉrieure dโune fente initiale donnant une languette.
๏ถ Les clivages horizontaux : Ils rรฉalisent une fente horizontale qui sรฉpare le mรฉnisque en deux feuillets un supรฉrieur et lโautre infรฉrieur. Cโest dans ces lรฉsions horizontales que sโobservent les kystes mรฉniscaux.
๏ถ Les lรฉsions complexes : Elles rรฉsultent de lโassociation de plusieurs lรฉsions รฉlรฉmentaires et รฉchappent ร toutes possibilitรฉs de description.
Sรฉmiologie
Une lรฉsion mรฉniscale est avant tout une histoire retracรฉe par l’interrogatoire, auquel succรจde un examen clinique complet bilatรฉral. Cette fiabilitรฉ clinique est amรฉliorรฉe par l’association ร des explorations complรฉmentaires.
Clinique
Interrogatoire
Il prรชte une grande attention aux plaintes du patient (motifs de consultation) avant de porter sur trois registres diffรฉrents : lโhistoire de la maladie, la symptomatologie, les antรฉcรฉdents et mode de vie.
Histoire [19, 76, 79]
Le dรฉbut de la symptomatologie, et ses circonstances de survenue:
๏ Le dรฉbut est prรฉcis : cโest le genou traumatique ou post-traumatique.
๏ Le dรฉbut est flou, ceci oriente plutรดt vers une cause inflammatoire ou dรฉgรฉnรฉrative ou traumatique trรจs ancienne.
Le traumatisme qui n’est pas toujours retrouvรฉ ; il faut en prรฉciser les circonstances exactes de sa survenue au cours d’une pratique sportive, son mรฉcanisme (appuyรฉ ou non, en valgus, en varus, en hyperextension, ou suite ร un shoot dans le vide) ; lโexistence dโun craquement, dโun gonflement du genou.
Les modalitรฉs รฉvolutives qui retracent l’รฉvolution des symptรดmes entre l’accident initial et la consultation ; l’existence d’un intervalle libre ; le traitement dรฉjร reรงu (mรฉdical ou chirurgical) ; une รฉventuelle rรฉรฉducation.
Signes fonctionnels
Ces symptรดmes se regroupent en crises articulaires qui surviennent pour un mรชme mรฉcanisme et qui se reproduisent ร des intervalles variables pour des accidents de plus en plus bรฉnins, mais toujours de mรชme type : douleur, instabilitรฉs, blocage et รฉpanchements.
๏ Douleur : La douleur est le symptรดme le plus frรฉquent. Elle est horizontale sur l’interligne mรฉdiale en regard du bord postรฉrieur du LCM. Cette douleur est diffรฉrente des douleurs verticales rotuliennes ou ligamentaires. Une douleur qui apparaรฎt lors de lโhyperflexion est en gรฉnรฉral d’origine mรฉniscale.
๏ Instabilitรฉ : L’instabilitรฉ est due au passage entre condyle et plateau tibial du fragment mรฉniscal qui provoque une douleur avec instabilitรฉ rรฉflexe. Cโest un dรฉrobement qui peut correspondre ร trois mรฉcanismes diffรฉrents dont celui par interposition : lors de la transmission des pressions entre deux surfaces cartilagineuses, il s’interpose une troisiรจme structure, mรฉniscale, synoviale, cartilagineuse ou autre ; il se produit un rรฉflexe de protection articulaire : 1e quadriceps se relรขche, et le genou se dรฉverrouille, en levant l’interposition.
Les deux autres types sont : le dรฉrobement par altรฉration cartilagineuse et le dรฉrobement par insuffisance musculaire.
๏ Le blocage : Le blocage peut survenir dโemblรฉe lors d’un relรจvement d’une position accroupie avec vive douleur, accompagnรฉe d’un claquement et d’une sensation de dรฉchirure.
