Ce stage s’est déroulé dans le périmètre du site Natura 2000 « Ruisseaux du Boën, Ban et Font d’Aix », situé dans les Monts de la Madeleine, à l’Ouest de Lyon. Il correspond à la tête de bassin versant de l’Aix, et comporte environ 2500 habitants, dont 1200 localisés à St-Just-en-Chevalet, le canton de la communauté de Communes des Pays d’Urfé. Ce site a été créé pour la présence de la moule perlière (Margaritifera margaritifera), espèce menacée en France. Divers objectifs et actions ont été définis pour ce territoire, dont des actions d’amélioration et de mise à jour des connaissances. C’est sur celles-ci que portera ce stage, qui aura eu pour but de réaliser des IBGN sur les différents cours d’eau du site. Ces IBGN permettront de caractériser l’état des cours d’eaux et de leurs habitats, afin de permettre la mise en place d’actions en faveur de cette espèce.
CONTEXTE
Présentation de la structure
Le Syndicat Mixte des Monts de la Madeleine (SMMM) est l’animateur du site Natura 2000 « Ruisseaux du Boën, Ban et Font d’Aix », qui correspond au site d’étude de ce stage. Il succède en 2007 à l’Association pour la Promotion du Parc Naturel Régional des Monts de la Madeleine, qui fut créée afin de permettre le développement du Massif des Monts de la Madeleine. Cette structure possède aujourd’hui la compétence Environnement et Tourisme, et est composée des Communautés de Communes de la Montagne Bourbonnaise et du Pays d’Urfé, de Roannais Agglomération et de la commune de Saint Pierre Laval. Le SMMM est également responsable de la réalisation du Documents d’Objectifs (DOCOB) du site Natura 200.
L’équipe du syndicat regroupe quand a elle 5 personnes : Armelle SICART (Direction), Janély REJONY (Chargée de mission zones humides), Ludivine DAMIAN FARJOT (Chargé de mission du Tourisme), Martin PAVLIK (Chargé de mission CartographieEnvironnement-Tourisme), et Armelle BOYER (Comptable).
Le site Natura 2000 « Ruisseaux du Boën, Ban et Font d’Aix »(FR 8201768) a été reconnu site d’Intérêt Communautaire (SIC) en 2004 sur proposition de Gilbert COCHET, expert français pour l’espèce Moule perlière (Margaritifera margaritifera), qui avait recensé cette espèce sur le territoire. Le SMMM a ensuite été désigné comme structure porteuse et opératrice pour l’élaboration du Document d’Objectifs, qui fut finalisé en Janvier 2012. Le DOCOB vise à faire l’état des lieux du site Natura 2000, en passant par l’étude des habitats, de la faune et de la flore et des cours d’eaux concernés. Ces dernières permettront d’aboutir à un diagnostic du site et à l’identification de ses vulnérabilités. Des enjeux et objectifs conduisant à la mise en place de fiches actions de préservation et de restauration pourront alors être définis.
METHODOLOGIE
Synthèse des données existantes
Cette première étape consista à regrouper toutes les données disponibles concernant le site d’étude. Le DOCOB du site aura été le principal document utilisé, étant le plus récent et le plus complet (SMMM, 2012, comm. pers.) : par commodité, celui-ci sera cité ainsi : (DOCOB). Celui-ci présente le réseau hydrographique du site, les espèces présentes et les activités qui sont pratiquées. Une étude préalable à la réalisation du DOCOB sur le bassin versant (CESAME, 2001, comm. pers.) a également été consultée. Divers documents d’aménagements ont ensuite permis de connaître les différentes orientations du département et de la région, notamment le SDAGE Loire Bretagne 2016- 2021 (Comité de Bassin Loire-Bretagne, 2015) et le SAGE Loire Rhône-Alpes 2012 (Comité Départemental en Rhône-Alpes, 2013). Enfin j’ai pu assister à plusieurs activités afin de découvrir le territoire : Comité technique et de Pilotage visant à la création du Contrat Rivière de l’Aix, Comité Départemental sur le Plantes Invasives, visites du site,… .
