Diagnostic de l’etat nutritionnel et suivi des pratiques alimentaires et sanitaires des enfants de 12 à 23 mois

La malnutrition est responsable, directement ou indirectement de 60 % des décès annuels d’enfants de moins de cinq ans dans le monde. Plus des deux tiers de ces décès, souvent liés à des pratiques alimentaires inappropriées, surviennent dans la première année de vie (OMS, 2009). Elle peut s’expliquer par l’insuffisance qualitative et quantitative des éléments nutritifs causant la mauvaise absorption et l’utilisation de ces derniers. Sur le plan clinique, la malnutrition est caractérisée par un apport déséquilibré de protéines, d’énergie et de micronutriments tels que les vitamines et certains éléments minéraux, ainsi que par les troubles fréquents qui en résultent (OMS, 2001).

Une nutrition adéquate au cours de l’enfance est fondamentale pour le développement complet chez l’enfant. La période allant de la naissance à l’âge de deux ans est reconnue comme un moment critique pour la promotion d’une croissance optimale, de la santé et du développement. Des études longitudinales ont montré que pendant cette période les enfants font l’objet des carences en certains micronutriments et sont sujets à des maladies courantes de l’enfant telles que la diarrhée. Après l’âge de deux ans, il est très difficile pour un enfant de rattraper un retard de croissance survenu plus tôt (OMS, 2006).

A Madagascar, avec 68,7% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, la malnutrition reste un grave problème de santé publique qui touche une grande majorité de la population, en particulier les enfants, les mères enceintes et les mères allaitantes. La moitié des enfants de moins de 5 ans (50 %) souffre de retard de croissance dont 26 % sous forme sévère. La prévalence du retard de croissance augmente progressivement de 3 mois jusqu’à 24 mois, âge à partir duquel il commence à se stabiliser. (EDSM-IV, 2008).

PRESENTATION GLOBALE DE LA ZONE D’ETUDE

DISTRICT DE MORAMANGA 

Localisation et présentation 

La ville de Moramanga est un district de la région d’Alaotra-Mangoro. Elle est située à environ 112 km à l’est de la Capitale de Madagascar. Elle comprend 13 fokontany (collectivités périphériques de base). Moramanga est le carrefour du moyen-Ouest de la Province de Toamasina. Reliée à la capitale par la RN 2, elle constitue une étape incontournable du trajet vers le plus grand port du pays à l’Est. La RN44 lui ouvre vers le Nord la porte de la célèbre région agricole de l’Alaotra, premier grenier à riz de Madagascar. Et enfin, Moramanga accède au Sud, par la route d’intérêt provincial 215, à la sous-préfecture d’Anosibe An’Ala et à ses merveilles touristiques. (PCD, 2003) .

Données géographiques, démographiques, socio-économiques

Présentation géographique
La ville de Moramanga culmine à une altitude de 900m avec les coordonnées géographiques de 19°02’ de latitude Sud et 48°10’ de longitude Est. Elle s’étend sur une superficie de 32,85 Km2. Elle est traversée par deux grands fleuves : Mangoro, à l’Ouest et au Sud-Ouest de Moramanga, et Vohitra à l’Est de Morarano-gare.

Climat
Moramanga est caractérisé par un climat tropical chaud et humide, avec l’influence de l’alizé toute l’année et des températures moyennes comprises entre 18 et 20 °C. Il y a deux saisons bien distinctes : la saison des pluies qui s’étale entre Décembreet Mars et la saison moins pluvieuse entre Avril et Novembre. (RANAIVO, 2008) .

Données démographiques
La population de la ville de Moramanga est constituée essentiellement par l’ethnie Bezanozano, Sihanaka et Merina. Mais c’est une ville cosmopolite. La communauté étrangère est surtout représentée par les Chinois qui sont en majeure partie des commerçants.

Contexte socio-économique
Le niveau de vie de la population est globalement faible. La population est majoritairement rurale et ne peut que difficilement subvenir aux besoins minima vitaux de la famille surtout en période de soudure.

La répartition socioprofessionnelle des habitants est la suivante (CIM, 2000) :

Paysans (cultivateurs/Eleveurs) : 86,70%
Ouvriers temporaires : 7,65%
Fonctionnaires : 0,40%
Commerçants : 0,20%
Artisans : 0,13%
Autres : 4,93%  .

POINT BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES CONNAISSANCES ACTUELLES SUR L’ALIMENTATION DU JEUNE ENFANT

ALLAITEMENT MATERNEL 

Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nouveau-nés et les nourrissons. La pratique de l’allaitement maternel exclusif avant le sixième mois est importante à la fois pour la santé de l’enfant mais également pour celle de la mère (DUPIN, 1992 ; BRISSET, 1994 ; APFELBAUM, 1995). En effet, il apporte tous les nutriments nécessaires à leurs développements et contient des anticorps qui les protègent de maladies courantes telles que la diarrhée et la pneumonie.