Une impotence fonctionnelle absolue avec limitation de l’extension et sensation รฉlastique invincible ne gรชnant pas la flexion est observรฉe, Le dรฉblocage s’accompagne d’un ressaut ou d’un claquement suivi d’un รฉpanchement. Les manลuvres de rรฉduction en hyperflexion ou en rotation sont bien connues par les patients, et aisรฉment reproductibles.
Entre les accidents, il existe un intervalle libre. Dans leur รฉvolution, les blocages peuvent devenir atypiques, disparaรฎtre ou se pรฉrenniser. Ces trois รฉvolutions traduisent la modification anatomique de la lรฉsion initiale.
๏ Les รฉpanchements : Un genou qui gonfle, traduit toujours une souffrance articulaire, rรฉelle et objective. La nature de cet รฉpanchement (hydarthrose ou hรฉmarthrose) peut รชtre prรฉcisรฉe par une ponction de l’articulation, qui permettra ainsi d’en apprรฉcier la nature mรฉcanique ou inflammatoire, grรขce ร son aspect, sa viscositรฉ, au dosage du taux de protides, ร la numรฉration formule des รฉlรฉments figurรฉs et la recherche systรฉmatique de microcristaux.
๏ ร cรดtรฉ de ces signes typiques peuvent รชtre dรฉcrits dโautres symptรดmes :
๏ถ Des impressions de dรฉrangement interne : c’est la sensation d’avoir un รฉlรฉment qui se dรฉplace dans le genou (souris articulaire), ยซ une boule ยป ou ยซ un nerf qui coince ยป, c’est un symptรดme รฉvocateur de lรฉsion mรฉniscale ou d’un corps รฉtranger.
๏ถ Les bruits articulaires : les craquements, peu audibles, correspondent souvent ร une sensation tactile dans les mouvements de flexion- extension lorsque la main est posรฉe sur la peau, alors que les claquements sont nettement perรงus, et font รฉvoquer une lรฉsion mรฉniscale.
Les antรฉcรฉdents et mode de vie
Les antรฉcรฉdents mรฉdicaux et chirurgicaux sont prรฉcisรฉs et une attention particuliรจre est accordรฉe au mode de vie du patient surtout ร son niveau dโactivitรฉ qui a un double intรฉrรชt : d’une part, cela permet d’apprรฉcier l’importance de la gรชne engendrรฉe par l’atteinte du genou, et d’autre part, de connaรฎtre l’utilisation que le patient souhaite faire de son genou.
En fonction de l’รขge, on a :
– Le sujet jeune, actif, ou sportif, chez qui on s’intรฉresse aux sports pratiquรฉs, ร la capacitรฉ ร courir, sauter ou changer brusquement de direction.
– Le sujet รขgรฉ ou sรฉdentaire, chez qui on se renseigne sur l’utilisation des cannes, sur le pรฉrimรจtre de marche, la capacitรฉ ร monter et descendre les escaliers avec ou sans crampes ou ร se relever de la position assise sans l’aide des mains notamment au cours de la priรจre.
Examen physique du genou
Les signes physiques ne sont pas toujours uniformes. Plusieurs signes bien spรฉcifiques peuvent รชtre prรฉsents, mais pas toujours en association.
Cet examen doit รชtre bien conduit, symรฉtrique, et comparatif.
Inspection [55]
Elle se fait debout, ร la marche et en dรฉcubitus dorsal.
๏ถ Debout : ร la recherche de dรฉviations axiales, dโamyotrophie ou dโun รฉventuel kyste poplitรฉ.
๏ถ ร la marche : On observe lโangle du pas habituellement ouvert en dehors, de 10ยฐ ร 15ยฐ et symรฉtrique, la bascule du genou lors de l’appui monopodal, le type de boiterie (esquive, manque d’extension, appui prรฉcaire…)
Les sutures mรฉniscales sous arthroscopie ร propos de 13 cas Dr. G. BONKIAN / FMPO / UCAD
๏ถ En dรฉcubitus dorsal : Le morphotype couchรฉ : ยซ flexum ยป ou ยซ recurvatum ยป,
lโรฉpanchement : par la prรฉsence dโune tumรฉfaction avec comblement des mรฉplats. lโexistence ou non dโune cicatrice opรฉratoire.
Palpation [19, 56]
Celle-ci se pratique le genou flรฉchi ร 90ยฐ ร la recherche d’un point douloureux mรฉniscal. Cette douleur peut รชtre rรฉveillรฉe lors de la palpation des interlignes latรฉrale et mรฉdiale, en effectuant des mouvements de flexion/extension.
Examen des mobilitรฉs
La mobilitรฉ est notรฉe par trois chiffres : le premier exprime l’extension complรจte, le deuxiรจme le ยซ recurvatum/flessum ยป et le troisiรจme la flexion. La mobilitรฉ peut รชtre lรฉgรจrement limitรฉe en flexion etย accompagnรฉe d’une douleur.
Examen des mรฉnisques [19]
On examine les mรฉnisques en flexion. Plusieurs tests diagnostiques permettent de rรฉveiller la douleur mรฉniscale, dont le principe est le mรชme : une contrainte sur un mรฉnisque lรฉsรฉ est douloureuse tant du cรดtรฉ latรฉral, que mรฉdial.
Parmi ces diffรฉrents tests diagnostiques, on citera :
๏ La pression de l’interligne articulaire des deux cรดtรฉs : ร 80ยฐ de flexion, par les deux pouces, pour รฉliminer la simple sensation de pression de la peau.
๏ถ La douleur ร la pression associรฉe ร la rotation externe de la jambe correspond au signe de KONJETZNY-STEINMANN [50, 72].
๏ถ Le signe de BRAGARD [15] est une douleur ร la pression de l’interligne articulaire mรฉdiale pendant la flexion du genou.
๏ถ Le signe de TURNER : hyperesthรฉsie de l’interligne articulaire mรฉdiale [77].
๏ถ Des douleurs dans les deux interlignes sont en faveur d’une synovite diffuse dans le cadre d’un processus inflammatoire.
๏ถ Une douleur qui se dรฉplace en postรฉrieur du genou quand la flexion augmente,
[72] de 45ยฐ ร 120ยฐ, est typiquement en faveur d’une lรฉsion de la jonction des segments moyen et postรฉrieur du mรฉnisque.
๏ perte de l’extension ou la douleur en hyperextension: la douleur ร l’hyperextension passive est un signe mรฉniscal trรจs constant. La perte d’extension de 20ยฐ est รฉvidente lors des lรฉsions en anse de seau. Parfois, on ne retrouve qu’une asymรฉtrie des deux genoux en extension forcรฉe.
๏ Signe de Mac MURRAY : La manลuvre de Mac MURRAY est essentielle pour ยซ faire parler ยป une lรฉsion mรฉniscale.
Le patient est couchรฉ sur le dos ; l’opรฉrateur flรฉchit le genou du patient jusqu’ร un point ou le talon est en contact avec la fesse. Le praticien saisit le genou avec l’index sur lโinterligne articulaire mรฉdiale et le pouce sur la latรฉrale. Avec la deuxiรจme main, il fait faire une rotation externe au pied du patient en le tenant fermement, il รฉtend progressivement le genou ร la recherche dโun dรฉclic douloureux que l’examinateur dรฉtecte avec les doigts sur l’interligne articulaire. Un dรฉclic dans le compartiment externe au niveau du tendon du muscle poplitรฉ est physiologique, et nโa pas de signification.
Cette extension se fait en adduction rotation externe pour explorer le MM.
La manลuvre inverse (l’abduction, rotation interne) est effectuรฉe pour le ML. Elle sub-luxe le mรฉnisque et le plateau tibial en avant du condyle fรฉmoral latรฉral.
