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SITUATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
On estime que 1,9 millions [1,6 millions-2,1 millions] de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en Afrique subsaharienne en 2007, ce qui porte à 22 millions [20,5 millions-23,6 millions] le nombre de personnes vivant avec le VIH. Deux tiers (67%) du total mondial de 32,9 millions [30,3 millions-36,1 millions] de personnes vivant avec le VIH se trouvent dans cette région, et trois quarts (75%) de tous les décès dus au sida en 2007 s’y sont produits [47].
Les épidémies en Afrique subsaharienne varient considérablement d’un pays à l’autre pour ce qui est de leur taille comme de leur portée [55].
La prévalence nationale du VIH chez les adultes est inférieure à 2% dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, ainsi que dans la Corne de l’Afrique. Mais en 2007, elle était toujours supérieure à 15% dans sept pays d’Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe) et supérieure à 5% dans sept autres pays, principalement en Afrique centrale et en Afrique de l’Est (Cameroun, Gabon, Malawi, Mozambique, Ouganda, République centrafricaine et République- Unie de Tanzanie) [57].
Le taux élevé de l’infection à VIH de l’enfant en Afrique résulte directement du taux élevé de l’infection à VIH chez les femmes en âge de procréer et de l’importance de la TME.
Sans traitement antiviral, le taux de transmission du VIH de la mère au bébé varie d’environ 20 à 30 pour cent. Bien que l’on sache que le VIH peut être transmis tôt pendant la grossesse, il semble que la plupart des transmissions surviennent pendant la période entourant l’accouchement. Les données épidémiologiques indiquent que l’allaitement pourrait multiplier par deux le risque de transmission du VIH ; cependant, la proportion de transmissions pendant le début et la fin de l’allaitement ne sont pas bien définies. La prévention de nouvelles infections périnatales du VIH est une des méthodes les plus puissantes dont on dispose pour réduire l’impact mondial de ce virus mortel [6].
A la fin de 2003, des 40 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 70% vivaient en Afrique subsaharienne dont 60% étaient des femmes. Le taux de l’infection chez la femme enceinte en Afrique allait de 1 % au Sénégal à plus de 40% au Botswana.
Des 2,1 millions d’enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH dans le monde, au moins 90 % vivent en Afrique subsaharienne [54].
L’ONUSIDA a estimé qu’en 2003 le nombre de nouvelles infections pédiatriques à VIH s’élevait à 630 000.
Actuellement dans les pays en développement, on estime que 1 600 enfants sont contaminés chaque jour par leurs mères infectées par le VIH [55].
La transmission du SIDA de la mère à l’enfant est la plus élevée en Afrique, par rapport au reste du monde. Ceci reste vrai, bien que le VIH détériore la fertilité de la femme. Il semble qu’une femme, infectée par le VIH mette au monde 20 pour cent d’enfants en moins de ce qu’elle n’aurait fait en l’absence d’infection [50].
SITUATION AU SENEGAL
Le Sénégal est l’un des pays que l’on cite en exemple en matière de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique.
Au Sénégal, dès le dépistage des premiers cas de SIDA, les autorités du Sénégal ont été sensibilisées sur la gravité du fléau. C’est ainsi que le Comité National de lutte contre le SIDA a été mis en place le 23 octobre 1986. Des programmes de prévention contre le sida ont été mis en œuvre avec la participation des membres de la société civile, des religieux et du secteur privé.
Ces interventions ont permis de stabiliser l’épidémie du VIH qui s’est davantage propagée au sein des populations ayant des comportements sexuels à risque. Alors que la prévalence du VIH au niveau de la population générale est relativement faible (0,7% selon le rapport de l’EDS IV) [12], la situation au Sénégal est caractérisée par une épidémie de type concentré. Selon le Bulletin Sero -épidémiologique de surveillance du VIH N°1 [33], la séroprévalence a été estimée à 1,5% dans la
population générale et des taux allant de 10% à 30% chez les Travailleuses du Sexe. Les prévalences les plus basses sont observées dans la région de Saint -Louis 0,5% et Thiès 0,7%. Les taux les plus importants ont été notés dans le Sud -est dans les régions de Tambacounda 2,6% et Kolda 2,8%.
