Diagnostic différentiel des dermatophyties

Les dermatophyties ou dermatophytoses sont des affections fongiques dues àdes champignons filamenteux appelés dermatophytes. Elles constituent un motif fréquent de consultation en dermatologie[16]. Cette pathologie est caractérisée par la diversité des aspects cliniques qu’elle provoque d’une part, et d’autre part par sa contagiosité. Les dermatophyties entrainent de nombreuses épidémies en milieu scolaire et touchent toutes les tranches d’âge[45]. Il est largement admis que les dermatophytes qui parasitent l’homme et l’animal sont issu du sol. Si certains restent des saprophytes du sol, beaucoup ont évolué vers le parasitisme, d’abord chez l’animal, puis chez l’homme. Leur épidémiologie se modifie régulièrement et cela se vérifie pour les teignes dont les agents pathogènes ont beaucoup changé pendant le XXe siècle du fait des courants migratoires[17].

On peut ainsi résumer le spectre clinique des dermatophytes à l’échelon mondial : au Sud, les teignes anthropophiles, au Nord, les intertrigos[16]. Par ailleurs les animaux de compagnie sont très impliqués dans la survenue de teignes inflammatoires et les épidermophyties où la contamination se fait par contact avec les spores présentes sur l’animal ou dans le milieu extérieur [20]. Les dermatophyties sont rencontrées dans les zones où les conditions sont favorables à leur développement. En Afrique, le climat chaud et humide, la promiscuité et le bas niveau social sont à l’origine de la fréquence de cette pathologie [46].

Les dermatophytes doivent être connus par les biologistes. Le rôle du laboratoire est fondamental pour l’identification des espèces impliquées. Les techniques de biologie moléculaires sensibles et spécifiques sont une alternative aux méthodes conventionnelles de culture qui sont parfois lentes.

DEFINITION

Les dermatophyties sont des mycoses superficielles provoquées par des champignons filamenteux appelés dermatophytes. Une de leurs principales caractéristiques est leur kératinophylie qui explique l’atteinte préférentielle de la couche cornée de l’épiderme ou la kératine des phanères [60]. Chez l’homme, la peau et les phanères (ongles, cheveux, poils) sont des sites privilégiés de ces champignons qualifiés de kératinophiles et kératinolytiques par la sécrétion d’une kératinase[16]. Ces infections engendrent des réactions de la part de l’hôte qui sont  très variables (discrètes ou sévères) selon l’espèce parasitaire, la localisation anatomique des lésions et de facteurs environnementaux (humidité, chaleur, etc.). Certaines espèces sont des parasites obligatoires de l’homme (Trichophyton rubrum), ou des animaux (Microsporum canis), d’autres sont des parasites occasionnels (Microsporum gypseum), d’autres encore sont des saprophytes du sol (T. ajelloi). Les dermatophytes n’envahissent pas les tissus profonds sauf dans des cas exceptionnels de maladie dermatophytique (T. violaceum) chez les sujets prédisposés, ou de mycétome. Ils peuvent aussi provoquer des allergies appelées dermatophytides ou trichophytides.

HISTORIQUE

En 1837, Remak soupçonne la nature cryptogamique du favus connu depuis l’antiquité. En 1839, Schoenleinii décrit l’agent responsable, qui va être nommé Achorion schoenleinii en 1845 par Lebert. En 1842, Gruby affirme l’origine mycosique de toutes les teignes. Mais c’est Raymond Sabouraud qui va plutôt contribuer à la connaissance aussi bien clinique que biologique des dermatophytes. En 1910, il publie son traité « Les teignes ». Après Sabouraud, et Langeron en France, Emmons aux Etats Unis d’Amérique,Vanbreuseghem en Belgique et Stockdale en Angleterre, se sont intéressés auxdermatophytes. En 1927, Nannizzia décrit la forme sexuée de Microsporum gypseum,cultivée sur de la terre. Mais il faudra attendre 1959 pour connaître avec certitudela forme sexuée de quelques dermarophytes. Gentles et Dawson décrivent, en 1959,Arthroderma uncinatum, forme parfaite de Trichophyton ajelloi, etStockdale, en 1961 nommaNannizzia incurvata la forme parfaite de Microsporum gypseum. Le traitement des teignes a été révolutionné par la découverte de lagriséofulvine. Cette molécule a été isolée à partir de Penicillium griseofulvum en1939.

EPIDEMIOLOGIE

Agents pathogènes

Les dermatophytes sont des champignons très répandus dans le monde d’où la nécessité d’étudier leur épidémiologie.

Classification

La première classification scientifique des dermatophytes remonte à Sabouraud en 1910 et depuis, plusieurs modifications ont été apportées.Enfin, les classifications d’Emmons (1934) et de Rivalier (1966) plus simples reconnaissent trois genres : Microsporum, Trichophyton, Epidermophyton. Sur le plan taxonomique, les dermatophytes sont des champignons microscopiques appartenant à la classe des Ascomycètes, à l’ordre des Onygénales, à la famille des arthrodermacées et au genre Arthroderma. Ce sont des champignons filamenteux à thalle septé se multipliant sur le mode sexué, et produisant des ascocarpes (spores endogènes produites dans les asques disposées sans ordre précis dans des gynmothèques). En pratique au laboratoire il est toutefois difficile d’obtenir la forme sexuée de ces champignons. C’est pourquoi leur classification repose classiquement sur la reproduction asexuée ou conidiogenèse.Les dermatophytes sont alors classés dans le phylum des Deutéromycètes(ou Fungi imperfecti).