๏ Manลuvres particuliรจres :
๏ถ Test dโAPPLEY ou Grinding test permet de rechercher, lors de mouvements
de rotation externe (corne antรฉrieure) ou rotation interne (corne postรฉrieure) une douleur signant une lรฉsion mรฉniscale mรฉdiale ou latรฉrale.
Le patient en dรฉcubitus ventral, lโexaminateur immobilise la cuisse du patient avec le genou, puis desserre lโarticulation du genou en tirant la jambe vers le haut et fait une rotation interne et externe (lรฉsion de la corne postรฉrieure).
La manลuvre inverse en compression dรฉtecte les lรฉsions de la corne antรฉrieure.
๏ถ La manลuvre de CABOT : Le talon repose sur la crรชte tibiale controlatรฉrale. Le genou est progressivement flรฉchi tandis que le talon suit la crรชte tibiale. Cette manลuvre ramenant le talon sur l’autre genou, rรฉalisant un varus forcรฉ, peut rรฉveiller une douleur externe. Le compartiment externe est mis en distraction par la pression sur le versant interne du genou, ce qui peut aussi provoquer la douleur.
Examen des ligaments
Il complรจte celui des mรฉnisques ร la recherche de laxitรฉs :
๏ถ Antรฉrieures : par plusieurs tests :
๏ผ Test de TRILLAT-LACHMAN,
๏ผ Tests de ressaut,
๏ผ La manลuvre dโHENRI DEJOUR,
๏ผ Tiroir antรฉrieur.
๏ถ Frontales : ร rechercher par : les tests de valgus et varus.
๏ถ Postรฉrieures : ร mettre en รฉvidence par diffรฉrents tests :
๏ผ Le tiroir postรฉrieur,
๏ผ Le test de WHIPPLE,
๏ผ La translation postรฉrieure ร 20ยฐ de flexion.
Examens complรฉmentaires [11, 38,79]
Malgrรฉ une anamnรจse trรจs souvent prรฉcise et plusieurs tests cliniques, le chirurgien orthopรฉdiste mรชme expรฉrimentรฉ ne peut trรจs souvent que retenir 50% des lรฉsions mรฉniscales avec certitude. Plusieurs autres situations cliniques peuvent simuler la lรฉsion mรฉniscale. Il est donc essentiel de sโaider des investigations paracliniques pour confirmer un diagnostic clinique et surtout orienter les dรฉcisions thรฉrapeutiques.
Ces examens sont uniquement de lโimagerie mรฉdicale, la biologie ne se concevant que dans le cadre dโun bilan dโopรฉrabilitรฉ.
Durant les derniรจres dรฉcennies l’amรฉlioration des examens d’imagerie, essentiellement l’arthrographie, et l’imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM), a augmentรฉ la prรฉcision diagnostique de faรงon importante.
Radiologie conventionnelle
La radiographie standard ne peut mettre en รฉvidence les lรฉsions mรฉniscales. Elle peut suggรฉrer seulement une dรฉgรฉnรฉrescence de lโos sous-cartilagineux. Lโimagerie radiographique conventionnelle ne peut donc quโรชtre utile ร la recherche des lรฉsions osseuses associรฉes, ร lโรฉvaluation des lรฉsions chroniques ou dans le suivi de la pathologie mรฉniscale.
Il est essentiel de lโutiliser en charge, en comparatif, en extension complรจte et en Schuss.
Arthrographie
Par contraste simple ou double cette technique est rรฉalisรฉe en utilisant un produit de contraste radio-opaque, dans des conditions d’asepsie rigoureuse, en ambulatoire, sans anesthรฉsie, en rรฉalisant neuf clichรฉs par mรฉnisque, et en le dรฉroulant ainsi complรจtement de la come postรฉrieure ร la corne antรฉrieure.