Identification des problèmes existants
Après avoir consulté les données, je me suis attardée sur les usages et activités présents sur le site. J’ai tout d’abord fait l’état des lieux de ces dernières grâce au DOCOB : localisation, nombre de zones concernées…. Ces informations ont été réunies sur des cartographies géo référencées qui seront délivrées au SMMM en fin de stage. Une fois l’état des lieux effectué, j’ai présenté les tendances évolutives de ces activités en consultant divers documents liés à l’orientation du département par rapport à celles-ci. Pour finir, j’ai étudié les risques que ces usages pouvaient poser au site Natura 2000, et ce qui pouvait être fait pour les réduire ou les éliminer. Cette partie de l’étude s’est basée sur la consultation de nombreuses études françaises et étrangères relatives à ces risques : pollution chimique, colmatage,…
Synthèse des connaissances sur les Moules perlières
Le stage portant sur un diagnostic de l’eau et des milieux aquatiques relatifs aux moules perlières, il fut important d’accorder une attention particulière à cette espèce. Cela s’est tout d’abord traduit par une présentation de la moule perlière, regroupant son écologie, sa situation actuelle en tant qu’espèce menacée, ses menaces et son statut de protection, et les actions de conservation qui lui sont liées. Ces informations ont été synthétisées à partir du Plan National d’Action Moule Perlière (Prie V. et al, 2012) et de « l’Étude des populations d’Écrevisse à pieds blancs et de Moule perlière » commanditée par le SMMM en vue de la rédaction du DOCOB (Cochet, 2009, comm. pers.). Cette étude servira également à présenter les résultats des différentes prospections de moules perlières effectuées sur le site au cours des années.
Choix des stations IBGN
Une fois toutes les données réunies, l’étape suivante a concerné la détermination des stations. Celle-ci s’est basée sur la présence d’activités à risque près des cours d’eau abritant ou ayant abrité des moules perlières. Le but de ces stations a été de déterminer la qualité des eaux en amont et en aval de ces activités afin de déterminer la présence de perturbations pouvant mettre en péril le développement ou la survie de l’espèce. La méthodologie concernant la réalisation et l’analyse des prélèvements est celle énoncée dans le guide technique IBGN publié par l’Agence de l’Eau (2000). Les stations ont tout d’abord été délimitées par des piquets, afin de préserver le cours d’eau pendant les prélèvements. La largeur de chacune d’entre elle a été mesurée, et cette valeur a été multipliée par 10 afin de déterminer la longueur de la station. Une fiche descriptive a été complétée sur chaque site .
Il y figure :
– Une identification de la station : cours d’eau, type et nom de la station, localisation, nature de l’étude, date et météo
– Les caractéristiques du lit : largeur et longueur, profondeur moyenne, faciès d’écoulement, conditions hydrologiques
– Une description des rives gauches et droite : nature, végétation, environnement et ensoleillement
– La granulométrie du lit : colmatage, pourcentage de recouvrement des différents substrats
– Le pourcentage de recouvrement de la végétation aquatique .
Les substrats ont été choisis par ordre d’habitabilité décroissant (de haut en bas sur le tableau), et appartiennent tous à une certaine classe de vitesse. 8 prélèvements ont été réalisés : dans le cas où la station ne comprenait pas 8 substrats différents, les échantillons restants ont été choisis dans les substrats majoritaires appartenant à une classe de vitesse différente de celle déjà prélevée (ex : deux prélèvements peuvent être réalisés pour le substrat bloc, l’un entre 150 et 75 cm/s, et l’autre entre 75 et 25 cm/s). Pour chaque case liée à un prélèvement, on indiquera le numéro de prélèvement, le type de substrat prélevé et sa classe de recouvrement (1 : <1%, 2 : <10%, 3 : 10-50%, 4 : >50%) et la profondeur d’eau. La température de l’eau et le pH ont également été mesurés Les prélèvements se sont déroulés de la manière suivante :
– un filet Surber (de cadre 1/20m² et de maille 500μm) a été posé au fond du lit, avec le cadre sur le substrat recherché.