LES ALIMENTS DE COMPLEMENT DES JEUNES ENFANTS 12 A 23 MOIS 

Age d’introduction des aliments de complément
Au-delà de 6 mois, le lait maternel n’arrive plus à lui seul à couvrir les besoins de l’enfant (BENOIST, 1995). L’OMS recommande l’introduction des aliments de complément à partir de cet âge qui fournissent les nutriments essentiels dont le nourrisson a besoin pour un développement optimal.

Ces premiers aliments de complément doivent être des aliments de transition de type bouillies ou aliments spéciaux. La durée optimale de la période d’utilisation d’aliments de transition, comme l’indique la figure n°3, dépend principalement du développement physiologique et de l’appétit de l’enfant d’une part, et pour chaque contexte, de leur coût, de leur facilité de préparation et de la qualité nutritionnelle des plats familiaux d’autre part.

Besoins énergétiques
Les besoins énergétiques recouvrent les dépenses d’énergie nécessaires au métabolisme basal, aux activités physiques et à l’utilisation des aliments. Chez les enfants, les besoins incluent également ceux associés à la croissance tissulaire et au développement physiologique (FAO/WHO/UNU, 2002).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1: DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I-PRESENTATION GLOBALE DE LA ZONE D’ETUDE
I-1-DISTRICT DE MORAMANGA
I-1-1- Localisation et présentation
I-1-2-Données géographiques, démographiques, socio-économiques
I-2-COMMUNE D’AMBOHIBARY
II-LE PROJET SPASEN
II-1- PRESENTATION
III – POINT BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES CONNAISSANCES ACTUELLES SUR L’ALIMENTATION DU JEUNE ENFANT
III-1- ALLAITEMENT MATERNEL
III-2-LES ALIMENTS DE COMPLEMENT DES JEUNES ENFANTS 12 A 23 MOIS
III-2-1- Age d’introduction des aliments de complément
III-2-2- Besoins énergétiques
III-2-3- Besoins en macronutriments
III-2-3-1 Besoins en protéines
III-2-3-2 Besoins en lipides
III-2-4- Besoins en vitamines et en minéraux
III-3- LES QUALITES REQUISES POUR LES ALIMENTS DE COMPLEMENT
III-3-1- Qualité nutritionnelle
III-3-2- Voies d’amélioration des procédés de fabrication des bouillies
III-3-2-1- Amélioration de la densité énergétique
III-3-2-2- Amélioration de la biodisponibilité des nutriments
IV-POINT BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA BANANE
IV-1- DESCRIPTION BOTANIQUE
IV-2- LES PRINCIPALES VARIETES DE BANANE A MADAGASCAR
IV-3- IMPORTANCE DE LA BANANE DANS L’ALIMENTATION ET POUR LA SANTE
IV-4- PHENOMENE DE BRUNISSEMENT ENZYMATIQUE DE LA BANANE
IV-4-1- Déroulement de la réaction
IV-4-2- Techniques d’inhibition de la réaction brunissement enzymatique (BE)
PARTIE 2 : DIAGNOSTIC DE L’ETAT NUTRITIONNEL ET DESCRIPTION DES PRATIQUES ALIMENTAIRES ET SANITAIRES DES ENFANTS DE 12 A 23 MOIS DANS LA COMMUNE D’AMBOHIBARY
INTRODUCTION
I- ZONE D’ENQUETE ET CRITERES DE CHOIX
II- NATURE DE L’ENQUETE ET POPULATION CIBLE
III- CONSTITUTION DE LA COHORTE
IV-ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE
IV-1- RECRUTEMENT DES MEMBRES DE L’EQUIPE
IV-2- DEROULEMENT DE L’ENQUETE
V-NATURE DES DONNEES RECUEILLIES
V-1-QUESTIONNAIRES UTILISES
VI- TRAITEMENT DES DONNEES
VI-1-CODIFICATION, VERIFICATION, ET SAISIE DES DONNEES
VI-2-INDICES ET SCORES NUTRITIONNELS UTILISES
VI-3-ANALYSES STATISTIQUES DES DONNEES
RESULTATS ET DISCUSSIONS
I- CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES, SOCIO-SANITAIRES ET SOCIOPROFESSIONNELLES DES MENAGES
I-1- CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET SANITAIRES DES MENAGES
I-2- CARACTERISTIQUES SOCIOPROFESSIONNELLES ET ETAT NUTRITIONNEL DES MERES
I-3- CARACTERISTIQUES SOCIO-SANITAIRES DE LA POPULATION D’ENFANTS DE 12 A 23 MOIS
II- PRATIQUES ALIMENTAIRES DES ENFANTS
II-1- POURSUITE DE L’ALLAITEMENT MATERNEL ET FREQUENCES DES TETEES
II-2- ALIMENTATION DE COMPLEMENT
II-2-1- Consommation des différents types d’aliments
II-2-1-1- Aliments liquides
II-2-1-2-Aliments semi-solides
II-2-1-3-Aliments solides
II-2-2-Distribution des repas au cours de la journée
II-2-3-Distribution de goûters
II-2-4-Fréquences de consommation des différents groupes d’aliments
II-3- QUALITE DE L’ALIMENTATION
II-3-1- Score de diversité alimentaire (SDA)
III- PRATIQUES SANITAIRES
III-1- PRATIQUES DE SOINS ET D’HYGIENE
III-2- QUALITE DU SUIVI SANITAIRE DE L’ENFANT
IV-ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE 0-23 MOIS
IV-1- EMACIATION
IV-2- RETARD DE CROISSANCE
IV-3- INSUFFISANCE PONDERALE
IV-4- EVOLUTION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE 0 A 23 MOIS D’APRES LES TROIS INDICATEURS
V-ETUDE ANALYTIQUE: ASSOCIATION ET CORRELATION ENTRE LES DIFFERENTES VARIABLES DESCRIPTIVES
V-1- MISE EN EVIDENCE DES RELATIONS EXISTANT ENTRE LES CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DU MENAGE ET LES PREVALENCES DES DIFFERENTES FORMES DE MALNUTRITION
V-2-MISE EN EVIDENCE DES RELATIONS EXISTANT ENTRE LES CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DU MENAGE ET LA QUALITE DES PRATIQUES ALIMENTAIRES ET SANITAIRES
V-3-MISE EN EVIDENCE DES RELATIONS EXISTANT ENTRE LE NIVEAU D’ETUDE DES MERES ET L’ETAT NUTRITIONNEL ET LA QUALITE DES PRATIQUES SANITAIRES ET ALIMENTAIRES DES ENFANTS
V-4- MISE EN EVIDENCE DES RELATIONS EXISTANT ENTRE LA QUALITE DES PRATIQUES ALIMENTAIRES DES ENFANTS ET LES PREVALENCES DES DIFFERENTES FORMES DE MALNUTRITION
V-5-MISE EN EVIDENCE DES RELATIONS EXISTANT ENTRE LA QUALITE DES PRATIQUES SANITAIRES DES MERES ET DES ENFANTS ET LES PREVALENCES DES DIFFERENTES FORMES DE MALNUTRITION
CONCLUSION
PARTIE 3: CARACTERISATION NUTRITIONNELLE DE L’ALIMENT DE COMPLEMENT LE PLUS CONSOMME PAR LES ENFANTS DE 12 A 23 MOIS
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
I-1- CHOIX ET ECHANTILLONNAGE DES MENAGES POUR L’OBSERVATION
I-2-DEROULEMENT DE L’ETUDE
1-2-1- Observation des modes de préparation de la bouillie
I-2-1-1- Observation proprement dite du mode de préparation de la bouillie
I-2-1-2- Détermination de la consistance
I-2-2-Observation de la préparation de farine de banane auprès des ménages
I-2-2-1- Choix du lieu de récolte
I-2-2-2-Echantillonnage
I-2-2-3- Proportion de la partie comestible
I-2-2-4- Transformation de la matière première en farine
1-2-2-5- Prélèvements des farines auprès des mères
II-ANALYSE NUTRITIONNELLE DES FARINES
II-1-DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU ET EN MATIERE SECHE
II-2-DOSAGE DES LIPIDES TOTAUX
II-3-TENEUR EN PROTEINES TOTALES
II-4-DETERMINATION DE LA TENEUR EN CENDRES TOTALES
II-5-ETUDE DES GLUCIDES
II-5-1-Détermination de la teneur en glucides totaux
II-5-2-Dosage de l’amidon
II-6-DETERMINATION DE LA VALEUR ENERGETIQUE GLOBALE
II-7-DOSAGE DES FACTEURS ANTINUTRITIONNELS
II-7-1-Dosage des composés phénoliques totaux
II-7-2-Dosage des tannins condensés
III–METHODE D’AMELIORATION DE LA CONSISTANCE DE LA BOUILLIE DE BANANE
III-1-PREPARATION DES FARINES
III-2-DETERMINATION DU TAUX D’INCORPORATION DE LA BAN (ENZYME INDUSTRIEL)
III-3-MODE DE CUISSON
III-3-1-Détermination de la quantité d’eau de cuisson de la bouillie
III-3-2-Mesure de la consistance de la bouillie
III-3-3-Mesure de la teneur en matière sèche
RESULTATS ET DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE

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