Le caractère vital de l’eau potable et de l’assainissement est reconnu, depuis plusieurs décennies par la communauté internationale. Le 28 juillet 2010, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté le Droit à l’Eau Potable et à l’Assainissement comme un Droit de l’Homme à travers cette déclaration : « Tout un chacun a le droit à un accès suffisant, continu, sûr, acceptable et abordable à de l’eau pour son usage personnel et domestique » . Malgré cette déclaration beaucoup de pays en Afrique Subsaharienne et en Asie ont eu des retards dans l’atteinte des OMD (OMS/UNICEF, 2015) ; d’où l’adoption des ODD.
Des OMD aux ODD, l’accès aux services d’assainissement doit désormais se faire dans une approche visant la gestion en toute sécurité des installations, la prise en charge des besoins de certains groupes spécifiques, notamment les femmes, et les personnes vivant avec un handicap, la question du transport et du traitement des excrétas et des eaux usées, la problématique essentielle de l’hygiène sous toutes ses formes avec une mention précise du sujet jusque-là tabou qu’est l’hygiène menstruelle.
Dès lors, l’adoption des Objectifs de Développement Durable 2015-2030 relatif à l’Eau et à l’Assainissement constitue une priorité majeure à travers l’Objectif n°6 « garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau », pour le Sénégal (MEFP, 2018). Cet intérêt croissant surtout pour le secteur de l’eau et de l’assainissement doit se traduire par l’adoption de politiques et stratégies adaptées et efficientes pour l’atteinte, d’ici à 2030, des Objectifs de Développement Durable.
Les spécificités propres à ces zones (population faible par rapport aux villes, importante par rapport aux villages) font que celles-ci devraient bénéficier de stratégies adaptées à leur contexte. En effet, l’approvisionnement en eau et l’assainissement des localités intermédiaires nécessitent des technologies et modes de gestion certainement différents de ceux des villes et des villages. A titre d’exemple, ces localités sont pour la plupart trop petites pour disposer des systèmes d’assainissement collectif conventionnel (volume des rejets faible, habitat dispersé, lotissement irrégulier, ressources financières limitées) alors qu’elles peuvent abriter une densité de populations élevée et des équipements requérant un système adéquat d’évacuation, de transport et de traitement des eaux usées et des excréta. Malgré ces spécificités, ces localités semblent être exclues des domaines d’intervention de l’ONAS (assainissement des villes) et de la Direction de l’Assainissement (assainissement rural). Par ailleurs l’approvisionnement en eau dans ces localités se pose en termes de qualité et de quantité. Or, avec une démographie assez élevée, le manque d’assainissement ou de filière organisée d’assainissement doublé d’un problème d’approvisionnement en eau potable peut avoir des conséquences très néfastes sur la population et l’environnement.
Cadre conceptuel et méthodologique
Analyse conceptuelle
Assainissement : Mise à disposition d’installations et de services permettant d’éliminer sans risque l’urine et les matières fécales. Désigne aussi le maintien de bonnes conditions d’hygiène, grâce à des services comme l’enlèvement des ordures et l’évacuation des eaux usées. Il est prouvé que l’assainissement a des effets positifs importants sur la santé au niveau des ménages et des communautés. L’absence de système d’assainissement est une cause importante de morbidité dans le monde entier (OMS, 2012).
Accessibilité : l’accessibilité du service de l’eau est conditionnée par un ensemble de paramètres qui incluent la distance à parcourir pour accéder à un point de distribution, l’assainissement des abords des points de distribution, le temps d’attente (lié à la densité des points de distribution et au débit), les horaires d’ouverture des points de distribution publics ou du réseau, le prix à payer et le mode de recouvrement proposé (MHA/PEPAM, 2016).