On visualise ainsi des lรฉsions verticales, obliques, radiaires ou complexes, complรจtes ou incomplรจtes, centrales ou pรฉriphรฉriques (dรฉsinsertion), limitรฉes ou รฉtendues. Une anse de seau parfois luxรฉe dans l’รฉchancrure peut รฉchapper ร l’examen, mais le mur mรฉniscal restant est court et doit attirer l’attention.
Le mรฉnisque latรฉral est un petit peu plus difficile ร explorer que le mรฉdial du fait de son aspect anatomique plus fermรฉ et de l’existence du hiatus poplitรฉ qui peut รชtre ร l’origine d’erreurs d’interprรฉtation. La prรฉcision varie selon les auteurs, de 82 ร 95% pour le mรฉnisque mรฉdial et de 70 ร 90% pour le mรฉnisque latรฉral.
Arthro-TDM
Cette technique plus sophistiquรฉe permet une meilleure visualisation de la lรฉsion mรฉniscale dont le rรฉsultat est encore plus liรฉ ร la technique. Elle permet d’amรฉliorer encore la prรฉcision diagnostique, notamment pour le mรฉnisque latรฉral (96%). Il reconnaรฎt deux limites importantes : les clivages horizontaux et les fentes mรฉniscales non dรฉplacรฉes.
Si lโArthro-TDM ne semble pas รชtre bien efficace dans lโรฉvaluation de la lรฉsion fraiche, elle est trรจs souvent indiquรฉe chez les patients prรฉsentant un syndrome post mรฉniscectomie, puisquโelle permet une รฉvaluation bien prรฉcise de la pathologie mรฉniscale sรฉquellaire.
Il permet de montrer de faรงon bien plus prรฉcise (quelquefois trop prรฉcise !) la lรฉsion mรฉniscale. Il retrouve son avantage majeur dans lโรฉtude du genou postopรฉratoire ou post arthroscopique. Il permet une visualisation de la continuitรฉ mรฉniscale particuliรจrement dans lโรฉtude des rรฉsultats aprรจs suture mรฉniscale.
Le traitement symptomatique
Hormis les blocages aigus en flexion, lโexploration arthroscopique des lรฉsions mรฉniscales se fait le plus souvent en diffรฉrรฉ aprรจs un traitement mรฉdical ou orthopรฉdique ร visรฉe symptomatique ร base dโantalgique, dโanti-inflammatoire avec ou sans immobilisation ร la phase aigรผe du traumatisme. Parfois des infiltrations intra-articulaires de corticoรฏdes dans le mur mรฉniscal (sans dรฉpasser 3 infiltrations ร un mois d’intervalle) constituent une alternative non consensuelle.
Le traitement de fond
Il est essentiellement chirurgical sous anesthรฉsie locorรฉgionale ou gรฉnรฉrale, aprรจs une bonne analyse de la lรฉsion et consiste en une abstention, une rรฉparation ou une mรฉniscectomie partielle ou totale avec ou sans remplacement mรฉniscal.
Lรฉsions ร respecter : Abstention
Ces lรฉsions sont relativement rares et peuvent en effet rester sans traitement si elles sont mineures, asymptomatiques ou si elles sont non concordantes avec lโexamen clinique ou encore si le patient nโa pas dโactivitรฉs physiques importantes. Lโรฉtendue de ces lรฉsions ne devrait pas excรฉder 5 mm ร 10 mm en longueur, quโelles soient horizontales, verticales, obliques ou radiaires. Ce traitement conservateur a un taux de succรจs de plus de 90% et une excellente cicatrisation spontanรฉe sous rรฉserve quโelles soient pรฉriphรฉriques.
Lรฉsions ร enlever : Mรฉniscectomie
Longtemps la mรฉniscectomie se devait dโรชtre totale [70] ce qui รฉvitait une deuxiรจme lรฉsion potentielle, difficile ร mettre en รฉvidence. Cโest au moment du dรฉveloppement de lโarthroscopie que la technique de ยซla mรฉniscectomie adรฉquateยป ou adaptรฉe devint la rรจgle.