– Le substrat a ensuite été gratté sur toute la surface du cadre, et envoyé dans le filet. Dans le cas de végétation, la plante entière a été prélevée jusqu’à la racine.
– Le contenu du filet a été vidé dans un seau, et le filet nettoyé avec l’eau du cours d’eau. L’eau de nettoyage est également récupérée.
– Le substrat est lavé dans le seau afin d’en garder le moins possible (galets frottés pour enlever les invertébrés, bryophytes nettoyés…). Il est préférable d’utiliser un tamis de maille 500μm dans cette partie.
– Le substrat est ensuite placé dans des contenants étanches, et du formol de concentration 10% est ajouté dans les 12 heures qui suivent les prélèvements. Cette manipulation exige le port de gants et de lunettes de protection, dus à la dangerosité du formol.
– Les contenants sont enfin étiquetés, avec le nom de la station, le numéro de prélèvement et la date et placés à l’abri de la chaleur (cave, laboratoire…) .
Il reste ensuite à analyser les prélèvements en laboratoire. Il faut tout d’abord rincer ces derniers (sous la hotte) 10 fois dans une cuvette afin d’éliminer tout le formol. A chaque rinçage, l’eau est vidée à travers un tamis de maile 500μm, afin de récupérer tous les invertébrés présents. Le substrat restant est trié à l’aide de pinces pour récupérer les derniers individus. Le contenu du tamis est ensuite vidé dans une autre cuvette, et un tri supplémentaire est effectué (plusieurs passages sont recommandés afin de ne rater aucun individu).
Une fois le tri terminé, les invertébrés sont placés dans des piluliers, et ces derniers sont remplis d’éthanol à 95%. Le pilulier est étiqueté, avec le nom de la station et le numéro de prélèvement. La détermination est enfin réalisé à l’aide d’une loupe binoculaire, et du livre « Invertébrés d’eau douce : systématique, biologie, écologie » de Henri Tachet (2010). Les individus sont déterminés au niveau de la famille (sauf les Oligochètes, Némathelminthes, Hydracariens, Hydrozoaires, Spongiaires, Bryozoaires et Némertien, déterminés au niveau taxonomique précité). La note IBGN est enfin calculée en suivant le tableau IBGN référençant les taxons indicateurs et les classes de variétés réalisé par l’AFNOR en 1992 (Agence de l’Eau, 2000). Les résultats seront analysés à l’aide de la note, de l’effectif total, du nombre de taxons et de taxons indicateurs, et du groupe indicateur (GI) indiquant le degré de sensibilité du taxon le plus sensible à la pollution.
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Table des matières
INTRODUCTION
A. CONTEXTE
I. Présentation de la structure
II. Objectifs de l’étude
B. METHODOLOGIE
I. Synthèse des données existantes
II. Identification des problèmes existants
III. Synthèse des connaissances sur les Moules perlières
IV. Choix des stations IBGN
VI. Propositions de gestion profitables aux moules perlières
C. RESULTATS
I. Synthèse des données et identification des problèmes existants
II. Moule perlière
III. IBGN
IV. Caractérisation IBGN des cours d’eau et des habitats
a. Ban
b. Boën
c. Noyer
V. Propositions de gestions favorables à la moule perlière
a. Objectifs de maintien
b. Objectifs d’amélioration
D. DISCUSSION
I. Synthèse des données et identification des problèmes existants
II. Synthèse des connaissances sur la moule perlière
III. Prélèvements et analyses IBGN
a. Ban
b. Boën
c. Noyer
E. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX
ANNEXES
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