Le taux de prévalence de la maladie chez les adultes s’élève aujourd’ hui à 0,9% [0,4% -1,5 %]. Cependant, une étude a établi que la prévalence atteignait près de 3% dans certaines régions du sud du pays [41], [13].
Le mode d’extension de l’épidémie repose principalement sur le commerce du sexe et le danger réside dans une propagation du VIH au delà des professionnels (le) s du sexe et de leur clientèle vers des populations moins exposées. Depuis une dizaine d’années, on constate que la prévalence du VIH se maintient à un niveau élevé parmi les professionnels (le) s du sexe (environ 20% à Dakar et 30% à Ziguinchor) [41], [12], [27].
MODES DE TRANSMISSION DU VIH CHEZ L’ENFANT
Il existe divers modes de transmission du VIH aux enfants dont la TME, la transmission sexuelle chez les adolescents, les sévices sexuels aux enfants, la transfusion de produits sanguins infectés, les techniques d’injection non aseptiques et la scarification. En Afrique, plus de 95 % des nourrissons infectés par le VIH ont été contaminés par leur mère au cours de la grossesse, au moment de l’accouchement ou pendant l’allaitement. Sans aucune intervention, 30% à 40% des femmes séropositives et qui allaitent transmettent le VIH à leurs nouveau-nés [4].
La transmission sexuelle représente un mode significatif de contamination chez les adolescents. Le rôle des sévices sexuels comme source de l’infection à VIH chez l’enfant n’est pas documenté, mais ce mode de contamination est particulièrement inquiétant dans les pays où le VIH et les sévices sexuels infligés aux enfants représentent des problèmes importants de santé publique. Les orphelins sont particulièrement vulnérables aux sévices sexuels.
La transfusion de produits sanguins infectés est une autre source possible de l’infection à VIH chez l’enfant, mais ce risque de contamination a pu être fortement réduit grâce aux programmes nationaux de sécurité de la transfusion sanguine et à l’amélioration des services de transfusion sanguine.
Le VIH peut également être transmis aux enfants en utilisant des seringues non stériles ou des techniques d’injection non aseptiques, L’OMS estime que les injections dangereuses sont responsables d’environ 2,5% des infections à VIH chez l’adulte et l’enfant. La scarification pratiquée par des guérisseurs traditionnels peut également être une source d’infection de l’enfant. La scarification se présente certes plus fréquemment chez les enfants infectés par le VIH, mais reste plutôt le signe des tentatives désespérées des mères ou des tuteurs pour traiter les maladies récurrentes de l’enfant que la source d’infection à VIH [6].
MANIFESTATIONS CLINIQUES ET EVOLUTION
MANIFESTATIONS CLINIQUES
Dans la première année de vie, certains signes cliniques de l’infection à VIH chez l’enfant, tels : une fièvre récurrente, un retard de la croissance staturo-pondérale, des adénopathies superficielles multiples, un gros foie ou de la diarrhée, doivent conduire à un test, mais certains enfants porteurs du VIH peuvent être totalement asymptomatiques.
Chez un enfant de plus de 15 mois en raison de l’importance de l’environnement microbien dans la plupart des pays en développement, il est exceptionnel qu’un enfant contaminé par sa mère soit longtemps asymptomatique. Cependant les signes peuvent être mineurs, d’apparence banale et passer inaperçus. Il faudra évoquer le diagnostic d’infection à VIH chez tout enfant qui présente :
– des difficultés de croissance en poids (perte anormale de poids ou absence de prise de poids) et/ou en taille, alors que ses apports alimentaires sont normaux.
– une malnutrition qui ne réagit pas à une réhabilitation nutritionnelle correcte.
– des infections parfois bénignes mais récidivantes, en particulier ORL (otites récidivantes), ou broncho-pulmonaires (broncho-pneumopathies bactériennes).
– des manifestations digestives (diarrhée récidivante ou ne réagissant pas à une réhydratation-renutrition correcte).
– des manifestations cutanées (infections bactériennes de la peau).
– une fièvre persistante ou récidivante.
– une toux persistante.
Quelque soit l’âge de l’enfant, la survenue d’une tuberculose (pulmonaire ou ganglio-pulmonaire) doit faire penser au VIH en raison de la fréquence de leur association
ÉVOLUTION CLINIQUE
En l’absence de traitement, l’évolution spontanée est rapide chez une minorité d’enfants infectés qui deviennent symptomatiques ou développent un SIDA avec des manifestations cliniques précoces entre 4 et 18 mois et un risque de décès avant l’âge de 5 ans. Tandis que la plupart des enfants infectés en période périnatale présentent une progression de la maladie plus insidieuse. La survie de ces enfants varie selon les pays.
