Le tsiperifery est une liane fructifère, endémique de Madagascar appartenant au genre Piper (BENARD et al., 2014). C’est un poivre sauvage qui se rencontre dans les forêts orientales humides de la Grande Ile. Le fruit de tsiperifery a été exploité depuis longtemps par les populations riveraines de la forêt d’Ambongamarina pour l’autoconsommation et les feuilles pour l’usage médicinal. Il y a dix ans, le tsiperifery était encore mal connu. L’exploitation de ce produit forestier non ligneux (PFNL) à des fins commerciales est relativement récente. Pourtant la plante présente un potentiel économique important. Les distributeurs et les exportateurs n’ont commencé à s’intéresser au tsiperifery qu’à partir de 2008-2009 (BENARD et al., 2014). Depuis, le produit s’est forgé une réputation en tant que produit original et exotique aux propriétés organoleptiques particulières. Le tsiperifery est reconnu pour sa saveur douce (moins agressive et/ou moins piquante) et son léger goût d’agrume (LEVESQUE, 2012). En Europe, le produit était vendu en épicerie fine à un prix variant entre 100 à 200€ /kg (TOUATI, 2012).
La pratique anarchique de cueillette destructive met en danger le tsiperifery (ANDRIANOELISOA, 2013). Les paysans abattent la liane et son tuteur pour pouvoir récupérer les fruits. L’augmentation de la demande sur le marché accentue la dégradation de cette ressource rare et de son habitat naturel. Cependant, le taux de régénération de la plante est faible (RAZAFIMANDIMBY, 2011). Et l’exploitation du tsiperifery n’est pas encore soumise à des systèmes de règlementations spécifiques (BENARD et al., 2014). Par ailleurs, l’exploitation de la liane constitue une source de revenu pour les populations vulnérables des bassins de collectes (LEVESQUE, 2012).
Dans ce contexte a été créé le projet Création d’Associations Paysannes d’Exploitation durable de Tsiperifery (CAPETsip). CAPETsip vise l’amélioration des conditions de vie des paysans en se focalisant sur la création d’organisations paysannes d’exploitation durable de tsiperifery. Le projet est basé sur 4 grandes activités selon la structuration de la filière qui sont : i) la production de plants de tsiperifery par bouturage, ii) l’enrichissement de parcelles de collecte, iii) la mise au point de pratiques de cueillette non destructive, et iv) le séchage et le tri des fruits pour augmenter la marge bénéficiaire.
CONCEPT ET ETAT DE L’ART
Territoire
Le territoire (du latin territorium), dérivé de terre ou sol, désigne un espace de terre habitée par un groupe humain et régi par une autorité. « C’est une entité spatiale, le lieu de vie du groupe, indissociable de ce dernier » selon LE BERRE (1995). En effet, le territoire ne relève pas des conditions naturelles (relief, climat) mais il est construit par le biais des actions humaines. Il résulte en ce sens d’une appropriation sociale et est devenu ainsi un enjeu de pouvoirs concurrents et divergents.
Domestication
La domestication (du latin domus, « maison ») est l’action que l’homme exerce sur des animaux ou des végétaux, ne serait-ce qu’en les élevant ou en les cultivant. En effet, elle a pour but de s’approprier d’une espèce en vue de la transformer pour satisfaire les besoins de l’homme. Le degré de domestication varie selon l’intensité de l’intervention humaine dans le processus. Dans la présente étude, la domestication du tsiperifery concerne deux pratiques différentes. La première, qui est le processus plus promu, concerne la plantation en forêt de la liane sauvage par bouturage. Ce processus de domestication est de moindre degré, compte tenu que l’intervention humaine se limite uniquement au développement des boutures, alors que la culture sera faite dans la forêt où la jeune plante se développera dans son écosystème originel. La deuxième pratique correspond à la plantation en terrain agricole ordinaire de la plante par bouturage également. Dans ce cas, la domestication est de plus forte intensité, si bien que les besoins nécessaires au développement de la plante, notamment sa protection et son alimentation, dépendent exclusivement de l’intervention humaine.
MATERIELS ET METHODES
Matériels
Zone d’étude
Choix de la zone d’étude
L’étude a été menée dans cinq (5) Fokontany de la Commune d’Ambongamarina, District d’Anjozorobe, Région Analamanga. La Commune d’Ambongamarina a été choisi du fait qu’elle était le berceau historique de la recherche sur la filière tsiperifery à Madagascar : botanique, socio-économique, chimique et écologique. En outre, l’initiative du Maire pour la protection et le développement de la filière dans la zone a influencé le choix. Par la suite, le choix des Fokontany a été basé sur la présence de couverture forestière qui abrite encore de tsiperifery.
Présentation de la zone d’études
La Commune Rurale d’Ambongamarina (18°19’34,12 Sud et la longitude 47° 57’15,89 Est) se trouve dans le district d’Anjozorobe, Région d’Analamanga. Elle se trouve à environ 20km d’Anjozorobe (à 90 km de la capitale sur la RN3). La Commune se trouve dans une zone limitrophe entre la Région d’Analamanga et la Région d’Alaotra Mangoro, où il y a encore une abondance de couverture forestière. Une portion de la zone notamment dans la partie Sud du Fokontany d’Ambohimiaramanana est comprise dans la Nouvelle Aire Protégée d’Anjozorobe gérée par l’ONG Fanamby .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. CONCEPT ET ETAT DE L’ART
I.1. TERRITOIRE
I.2. DOMESTICATION
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. MATERIELS
II.2. METHODES
III. RESULTATS
III.1. DIAGNOSTIC DE TERRITOIRE
III.2. TYPOLOGIE DE MENAGE
III.3. IMPACTS GENERAUX DU PROJET
III.4. IMPACT SUR LES REVENUS DES MENAGES
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. DISCUSSIONS
IV.2. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES