Diagnostic différentiel de surdité brusque
Etude clinique :
La survenue d’une surdité brusque est une urgence qui nécessite une hospitalisation dès
son diagnostic établi afin de :
– débuter un traitement le plus tôt possible.
– mettre le patient au repos (ce qui fait partie intégrante du traitement)
– faire un bilan à visée étiopathogénique.
Symptomatologie :
L’épisode d’hypoacousie est de survenue brutale, unilatérale le plus souvent, suffisamment profonde pour être ressentie par le patient. Le diagnostic de surdité brusque est un diagnostic simple, d’abord clinique et secondairement confirmé par l’audiométrie. Cliniquement, il s’agit d’une :
– Hypoacousie,
– Unilatérale,
– D’installation en moins de vingt quatre heures,
– Surdité de perception :
• conduits auditifs libres avec tympan normal,
• Weber indifférent ou latéralisé du côté opposé à la surdité
• Rinne positif, (en cas de Rinne négatif d’un côté associé à un weber latéralisé de l’autre côté, le médecin reconnaitra une cophose).
– Isolée mais les acouphènes sont fréquemment associés [21, 52, 59, 61], les signes vestibulaires sont plus rares (20 à 40 %) et souvent associés à des surdités profondes, ou courbes descendantes [5, 62].
Le reste de l’examen est sans particularité, notamment sur les plans ORL, neurologique, cardiovasculaire et général.
Au final, le diagnostic de surdité brusque est aisé, l’examen clinique dont l’acoumétrie est indissociable est déjà très évocateur. L’audiométrie vient essentiellement permettre la caractérisation du trouble.
L’interrogatoire :
Il a pour but de rechercher tout événement pouvant orienter vers le mécanisme étiopathogénique aboutissant à l’épisode de surdité brusque ou pouvant laisser préjuger d’un terrain otologique fragile ; mais il sert également à préciser et compléter le tableau décrit par le patient.
Il recherche :
• Les antécédents otologiques personnels et familiaux :
– Otospongiose.
– Surdité héréditaire
– Otite chronique ou à répétition
– Prèsbyacousie,
– Surdité brusque.
– Exposition chronique au bruit.
– Disfonctionnement tubaire chronique.
– Chirurgie otologique.
– Surdité familiale.
• Les antécédents généraux :
– Cardiovasculaires (hypertension artérielle, troubles du rythme, pathologie valvulaire, angor…)
– Facteurs de risque d’athérome ( tabagisme, obésité , dyslipidémie, sexe et hypertension …) diabète,
– Maladie hématologique,
– Prise d’oestroprogestatifs oraux,
– Sclérose en plaque,
– Maladie auto-immune…
– Prise de médicaments ototoxiques.
– Insuffisance rénale ; pathologie cervicale…
La survenue d’un facteur déclenchant :
– Infection des voies aériennes supérieures, contexte fébrile ou pseudo grippal,
– Traumatisme crânien (sans fracture du rocher),
– Contexte émotionnel et terrain psychologique : dans une étude de 277 cas, 2,5% seraient de cause psychogène [63],
– Traumatisme pressionnel (mouchage, éternuements, toux, changement d’altitude…),Des signes fonctionnels associés :
– Acouphène qui peut précéder l’hypoacousie
– vertige
– céphalées
– otalgie
– otorrhée.
– Sensation de plénitude auriculaire
– Instabilité ,sensation de déséquilibre
– Parésie ou hypoesthésie faciale
Examen clinique :
L’examen ORL :
– L’otoscopie bilatérale :
sous microscope, visualise le conduit auditif externe et la membrane tympanique. L’intégrité du tympan contraste avec cette surdité d’apparition soudaine et fait évoquer d’emblé le diagnostic.
– Une acoumétrie instrumentale au diapason (test de WEBER) caractérise une surdité de perception.
– le reste de l’examen ORL est en général normal.
Examen neurologique :
Il est indispensable avec notamment l’examen des paires crâniennes : recherche en particulier une atteinte du nerf facial (asymétrie du test de Shirmer, parésie faciale), atteinte d’un nerf trijumeau (hypoesthésie cornée ou cutanée faciale) ou des nerfs mixtes (IX, X , XI), les mouvements des yeux et l’étude de la marche.
Examen cardiovasculaire :
avec électrocardiogramme, il devrait exclure la fibrillation auriculaire, les murmures aortiques et mitraux, et les bruits des carotides [64].
On recherche également des signes évocateurs d’atteinte virale à type d’éruption cutanée ou d’hypoesthésie.
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Table des matières
INTRODUCTION
I.HISTORIQUE
II.DEFINITION
RAPPEL ANATOMOPHYSIOLOGIQUE DE L’OREILLE INTERNE
I. Anatomie l’oreille interne
II. Physiologie de la cochlée
1- Sélectivité fréquentielle cochléaire
2-Transduction mécano électrique
3-Physiologie des centres auditifs
4-Physiologie cellulaire
5-Potentiel globaux de la cochlée
6- Synthèse du fonctionnement cochléaire
7-Physiologie des liquides labyrinthiques
8-Vascularisation cochléaire
III. Application clinique
PATIENTS ET METHODES
I. Recrutement des patients
II. Analyse des dossiers
III. Analyse des résultats audio métriques
IV. Protocole thérapeutique
RESULTATS
I. Le sexe
II. L’âge
III. Profil de l’atteinte
IV. Période d’année
V. Les antécédents
VI. Type d’atteinte a l’audiométrie tonale liminaire (ATL)
VII. La perte initiale en dB
VIII. Signes associés
VIII. Délai de prise en charge
IX. Récupération
DISCUSSION
I. Epidémiologie
1. Incidence
2. Sexe
3. Age
4. Signes associés à la surdité brusque
5. Périodes d’années
II.ETIOPATHOGENIE
1-Hypothèse infectieuse
2-Hypothèse vasculaire
3-Hypothèse pressionnelle et membraneuse
4- Hypothèse allergique
5- Hypothèse auto-immune
6-Autres hypothèses
III. Etude clinique
1-Symptomatologie
2-Bilan para clinique
IV. Formes cliniques de surdité brusque
1-Forme de l’enfant
2-Formes bilatérales
3- Formes évolutives
V. Evolution
VI. Diagnostic différentiel de surdité brusque
1-Causes cochléaires
2- Causes rétrocochléaires
VII.FACTEURS PRONOSTIC
1-Age des sujets
2-Importance de la perte initiale
3-Type de courbe à la prise en charge
4-Valeur de l’audition controlatérale
5-Signes associés à la surdité brusque
6-Délai de prise en charge
7-Augmentation de la vitesse de sédimentation
8-Précocité du traitement
VIII. Traitement de la surdité brusque
1-Buts du traitement
2- Moyens thérapeutiques
3- Modalités thérapeutiques
4-Efficacité des différents procédés thérapeutiques
5-Evaluation de l’efficacité des différents traitements
IX.CONDUITE A TENIR DEVANT UNE SURDITE BRUSQUE
CONCLUSION
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE
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