Actuellement, les traitements disponibles permettent à ces enfants de grandir normalement et d’envisager une vie d’adulte.
Il existe en effet des trithérapies adaptées aux enfants, en une ou deux prises par jour, qui, correctement prises, bloquent le virus à un niveau de réplication très faible. Dans ces cas, l’infection à VIH peut être considérée comme une pathologie chronique compatible avec une vie strictement normale, même si la stigmatisation liée à la maladie reste une préoccupation.
Par ailleurs, de jeunes adultes porteurs du VIH depuis la naissance ont eux-mêmes donné naissance à des enfants non contaminés. Cette procréation relève cependant du domaine médical, comme le cas de la césarienne prophylactique.
DIAGNOSTIC ET CLASSIFICATION DE L’INFECTION A VIH CHEZ L’ENFANT
En fonction des ressources disponibles dans un contexte donné, le diagnostic pourra être de nature clinique présomptif (basé sur des signes et symptômes), ou une combinaison de critères cliniques et biologiques.
Les examens biologiques spécifiques du VIH permettent d’établir un diagnostic de certitude, d’affirmer un diagnostic clinique (en confirmant par exemple
l’exposition) ou de contribuer de manière significative à l’exclusion de l’infection à VIH, cas dans lequel les médecins peuvent alors évoquer d’autres diagnostics différentiels.
D’autres examens biologiques, tels que le nombre total de lymphocytes ou le nombre des lymphocytes CD4 et leur pourcentage, corroborent encore davantage la preuve de l’infection à VIH et indiquent le degré de l’immunodéficience.
Le VIH/SIDA devra être suspecté chez les enfants présentant des signes cliniques évocateurs ou des affections associées au VIH.
DIAGNOSTIC CLINIQUE DE PRESOMPTION
L’infection à VIH s’apparentant à des affections fréquemment présentes chez les enfants non infectés par le VIH, il est difficile d’établir un diagnostic clinique. Le Tableau III regroupe ces affections selon des critères suivants :
• Des affections habituelles aux enfants infectés ou non par le VIH.
• Affections habituelles chez les enfants infectés, mais moins fréquentes chez les enfants non infectés et
• Affections habituelles, mais très spécifiques à l’infection à VIH.
La survenue de ces signes ou affections cliniques permettra d’évoquer une infection à VIH chez un enfant.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Les examens biologiques permettent de suspecter ou de confirmer la présence d’une infection à VIH. Il existe deux types d’examens biologiques :
Tests virologiques
Chez l’enfant de moins de 15 mois, les sérologies sont difficiles à interpréter, car l’enfant porte encore les anticorps de sa mère. On a recours à une technique de mise en évidence directe de l’ADN du virus par une Polymérase Chain Reaction ou PCR. Elle permet la détection de l’ARN comprenant la charge virale, la recherche du complexe immun dissocié de l’antigène p24 et la culture de cellules mononucléaires du sang périphérique. La PCR a suscité des espoirs, mais ses difficultés d’interprétation sont trop grandes et elle ne peut pas être appliquée en routine.
Tests sérologiques
Après 15 mois par le dépistage du VIH se fait au moyen du test ELISA, de tests rapides et Western Blot.
Les difficultés du diagnostic d’infection à VIH en Afrique sont variables d’un endroit à l’autre. Actuellement on dispose de techniques relativement simples tant au niveau du prélèvement (papier buvard) que de l’exécution technique (HIV-CHEK). Mais chaque fois que cela est possible il faut asseoir son diagnostic sur un couple de techniques différentes, car la réponse est lourde de conséquences.
CLASSIFICATION IMMUNOLOGIQUE
Elle est basée sur la proportion/nombre de lymphocytes CD4 en fonction de l’âge. Chez l’enfant, le pourcentage est plus utilisé que le nombre des CD4.
En l’absence de numération des lymphocytes CD4, le nombre total de lymphocytes (NTL) peut le remplacer. Un NTL de moins de 4000/mm3 chez l’enfant de moins de 11 mois, moins de 3000/mm3 chez l’enfant de 12 à 35
mois, moins de 2500/mm3 chez l’enfant de 36 à 59 mois et moins de 2000/mm3 chez l’enfant entre 5 et 8 ans est le signe d’une immunodépression sévère, surtout si des symptômes associés au VIH sont présents.
PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS OPPORTUNISTES
Le traitement des infections opportunistes
Il est réalisé avec un nombre relativement limité de médicaments efficaces. Pour les infections mycosiques, l’amphotéricine B, kétoconazole, fluconazole, itraconazole sont utilisés. Le Cotrimoxazole est utilisé pour les parasitoses (pneumocystose, toxoplasmose, isosporose), et pour les infections virales, on utilise ganciclovir, et acyclovir.
On utilise des antibiotiques spécifiques comme les antituberculeux pour la tuberculose évolutive et des antibiotiques non spécifiques comme Cotrimoxazole ou fluoroquinolones pour les salmonelloses.
La prévention des infections opportunistes
Il est clairement établi que la prophylaxie au cotrimoxazole diminue fortement la mortalité et le risque d’infections bactériennes, parasitaires (toxoplasmose et paludisme) et fungique (Pneumocystis jiroveci, anciennement connue sous le nom Pneumocystis carinii). La pneumonie à Pneumocystis jiroveci survient essentiellement dans la première année de vie, avec un pic de fréquence entre 3 et 8 mois. Son pronostic est sombre. Elle justifie la prophylaxie au cotrimoxazole dès le 2ème mois de vie, sans même attendre la survenue de symptômes associés au VIH [26].
La prophylaxie antituberculeuse primaire comme la chimioprophylaxie par l’Isoniaside est très officiellement recommandée par l’OMS, mais est en pratique peu appliquée, surtout en raison des craintes qu’elle inspire en terme de sélection des résistances.
La prévention des infections opportunistes (IO) est en partie assurée chez les nourrissons infectés par les vaccinations du Programme Elargi de Vaccination (PEV), (y compris le BCG en l’absence de sida).
Une supplémentation en vitamine A et autres vitamines et oligo -éléments est utile.
LE TRAITEMENT DE L’INFECTION A VIH PAR LES ANTIRETROVIRAUX
Le traitement antirétroviral vise à obtenir et à maintenir une charge virale indétectable par les techniques les plus sensibles, ainsi qu’un blocage permanent de la progression clinique de l’infection pour améliorer la qualité de vie des enfants vivant avec le VIH [57].
Le traitement ARV hautement actif (HAART) est la seule stratégie thérapeutique suffisamment puissante pour permettre de réduire radicalement la réplication virale et de prévenir l’émergence de résistance (pouvant aboutir finalement à un échec thérapeutique) [54].
Le Sénégal est le premier pays d’Afrique à déclarer la gratuité des AR V grâce à l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux (ISAARV). Dans ce cadre, diverses étapes ont permis de rendre opérationnelle la prise en charge par les AVR :
– Négociation avec les institutions pharmaceutiques pour réduire le coût des traitements
– Allocation par l’Etat d’un budget pour l’achat des médicaments et des réactifs.
– Mise en place des conditions techniques préalables pour le dépistage et le suivi lié au VIH
– Identification des structures de référence pour la prescription des ARV et formation des prestataires
– Elaboration d’un dispositif de sélection et de suivi des patients et des procédures d’approvisionnement [58].
Le suivi biologique et clinique guide la prescription des antiretroviraux (Tableaux VI, VII, VIII, IX)
Les analogues nucléosidiques disponibles chez l’enfant sont: l’AZT (zidovudine), la ddi (didanosine), le 3TC (lamivudine), la d4t (stavudine) et l’Abacavir (Ziagen*). Des formes galéniques adaptées à l’enfant sont disponibles. La pharmacocinétique et la tolérance des analogues nucléosidiques bsemblent peu différentes chez l’enfant et chez l’adulte.
Des analogues non nucléosidiques peuvent aussi être employés (Névirapine, Efavirenz …).
Les antiprotéases (Ie kalitra ou Lopinavir/Ritonavir, Nelfinavir et Amprénavir) ont aussi fait leur apparition dans la pharmacopée pédiatrique avec les mêmes limites que chez l’adulte.
L’efficacité de ces différents types de molécules est identique à ce qui est observé chez l’adulte : réduction de la réplication virale, élévation du taux de CD4 et émergence de souches virales résistantes après administration d’une mono- ou bithérapie d’analogues nucléosidiques [31].
Le traitement de l’enfant infecté par le VIH devra se conformer aux recommandations nationales.
Le traitement de première intention :
– chez l’enfant de moins de 3 ans et/ou de moins de 10kg, infecté par le VIH1, on préconise l’association de zidovudine/ lamivudine /névirapine (AZT/3TC/NVP).
– Chez les enfants de plus de 3 ans et/ou de plus 10 kg une combinaison de /efavirenz (AZT/3TC/EFV).
Les médicaments pour le traitement de 2ème intention sont représentés par l’association de didanosine, stavudine et lopinavir/ritonavir.
En cas de résistance à la Névirapine, il faut préconiser de faire appel à l’efavirenz.
Dans le cas idéal, d’autres possibilités de révision de traitement seront guidées par un test de résistance. Des stratégies incluant des combinaisons basées sur deux Inhibiteurs de Protéase(IP) ou deux Inhibiteurs Non Nucléotidiques de la Transcriptase Inverse (INNTI) soit méga-HAART, où quatre ou plusieurs médicaments de l’ensemble des trois classes d’ARV sont utilisées ensemble [54].
PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE- ENFANT (PTME)
HISTORIQUE DE LA PTME
Sur 40.3 millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA dans le monde à la fin de 2005, 2,3 millions étaient des enfants âgés de moins de 15 ans. Pour la seule année écoulée, 700 000 enfants étaient nouvellement infectés par le virus, soit environ 2 000 enfants nouvellement infectés par jour. Des engagements sans précédent ont été pris par des organisations internationales et les gouvernements nationaux. Des protocoles courts efficaces et des protocoles plus longs associant plusieurs ARV sont maintenant disponibles. Cela a rendu possible la mise en place de programmes nationaux de PTME, même dans les pays les plus touchés par l’épidémie du VIH.
Les interventions de PTME commencent par la prévention primaire. Ils reconnaissent ainsi l’importance pour tout un chacun de connaître son statut VIH et s’assurent que les futurs parents restent séronégatifs.
PASSAGE A L’ECHELLE AU NIVEAU NATIONAL
Des projets pilotes dans plusieurs pays y compris dans des pays à ressources limitées ont démontré que l’on peut mettre sur pied des programmes PTME, y compris la prophylaxie ARV. La plupart des pays à l’heure actuelle sont passés des projets pilotes aux programmes nationaux et ont intégré les interventions de PTME comme une composante standard des services de santé maternelle et infantile.
En intégrant des programmes globaux de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) (qui comprennent aussi bien les interventions de prévention et de traitement) comme un aspect essentiel des soins maternels et infantiles, il est possible de diminuer considérablement le nombre d’enfants infectés par le VIH et de promouvoir ainsi une meilleure santé pour les mères et leurs familles.
Les interventions de PTME s’adressent à la population adulte sexuellement active. Ils s’occupent de problèmes cruciaux de la santé familiale. Ce faisant, ils constituent pour les programmes nationaux une des bases importantes pour la prévention et le traitement du VIH.
L’accès au test de dépistage et au conseil dans les consultations prénatales et les maternités aident à déterminer tôt si une personne est infectée ou non par le VIH. Ces services servent alors de porte d’entrée à des services PTME globaux qui comprennent le traitement ARV et la prophylaxie, les pratiques d’accouchement et d’alimentation à moindre risque pour les mères ainsi que pour leurs nourrissons exposés au VIH. Le programme national de PTME a débuté sa phase pilote à Dakar en 2000. Au terme, de cette phase, il est ressorti la faisabilité d’une bonne prise en charge des femmes enceintes séropositives avec une réduction à moins de 5% du taux de transmission. Par la suite, une évaluation de cette expérience a recommandé l’extension du programme dans les 11 régions du Sénégal.
C’est ainsi que pour toucher le maximum de femmes, le programme est passé à l’échelle en 2004 par une décentralisation jusqu’au niveau des districts [41].
