Diagnostic des maladies systémiques

Diagnostic des maladies systémiques

Motifs de consultation

Les motifs de consultation étaient signifiés chez 1002 patients. Les manifestations articulaires (83,73%) représentaient les principaux motifs de consultation.

Délai diagnostique
Le délai de diagnostique était rapporté chez 675 patients. La moyenne était de 4,34 ans avec un écart type de 5,88 et des extrêmes de 0 et 46 ans. Le mode et la médiane étaient respectivement de 1 et 3 ans.

Itinéraire thérapeutique
In fine, 350 patients (36,23%) avaient préalablement été soignés au sein d’une structure de santé autre avant la consultation dans notre hôpital Dalal Jamm. Le délai entre le suivi antérieur et la première consultation était précisé chez 244 patients dont la moyenne était de 4,79 ans avec des extrêmes de 0,01 et 25 ans. La médiane était de 3 ans.

Comorbidités et mode de vie

785 patients présentaient des comorbidités soit 78% de notre population d’étude. Dans notre travail, les comorbidités les plus fréquentes étaient cardio-vasculaires à raison de 168 (16,7%) avec l’HTA en chef de file, suivies des affections gynéco-obstétricales pour une fréquence de 96 et un pourcentage de 9,5%,des comorbidités respiratoires à raison de 74 ( 7,4%,) avec une prédominance d’embolie pulmonaire, des comorbidités métaboliques et endocriniennes au nombre de 72 ( 7,2%) , 66 comorbidités chirurgicales(6,6%), 55 rhumatologiques soit 5,5% , celles infectieuses n’étaient que de 3,8% et néoplasiques quasi pareilles soit 3,6% .

Antécédents familiaux
Les antécédents familiaux étaient notifiés chez 964 patients. Au total, 229 patients (23,76%) avaient des antécédents familiaux de rhumatisme inflammatoire chronique. Dans la moitié de cette série (50,65%), des liens de parenté du premier degré avaient été établis. 41,92% étaient des liens de parenté du second degré et 7,43% des liens de famille du troisième degré.

Mode de vie
En termes de mode de vie, 8 patients soit 0,8% buvaient régulièrement de l’alcool sans qu’il n’ait été possible de chiffrer la consommation. 2,4% étaient fumeurs actifs et 41 (4,1%) pratiquaient une activité physique régulière. Le mode de vie n’était pas renseigné chez l’écrasante majorité de nos patients. A type de régime alimentaire particulier, seulement 67 patients étaient répertoriés ; 2,7% avaient un régime hyposodé, 23 patients (2,3%) étaient sous régime diabétique et 1,4% avait un régime hypolipémiant.

L’association en bithérapie la plus fréquente était de loin l’hydroxychloroquine couplé au méthotrexate, suivi du duo hydroxychloroquine et salazopyrine. La bithérapie était beaucoup plus fréquente au cours du traitement des maladies auto-immunes en particulier chez les patients avec un SS primitif (52,60%), un syndrome auto immun multiple (50%) ou bien un syndrome de chevauchement (35,60%).

Evolution
Durant notre travail nous avons noté 7 décès et pas de perdus de vue même si le caractère rétrospectif de notre œuvre rend difficilement interprétable le suivi.

Maladies auto-immunes systémiques et comorbidités

En ce qui concerne le sous-groupe des MAIS et la tranche d’âge des 10-25 ans, nous rapportons une association significative. Le sous-groupe des MAIS est associé statistiquement à la consommation en excès d’alcool (p value 0,0479), aux comorbidités gynéco-obstétricales (p value 0,0455), uro-néphrologiques (p value 0,0460) et chirurgicales (p value 0,0039). Dans ce sous-groupe des affections auto-immunes, une association statistiquement significative est constatée entre le LES et les allergies médicamenteuses (p value 0,0051), entre le LES et les comorbidités psychiatriques (p value à 0,0002). Entre la PR et la tranche d’âge des 10-25ans, l’analyse bivariée identifie une relation significative, p value à 0,0007. Entre la PR et la consommation excessive d’alcool, la p value était significative à 0, 0120.Une association statistiquement significative émerge entre la PR et les comorbidités tumorales (0,0257) d’une part et celles uro-néphrologiques d’autre part (0,0126) .