La reproduction des dermatophytes se fait sur le mode thallique solitaire, et conduit à la production de deux types de spores ou conidies, des spores unicellulaires appelées microconidies ou microaleuries et des spores pluricellulaires, à base tronquée et cloisonnées transversalement, ou macroconidies. Selon l’abondance respective de ces deux types de spores, et leur morphologie on distingue trois genres:
– le genre Epidermophyton
– le genre Microsporum
– le genre Trichophyton.

Morphologie

Les dermatophytes sont des champignons filamenteux à mycélium cloisonné. Ils se caractérisent par des asques dispersés sans ordre dans un réceptacle. Lors de la multiplication asexuée ils produisent des conidies différentes selon le genre :
– le genre Epidermophyton est caractérisé par la présence de macroconidies à paroi lisse et en forme de massue et une absence de microconodies. Cette espèce n’attaque jamais les cheveux, les poils ou les ongles.
– le genre Microsporum se définit par la présence de macroconidies à paroi verruqueuse ou échinulée et de microconodies le plus souvent fusiformes, mais parfois rondes. Il parasite les cheveux et la peau et attaque rarement les ongles.
– le genre Trichophyton se définit sur le plan taxonomique par la présencede macroconodies à paroi lisse et microconidies piriformes ou rondes selon l’espèce. Il attaque la peau et les phanères.

Habitat

L’habitat naturel des dermatophytes est le sol et la kératine. Le parasitisme chez les dermatophytes remonterait à environ 50 milles ans, après l’émergence des petits mammifères à fourrure au cénozoïque. On admet que le passage du sol à l’animal a été facilité par la répétitivité des contacts de ces animaux vivants au sol. Il est tentant, à partir de quelques exemples, de suggérer pour les dermatophytes deux lignées évolutives :
– une lignée de dermatophytes géophiles et zoophiles encore liée au sol
– une lignée de zoophiles et d’anthropophiles plus associée au sol.

Nutrition

Les dermatophytes se nourrissent par absorption des principes nutritifs dissouts dans le milieu qui les entourent. Ils sont dépourvus de chlorophylle et utilisent le carbone des composés organiques. Les dermatophytes utilisent des substances organiques d’espèces animales plus précisément, de kératine jeune dans les poils, les phanères ou la couche cornée de l’épiderme. La kératine est dégradée grâce à des enzymes.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE:RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMIOLOGIE
III.1. Agents pathogènes
III.1.1. Classification
III.1.2. Morphologie
III.1.3. Habitat
III.1.4. Nutrition
III.2. Mode de contamination
III.3. Facteurs favorisants
III.3.1. Facteurs liés à l’hôte
III.3.2. Facteurs liés à l’environnement
III.4. Répartition géographique
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
V. ASPECTS CLINIQUES
V.1. Teignes
V.1.1. Teignes tondantes microsporiques
V.1.2. Teignes tondantes trichophytiques
V.1.3. Teignes faviques
V.1.4. Teignes inflammatoires
V.2. Folliculites et sycosis
V.3. Onychomycoses
V.4. Dermatophyties de la peau glabre
V.4.1. Epidermophyties circinées
V.4.2. Intertrigos
V.5. Autres affections causées par les dermatophytes
V.6. Diagnostic différentiel des dermatophyties
VI. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
VI.1. Diagnostic mycologique
VI.1.1. Prélèvement
VI.1.2. Examen direct
VI.1.3. Culture
VI.1.4. Identification
VI.2. Techniques de biologie moléculaire
VII. TRAITEMENT
VII.1. Médicaments systémiques
VII.2. Médicaments topiques
VIII.PROPHYLAXIE
DEUXIEME PARTIE :TRAVAIL PERSONNEL
I. METHODOLOGIE
I.1. Cadre et population d’étude
I.1.1. Cadre d’étude
I.1.2. Population d’étude
I.2. Matériels
I.3. Méthodes d’identification des dermatophytes
I.3.1. Interrogatoire
I.3.2. Prélèvement
I.3.3. Examen direct
I.3.4. Culture
I.3.5. Identification
I.4. Exploitation des résultats
I.4.1. Exploitation des registres
I.4.2. Analyses statistiques
II. RESULTATS
II.1. Caractéristiques de la population
II.1.1. Répartition des patients en fonction de leur âge
II.1.2. Répartition des patients en fonction du sexe
II.1.3. Atteintes cliniques rencontrées
II.2. Résultats mycologiques
II.2.1. Espèces isolées
II.2.1. Répartition des espèces en fonction de l’âge
II.2.2. Répartition des espèces en fonction du sexe
II.2.3. Répartition des espèces en fonction de l’atteinte clinique
II.3. Indice d’infestation
II.3.1. Indice d’infestation globale
II.3.2. Indice d’infestation en fonction de l’âge
II.3.3. Indice d’infestation en fonction du sexe
III. DISCUSSION
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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