Accès universel : toute personne a droit, quel que soit son statut social et économique, de disposer d’un accès à l’eau potable (MHA/PEPAM, 2016). Le Sénégal s’est donné comme objectif de réaliser l’accès universel à un service d’eau potable de qualité à l’horizon 2025. La réalisation de cet objectif inclut la desserte de l’ensemble des localités, la densification des points de distribution, le respect des normes de qualité physicochimique et bactériologique, et la mise en œuvre d’un système de tarification qui évite l’exclusion des personnes démunies. L’accès à l’eau potable ne peut être universel que s’il est durable, c’est à dire qu’il intègre les règles d’une gestion efficace des ressources en eau (qui impose notamment la promotion de l’économie d’eau) et qu’il se libère de sa dépendance par rapport à des sources d’énergie fossile (MHA/PEPAM, 2016).
Point d’eau améliorée : branchements à un réseau d’adduction d’eau (dans l’habitat, la parcelle ou la cour). Il s’agit précisément de robinet public ou borne fontaine ; de puits tubulaire ou forage ; puits protégé ; source protégée ; collecte des eaux de pluies (sous certaines conditions d’hygiène pour la récupération et le stockage) (OMS/UNICEF 2010).
Revue bibliographique
Etape importante du travail, la revue bibliographique nous a permis de :
– Mieux cerner notre sujet ;
– L’appréhender au mieux ; et
– Répondre aux attentes de notre problématique dans sa globalité.
Elle a été faite auprès de certaines institutions et centres de documentation parmi lesquels on peut citer : la Bibliothèque Universitaire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (BUUCAD) ; la Direction Assainissement (DA) ; l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) ; la Cellule de Planification, de Coordination et de Suivi des Programmes (CPCSP) ex PEPAM ; l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le cabinet EDE, la bibliothèque numérique du Ps-Eau. Cette revue a également été faite au niveau de certains organismes au Sénégal œuvrant dans le secteur de l’assainissement comme l’Agence des Etats Unis pour le Développement International (USAID), l’ONG française de solidarité internationale ancienne Agence d’Aide et de Coopération Technique et au Développement (ACTED), l’Association de Coopération Rurale en Afrique et en Amérique Latine (ACRA), l’association Eau Vive, l’ONG internationale de développement (GRET) et l’organisation humanitaire chrétienne mondiale WORLD VISION. En outre, des ouvrages généraux, des articles, des rapports, des thèses ainsi que des mémoires ont été consultés pour cerner le sujet. Beaucoup d’informations ont été obtenues sur internet.
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Table des matières
Introduction générale
Contexte et justification
Objectif général
Objectifs spécifiques
Chapitre 1 : Cadre conceptuel et méthodologique
1.1. Analyse conceptuelle
1.2. Méthodologie de recherche
1.2.1. Revue bibliographique
1.2.2. Interviews semi-structurés
1.2.3. Enquêtes ménages
1.2.4. Observation directe sur site
1.2.5. Traitement des données
1.2.6. Limites de l’étude
Conclusion partielle
Chapitre 2 : Présentation de la commune de Richard Toll
2.1. Généralités
2.2. Cadre physique de Richard Toll
2.3. Cadre socio-économique
2.3.1. Peuplement
2.3.2. Economie générale de la commune
Conclusion partielle
Chapitre 3 : Résultats et discussion
3.1. Caractéristiques sociodémographiques des personnes enquêtées
3.2. Approvisionnement en eau à Richard Toll
3.2.1. Eau de boisson
3.2.2. Eau destinée aux autres usages domestiques
3.2.3. Analyse de l’accès à l’eau par rapport aux ODD
3.3. Accès à l’assainissement à Richard Toll
3.3.1. Caractérisation du maillon amont (accès/collecte/recueil)
3.3.2. Caractérisation du maillon intermédiaire (collecte, évacuation / transport)
3.3.2.1. Caractérisation de la gestion des excréta
3.3.3. Caractérisation du maillon aval (dépotage/traitement)
3.3.3.1. Caractérisation des technologies de traitement
3.3.3.2. Qualité du traitement
3.4. Caractérisation de l’hygiène à Richard Toll
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie
Webographie
Annexes