Les myopathies inflammatoires sont associées aux comorbidités hématologiques avec une p value de 0,0015.

DISCUSSION

Notre étude est monocentrique et réalisée au sein du service de médecine interne du CHN de Dalal Jamm. Elle a colligé 1006 cas sur une durée de 5 ans avec un pic de fréquence du recrutement au cours de l’année 2017 (31,01%). Les maladies systémiques suscitent beaucoup d’intérêt au Sénégal, depuis quelques années. Ainsi, l’étude de Kane qui était multicentrique dans les services de médecine interne de Dakar s’était tenue sur une période plus longue (9 ans) que la nôtre avec un effectif de 726 patients [12], celle de Dioussé au niveau du service de dermatologie de l’hôpital de Thiès comptait 95 cas sur une période de 7 ans, avec une prévalence hospitalière relativement faible de 0,29% [13]. Cette fréquence hospitalière relativement faible est observée dans la plupart des études en Afrique subsaharienne: Togo 0,2%, Bénin 1,3% [14, 15]. En Afrique, les maladies systémiques ont été pendant longtemps considérées comme très rares voire inexistantes parce que méconnues et non diagnostiquées. Ceci pour plusieurs raisons parmi lesquelles, on peut citer : la grande variabilité des modes de révélation et le caractère souvent trompeur des présentations inaugurales, le manque de formation spécifique, la prépondérance des pathologies infectieuses dans les curricula de médecine , l’insuffisance du plateau technique avec souvent d’importantes difficultés à disposer des examens immunologiques fiables et à temps, le recours à la médecine traditionnelle pouvant entrainer la sous notification probable et le retard diagnostique notés dans notre étude qui était de 4,34 ans.

Le point fort de notre étude est la taille de notre cohorte qui confère de la puissance à notre travail. Nous avions recruté un panel de maladies systémiques incluant des pathologies autoinflammatoires avec l’apparition de quelques maladies rares en Afrique noire comme la FMF, qui est une affection génétique autosomique récessive répandue dans certaines populations particulièrement chez les Arméniens, les Turcs, les Arabes et les Juifs d’Afrique du nord, pour laquelle le premier cas de la sous-région ouest africaine avait été diagnostiqué dans notre service de médecine interne.Dans le même sens, notre travail inclut deux cas de maladie de Kimura que Kakehi [16] avait rapporté dans la littérature( environ 278 observations dont 5 cas africains particulièrement au Maghreb) et un cas de Rosai-Dorfmann.

Il est admis que les maladies systémiques de par l’inflammation chronique qu’elles occasionnent, les manifestations propres de la maladie et les traitements associés majorent les comorbidités .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. METHODOLOGIE
1.1. Cadre d’étude
1.2. Patients et méthodes
1.2.1. Type d’étude
1.2.2. Population d’étude
1.2.2.1. Critères d’inclusion
1.2.2.2. Critères de non inclusion
1.2.3. Recueil de données
1.2.4. Définition des variables opérationnelles
1.2.5. Analyses statistiques et considérations éthiques
2. RESULTATS
2.1. Etude descriptive
2.1.1. Données socio- démographiques
2.1.2. Diagnostic des maladies systémiques
2.1.3. Comorbidités et mode de vie
2.1.4. Traitement
2 .1.5. Evolution
2.2. Etude analytique
2.2.1. Comorbidités et maladies systémiques
2.2.2. Comorbidités et traitement
2.2.3. Analyse multivariée des facteurs associés aux comorbidités au cours des maladies systémiques
3. DISCUSSION
3.1. Données socio-démographiques
3.2. Diagnostic des maladies systémiques
3. 3.Comorbidités
3.3.1. Comorbidités gynéco-obstétricales
3.3.2. Comorbidités métaboliques et endocriniennes
3.3.3. Comorbidités rhumatologiques
3.3.4. Comorbidités tumorales
3.3.5. Comorbidités infectieuses
3.3.6. Comorbidités cardio-vasculaires
3.3.7. Les comorbidités psychiatriques
3.3.8. Comorbidités digestives
3 .3.9. Comorbidités respiratoires
3. 3.10. Comorbidités hématologiques
3.3.11. Autres
3.4. Traitement
3.5. Evolution
3.6. Limites de l’étude
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE

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