Elle doit รชtre la plus partielle possible pour en rรฉduire les effets dรฉlรฉtรจres. ร lโextrรชme, il faut respecter le mur mรฉniscal (figure 17).
Le remplacement mรฉniscal, que ce soit par allogreffe ou par substitut mรฉniscal, peut รชtre une rรฉponse au genou symptomatique aprรจs mรฉniscectomie totale.
Rรฉparation mรฉniscale [10, 78]
Si la lรฉsion mรฉniscale symptomatique se localise dans sa partie vascularisรฉe, et a une longueur de plus de 1 cm, elle est une excellente indication ร la suture ou mieux ร la rรฉparation. Quand la vascularisation du mรฉnisque est douteuse lโindication de suture devient relative. De mรชme, si le corps mรฉniscal prรฉsente des lรฉsions plus ou moins importantes, la rรฉsection doit รชtre prรฉfรฉrรฉe. Ces indications relatives peuvent sโamรฉliorer en ajoutant avant la rรฉparation des gestes qui favoriseraient une meilleure vascularisation du mur mรฉniscal : abrasion, canaux vasculaires ou caillots sanguins quโon entremet dans la rupture mรฉniscale avant sa suture ou rรฉparation.
๏ Principes : Avant de pratiquer une suture ou une rรฉparation mรฉniscale sous arthroscopie, certains temps opรฉratoires communs, indรฉpendants de la technique de suture elle-mรชme sont nรฉcessaires.
๏ถ Prรฉsentation arthroscopique : Bien que les techniques dโimagerie puissent รชtre utiles, cโest lโarthroscopie qui permet la meilleure รฉvaluation des caractรฉristiques dโune lรฉsion. La dรฉcision thรฉrapeutique finale est prise lors de lโarthroscopie. Il faut dรฉterminer le type de rupture (longitudinale, radiaire, verticale, horizontale,) et mesurer la distance qui la sรฉpare de la jonction mรฉnisco-synoviale ร lโaide dโune sonde. Une dรฉchirure courte (1 ร 2 cm) a de bonnes chances de cicatriser spontanรฉment.
๏ถ Avivement/dรฉbridement : Cโest un prรฉrequis indispensable avant toute rรฉparation mรฉniscale, il conditionnerait le succรจs de la cicatrisation. La fibrose cicatricielle est excisรฉe ร lโaide dโune pince basket, dโune rรขpe ou du shaver. Lโavivement doit porter prรฉfรฉrentiellement sur la berge pรฉriphรฉrique de la lรฉsion afin de stimuler la cicatrisation tout en prรฉservant le capital mรฉniscal axial.
๏ถ Fixation : Quel que soit le matรฉriel utilisรฉ et quel que soit le site de la rupture mรฉniscale (mรฉdiale ou latรฉrale), on pratique habituellement les sutures par la voie dโabord homolatรฉrale pour le segment postรฉrieur et par la voie dโabord controlatรฉrale pour le segment moyen. Il faut pratiquer suffisamment de sutures (ou implanter un nombre suffisant de dispositifs de fixation) pour รฉviter un รฉcart supรฉrieur ร 3 ร 5 mm entre les points. Le matรฉriau de suture doit รชtre non rรฉsorbable ou ร rรฉsorption lente. En cas de dรฉchirure en anse de seau, il faut รฉvaluer sa rรฉductibilitรฉ. Pour de grandes dรฉchirures en anse de seau, le passage de la sonde dans la voie transtendineuse de GILLQUIST permet de
maintenir le segment central du mรฉnisque en bonne position. La dรฉchirure peut ensuite รชtre fixรฉe avec les dispositifs classiques.
๏ Techniques : Des quatre gรฉnรฉrations de suture et rรฉparation mรฉniscales qui se sont succรฉdรฉes, certaines non utilisรฉes de nos jours peuvent toujours rendre service dans des contextes particuliers et dโautres sans sโopposer restent complรฉmentaires. Les techniques de rรฉparation dites de premiรจre gรฉnรฉration ont รฉtรฉ dรฉcrites ร ciel ouvert par lโintermรฉdiaire dโune arthrotomie. Les techniques de deuxiรจme gรฉnรฉration ont bรฉnรฉficiรฉ de lโapport de lโarthroscopie permettant des rรฉparations de dedans en dehors et de dehors en dedans. Lโavรจnement des implants de suture mรฉniscale (troisiรจme gรฉnรฉration) a permis les rรฉparations tout en dedans. Enfin, les techniques de quatriรจme gรฉnรฉration ont associรฉ les avantages des implants avec ceux des sutures.
๏ถ Rรฉparation mรฉniscale ร ciel ouvert : Cโest la technique dite de premiรจre gรฉnรฉration utilisant une arthrotomie retro-ligamentaire. Cette technique donne un accรจs correct aux segments mรฉniscaux postรฉrieurs et moyens, cependant on peut รชtre gรชnรฉ au mรฉnisque latรฉral par la prรฉsence du tendon poplitรฉ. Les lรฉsions longitudinales sont accessibles par cette technique surtout dans la zone infรฉrieure ร 3 mm du mur mรฉniscal. Cโest รฉgalement une technique intรฉressante dans la suture des clivages horizontaux.
Le principal risque est de lรฉser le nerf ou la veine saphรจnes mรฉdiaux ou une de leurs branches dans lโabord mรฉdial.
๏ถ Techniques ยซ de dedans en dehors ยป et ยซ de dehors en dedans ยป sous arthroscopie [78] : rรฉalisรฉe sous arthroscopie diminue la morbiditรฉ.
๏ผ Rรฉparation mรฉniscale ยซ de dedans en dehors ยป (figure 18) [17, 35]
Cette technique a รฉtรฉ dรฉcrite par HENNING et par la suite modifiรฉe par CANNON. Des fils rรฉsorbables ou non sont passรฉs de dedans en dehors ร lโaide de longues aiguilles flexibles permettant des points verticaux ou horizontaux. Les fils sont rรฉcupรฉrรฉs en extra-articulaire par une contre-incision postรฉro-mรฉdiale ou postรฉro-latรฉrale. Les fils sont nouรฉs en extra-articulaire et appliquรฉs sur la capsule. Comme la technique ร ciel ouvert, le risque est de lรฉser les รฉlรฉments vasculo-nerveux.
|
Table des matiรจres
PREMIERE PARTIE :RAPPELS
1.ANATOMIE DU GENOU
1.1 Anatomie descriptive du genou
1.2 Anatomie fonctionnelle
2. LES MENISQUES : NOTIONS FONDAMENTALES DE BASE
2.1 Embryologie et dรฉveloppement des mรฉnisques
2.2 Anatomie des mรฉnisques
2.3 Propriรฉtรฉs et fonctions des mรฉnisques
3. DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT DES LESIONS MENISCALES TRAUMATIQUES
3.1 รpidรฉmiologie
3.2 รtiophysiopathogรฉnie
3.3 Sรฉmiologie
3.4 Stratรฉgie diagnostique des lรฉsions mรฉniscales
3.5 Traitement
DEUXIEME PARTIE :NOTRE SERIE
1. Patients et Mรฉthodes
1.1 Patients
1.2 Mรฉthodologie
2. RESULTATS
2.1 Donnรฉes sociodรฉmographiques
2.2 Diagnostic
2.3 Donnรฉes opรฉratoires
2.4 Donnรฉes post- opรฉratoires
3.DISCUSSION
3.1 รpidรฉmiologie
3.2 Donnรฉes sociodรฉmographiques
3.3 Diagnostic
3.4 Donnรฉes per opรฉratoires
3.5 Donnรฉes post opรฉratoires et rรฉsultats
CONCLUSION
REFERENCES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet