Diagnostic du transfert de gestion des ressources naturelles

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Démarches méthodologiques

Etude bibliographique

Afin de situer la recherche, une étude bibliographique a été menée au niveau de différents centres d’information et de documentation. Dans un premier temps, une caractérisation de la zone d’intervention a été effectuée à partir des résultats des précédentes investigations. Ensuite, un état de lieu concernant les enjeux des transferts de gestion des ressources naturelles et le concept de paiements pour services environnementaux a été réalisé. La recherche documentaire a ainsi permis de cerner la problématique et d’établir les questionnaires d’enquêtes.

Enquêtes sur terrain

Phase exploratoire

Une première phase de descente sur terrain a été entreprise afin d’avoir un aperçu des réalités locales et d’orienter les enquêtes à mener. Cette étape a contribué, entre autres, à la détermination du site d’intervention à travers les entretiens avec les personnes ressources telles que l’Adjoint au Maire, l’agent du guichet foncier, les présidents de VOI et les Tangalamena.

Phase opérationnelle

Les enquêtes, basées sur l’analyse des systèmes de production, ont été menées de façon aléatoire auprès de 41 ménages forestiers vivant dans le site de Sahamanohy. Un questionnaire semi-directif a été utilisé durant l’investigation (cf. Annexe IV). Sur l’ensemble de l’échantillon étudié, 3 observations ont été rejetées en raison de la non-conformité de quelques données récoltées.

Traitement des données

Uniformisation des données

Les données brutes collectées sur terrain ont été saisies et encodées sur SPSS 17.0, puis exportées sur Microsoft Excel 2007 afin de faciliter leur traitement à l’aide du programme
XLSTAT.

Démarche de vérification des hypothèses

a. Hypothèse 1 : Les mesures de compensation face à l’abandon des pratiques destructrices de l’environnement répondent aux besoins des populations locales.
Afin de vérifier cette hypothèse, une analyse du contrat de conservation établi entre CI et le VOI Taratra a été réalisée, notamment concernant les différentes parties prenantes ainsi que leurs rôles respectifs, le statut des VOI, les permis et les interdits, le déroulement des activités de patrouilles forestières, les termes du Dina4 et les sanctions y afférentes (vonodina5).
Les enquêtes formelles menées auprès des ménages ont contribué à la détermination de l’effectivité du transfert de gestion mis en place.
Ces investigations ont porté principalement sur :
– la connaissance de l’existence de l’organisme de conservation par la population locale ;
– la connaissance du nom de cet organisme ;
– l’appréhension des activités menées par celui-ci ; et
– les aides éventuelles reçues de cet organisme.
Les données recueillies ont été étudiées à travers l’Analyse des Correspondances Multiples (ACM). En effet, l’ACM est une méthode qui permet d’étudier l’association entre au moins deux variables qualitatives. Elle permet d’aboutir à des cartes de représentation sur lesquelles on peut visuellement observer les proximités entre les catégories des variables qualitatives et les observations.
Finalement, les enquêtes auprès des personnes ressources et de certains membres ont permis de cerner les différentes activités menées par l’organisme de conservation. Par ailleurs, la mise en œuvre de ces activités a été étudiée au cours de l’investigation.
b. Hypothèse 2 : La situation économique des ménages forestiers n’est pas conditionnée par leur implication dans les activités de conservation.
Basée sur une étude prospective, cette stratégie se résume en trois étapes :
– L’élaboration d’une typologie des ménages basée sur le paramètre production ;
– L’analyse de la tendance des spéculations pour chacun des groupes issus de la typologie ;
– La détermination du revenu de chaque ménage ainsi que la rentabilité de leur système d’exploitation.

Typologie des ménages

La typologie a été réalisée sous Microsoft Excel 2007, à l’aide du programme XLSTAT. Cette typologie a été basée sur le paramètre production. A ce titre, 38 observations ont été retenues. Une classification préalable des individus a été effectuée suivant la méthode des nuées dynamiques. Ensuite, afin de valider les résultats obtenus, un reclassement suivant l’Analyse Factorielle Discriminante (AFD) a été exécuté.

Tendance des spéculations

A l’issue de la typologie, les spéculations relatives à chaque groupe ont été analysées à travers la Chaîne de Markov. C’est une méthode probabiliste permettant de prédire la tendance future
des exploitations à partir d’une situation de départ (RAHELIZATOVO, 1997). Cette méthode permet de voir le cas échéant, l’évolution dans le temps des spéculations au sein des groupes et par la même occasion, de déduire les activités prédominantes au niveau de ceux-ci.
Analyse de la situation économique des exploitants
Les résultats obtenus dans la chaîne de Markov ont été transportés sur TSIM, un programme créé sous Microsoft Excel, permettant de simuler les états financiers d’une exploitation. Cette approche contribue à la détermination de la trésorerie de chaque groupe ainsi que la rentabilité de chaque exploitation.
Un calcul du revenu agricole des exploitants a également été effectué tout en tenant compte de leurs groupes respectifs. Cette approche permet d’apprécier leur bien-être économique, notamment par rapport au seuil de survie fixé par la Banque Mondiale. A ce titre, la formule utilisée est la suivante :
Revenu agricole = VPF – CI – A + R – MO – FM – I – T + S
VA brute
VA nette
VPF : Valeur des productions finales (vendues ou autoconsommées)
CI : Consommations intermédiaires : consommations de biens ou services de durée annuelle
A : Amortissements économiques : consommation de biens ou services de durée pluriannuelle
R : Salaire de l’exploitant
MO : Salaires versées à la main d’œuvre extérieure
FM : Fermage, métayage (rente foncière)
I : Intérêts des emprunts
T : Impôts et taxes
S : Subventions
VA : Valeur ajoutée
Finalement, un calcul du facteur de récupération a été entrepris. Le facteur de récupération permet d’obtenir des séries annuelles uniformes des revenus agricoles calculés précédemment
à partir des valeurs actuelles de ceux-ci.
c. Hypothèse 3 : La mise en œuvre des PSE engendre un bouleversement du système de production des communautés locales.
La démonstration de cette hypothèse a pour finalité de mettre en exergue les coûts d’opportunité induits par l’application des termes du contrat de conservation. Deux scénarios ont alors été considérés : d’une part, une situation de référence (S1) où l’on suppose que le pacte de conservation n’est pas encore mis en œuvre (sans restriction), et d’autre part, une situation (S2) où le contrat de conservation est effectif (avec restrictions). Notons que S1 correspond à la situation actuelle. L’étude a ainsi porté sur la comparaison des situations économiques, relatives à S1 et S2, des groupes issus de la typologie. Le critère de comparaison retenu est la trésorerie de chaque groupe. Le programme TSIM a constitué l’outil d’analyse. Les données issues de la chaîne de Markov et de la simulation sur TSIM relatives à l’hypothèse 2 ont constitué les bases de calcul pour simuler l’état des trésoreries sur une période de 10 ans.

Limites méthodologiques

Dans la commune rurale de Didy, l’accessibilité représente un problème majeur. En effet, non seulement l’accès à la forêt de Sahamanohy a été difficile, mais les hameaux sont aussi éloignés les uns des autres, ce qui a limité le nombre d’observations. En outre, les intempéries ont quelque peu perturbé le déroulement des enquêtes.
Certains membres de VOI ont déjà tissé des liens étroits avec les responsables au niveau de l’organisme de conservation. A ce titre, les informations recueillies peuvent être biaisées en fonction de leur responsabilité au sein du groupe ou de leur motivation à adhérer au projet. Par ailleurs, certains ménages ont été quelque peu réticents de répondre aux questions posées, de crainte d’être pénalisés à cause de leurs pratiques agricoles, surtout les défrichements.
Le manque d’informations au niveau de l’organisme de conservation a constitué un facteur de blocage dans l’appréciation des effets du transfert de gestion. En conséquence, seules les données issues des enquêtes, notamment les réponses aux questions posées ainsi que le contrat fourni par le président du VOI Taratra, ont servi dans la représentation des réalités locales.

RESULTATS

Diagnostic du transfert de gestion des ressources naturelles

Description du contrat de conservation dans le cadre du TGRN

La création du contrat de conservation à Didy résulte non seulement de la nécessité de protéger les ressources naturelles de la forêt d’Ambohilero, mais aussi du constat de la fragilité économique des populations riveraines. Le projet Conservation Stewardship Program (CSP), initié par CI, a été alors mis en place au cours de l’année 2007. Ce projet vise à apporter des bénéfices aux communautés locales au regard des efforts qu’ils fournissent dans la protection des ressources forestières. Les principaux acteurs impliqués dans ledit contrat sont ainsi l’organisme de conservation CI et les communautés locales de base, communément dénommées Vondron’Olona Ifotony (VOI). Pour sa part, CI procède au financement des paiements pour services environnementaux de manière plus ou moins directe, parfois par l’intermédiaire d’une fondation ou d’un fonds ad hoc (BERTRAND et al., 2009). Ainsi, l’organisme prend comme engagement la rémunération des VOI en nature et en numéraire, par le biais d’activités alternatives, de dotation en matériels et équipements et de rémunération des activités de patrouille. De leur côté, les VOI sont dans l’obligation d’abandonner les pratiques destructrices de l’environnement telles que les défrichements et l’exploitation des Ressources Naturelles (RN) à des fins pécuniaires, et d’entreprendre des contrôles forestiers à l’aide de la mobilisation de patrouilles.

Evaluation de la participation des communautés locales dans la conservation

Au niveau du kijana de Sahamanohy, les ménages forestiers sont classés en deux catégories au regard de leur comportement quant à l’adhésion ou non au VOI Taratra : d’un côté, les opportunistes qui s’engagent dans la préservation de l’environnement, et de l’autre, les réfractaires qui décident de ne pas y participer. Quoi qu’il en soit, ces décisions sont modelées par différentes raisons.

Evaluation de la mise en œuvre du contrat de conservation

Perception du transfert de gestion par les communautés locales

La perception des activités de l’organisme par les communautés locales est expliquée par les figures 5 et 6 (voir Annexe V). Au niveau des membres de VOI, tous ont connaissance de la présence de l’organisme de conservation. Aussi, très peu d’entre eux ne savent pas le nom de cet organisme. Néanmoins, aucune aide n’a été fournie à la majorité des membres. En revanche, la figure 6 qui décrit la perception du transfert de gestion par les non membres de VOI permet de déduire que les non adhérents n’ont bénéficié d’aucune aide venant de l’organisme.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.1.1. Fondements de l’étude et choix du thème
I.1.1.1. Transfert de gestion des ressources naturelles à Madagascar
I.1.1.2. Paiements pour services environnementaux
I.1.1.3. Coûts d’opportunité liés aux PSE
I.1.1.4. Choix du thème
I.1.2. Zone d’étude
I.1.2.1. Délimitation de la zone d’étude
I.1.2.2. Choix du site d’intervention
I.2. Démarches méthodologiques
I.2.1. Etude bibliographique
I.2.2. Enquêtes sur terrain
I.2.2.1. Phase exploratoire
I.2.2.2. Phase opérationnelle
I.2.3. Traitement des données
I.2.3.1. Uniformisation des données
I.2.3.2. Démarche de vérification des hypothèses
I.2.4. Limites méthodologiques
I.2.5. Synthèse de la méthodologie
I.2.6. Chronogramme de l’étude
II. RESULTATS
II.1. Diagnostic du transfert de gestion des ressources naturelles
II.1.1. Description du contrat de conservation dans le cadre du TGRN
II.1.2. Evaluation de la participation des communautés locales dans la conservation
II.1.3. Evaluation de la mise en oeuvre du contrat de conservation
II.1.3.1. Perception du transfert de gestion par les communautés locales
II.1.3.2. Evaluation de la mise en oeuvre des activités alternatives
II.2. Caractéristiques économiques des ménages
II.2.1. Typologie des exploitants
II.2.2. Tendance des spéculations au niveau de chaque groupe
II.2.2.1. Groupes membres de VOI
II.2.2.2. Groupes non membres de VOI
II.2.3. Situation économique des exploitations
II.2.3.1. Trésorerie des ménages
II.2.3.2. Revenu agricole
II.3. Evaluation des coûts d’opportunités induits par les contrats de conservation
II.3.1. Tendance des exploitations suite à l’application des termes du contrat de conservation
II.3.2. Effets de l’application des termes du contrat de conservation sur la trésorerie et le taux de rentabilité des exploitations
II.3.3. Calcul économique des coûts induits par l’application du contrat
III. DISCUSSIONS
III.1. Discussions
III.1.1. Portées et limites du transfert de gestion dans la zone d’intervention
III.1.1.1. Une viabilité écologique
III.1.1.2. Une intégration des valeurs sociales
III.1.1.3. Une adhésion passive
III.1.1.4. Des compensations abstraites
III.1.1.5. Un contrôle défaillant
III.1.2. Caractéristiques économiques de la population
III.1.2.1. Des exploitations basées sur le tavy et les ressources naturelles
III.1.2.2. Situation économique des groupes étudiés
III.1.3. Pacte de conservation
III.1.3.1. Un mécanisme à connotation PSE
III.1.3.2. Retombées des pactes de conservation
III.1.3.3. Une efficacité remise en question
III.2. Recommandations
III.2.1. Renforcement des activités de sensibilisations
III.2.2. Recentrer les mesures compensatoires
III.2.2.1. Recadrer les activités de compensation
III.2.2.2. Résoudre les problèmes liés aux facteurs de production
III.2.2.3. Internaliser les externalités négatives induites par le contrat
III.2.2.4. Assurer la pérennisation financière des compensations
III.2.2.5. Changer l’ordre de l’affectation des fonds
III.2.2.6. Revoir les conditions d’efficacité dudit contrat
III.2.2.7. Mettre en place un suivi des activités alternatives
III.2.3. Renforcer les capacités des membres de VOI
III.2.4. Véhiculer des axes de développement d’ordre social
III.2.5. Prendre en compte les valeurs locales
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES ANNEXES

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