LA TRANSMISSION MERE ENFANT (TME)
La transmission mère enfant du virus est de loin, le mode de transmission le plus important chez l’enfant et sans intervention, lorsqu’une mère est infectée par le VIH, le risque de transmettre le virus à son enfant est de 20 à 40% [55]. Cette transmission du VIH de la mère à l’enfant se passe pendant la grossesse, le travail et l’accouchement, ou pendant l’allaitement maternel [52].
Pour une large part, la transmission a lieu pendant le travail et l’accouchement. Toutefois, en fonction des pratiques d’allaitement et de la durée de ce dernier, il existe également un risque considérable de transmission du VIH pendant l’allaitement maternel.
La figure ci-dessous montre que, en l’absence d’interventions (prophylaxie ou traitement ARV), près de 40 % des enfants nés de mères infectées par le VIH qui sont allaités au sein peuvent contracter le virus.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. SITUATION DU VIH
I.1. SITUATION DU VIH DANS LE MONDE
I.2. SITUATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
I.3. SITUATION AU SENEGAL
II. MODES DE TRANSMISSION DU VIH CHEZ L’ENFANT
III.MANIFESTATIONS CLINIQUES ET ÉVOLUTION
IV. DIAGNOSTIC ET CLASSIFICATION DE L’INFECTION A VIH CHEZ L’ENFANT
IV.1. DIAGNOSTIC CLINIQUE DE PRESOMPTION
IV.2. CLASSIFICATION CLINIQUE PEDIATRIQUE
IV.3. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
IV.3.1. TESTS VIROLOGIQUES
IV.3.2. TESTS SEROLOGIQUES
IV.4. CLASSIFICATION IMMUNOLOGIQUE
V. PRISE EN CHARGE CHEZ L’ENFANT
V.1. PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS OPPRTUNISTES
V.1.1.LE TRAITEMENT DES INFECTIONS OPPRTUNISTES :
V.1.2. LA PREVENTION DES INFECTIONS OPPORTUNISTES
V.2. LE TRAITEMENT DE L’INFECTION A VIH PAR LES ANTIRETROVIRAUX
VI. PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE- ENFANT (PTME) :
VI.1. HISTORIQUE DE LA PTME
VI.2. PASSAGE A L’ECHELLE AU NIVEAU NATIONAL
VI.3. LA TRANSMISSION MERE ENFANT (TME)
VI.3.1. MECANISMES BIOLOGIQUES DE LA TRANSMISSION DE LA MERE A L’ENFANT DU VIH
VI.3.1.1. AU COURS DE LA .GROSSESSE
VI.3.1.2. PENDANT L’ACCOUCHEMENT
VI.3.1.3. APRES LA NAISSANCE
VI.3.2. FACTEURS FAVORISANT LA TRANSMISSION DE LA MERE A L’ENFANT
VI.3.2.2. FACTEURS OBSTETRICAUX
DEUXIEME PARTIE BUT ET OBJECTIFS
I.1. BUT
I.2. OBJECTIFS
I.2.1. OBJECTIF GENERAL
I.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
II. MATERIEL ET METHODES
II.1. CADRE D’ETUDE
II.2. TYPE D’ETUDE
II.3. POPULATION
II.4. PROTOCOLE D’ECHANTILLONNAGE
II.5. CRITERES D’INCLUSION ET DE NON INCLUSION
II.6. RECUEIL DES DONNEES
II.7. SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
III.RESULTATS
III.1. RESULTATS DESCRIPTIFS
III.1.1. CARACTERISTIQUES DES MERES
III.1.2. CARACTERISTIQUES DES ENFANTS
III.2. RESULTATS ANALYTIQUES
III.2.1. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon le profil sérologique maternel
III.2.2. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon le schéma thérapeutique maternel
III.2.3. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon la prise ou non de trithérapie maternelle
III.2.4. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon la prophylaxie maternelle
III.2.5. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon les molécules de prophylaxie maternelle
III.2.6. Répartition du statut sérologique selon les molécules de prophylaxie chez les enfants
III.2.7. Proportion des enfants perdus de vue selon le statut sérologique
2.8. Répartition du statut sérologique selon la prophylaxie anti-rétrovirale des enfants
III.2.9. Répartition du statut sérologique selon le type d’alimentation choisi
III.2.10. Répartition des décès d’enfants selon le mode d’alimentation
III.2.11. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon la voie d’accouchement
III.2.12. Répartition du statut sérologique de l’enfant selon le stade clinque des mères
DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
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